30 octobre 2008

Sarajevo, mon amour (2006) de Jasmila Zbanic

Titre original : « Grbavica »

Sarajevo, mon amourElle :
Un film poignant sur le Sarajevo d’après guerre qui connaît la pauvreté, le chômage, les trafics, la mafia. Sa population est meurtrie et traumatisée par les tortures, les disparitions, les décès des maris mais aussi par les viols à la chaîne. La réalisatrice choisit d’évoquer le destin de la mère d’une fille de douze ans, très perturbée par l’absence de son père. La honte la pousse à cacher les origines de sa naissance à sa fille car elle est l’enfant de la haine. Malgré tout, l’amour et la tendresse traversent le film car il permet de survivre. La caméra est sensible et bien maîtrisée notamment sur les portraits de femmes et les extérieurs fantomatiques de Sarajevo sous la neige.
Note : 4 étoiles

Lui :
Sarajevo mon amour nous plonge dans la Bosnie de l’après-guerre avec le portrait d’une femme qui élève tant bien que mal sa fille de 12 ans. La guerre a laissé des traumatismes qui seront longs à effacer et pèsent lourdement. Avec peu de moyens, Jasmila Zbanic est parvenu à réaliser un film centré sur l’humain, avec une importance laissée au quotidien. Elle nous montre bien aussi cette volonté de faire repartir la vie, de retrouver un équilibre psychologique et social. Sarajevo mon amour laisse enfin une grande place aux émotions de ses personnages, ces émotions que l’on a souvent tenté d’enfouir mais qui finissent par ressurgir immanquablement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mirjana Karanovic, Luna Mijovic, Leon Lucev
Voir la fiche du film et la filmographie de Jasmila Zbanic sur le site imdb.com.

29 octobre 2008

Galaxy Quest (1999) de Dean Parisot

Galaxy QuestElle :
(En bref) Film probablement destiné aux adeptes de Star Trek. Quelques passages amusants.
Note : 1 étoile

Lui :
Galaxy  Quest est une variation amusante autour le thème de Star Trek et une façon très originale d’utiliser le fait que cette série télévisée a généré une véritable dévotion chez ses fans (surtout aux Etats-Unis ceci dit, car la série a eu moins d’impact en France). Dean Parisot va nous faire passer « de l’autre côté du miroir »… mais à l’envers : on pénètre dans le rêve. Les acteurs de la série se retrouvent en effet propulsés dans le monde imaginaire devenu réalité. L’humour est très présent tout au long du film, un humour qui joue bien entendu beaucoup sur le décalage et qui retourne beaucoup de situations, un humour qui a le mérite de ne jamais sombrer dans la facilité. Pas besoin d’être familier avec la série Star Trek pour apprécier Galaxy Quest, d’ailleurs bon nombre de grands fans de la série (les Trekkies) n’ont guère apprécié le tableau présenté ; il faut avouer qu’ils ne sont pas vraiment montrés à leur avantage dans leurs conventions. En tout cas, nous, on passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tim Allen, Sigourney Weaver, Alan Rickman, Tony Shalhoub, Sam Rockwell
Voir la fiche du film et la filmographie de Dean Parisot sur le site IMDB.

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28 octobre 2008

Erin Brockovich (2000) de Steven Soderbergh

Erin BrockovichElle :
(En bref) L’histoire semble exagérée mais comme il s’agit d’une histoire vraie (la vraie Erin Brockovich fait d’ailleurs une courte apparition dans le film dans le rôle d’une serveuse), il faut bien tempérer son jugement! Malgré l’habileté de la mise en scène, l’ensemble paraît un peu long.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) C’est le genre d’histoire dont les américains raffolent : David contre Goliath, ici une femme vulgaire (et un tantinet malpolie…) qui va se battre contre une multinationale avec ses talons aiguilles. Il n’en reste pas moins que le film est plaisant à regarder car, comme toujours avec Soderbergh, il est admirablement bien construit et de plus il emploie le ton juste pour traiter cette histoire tout de même hors du commun.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Julia Roberts, Albert Finney
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27 octobre 2008

Stand-by (2000) de Roch Stéphanik

Stand-byElle :
Belle découverte que ce premier long métrage. Une rupture amoureuse brutale juste au moment d’embarquer pour l’Argentine change totalement le destin d’Hélène. L’aéroport de verre devient son lieu de résidence ; elle s’y prostitue pour subvenir à ses moyens. Le scénario est simple, bien construit et plein d’intensité. Rendez-vous étonnants parfois amusants mais aussi rencontres violentes font que l’on s’attache à cette jeune femme déstabilisée. Elle revendique à sa manière sa liberté et son indépendance après avoir été sous la coupe d’un compagnon trop égoïste. Dominique Blanc joue une subtile partition entre la femme fragile et la femme fatale. L’aéroport d’Orly est formidablement bien filmé. Le film est jalonné de beaux et chauds éclairages, de jeux de flous et de reflets qui donnent l’illusion d’une bulle de verre dans laquelle on se sent bien.
Note : 5 étoiles

