11 décembre 2004

Les Marins perdus (2003) de Claire Devers

Les Marins perdusElle :
Belle adaptation du roman de Jean-Claude Izzo. Un énorme cargo à quai qui attend d’être vendu et à son bord, un capitaine, son second (Bernard Giraudeau) et un jeune matelot tête brûlée. Tous les trois sont comme échoués sur le rivage sans foyer et sans raison de vivre. Leurs rencontres féminines sont tout aussi éphémères et sans avenir. Claire Devers sait créer cette atmosphère d’attente vaine d’on ne sait quoi et cette angoisse latente. La tension monte, puis la violence explose. Elle filme également magnifiquement bien les quais immaculés, les flancs sombres de ce cargo et le superbe bleu de la mer et du ciel. Sa caméra plonge avec authenticité au coeur de ce Marseille hétéroclite, la ville de Jean-Claude Izzo.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les Marins Perdus est un assez beau film, centré autour de trois hommes, paumés, presque à la dérive, et d’un cargo, immobilisé au quai par des armateurs magouilleurs. Une sorte de huis clos, même si les personnages ne sont qu’effleurés, marqués par un passé que l’on a bien du mal à cerner. Belle interprétation assez profonde de Giraudeau. La photographie est très belle, avec un jeu sur les contrastes et les couleurs, les grandes masses, imposantes et lumineuses, qui permettent à la réalisatrice de créer de belles compositions.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bernard Giraudeau, Marie Trintignant, Audrey Tautou, Darry Cowl, Miki Manojlovic
Voir la fiche du film et la filmographie de Claire Devers sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claire Devers chroniqués sur ce blog…

9 décembre 2004

Le Temps du loup (2003) de Michael Haneke

Le Temps du loup Elle :
Ce film post-apocalyptique qui démarre très brutalement, se concentre au départ autour d’une famille dont le père vient d’être abattu sous les yeux de sa famille. La mère interprétée par Isabelle Huppert et ses deux enfants vagabondent à la recherche d’eau et de nourriture. Michael Hanecke parvient à bien recréer cette atmosphère de fin du monde avec ses réfugiés affamés et déglingués. Il observe le comportement de ces gens qui sont prêts à tout pour survivre. La première partie passionnante est bien mise en place. La dernière moitié du film plus confuse s’éternise, tourne en rond autour de ce camp de réfugiés sans qu’il en sorte quelque chose. On reste un peu sur sa faim car on ne saura même pas quelle catastrophe s’est abattue sur cette population.
Note : 3 étoiles

Lui :
Après une mise en place assez réussie (surtout quand on ne connaît pas du tout, comme ce fut notre cas, le propos du film), le film semble un peu tourner en rond et surtout paraît un peu léger sur le côté « analyse des comportements humains en situation de crise » : il reste plutôt en deçà de films comme Malevil et surtout de la littérature de science-fiction. On reste sur quelques stéréotypes assez faciles et le scénario s’enlise quelque peu avec le comportement (ni intéressant ni crédible) des deux enfants d’Isabelle Huppert.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Béatrice Dalle, Patrice Chéreau
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Haneke sur le site IMDB.

Voir les autres films de Michael Haneke chroniqués sur ce blog…

8 décembre 2004

Frida (2002) de Julie Taymor

FridaElle :
Cette biographie filmée de Frida Khalo, une artiste mexicaine cassée par la souffrance de son corps brisé à la suite d’un accident et de ses échecs amoureux est attachante et poignante. Cette histoire vraie adaptée du roman de Hayden Herrera retrace le parcours chaotique et exemplaire de cette femme pleine d’énergie et de volonté. Les joies alternent avec les désillusions, la douleur et enfin une sorte de renaissance par la peinture où elle exprime intensément ce qu’elle vit de l’intérieur. Elle devient même l’amant de Trotsky réfugié au Mexique. Les images et les couleurs sont belles, la caméra est fluide et une magnifique musique mexicaine enveloppe tout le film. Une bonne surprise.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il y a beaucoup d’énergie dans ce film basé sur l’histoire de cette femme peintre mexicain, il y a notamment toute l’énergie que met Salma Hayek à interpréter ce rôle, beaucoup de vie, de lumière aussi, une camera mobile mais fluide et une très belle photographie. Au final, c’est un film assez prenant, qui sait faire passer des émotions fortes avec en prime quelques petites excentricités cinématographiques.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Salma Hayek
Voir la fiche du film et la filmographie de Julie Taymor sur le site IMDB.

