29 octobre 2005

La Reine Margot (1994) de Patrice Chéreau

La Reine Margot Elle :
Je suis restée complètement hermétique à cette adaptation du roman d’Alexandre Dumas et ai abandonné à la moitié du film. La mise en scène christique et survoltée de Chéreau sème la confusion et finit par lasser. Elle occulte les véritables enjeux de cette fresque historique et cantonne le spectateur dans un rôle d’observateur lointain et indifférent. La fascination morbide de Chéreau pour les corps ensanglantés et les cadavres me submerge jusqu’à l’overdose. Mieux vaut se replonger dans la lecture du roman.
Note : pas d'étoile

Lui :
Difficile de rester serein face à cette hystérie permanente, cette excitation permanente… on perd rapidement le fil et on assiste de très loin. Et il y a cette attirance assez morbide de Chéreau pour les corps, meurtris de préférence et il nous filme en long et en large le massacre de la Saint-Barthélémy. Tout n’est bien sûr que tragédie (grandiloquente), on est bien fêlé (le roi est bon pour l’asile), on tue à tour de bras, on trahit au petit déjeuner… J’aurais préféré voir la version courte.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Isabelle Adjani, Daniel Auteuil, Jean-Hugues Anglade, Vincent Perez, Virna Lisi
Voir la fiche du film et la filmographie de Patrice Chéreau sur le site IMDB.

Voir les autres films de Patrice Chéreau chroniqués sur ce blog…

24 octobre 2005

Outremer (1990) de Brigitte Roüan

Outremer Elle :
Regard douloureux sur la vie de trois soeurs dans l’Algérie des années 50. Brigitte Roüan filme sous trois angles différents divers évènements de leur vie et chaque épisode dévoile de lourds secrets sur chacune d’entre elles. La mise en scène d’Outremer est habile et les trois actrices sont formidables dans leurs rôles : Nicole Garcia, l’épouse qui attend éternellement son mari officier de marine, Brigitte Roüan, la maîtresse femme qui gère le domaine agricole, Marianne Basler, la jeune fille qui doute et se lie à un fellagha. On sent poindre le profond malaise entre les colons français et les algériens humiliés qui se rebellent. L’insécurité règne. L’apparente gaieté et le bonheur de vivre laissent place à la haine de l’autre. Les personnages qui semblaient sympathiques apparaissent sous leur vrai jour et livrent la noirceur de leurs sentiments vis-à-vis de la population algérienne.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cette histoire de trois soeurs françaises en Algérie est vraiment bien construite : la même période (1949-1959) est vue successivement par chacune des 3 soeurs, chaque vision dévoilant de nouvelles facettes nous permettant de mieux saisir le climat qui régnait alors en Algérie, l’Histoire et leur histoire à elles. Toutefois, Outremer a un début très confus (surtout lorsque l’on ne sait pas que l’on va revoir toutes ces scènes vues par une autre personne) et l’interprétation masculine est loin d’être à la hauteur des trois actrices principales.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nicole Garcia, Marianne Basler, Brigitte Roüan, Philippe Galland
Voir la fiche du film et la filmographie de Brigitte Roüan sur le site IMDB.

Voir les autres films de Brigitte Roüan chroniqués sur ce blog…

6 octobre 2005

Sushi Sushi (1991) de Laurent Perrin

Sushi sushiElle :
Sushi sushi conte l’aventure humaine d’un soixante-huitard (Alain Dussolier) qui monte une petite entreprise de sushis avec une bande copains. Mais l’aventure tourne vite au cauchemar lorsque cette même entreprise grandit à la vitesse grand V. Le début du film est amusant. Les dialogues sont assez croustillants et les personnages sont plein d’humour. Mais malheureusement, le film finit par faire du sur place. Les clichés sur les vilains entrepreneurs sont assez plaqués et ne sont pas suffisants pour alimenter vraiment le scénario. On a hâte d’en finir.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est une comédie qui se donne un peu des allures d’étude sociale. Si l’idée de base pouvait être intéressante (un intellectuel tente de devenir chef d’entreprise), la mise en oeuvre ne se révèle pas à la hauteur, essentiellement du fait d’un scénario réduit à un étalage de clichés divers. Les acteurs ne semblent d’ailleurs pas trop croire à leurs personnages. Quelques (trop rares) bons moments cependant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: André Dussollier, Jean-François Stévenin, Sandrine Dumas, Michel Aumont
Voir la fiche du film et la filmographie de Laurent Perrin sur le site IMDB.

26 septembre 2005

Les roseaux sauvages (1994) d’ André Téchiné

Roseaux sauvagesElle :
André Téchiné pose son regard tendre et nostalgique sur la jeunesse du début des années 60 dans une petite ville au bord du Lot. Sur fond de guerre d’Algérie avec ses drames, trois adolescents indécis tentent de trouver leur voie aux côtés d’une jeune fille libre et confiante en l’avenir. Premiers émois amoureux, découverte de l’homosexualité, perte d’un être cher, absence d’un père, angoisse de la mort, tels sont les thèmes abordés avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. Malgré quelques petites longueurs, Les roseaux sauvages est un beau film.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est une vision assez réaliste que nous offre Téchiné des troubles de l’adolescence, de la difficulté à choisir sa voie, même si les personnages sont un peu trop typés. Parfaitement mis en scène et interprété par des jeunes acteurs étonnants d’authenticité, le film n’est pas sans défauts. Le scénario a quelquefois tendance à être trop en retrait et on ressent quelques longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Elodie Bouchez, Gaël Morel, Stéphane Rideau, Frédéric Gorny
Voir la fiche du film et la filmographie de André Téchiné sur le site IMDB.

