20 janvier 2005

Pas sur la bouche (2003) d’ Alain Resnais

Pas sur la boucheElle :
Une fois qu’on est parvenu à rentrer dans l’univers de cette opérette de 1925 revisitée par Alain Resnais, il suffit de se laisser aller, de regarder les chatoyants décors et costumes, les éclairages somptueux, d’écouter ces numéros de chants chorégraphiés par des acteurs de talent (S. Azéma, P. Arditi, L. Wilson, A. Tautou, D. Prévost et Darry Cowl en concierge). Le rouge symbolise l’amour sous tous les sens du terme (passion, mariage, adultère). Malgré quelques petites longueurs, Resnais réussit à faire un vaudeville pétillant, bourré d’humour, de situations cocasses où les uns et les autres exaltent les valeurs de l’amour. C’est une façon pour lui de rendre hommage à la période sa jeunesse.
Note : 4 étoiles

Lui :
Malgré mes réticences à regarder une opérette, je dois bien avouer avoir beaucoup apprécié… et cette histoire légère à souhait est un ravissement permanent. Il y a une très grande douceur dans les images et la maîtrise d’Alain Resnais dans la mise en scène est phénoménale. Il a une façon de jouer avec les décors, de les mettre en harmonie avec ses personnages, c’est du grand art. Et il parvient à insuffler une vie et une chaleur rare dans ses images. Ajoutez à cela un scénario, qui sur une trame assez classique et vaudevillesque (une femme qui cherche à cacher à son mari qu’elle a déjà été mariée), parvient à donner des situations tout à fait variées et sans jamais ne tomber dans l’excès. On pense par moments au Guitry des meilleurs jours. Et les chansons (qui me faisaient si peur) sont somme toute bien intégrées dans l’ensemble et à part une ou deux passent très bien. Resnais nous montre une fois de plus son grand art, pour notre plus grand plaisir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Sabine Azéma, Pierre Arditi, Isabelle Nanty, Audrey Tautou, Daniel Prévost, Lambert Wilson, Darry Cowl, Jalil Lespert
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19 janvier 2005

C’est donc ton frère (1936) de Harry Lachman

Titre original : « Our Relations »

C'est donc ton frèreElle :
Laurel et Hardy ont des frères jumeaux… Ce postulat de départ permet de générer de nombreux quiproquos, face à leurs épouses ou amies qui pensent avoir affaire à leurs maris ou à leurs amis. Les deux duos finissent par se mélanger si bien que l’on ne sait plus très qui est qui. Quelques scènes sont particulièrement réussies, telles celle de la cabine téléphonique ou celle où ils se retrouvent les pieds dans le ciment à se dandiner au-dessus du vide. Les effets sonores, assez explicites, pimentent les situations. L’ensemble est parfaitement dosé. Du bon cinéma comique qui traverse bien les générations.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’introduction de frères jumeaux à Laurel et Hardy est particulièrement bien exploitée : cela nous donne toute une série de situations assez rocambolesques et le scénario sait ne pas trop alourdir les quiproquos qui en résultent. C’est donc ton frère est très réussi et très amusant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy
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18 janvier 2005

Le club des Empereurs (2002) de Michael Hoffman

Titre original : « The Emperor’s Club »

Le club des empereurs Elle :
Ce film est assez bien réalisé mais a un air de déjà vu. On repense au Cercle des Poètes Disparus mais un ton en dessous. Il s’agit des vertus de l’éducation dispensée par William Hundert, un professeur émérite d’histoire romaine vis-à-vis de ses élèves. Il faut dire que ces élèves font partie de l’élite et appartiennent à des familles très riches. Parmi eux un rebelle tricheur que le professeur croit pouvoir ramener dans le droit chemin en le favorisant et en lui inculquant les valeurs de probité et de morale. Malheur lui en prend car ce jeune nanab ne se départira jamais de son vilain défaut. On ne s’ennuie pas mais c’est assez académique, coincé et moralisateur. Il aurait mieux valu situer cette histoire dans une école où se côtoient toutes les couches sociales.
Note : 3 étoiles

Lui :
Par certains côtés, cette histoire de prof rigide mais juste dans une école privée de la haute société peut rappeler Le cercle des poètes disparus. Mais hélas ce film, tout en ayant une réalisation parfaite, nous laisse un peu sur notre faim car cette histoire ne semble mener nulle part, si ce n’est à une demi leçon de morale. En fait, on se rapproche plus d’un divertissement un peu vide.
Note : 3 étoiles

Acteurs:  Kevin Kline, Emile Hirsch, Rob Morrow
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17 janvier 2005