Lui :
Stand-by est un film vraiment étonnant. La base de départ est somme toute assez simple mais assez dramatique : en partance pour une nouvelle vie à l’étranger, une jeune femme se fait « plaquer » malproprement par son compagnon en plein aéroport. Sous le choc, elle reste à Orly dans l’aérogare. Ce qui est remarquable dans Stand-by, c’est tout d’abord l’apparente maturité et la maîtrise de Roch Stephanik alors qu’il s’agit de son premier long métrage. Il utilise les travellings originaux et audacieux, des effets de ralentis, sans jamais en abuser et joue admirablement avec la profondeur de champ ; il a en tout cas une façon très personnelle d’utiliser le décor de l’aérogare d’Orly Sud et le résultat est franchement séduisant. Ensuite, il y a la formidable prestation de Dominique Blanc dans ce rôle multi facettes et lui donne une profondeur mélancolique. Stand-by est un très beau film et on peut se demander pourquoi le film est passé à ce point inaperçu (malgré 2 Césars) et surtout pourquoi, diable, Roch Stéphanik n’a pas tourné de long métrage après celui-ci.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Dominique Blanc, Roschdy Zem, Patrick Catalifo, Jean-Luc Bideau
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26 octobre 2008

Laissons Lucie faire! (2000) de Emmanuel Mouret

Laissons Lucie faire!Elle :
Inconstance de l’amour pour un jeune homme lunaire aux allures de Fernandel et son amie Lucie. Ce badinage sentimental gentillet est un peu trop léger et est loin de la qualité des films de Rohmer.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il y a beaucoup de bonnes choses dans Laissons Lucie Faire… à commencer par une rare fraîcheur. A 30 ans, le jeune Emmanuel Mouret apporte un ton différent, à contre-courant du cinéma français actuel. Pourtant il semble s’inscrire dans la droite lignée des Rohmer, de la nouvelle vague, de Woody Allen mais il semble aussi s’en affranchir totalement. Son cinéma est léger, semblant effleurer son sujet, faussement futile. Il parsème son film d’un humour multi facettes, parfois absurde, souvent farfelu, de nombreux gags de situations ou de dialogues pas toujours parfaitement mis en valeur. Emmanuel Mouret interprète lui-même le personnage principal, un jeu homme candide, timide et gauche, utilisant à merveille son faux air de Fernandel. Bien entendu on pourra reprocher à Laissons Lucie Faire d’être trop léger mais il y a un beau style en puissance dans le cinéma d’Emmanuel Mouret et, en attendant, on passe un bon moment car tout cela est vraiment très drôle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marie Gillain, Emmanuel Mouret, Dolores Chaplin, Georges Neri
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25 octobre 2008

Secrets et mensonges (1996) de Mike Leigh

Titre original : Secrets & Lies

Secrets et mensongesElle :
(En bref) A la mort de sa mère adoptive, une jeune femme noire recherche sa véritable mère et découvre qu’elle est blanche. Le film de Mike Leigh n’est pas tant sur le racisme mais plutôt la reconstruction d’une relation mère-fille rendue plus délicate par le choc de milieux sociaux différents.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Bien que le film soit en grande partie improvisé, Mike Leigh parvient à dresser de beaux portraits dans un milieu très populaire. Cette improvisation donne un ton très naturel au film. Brenda Blethyn fait une remarquable interprétation de cette mère « découverte » par sa fille, plus évoluée socialement. (Palme d’Or 1996)
Note : 4 étoiles

Acteurs: Timothy Spall, Brenda Blethyn, Marianne Jean-Baptiste, Claire Rushbrook
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25 octobre 2008

Grand bonheur (1993) de Hervé Le Roux

Grand bonheurElle :
(En bref) En plein mois de juillet dans un Paris déserté, une bande d’une vingtaine d’étudiants se sépare. J’avoue avoir décroché très rapidement.
Note : 0 étoiles

Lui :
(En bref) Je n’ai pas vraiment accroché à ces déambulations sentimentales et professionnelles d’un groupe d’étudiants. Le film semble un peu partir dans tous les sens et manque de direction.
Note : 1 étoile

Acteurs: Charlotte Léo, Pierre Gérard, Lucas Belvaux
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24 octobre 2008

Le prisonnier de Zenda (1952) de Richard Thorpe

Titre original : « The prisoner of Zenda »

Le prisonnier de ZendaElle :
(pas vu)

