Titre original : « Bringing up Baby »
Lui :
Alors qu’il doit rencontrer un mécène pour son musée, un paléontologue timide et emprunté (Cary Grant) bute en chemin sur une jeune femme fantasque et excentrique (Katharine Hepburn) qui l’entraîne dans des aventures assez extravagantes… L’impossible Monsieur Bébé est l’une des meilleures comédies d’Howard Hawks. Délicieusement farfelue, elle repose sur le heurt de deux tempéraments opposés : le paléontologue voit une véritable tornade arriver dans son monde rangé et ordinairement calme. Nous, spectateurs, sommes rapidement emportés dans une succession rapide de dialogues et de situations où l’humour est omniprésent avec un très beau maniement de l’absurde. De nombreuses scènes (comme celle du restaurant, ou toute la fin dans le commissariat) sont jubilatoires. Contrairement à Cary Grant qui avait déjà une bonne pratique de la comédie, L’impossible Monsieur Bébé est le premier film vraiment comique de Katharine Hepburn mais cela ne se sent que très peu ; il faut dire ce rôle de femme très décidée et conquérante lui sied à merveille. Le film est aussi parfaitement soutenu par de beaux seconds rôles, avec au premier rang Charles Ruggles qui nous campe un flegmatique Major Applegate très pittoresque (il faut le voir imiter le cri du léopard…) Au vu d’un ensemble si parfait, il est bien difficile de comprendre pourquoi L’impossible Monsieur Bébé connut un tel insuccès à sa sortie ; ce fut à tel point qu’Howard Hawks fut remercié par la RKO et que Katharine Hepburn préféra casser son contrat vu les rôles que le studio lui proposait ensuite… (1) Les opinions ont bien changé depuis car L’impossible Monsieur Bébé est considéré aujourd’hui comme l’un des sommets de la comédie américaine des années 30, ce genre que l’on nomme aussi la screwball comedy.
Note :
Acteurs: Katharine Hepburn, Cary Grant, Charles Ruggles, Walter Catlett, May Robson
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(1) Après le départ de Katharine Hepburn (pour se libérer, elle n’hésita pas à racheter son contrat), la RKO l’affubla du surnom « box-office poison » (= briseuse de succès), surnom qui l’a suivi même après que le succès de Philadelphia Story (Indiscrétions) ne soit venu le démentir…