Stormy Weather (2003) de Sólveig Anspach

Titre islandais : Stormviðri

Stormy weatherElle :
Sólveig Anspach nous narre la relation très intense qui s’établit entre une jeune psychiatre interprétée par Elodie Bouchez et une femme autiste islandaise. Ce qui parait un peu invraisemblable c’est que le médecin quitte son ami et son travail pour rejoindre cette femme mariée sur une île islandaise coupée du monde au climat tourmenté. Comme c’est une petite île semblable à une prison l’hiver, on ne sait pas traiter l’autisme puisqu’il n’y a pas de psychiatre. Les malades vivent en famille et sans soin particulier. La réalisatrice ne porte pas de jugement sur l’utilité ou non des soins à prodiguer. Elle observe simplement le comportement de ces deux femmes attirées l’une vers l’autre par on ne sait quel lien mystérieux.
Note : 3 étoiles

Lui :
Une jeune psychiatre qui noue une relation un peu trop intense avec sa patiente autiste au point de tout abandonner pour aller la retrouver sur une île perdue au large de l’Islande, c’est une histoire assez étonnante, à la quelle on croit assez peu, mais il faut mettre au crédit de Solveig Anspach le fait de n’utiliser aucune des ficelles classiques pour nous mettre la larme à l’oeil. Non, elle préfère nous décrire assez fidèlement la relation étrange qui s’établit, même si en final on se demande un peu ce qu’elle a voulu nous montrer.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Elodie Bouchez, Didda Jónsdóttir
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16 janvier 2005

Intolérable cruauté (2003) de Joel Coen et Ethan Coen

Titre original : Intolerable Cruelty

Intolérable CruautéElle :
Bonne comédie avec le duo certes un peu trop voyant Zeta-Jones et George Clooney. Cette satire au vitriol de la jet-set hollywoodienne passe en revue tous les travers, tentations, mensonges, manipulations de ces gens riches ou qui désirent l’être à tout prix. Les seconds rôles que les frères Coen ont concocté sont excellents et on rit franchement (l’associé de Clooney, la copine de Zeta-Jones, le tueur asthmatique, le baron Krauss von Espy). J’ai moins aimé cette histoire de divorces à répétition qui a fini par me lasser.
Note : 3 étoiles

Lui :
Il y a vraiment beaucoup d’humour et de dérision dans Intolérable Cruauté des frères Coen. Le scénario renouvelle bien le genre « veuve noire », genre souvent traité au cinéma, en s’amusant beaucoup avec la place des personnages dans l’intrigue et introduisant une trame particulièrement élaborée et complexe. Les personnages sont souvent caricaturés à outrance, mais c’est pour notre plus grand plaisir. On peut juste reprocher un certain côté racoleur, avec cet étalage de luxe et d’argent et ses deux acteurs vedettes. Un film réellement amusant et assez mordant (même si on peut se demander si ce genre de caricature n’entérine pas une situation plus qu’elle ne la dénonce, mais bon, ne boudons pas notre plaisir…)
Note : 5 étoiles

Acteurs: George Clooney, Catherine Zeta-Jones
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14 janvier 2005

À cause, à cause d’une femme (1963) de Michel Deville

À cause, à cause d'une femmeElle :
Comédie fantaisiste et légère sur les multiples relations amoureuses d’un beau jeune homme souriant (Jacques Charrier) qui se voit accusé de meurtre par une femme jalouse. Michel Deville s’amuse à décrypter ces relations de façon ludique. Ce jeune homme passe d‘une femme à l’autre de façon insouciante, découvre le véritable amour mais sans espoir de retour alors que le police est à ses trousses, parvient à se tirer d’affaire grâce à ces femmes qu’il finit par quitter. C’est frais, sans prétention mais quand même un peu longuet.
Note : 3 étoiles

Lui :
Film léger et plaisant, mêlant le badinage et l’enquête policière. Belle mise en scène de Deville qui parvient bien à nous intéresser à cette histoire futile.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mylène Demongeot, Jacques Charrier, Marie Laforêt
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13 janvier 2005

