Titre original : « The spy who came in from the cold »
Lui :
Adapté du premier roman d’espionnage de John Le Carré, L’espion qui venait du froid nous replonge en pleine guerre froide : les services secrets britanniques organisent une fausse défection d’un de leurs agents pour porter atteinte au chef du contre-espionnage d’Allemagne de l’Est. Le scénario se déroule de façon méthodique, assez lentement au départ puisque l’on assiste assez longuement à la déchéance de l’agent secret et de sa tentative de réinsertion sociale. Les évènements s’accélèrent quelque peu ensuite. Le ton général est assez sombre : nous sommes à l’opposé de l’univers type James Bond, le monde des agents secrets est décrit ici dans sa vérité, froid, implacable, plein de tromperie, sans grande cause à défendre. Richard Burton fait une superbe interprétation de cet homme qui semble désillusionné et sans espoir, porté sur l’alcool, au bout du rouleau. Martin Ritt, cinéaste plutôt libéral, semble porter ici un regard très objectif, il ne prend pas parti, ni l’Est ni l’Ouest ne sont ridiculisés. Non, comme en témoigne la fin, c’est plus le fonctionnement aveugle et implacable des services secrets qui l’intéresse, ces services qui utilisent les hommes comme des jouets ou plus exactement des pions. L’espion qui venait du froid eut un grand succès populaire à sa sortie. Il est aujourd’hui un peu oublié. Assez injustement.
Note :
Acteurs: Richard Burton, Claire Bloom, Oskar Werner, Cyril Cusack, Peter van Eyck
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