28 septembre 2006

« Capitaines d’Avril » (2000) de Maria de Medeiros

Titre original : « Capitães de Abril »

Capitaines d'AvrilElle :
Ce film, bien que confus parfois, m’a particulièrement intéressée. Maria de Meideros donne une vision assez idéaliste et émouvante de cette prise du pouvoir par l’armée et le peuple sans effusion de sang. Toutefois, le doublage français des acteurs portugais est assez désagréable.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le film est assez maladroit, confus et offre une vision qui semble naïve, presqu’enfantine, de la révolution des oeillets au Portugal. De plus, les 2/3 des acteurs sont doublés (production multi-nationale oblige). Ces défauts limitent la portée du film, c’est dommage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Stefano Accorsi, Maria de Medeiros, Joaquim de Almeida
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27 septembre 2006

Romuald et Juliette (1989) de Coline Serreau

Romuald_julietteElle :
Une bonne comédie française pleine de charme et d’humour. A partir d’une histoire peu plausible puisqu’il s’agit de Daniel Auteuil en PDG qui se fait escroquer par ses employés et d’une femme de ménage noire avec cinq enfants dont il tombe amoureux et qui lui règle ses problèmes professionnels, Coline Serreau parvient à créer des personnages attachants et un scénario bien rythmé et généreux. C’est si rare les bonnes comédies françaises…
Note : 5 étoiles

Lui :
Coline Serreau réussit parfaitement à faire passer cette histoire abracadabrante d’un PDG, victime de manoeuvres et de tromperies, qui s’éprend d’une femme de ménage (noire). Bien sûr, il y a beaucoup de situations caricaturales mais l’ensemble est très bon enfant et très amusant. Excellente mise en scène, vivante et riche, et excellente interprétation.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Firmine Richard
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26 septembre 2006

Capitaine Sky et le monde de demain (2004) de Kerry Conran

Titre original : « Sky Captain and the World of Tomorrow »

Capitaine Sky et le monde de demain Elle :
(pas vu)

Lui :
Ce film est certes assez étonnant dans sa forme : il s’agit d’une tentative de recréer l’univers de l’anticipation des années 30, celui de H.G. Wells ou celui de bandes dessinées comme Flash Gordon. Pour cela, les acteurs ont joué en grande partie sur fond bleu pour être ensuite incrusté dans un décor un petit peu stylisé genre BD. Le résultat est moyennement heureux sur le plan photographique ; de plus, les images sont souvent très sombres et l’animation parfois saccadée. Le scénario est de la famille « un savant fou veut détruire le monde » avec robots et autres machines infernales. Le film de Kerry Conran est littéralement bourré de références et les emprunts sont nombreux. De « La guerre des mondes » à « Star wars » en passant par « Indiana Jones », tout y passe, c’est un véritable catalogue, et on en vient à se demander ce que le film apporte vraiment de lui-même. La bande sonore est souvent littéralement insupportable avec une musique grandiloquente et tonitruante qui semble ne jamais devoir s’arrêter. Malgré sa forme très originale, le film manque franchement de personnalité.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jude Law, Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Giovanni Ribisi
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26 septembre 2006

« Liberté-Oléron » (2000) de Bruno Podalydès

Liberté-OléronElle :
Cette comédie joyeuse qui nage dans le bonheur béat des français moyens en vacances vire au cauchemar en transformant son héros, un père de famille bonnasse, en despote brutal vis-à-vis des membres de sa famille. Les rituelles vacances à Oléron lui donnent l’occasion d’acheter un voilier qu’il ne sait absolument pas manoeuvrer et l’obligent à donner de la voix, à utiliser un vocabulaire abscons qu’il ne maîtrise pas, à se transformer en beauf. Cette caricature qui force bien évidemment le trait sur le comportement du père ne se cantonne pas dans l’humour facile mais prend toute sa force quand tout ce petit monde apparemment équilibré éclate dans toute son horreur.
Note : 5 étoiles

Lui :
Denis Podalydès donne ici dans la satire sociale, d’une famille moyenne, mais force trop le trait à mes yeux : son personnage apparaît ainsi trop "beauf" et bête (voire dangereux…) pour que l’on s’attendrisse devant ses péripéties. La mise en scène semble un peu imprécise et les textes sont difficiles à comprendre. Néanmoins, il y a de bonnes scènes, notamment celles avec le "réparateur" de bateau, scènes qui sont des clins d’oeil à Tati.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Denis Podalydès, Guilaine Londez, Patrick Pineau
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25 septembre 2006