Miller’s Crossing (1990) de Joel Coen

Titre français parfois utilisé : Miller’s Crossing – Un cadavre sous le chapeau

Miller's Crossing - Un cadavre sous le chapeau Elle :
Je n’ai pas vraiment apprécié ce film des frères Coen inspiré d’un roman noir de Dashiell Hammett (La Moisson rouge). Je n’accroche généralement pas aux films de mafia avec les sempiternels thèmes de vengeance, d’honneur, de muflerie et de barbarie. La reconstitution des années de la Prohibition est toutefois bien réalisée. Le scénario très académique n’est pas très intéressant. Les personnages sont antipathiques si bien qu’il est bien difficile de se raccrocher à quelque chose. Je préfère les vrais films noirs originaux qui insistent davantage sur l’ambiance que sur le visuel sanguinolent.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce film des frères Coen m’est plus apparu comme un exercice de style, un exercice de retrouver cette atmosphère si particulière des films noirs des années 40, d’y placer un bon nombre de références et de clins d’oeil et un peu d’humour décalé. Le résultat ne m’est pas apparu si probant, principalement parce que le scénario, sans être bien compliqué, est touffu au possible et qu’il n’y a vraiment aucun personnage vraiment accrocheur, du moins pour lequel on pourrait manifester un tant soit peu de sympathie ou un minimum d’intérêt.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gabriel Byrne, John Turturro
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9 janvier 2005

La folle ingénue (1946) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Cluny Brown »

La folle ingénueElle :
C’est en épicurien que Lubitsch donne un bon coup de pied dans les conventions de la haute société anglaise. Il pourfend les travers, la rigidité et l’hypocrisie de cette bourgeoisie en choisissant comme personnages Charles Boyer en philosophe jouisseur de la vie et Jennifer Jones en servante ingénue et experte en plomberie. Il bouscule les codes sociaux, remet en cause la condition de la femme avec humour et satisfaction. On a droit à une suite de quiproquos bien enlevés qui ont dû choquer les âmes bien pensantes de l’après-guerre.
Note : 4 étoiles

La folle ingénueLui :
Cette comédie de Lubitsch est assez piquante envers les moeurs coincées de la société anglaise de l’entre deux guerres, principalement sur le plan du rapport entre les personnes de niveau différent dans l’échelle sociale. Lubitsch utilise une fois de plus l’humour, en exagérant et en forçant le trait, pour attaquer certains piliers de notre civilisation. Charles Boyer est particulièrement à l’aise dans ce personnage d’anticonformiste amoureux. Un film amusant et plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Jennifer Jones
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8 janvier 2005

Saraband (2003) d’ Ingmar Bergman (TV)

SarabandElle :
Ce film testamentaire et en partie autobiographique de Bergman remet en scène 30 ans plus tard Liv Ullman et Erland Josephson, les deux acteurs de « Scènes de la vie conjugale ». Ce retour de Marianne vers son ancien mari la replonge au cœur du drame familial qui ne s’est pas cicatrisé avec le temps. C’est dans un décor dépouillé et à fleuret moucheté que Bergman sonde la noirceur des sentiments qui habite le père et le fils et sa fille. Il n’y a pas de cri et de violence, juste des vérités sèchement assenées qui font encore plus mal. Haine, jalousie, rancœur, égoïsme, inceste, vie, mort, de nombreux thèmes liés à la vieillesse de ce couple sont explorés avec sensibilité. Je ne dirai pas que ce film est un chef d’œuvre. Il fascine car c’est le dernier film de Bergman avant son exil définitif sur une île. Je reprocherai également la longueur de certains monologues qui ont tendance à nous plonger dans la torpeur.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film (ou plus exactement téléfilm) sur la complexité des rapports humains est particulièrement sombre et peu optimiste. C’est bien entendu assez terrible de voir des vies ainsi gouvernées en quelque sorte par la haine. Articulé en 8 tableaux, le film est construit sur les dialogues, 2 personnages à la fois donc, 2 personnages qui se confient ou se confrontent. Il m’a paru un peu difficile d’accrocher, d’autant plus que les personnages sont soit détestables soit d’une froideur polaire. La vision que Bergman a des rapports humains n’est guère attirante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Liv Ullmann, Erland Josephson, Börje Ahlstedt
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7 janvier 2005

Le cheval venu de la mer (1992) de Mike Newell

Titre original : « Into the West »

Into the WestElle :
J’ai toujours été fascinée par les chevaux ; c’est pourquoi j’avais choisi ce film. Il s’agit d’un très beau cheval blanc recueilli par des enfants bohémiens mais que la police veut récupérer à tout prix. Hormis les belles galopades dans les landes irlandaises, le scénario est un peu tiré par les cheveux et s’adresse plus à des enfants. On a droit au papa alcoolique, à la maman décédée, aux deux enfants livrés à eux-mêmes dans les terrains vagues d’une cité de Dublin. Et la course poursuite dure très très longtemps. Dommage, le cheval était magnifique.
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est avant tout un film pour les piti-nenfants…
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Gabriel Byrne
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