13 décembre 2005

Irma Vep (1996) d’ Olivier Assayas

Irma Vep Elle :
Olivier Assayas choisit de nous plonger avec tendresse dans le monde du cinéma d’auteur qu’il a l’habitude de côtoyer en faisant un film dans un film. Peut-être un implicite hommage à La nuit américaine de Truffaut. Le remake d’Irma Vep, un feuilleton de Louis Feuillade, un réalisateur caractériel interprété par Jean-Pierre Léaud, une héroïne en combinaison de latex incarnée par la fascinante Maggie Cheung, des assistants et costumières qui se crêpent le chignon pendant le tournage, des rires et frustrations, peu de moyens financiers, une pure fabrication artisanale sans dialogues qui sera finalement reprise par un autre réalisateur. Les dialogues semblent spontanés et les acteurs sont très naturels dans leur jeu, notamment Nathalie Richard. La caméra se faufile agilement entre les personnages et magnifie Maggie Cheung, l’observatrice placide de toute cette agitation. Assayas épousera Maggie Cheung à la fin du film. C’est un bel hommage au cinéma mais qui m’a un peu moins captivé que Clean ou Les destinées sentimentales ou encore Paris s’éveille.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le sujet, le tournage d’un film, peut évoquer La Nuit américaine de Truffaut, sentiment accentué par la présence de Jean-Pierre Léaud (qui joue, cette fois, le rôle du metteur en scène). Olivier Assayas parvient néanmoins à réaliser un film assez personnel en nous exposant sa vision de la réalisation d’un film, où la magie et le plaisir sont dévorés par le stress, mille détails envahissants et de mesquines querelles personnelles. Et ce n’est pas pour rien qu’il choisit comme sujet virtuel un remake des Vampires de Louis Feuillade : son héroïne, Irma Vep, est tout à fait le genre de personnage parfaitement fantasmatique que le cinéma sait si bien créer. Tout n’est qu’illusion… Il filme avec une caméra extrêmement vive mais sans jamais d’excès ou d’inutilité dans les mouvements. Très belle interprétation de Nathalie Richard, avec beaucoup d’authenticité dans son jeu, et de la placide Maggie Cheung.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Maggie Cheung, Nathalie Richard, Jean-Pierre Léaud
Voir la fiche du film et la filmographie de Olivier Assayas sur le site IMDB.

Voir les autres films de Olivier Assayas chroniqués sur ce blog…

Lire aussi nos commentaires sur Les Vampires de Louis Feuillade (1915-16)

13 décembre 2005

One Hour Photo (2002) de Mark Romanek

Titre original : « Photo Obsession »

One Hour Photo Elle :
Mark Romanek, plus habitué à réaliser des clips musicaux que des longs métrages, met en scène Robin Williams en vieux garçon sans famille travaillant dans un laboratoire photo. Il garde un exemplaire des photos d’une famille idéale américaine et rêve d’en faire partie. Cette image parfaite du bonheur doit être selon lui sans tâche. Tout ce bel édifice ve toutefois se dérègler… Robin Williams fait une belle prestation et contribue à créer le malaise et  même le malsain. Je reproche plus le côté léché des images, les clichés, les longueurs pour créer le suspense et l’autorisation d’accès au film aux enfants de plus de dix ans me semble un peu limite au vu des scènes assez angoissantes.
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est un climat bien étrange qui règne dans ce film, climat bien mis en place par le jeu glacial de Robin Williams, qui cache assez bien la nature de son personnage. Cependant, le scénario peine à maintenir notre intérêt, voulant sans doute utiliser toutes les ficelles du thriller sans en avoir les inconvénients et rester tous publics. Rapidement, on sent que le film ne sait plus où aller et de plus la fin se révèle assez ridicule. Décevant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Robin Williams
Voir la fiche du film et la filmographie de Mark Romanek sur le site IMDB.

12 décembre 2005

Indiscrétions (1940) de George Cukor

Titre original : « The Philadelphia Story »

Indiscrétions Elle :
Un beau trio d’acteurs (Cary Grant, James Stewart et Katherine Hepburn) pour cette comédie qui fustige les milieux de la haute bourgeoisie. J’ai un peu du mal à m’intéresser à cette histoire de coeur qui tourne mal, malgré quelques bons dialogues amusants. La voix de Katharine Hepburn est particulièrement désagréable.
Note : 3 étoiles

Lui :
Indiscrétions Revoir ce film est un plaisir toujours renouvelé. En maître des grandes comédies à l’américaine, George Cukor parvient à traiter de sentiments très simples tout en plaçant l’intrigue de Indiscrétions au sein de la haute aristocratie américaine. Les dialogues sont brillants, pétillants, admirablement interprétés par le trio Hepburn-Grant-Stewart ; les mises en situations sont marquées d’un humour assez subtil, mais toujours présent. Le cocktail est magique. C’est vraiment de la grande comédie, avec panache et splendeur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Katharine Hepburn, Cary Grant, James Stewart
Voir la fiche du film et la filmographie de George Cukor sur le site IMDB.