Voir aussi : le site officiel de Frida Khalo

6 décembre 2004

Appelez Nord 777 (1948) de Henry Hathaway

Titre original : « Call Northside 777 »

Appelez nord 777Elle :
Cette enquête policière bien ficelée nous emmène dans les années 40 aux côtés d’un journaliste interprété par l’excellent James Stewart. Celui-ci tente de prouver l’innocence d’un homme emprisonné à vie pour le meurtre d’un policier qu’il n’a pas commis. On remonte méthodiquement toutes les pistes et au passage, on découvre la corruption de la police ou la tentation des journalistes de faire du sensationnel pour faire monter les ventes. Amusant également l’importance accordée au détecteur de mensonges sensé prouver l’innocence de quelqu’un ou encore les progrès de la photographie en matière d’agrandissement pour fournir des preuves irréfutables. Même, si le film ne répond pas entièrement aux critères du polar classique, c’est à la fois intéressant et captivant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Présentant la quête d’un journaliste tentant d’élucider une affaire où un innocent s’est fait accuser 10 ans auparavant, ce film parvient à mêler habilement un certain côté documentaire avec les ingrédients classiques du film d’enquête. James Stewart est comme toujours parfait dans son rôle de fouineur obstiné et tient à lui tout seul une bonne partie du film… Belle photographie.
Note : 4 étoiles

Acteurs: James Stewart, Helen Walker
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry Hathaway sur le site IMDB.

Voir les autres films de Henry Hathaway chroniqués sur ce blog…

5 décembre 2004

France Boutique (2003) de Tonie Marshall

France boutiqueElle :
Le problème avec les comédies françaises récentes, c’est qu’elles n’ont pas beaucoup d’épaisseur. Elles démarrent au quart de tour mais s’essoufflent très vite jusqu’à l’effritement. Tonie Marshall est la spécialiste. Elle choisit un lieu, avant c’était un salon de beauté, ici ce sont les studios du Téléachat dans lesquels elle fait évoluer des personnages auxquels elle attribue une vague crise conjugale et existentielle pour atteindre la durée réglementaire d’un film. Malgré l’énergie de Karine Viard et François Cluzet en télévendeurs, quelques anecdotes amusantes sur les noms d’objets à vendre ou le tournage déjanté de certains sketches de vente, le film ne tient pas la longueur. Beaucoup de pellicule et d’argent pour ne rien dire.
Note : 2 étoiles

Lui :
Comédie gentillette qui aimerait très certainement être plus profonde qu’elle ne l’est réellement…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Karin Viard, François Cluzet, Judith Godrèche
Voir la fiche du film et la filmographie de Tonie Marshall sur le site IMDB.

Voir les autres films de Tonie Marshall chroniqués sur ce blog…

4 décembre 2004

La Porteuse de pain (1963) de Maurice Cloche

La Porteuse de painElle :
C’est la seconde fois que ce réalisateur assez méconnu porte à l’écran cette histoire d’erreur judiciaire (la précédente version datait de 1950). Il choisit Philippe Noiret, Jean Rochefort et Suzanne Flon pour interpréter des personnages qui travestissent leur identité, soit pour prendre la place d’un autre, soit pour se cacher de la police ou surveiller des gens. Tout le scénario riche en rebondissements repose sur le mensonge, l’attrait de l’argent, l’injustice sociale et judiciaire. Ce n’est pas un grand film sur le plan de la mise en scène qui comporte des défauts d’éclairage et d’interprétation mais le scénario est bien ficelé.
Note : 3 étoiles

Lui :
Sur le thème « une pauvre innocente accusée à tort », cette seconde adaptation de ce roman inspiré d’un fait divers est tout de même assez convaincante, essentiellement par la richesse de son scénario qui nous captive franchement. Côté interprétation, Noiret, Rochefort et Suzanne Flon sont remarquables, par contre la réalisation laisse un peu à désirer, notamment ces éclairages vraiment blafards et des erreurs de mise au point.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Suzanne Flon, Philippe Noiret, Jean Rochefort
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Maurice Cloche
Le roman original est de Xavier de Montépin (1884).