« Volavérunt » (1999) de J.J. Bigas Luna

VolaveruntElle :
Reconstitution historique espagnole à l’époque de Goya et de la cour d’Espagne. Ce qui aurait pu être une intéressante fresque n’est qu’un récit ennuyeux sur la mort inexpliquée de la duchesse d’Alba qui fut la maîtresse de Goya et du premier ministre Godoy, lui-même amant de la Reine et de bien d’autres femmes. Scénario et mise en place des personnages sont confus. Ni les décors somptueux, ni les beaux paysages panoramiques ne suffisent à rompre la lassitude qui s’installe.
Note : 2 étoiles

Lui :
On a beaucoup de mal à s’intéresser à ces intrigues amoureuses. Le film est assez lourd et plutôt confus. Le seul mérite de ce film est de nous éclairer un peu sur une (petite) scène de la vie de Goya.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Aitana Sánchez-Gijón, Penélope Cruz, Jordi Mollà
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24 septembre 2006

« Le Pont des Arts » (2004) d’ Eugène Green

Le Pont des ArtsElle :
Je n’ai pas résisté plus de 30mn à l’artificialité du jeu des acteurs et au maniérisme ambiant bien propre à un milieu bien déconnecté du réel.
Note : pas d'étoiles

Lui :
On ne peut pas vraiment dire qu’Eugène Green fasse un effort quelconque pour nous encourager à entrer dans son film : il y a tout d’abord ce parti pris au niveau du jeu des acteurs, un jeu figé, sans émotion, des acteurs qui regardent la caméra… et aussi cette image terne et plate, sans éclairage. En fait, le film est comme totalement dénué d’artifice pour mieux se focaliser sur son récit, à mi-chemin entre la chronique sentimentale de fin d’adolescence et le songe mélancolique. Le problème est que l’émotion a bien du mal à naître de toute cette froideur apparente et que le film semble s’empêtrer dans un tissu de petites vérités simples qui se voudraient être essentielles. Non, en fait, les meilleurs moments sont ceux où Eugène Green égratigne un certain milieu intellectuel avec quelques personnages hauts en couleur, franchement allumés et totalement imbus de leur personne : un(e) professeur de littérature exaltée, Olivier Gourmet en homme théâtre emphatique et surtout Denis Podalydès, absolument superbe en directeur d’ensemble baroque autant maniéré que détestable !
Note : 2 étoiles

Acteurs: Adrien Michaux, Natacha Régnier, Denis Podalydès, Olivier Gourmet
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Note: Le très beau morceau de Monteverdi que l’on entend plusieurs fois est « Lamento della Ninfa« , un madrigal amoureux extrait du 8e livre « Madrigali guerriere ed amoroso » (1638).

23 septembre 2006

Mémoire effacée (2004) de Joseph Ruben

Titre original : « The forgotten »

Mémoire effacée Elle :
(pas vu)

Lui :
Je l’ai souvent vérifié : c’est un avantage énorme de pouvoir regarder les films sans avoir lu les critiques, sans même savoir de quoi il s’agit… Ce fut mon cas pour Mémoire effacée et le plaisir que j’ai eu à le visionner est en grande partie du à l’effet de surprise (donc si vous n’avez pas vu le film et encore rien lu, je vous conseille d’arrêter ici la lecture de ce commentaire). Il y a une bonne progression dans le film : on a ce sentiment de basculer inéluctablement dans le fantastique tout en ayant envie de réfréner cette impression (au départ, j’étais pour ma part persuadé que j’allais voir un drame psychologique). Le problème est que ce jeu sur l’ambiguïté et les fausses apparences tombe à plat si l’on sait à l’avance de quel type d’histoire il s’agit, et je suis persuadé que j’aurais alors beaucoup moins apprécié ce film car le scénario est somme toute assez conventionnel et mal exploité. Julianne Moore est merveilleuse, comme d’habitude : elle parvient à donner beaucoup d’épaisseur et de crédibilité à son personnage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Julianne Moore, Dominic West, Gary Sinise, Linus Roache
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22 septembre 2006

« Le voyage de Félicia » (1999) d’ Atom Egoyan

Titre original : « Felicia’s Journey »