Voir les autres films de George Cukor chroniqués sur ce blog…

11 décembre 2005

Bloody Sunday (2002) de Paul Greengrass

Bloody Sunday Elle :
Dommage, le sujet m’intéressait puisqu’il s’agissait de la reconstitution de la marche pacifique pour les droits civiques à Derry (Londonderry) en 1972 qui se termina dans un bain de sang. Cette mode d’utiliser une caméra qui bouge en permanence pour se donner une allure de film documentaire est assez épouvantable. En moins de quinze minutes, j’avais les yeux en charpie… (abandon)
Note : pas d'étoile

Lui :
Il est vraiment dommage que tout le propos historique du film soit gâché par une caméra à l’épaule, instable à 400%, qui en rend la vision assez désagréable. Le film est quasiment in-regardable. Le but est certainement de donner une impression de document filmé (l’image est en plus granuleuse à souhait), ce qui est un procédé discutable en son principe puisque très artificiel. Une image si instable est en tout cas plus adaptée au petit écran qu’au grand écran. Tout cela est d’autant plus dommage que Paul Greengrass est un ancien journaliste qui a connu directement certains des protagonistes.
Note : 1 étoile

Acteurs: James Nesbitt, Allan Gildea
Voir la fiche du film et la filmographie de Paul Greengrass sur le site IMDB.

Voir les autres films de Paul Greengrass chroniqués sur ce blog…

10 décembre 2005

Aram (2002) de Robert Kechichian

Aram Elle :
Polar esthétisant à la sauce terroriste arménienne. Le scénario est assez confus. On ne sait pas qui fait quoi et qui tue qui. Les situations et dialogues sonnent faux. Aram, cet ex-terroriste arménien qui, pour venger son frère, tue sans scrupules, est froid comme un glaçon. Difficile dans ce cas d’approuver ou seulement de comprendre ses mobiles.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sous couvert de contexte politique arménien, Aram est un polar et un polar assez banal avec son lot de clichés, à commencer par le héros, tueur très froid, qui ne parle pas, qui zigouille beaucoup de monde sans ciller. L’histoire est assez confuse et les personnages meurent avant que l’on comprenne qui ils sont… Quand ils ne tuent pas, ils vendent des armes (ce qui a au moins le mérite d’être plus calme…)
Note : 2 étoiles

Acteurs: Simon Abkarian, Lubna Azabal, Mathieu Demy
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Kechichian sur le site IMDB.

10 décembre 2005

« The Château » (2001) de Jesse Peretz

The Château Elle :
(En bref) Comédie américaine sans aucun intérêt sur les déboires de deux jeunes américains qui viennent d’hériter d’un château en France. (Abandon après 30mn)
Note : pas d'étoile

Lui :
Assez peu d’intérêt à voir ce film, hélas, si ce n’est le rappel de tous les clichés qu’ont les américains sur la France…
Note : 1 étoile

Acteurs: Sylvie Testud, Paul Rudd, Romany Malco
Voir la fiche du film et la filmographie de Jesse Peretz sur le site IMDB.

9 décembre 2005

Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004) de Michel Gondry

Eternal Sunshine of the Spotless Mind Elle :
Avec un couple attachant, Joël (Jim Carrey) et Clementine (Kate Winslet), Michel Gondry, auparavant réalisateur de clips assez connu, remonte le temps et nous entraîne de façon originale et talentueuse dans les circuits de la mémoire. Morceaux de vie savamment mélangés, bonnes trouvailles visuelles pour exprimer le dérèglement du cerveau, belles musiques, acteurs performants mais, malgré tout, un certain ennui comme si le scénario, axé surtout sur le visuel, manquait un peu d’épaisseur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Eternal Sunshine of the Spotless Mind démarre gentiment, avec la rencontre un peu originale de Joël et Clémentine, mais après 20mn, au moment du générique (!), tout bascule et l’on s’aperçoit que ce n’est pas la première fois : ils se connaissaient auparavant. Michel Gondry nous entraîne ensuite dans une série de flash-back entremêlés. L’ensemble est très réussi. Certains effets sont assez spectaculaires mais le réalisateur parvient à trouver un bon équilibre sans abuser des ficelles qu’il connaît en tant qu’ancien réalisateur de clips. La présence de Jim Carrey aidant, on pense un peu à Truman Show mais ce film de Michel Gondry n’en a pas la profondeur. Et c’est bien là le reproche que l’on peut lui faire : on reste à un stade assez basique. Pour dire les choses crûment : c’est beau mais c’est creux ! Il n’empêche que l’on prend bien du plaisir à le regarder. Belles prestations de Jim Carrey et de Kate Winslet, les personnages secondaires sont plutôt moins réussis. Belle utilisation de la musique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jim Carrey, Kate Winslet, Kirsten Dunst, Thomas Jay Ryan, Elijah Wood
Voir la fiche du film et la filmographie de Michel Gondry sur le site IMDB.