Autres adaptations à l’écran :
– La porteuse de pain a été portée plusieurs fois à l’écran du temps du cinéma muet.
– La version de 1934 de René Sti avait pour acteurs Germaine Dermoz et Fernandel.
– La version de 1950 de La porteuse de pain par Maurice Cloche avec Vivi Gioi est plutôt mal connue
Enfin, La porteuse de pain a été adaptée en série télévisée (ORTF) en 1973, avec Martine Sarcey, Bernard Giraudeau, Carole Laure, Philippe Léotard, Jacques Monod, …

3 décembre 2004

Un moment de bonheur (2002) de Antoine Santana

Un moment de bonheurElle :
Un premier film avec des maladresses mais quelques moments de grâce sur la situation de deux adolescents en perdition. Les problèmes de reconnaissance que rencontrent cette jeune fille mère rejetée par sa famille et ce jeune homme peu communicatif sont assez touchants.
Note : 3 étoiles

Lui :
Il y a un bon degré d’authenticité dans ce film, notamment grâce à l’interprétation des acteurs, mais l’ensemble manque un peu de force et l’on a tendance à se déconnecter un peu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Isild Le Besco, Malik Zidi
Voir la fiche du film et la filmographie de Antoine Santana sur le site IMDB.

Voir les autres films de Antoine Santana chroniqués sur ce blog…

2 décembre 2004

Le Furet (2003) de Jean-Pierre Mocky

Le FuretElle :
Abandon en cours de route. Jean-Pierre Mocky a perdu son talent d’antan. On a plus l’impression qu’il réunit autour de lui sa bande copains pour passer un bon moment. La brochette d’acteurs (Serrault, Renucci, Villeret etc…) ne semblent pas très convaincus par leur rôle et d’autre part le scénario n’est pas très intéressant.
Note : pas d'étoiles

Lui :
S’il y a bien quelques situations amusantes, l’ensemble n’est hélas pas très convaincant. Mocky est toujours un peu entre deux chaises, il suffirait qu’il aille un peu plus loin dans le côté farfelu pour que la mayonnaise prenne bien.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jacques Villeret, Michel Serrault, Robin Renucci, Michel Lonsdale
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre Mocky sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jean-Pierre Mocky chroniqués sur ce blog…

30 novembre 2004

Sommaire de novembre 2004

The Naked Kiss

(1964) de Samuel Fuller

The Human Stain

(2003) de Robert Benton

La mariée était en noir

(1968) de François Truffaut

La Forme des Choses

(2003) de Neil LaBute

Le Seigneur des Anneaux: la communauté de l’Anneau

(2001) de Peter Jackson

Le Seigneur des Anneaux: les deux Tours

(2002) de Peter Jackson

Cheyenne Autumn

(1964) de John Ford

La Sirène du Mississipi

(1969) de François Truffaut

Les Sentiments

(2003) de Noémie Lvovsky

Lumière d’été

(1943) de Jean Grémillon

Alila

(2003) d’ Amos Gitai

Femmes entre elles

(1955) de Michelangelo Antonioni

Les Invasions barbares

(2003) de Denys Arcand

Le Déclin de l’empire américain

(1986) de Denys Arcand

Senso

(1954) de Luchino Visconti

Monsieur Schmidt

(2002) de Alexander Payne

Gervaise

(1956) de René Clément

Les Sacrifiés

(1945) de John Ford

La Loi du Milieu

(1971) de Mike Hodges

Nombre de billets : 19

26 novembre 2004

Police spéciale (1964) de Samuel Fuller

Titre original : The Naked Kiss

Naked kissElle :
Déception pour ce film de Samuel Fuller qui se révèle meilleur réalisateur dans les films de guerre. C’est un film policier moralisateur qui condamne l’avortement, les faux pas de la vie et a tendance à sombrer dans une mièvrerie confondante malgré la gravité du sujet. Il s’agit de la rédemption d’une prostituée qui tente de se refaire une virginité en s’occupant d’enfants handicapés. Samuel Fuller est trop fascinée par la beauté de son actrice et a tendance à négliger les seconds rôles d’où une certaine confusion dans la mise en place du scénario.
Note : 2 étoiles

Lui :
A mi-chemin entre le drame de société et le film policier, ce film de Samuel Fuller est certainement moins un choc en 2004 qu’en 1964. Cette histoire de prostituée qui devient un modèle de dévotion et de féminité est un peu trop idéalisée pour être un tant soit peu crédible. Après une mise en place assez brouillonne, le film traîne en longueur et ce n’est que dans les 10 dernières minutes que Fuller introduit l’élément policier.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Constance Towers, Anthony Eisley
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Samuel Fuller

 Voir les autres films de Samuel Fuller chroniqués sur ce blog…