Voyage de FéliciaElle :
Formidable film de ce réalisateur arménien, avec une mise en scène visuelle et sonore magistrale ! Ce scénario original et étrange repose sur la rencontre inéluctable entre une jeune fille enceinte à la recherche de son compagnon et un monsieur d’apparence respectable qui ne s’est pas remis de la mort de sa mère, une cuisinière hors pair plutôt étouffante. Les névroses et déséquilibres psychologiques de ces deux êtres désemparés par la disparition d’un être cher donnent lieu à une atmosphère angoissante, une musique dissonante, de longs travellings, une lente progression de l’histoire comme pour mieux cerner et s’approprier les personnages. On est saisi de stupeur et d’effroi. Bref du grand art !
Note : 5 étoiles

Lui :
Un film vraiment remarquable. D’abord, le scénario est superbe: très cohérent, il distille avec grand art les informations et ne cesse de nous surprendre (surtout quand on ne connaît pas l’histoire à l’avance, comme ce fut notre cas). On croit d’abord avoir affaire à un drame social et on tombe petit à petit dans un drame policier psychologique. La personnalité du personnage principal (excellent Bob Hoskins) est peu à peu dévoilée avec maestria dans toute la première partie. D’autre part, Atom Egoyan fait montre d’une très grande maîtrise de la mise en scène, extrêmement rigoureuse, douce et précise, utilisant largement d’amples mouvements de caméra, et crée une atmosphère chargée mais sans lourdeurs. Toute la construction semble parfaite, à la fois simple et complexe (flash-back, ellipses). Admirable.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Bob Hoskins, Arsinée Khanjian, Elaine Cassidy
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Voir les autres films de Atom Egoyan chroniqués sur ce blog…

21 septembre 2006

« Sin City » (2005) de Robert Rodriguez

Sin cityElle :
(pas vu)

Lui :
Je dois bien avouer que j’avais un a priori négatif sur ce film (je ne suis pas un grand fan de Rodriguez ni de comic books), mais j’ai tenu à le voir par curiosité et j’ai été agréablement surpris. Dans sa forme, il s’agit certainement d’une des adaptations les plus abouties et les plus innovantes d’une bande dessinée à l’écran : aussi bien l’esprit que le graphisme sont parfaitement conservés. Le rendu très stylisé en noir et blanc avec touches de couleurs est assez remarquable, les plans sont proches de ceux des comics et les personnages sont assez hauts en couleur… Le plus réussi est certainement ce colosse braque et fonceur, interprété par un Mickey Rourke parfaitement méconnaissable sous le maquillage. Bien entendu, le contenu est assez limité : les mecs sont brutaux et virils, les femmes sont soit des prostituées soit des amazones (ou les deux), et tout ce petit monde s’entretue avec la plus grande sauvagerie possible sous un vague prétexte justicier. C’est sans doute à cause de cela que le film paraît trop long : parmi les 3 histoires, la dernière m’a franchement ennuyé. Malgré cela, on ne peut qu’être admiratif devant la perfection technique de cet exercice de style réussi (ceci dit, je ne suis pas certain d’aller voir le "2"…)
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bruce Willis, Mickey Rourke, Jessica Alba
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20 septembre 2006

« Le tableau noir » (2000) de Samira Makhmalbaf

Titre original : « Takhté siah »

Le tableau noirElle :
Douloureuse plongée dans l’univers du Kurdistan avec la présence de deux instituteurs chargés d’un tableau noir qui sillonnent les hautes montagnes arides à la recherche d’élèves à éduquer. L’un rencontre des enfants contrebandiers qui ont comme seul objectif la survie dans ce monde hostile. L’autre instituteur se mêle à une foule errante de vieillards kurdes qui tentent de gagner la frontière irakienne et ont bien du mal à tenir debout. La tentative désespérée d’éduquer ces pauvres hommes humiliés passe du comique au tragique. Le tableau devient une civière, un paravent, une étente à linge et enfin un abri contre les balles. Cette talentueuse cinéaste iranienne de 20 ans donne une émouvante et onirique vision de ces peuples kurdes oubliés et harassés par des années de guerre.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est un film assez poignant. La réalisatrice choisit de prendre des personnages inhabituels, des instituteurs portant leur tableau noir sur le dos, pour nous dépeindre la situation sur la frontière Iran-Irak en pleine guerre. Sur ces montagnes arides, il ne semble rester que des gamins qui font de la contrebande et une procession de vieillards. La qualité de réalisation (photo) assure la réussite du film qui parvient parfaitement à nous faire partager les sentiments de ces hommes. En revanche, l’interprétation est assez inégale, allant du meilleur (l’instituteur) au pire (la femme).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Said Mohamadi, Behnaz Jafari
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