Voir les autres films de Michel Gondry chroniqués sur ce blog…

9 décembre 2005

Prima della rivoluzione (1964) de Bernardo Bertolucci

Prima della rivoluzione Elle :
Je n’ai pas vraiment réussi à accrocher à ce deuxième film très hermétique de Bertolucci. Certes, un style se dessine avec des prises de vues noir et blanc très photographiques mais Bertolucci se laisse trop emporter par la forme au détriment de ses personnages qui ne sont pas attachants. Une jeune tante névrosée tombe amoureuse de son neveu et fait état de ses doutes et de ses angoisses, peut-être un peu trop d’ailleurs… Ce long métrage semble faire partie de ces films (peut-être trop intellectualisant) de la nouvelle vague qui vieillissent assez mal et perdent de leur impact avec le temps.
Note : 1 étoile

Lui :
Ce genre de réflexion, existentielle et politique, a beaucoup plus de mal à prendre, quarante ans plus tard.
Note : 1 étoile

Acteurs: Evelina Alpi, Gianni Amico, Adriana Asti
Voir la fiche du film et la filmographie de Bernardo Bertolucci sur le site IMDB.

Voir les autres films de Bernardo Bertolucci chroniqués sur ce blog…

8 décembre 2005

King of the Hill (1993) de Steven Soderbergh

Titre français parfois utilisé : « Le roi de la colline »

King of the Hill Elle :
Assez différent de Sexe, mensonges et vidéo et de Kafka, ce troisième long métrage de Soderbergh donne l’impression qu’il renoue avecv un certain classicisme avec cette reconstitution un peu académique d’une ville américaine accablée par le chômage pendant la Grande Dépression. L’originalité de King of the Hill réside dans le choix de ce vieil hôtel de luxe à l’atmosphère étrange et dans lequel vivent des familles sans le sou avant d’être jetées à la rue quand elles n’arrivent plus à payer le loyer. Steven Soderbergh filme tendrement ce gamin abandonné par ses parents qui doit se débrouiller par lui-même. L’enfant observe le monde cruel des adultes avec des yeux étonnés et ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive. Aucun désir de vengeance ne l’habite ; il subit courageusement son sort. La seule chose qui lui importe, c’est de préserver la cellule familiale et de survivre. Une belle mise en scène pour ce film émouvant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Soderbergh parvient à nous passionner avec une tranche de vie d’un gamin de dix ans dans l’Amérique de 1933. Pas de poncifs larmoyants mais plutôt une description de conditions difficiles et de la débrouillardise déployée pour se sortir de l’ornière. Belle photographie et ,contrairement à ses autres films, beaucoup de classicisme dans le montage et la structure. On peut reprocher l’aspect propret de la reconstitution et un ensemble un peu convenu avec un thème très américain (« même les plus pauvres peuvent s’en sortir »), thème quelque peu rebattu. King of the Hill se laisse toutefois regarder avec beaucoup de plaisir et d’intérêt car Soderbergh parvient à trouver un bon équilibre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jesse Bradford, Adrien Brody, Jeroen Krabbé
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Soderbergh sur le site IMDB.

Voir les autres films de Steven Soderbergh chroniqués sur ce blog…

7 décembre 2005

Our Song (2000) de Jim McKay

Our Song Elle :
Chronique sensible de la vie de trois adolescentes au coeur de Brooklyn. Une fanfare joyeuse dont font partie ces jeunes filles et qui est le point de ralliement de tout un quartier qui se délite. Jim McKay n’utilise pas d’images léchées pour décrire leur quotidien. Désoeuvrement, solitude, manque de perspectives, amours déçues, sorties, grossesses non désirées, parents séparés. Sa caméra frôle ces visages avec tendresse et sincérité. Ces jeunes femmes semblent davantage subir leur sort que de prendre en main leur destin. Our Song est un film d’auteur sur l’adolescence qui sort des sentiers battus.
Note : 3 étoiles

Lui :
Jim McKay parvient à nous faire partager la vie et surtout les interrogations de trois jeunes filles de quinze ans. Ce ne sont pas les problèmes raciaux ou ethniques qui sont soulevés ici, même s’ils sont sous jacents, mais plutôt de leur façon de voir la vie qui s’offre devant elles et de traverser certaines situations qui vont certainement influencer le reste de leur existence. C’est bien fait, très authentique, malgré quelques longueurs dans certains dialogues en apparence un peu futiles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kerry Washington, Anna Simpson, Melissa Martinez
Voir la fiche du film et la filmographie de Jim McKay sur le site IMDB.