Lui :
Le Prisonnier de Zenda de Richard Thorpe est la quatrième adaptation du roman d’Anthony Hope. C’est probablement la meilleure alors qu’elle est calquée sur la précédente version de Cromwell, parfois identique plan par plan. Le scénario est assez riche en aventures : un anglais venu se délasser dans un petit pays imaginaire, la Ruritanie, se révèle être le sosie du futur roi. Le prisonnier de ZendaPour déjouer un complot, il va accepter de prendre la place du monarque lors du couronnement. La suite allie aventure, romance et rebondissements en un cocktail habilement dosé ; bien que se déroulant au XIXe siècle, Le Prisonnier de Zenda est un superbe film de cape et d’épée. Cette version de Richard Thorpe est très efficacement réalisée, reposant sur un rythme parfait, avec un Stewart Granger qui insuffle beaucoup d’énergie à l’ensemble : il interprète donc ici deux rôles et se révèle particulièrement fascinant dans son personnage d’aventurier.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Stewart Granger, Deborah Kerr, James Mason, Louis Calhern, Jane Greer
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Les principales adaptations du roman d’Anthony Hope :
The prisoner of Zenda de George Loane Tucker (1915), avec Henry Ainley
The prisoner of Zenda de Rex Ingram (1922), avec Lewis Stone et Alice Terry
The prisoner of Zenda de John Cromwell (1937), avec Ronald Coleman, Maleine Carroll et Douglas Fairbanks Jr
The prisoner of Zenda de Richard Thorpe (1952), avec Stewart Granger et Deborah Kerr (cette version)
The prisoner of Zenda de Richard Quine (1979), avec Peter Sellers et Lynne Frederick

A noter que Lewis Stone, acteur principal de la version de Rex Ingram en 1922 joue un petit rôle (le cardinal) dans la version de Thorpe, quelque 30 ans plus tard…
Et aussi : IMDB liste une version encore antérieure (1913) attribuée à Edwin S. Porter (le réalisateur du Great Train Robbery de 1903) dont une seule copie subsisterait.

Le roman Le Prisonnier de Zenda eut une suite, Rupert of Hentzau, qui fut adapté à la télévision par 2 fois.

23 octobre 2008

Au gré du courant (1956) de Mikio Naruse

Titre original : « Nagareru »

Au Gré du CourantElle :
Les femmes des films de Naruse sont toujours très touchantes. Non seulement leur visage laisse souvent transparaître la tristesse mais leur destin est tragique et sans espoir. Naruse nous plonge au coeur d’une maison de geishas qui n’ont qu’un sombre horizon devant elles car elles se font exploiter ou abandonner par leurs amants vociférants et lâches. Cette vision traditionnelle au son du shamisen côtoie un Japon en mutation dans lequel les jeunes femmes s’interrogent sur leur avenir et rêvent de fonder une famille et d’exercer un vrai métier. Dans les petites ruelles, les kimonos et sabots de bois de ces femmes soumises cohabitent avec les tailleurs et les hauts talons à l’occidentale de femmes qui tentent de s’émanciper. Un film fort et émouvant en bordure d’un fleuve qui emportent les rêves.
Note : 4 étoiles

Lui :
Au Gré du Courant se situe entièrement à l’intérieur d’une maison de geishas, sans qu’il ne s’y déroule beaucoup d’évènements ; nous les regardons vivre mais Naruse s’attarde plus particulièrement sur deux femmes : la maîtresse de maison, criblée de dettes, qui ne peut qu’assister impuissante à la lente disparition de sa maison sans pouvoir la transmettre à sa fille, et la nouvelle bonne, une femme veuve arrivée de sa province pour pouvoir subvenir seule à ses besoins. La caméra de Naruse semble faire corps avec la maison, offrant à chaque fois un angle parfait. Le jeu très naturel des acteurs (ou plus exactement actrices puisque les hommes sont quasiment inexistants) contribue à nous faire pénétrer ce microcosme si particulier. Rien de futile dans tout cela, Naruse dresse le portrait de femmes dont le monde s’écroule et Au Gré du Courant semble s’achever sur un chant du cygne.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kinuyo Tanaka, Isuzu Yamada, Hideko Takamine, Mariko Okada
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22 octobre 2008

Waiter! (2006) de Alex van Warmerdam

Titre original : « Ober »

Waiter!Elle :
(pas vu)

Lui :
Edgar est serveur dans un restaurant un peu miteux, il a une épouse malade, des voisins odieux, une maîtresse qui le harcèle… Peu satisfait de son sort, il va se plaindre auprès du scénariste qui est en train d’écrire l’histoire qu’il vit. Telle est la situation de base de Waiter!, une situation qui semble prometteuse. Hélas, si le film comporte des bonnes trouvailles, l’ensemble manque de souffle et repose trop sur les réactions démesurées de certains personnages. C’est parfois très amusant, comme dans la scène du cabillaud, mais ce type de situation revient trop souvent sans que cela forme vraiment un tout. Le réalisateur Alex Van Warmerdam joue lui-même le rôle principal.
Note : 2 eacute;toiles

Acteurs: Alex van Warmerdam, Ariane Schluter, Jaap Spijkers, Thekla Reuten
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