Voir les autres films de André Téchiné chroniqués sur ce blog…

18 septembre 2005

Le facteur (1994) de Michael Radford

Titre original : « Il Postino »

Le facteur Elle :
Film tendre et touchant sur un facteur, fils de pêcheur qui découvre son amour pour la poésie et son admiration sans bornes pour le poète chilien Pablo Neruda en exil sur une île italienne. Grâce à ce contact amical avec le poète, Mario, issu d’un milieu très simple, prend contact avec le monde des mots, des métaphores, la beauté du monde et de l’amour. La poésie de cet homme affable touche au plus profond le cœur des gens simples. Le départ de Neruda et l’absence de nouvelles laisse Mario dans un profond abattement. Mario est interprété par un acteur qui mourra à la fin du tournage. Son jeu un peu naïf, ses hésitations verbales et son regard grave nous touche. Le film tourné sur une île italienne dans un minuscule village coincé contre d’immenses falaises témoigne de l’isolement, l’absence de communication et d’instruction de ces familles de pêcheurs.
Note : 4 étoiles

Lui :
Michael Radford réussit à faire passer beaucoup d’émotion dans ce film, l’histoire assez touchante de la confrontation de Pablo Neruda en exil avec un facteur sicilien d’apparence simple mais touché par la poésie. C’est aussi un film sur la magie et la force des mots, sur leur puissance évocatrice. Et il y a cet acteur merveilleux, Massimo Troisi, qui interprète parfaitement ce facteur un peu gauche mais très délicat.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Massimo Troisi, Philippe Noiret
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Radford sur le site imdb.com.

15 septembre 2005

La lumière des étoiles mortes (1994) de Charles Matton

La lumière des étoiles mortes Elle :
Récit autobiographique de Charles Matton qui fait jouer son propre rôle d’enfant à son fils. Il s’agit de souvenirs d’enfance pendant l’occupation allemande. La famille bourgeoise se doit d’héberger des allemands dans la grande demeure familiale. Charles reconstitue en voix off ce qu’il a vécu et notamment la relation très intense qu’il a eu avec un soldat allemand hostile à la guerre. Le milieu protégé dans lequel il vit est à l’écart du monde et met plusieurs années avant de se rendre compte des atrocités commises contre les juifs. C’est par petites touches et avec ses yeux d’enfant que Charles Matton nous livre ses souvenirs douloureux. L’ensemble est un peu long et lent et la mise en scène est parfois maladroite.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ces souvenirs d’un petit garçon, côtoyant de force des allemands qui habitèrent chez lui pendant la guerre, sont un peu gâchés par une mise en scène peu précise, des temps de latence importants et une certaine absence d’émotion. Au final, on est assez peu touché par cette histoire et c’est dommage.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jean-François Balmer, Caroline Sihol, Richard Bohringer, Léonard Matton
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Matton sur le site IMDB.

Voir les autres films de Charles Matton chroniqués sur ce blog…

11 septembre 2005

La fille de d’Artagnan (1994) de Bertrand Tavernier

Fille de d'ArtagnanElle :
Quelques belles scènes de cape et d’épée avec la gracieuse présence de Sophie Marceau qui incarne la fougueuse fille de d’Artagnan interprété par Philippe Noiret. Un complot contre le roi qu’il faut à tout prix déjouer et voilà les quatre vieux mousquetaires en route avec la fille pour contrer le vil comte de Crassac interprété avec humour par Claude Rich. Je reprocherai un scénario assez confus, le jeu trop théâtral des acteurs, la lenteur de certaines scènes. On sent plus un film de commande qu’un film inspiré par Tavernier.
Note : 3 étoiles

Lui :
La fille de d’Artagnan est une variation assez plaisante et légère sur le thème de D’Artagnan: « Plaisante » parce que Tavernier y insère beaucoup d’humour et « légère » car il prend pas mal de libertés à la fois avec l’Histoire mais aussi avec les personnages des trois mousquetaires. Ceux-ci sont en effet présentés vieillissants, plein de rhumatismes, ronchons voire maniaques mais toutefois encore redoutables à l’épée. Bertrand Tavernier bâtit tout son film autour de Sophie Marceau qui s’en tire plutôt bien.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sophie Marceau, Philippe Noiret, Claude Rich, Sami Frey, Jean-Luc Bideau
Voir la fiche du film et la filmographie de Bertrand Tavernier sur le site IMDB.

Voir les autres films de Bertrand Tavernier chroniqués sur ce blog…

9 septembre 2005

L’impasse (1993) de Brian De Palma

Titre original : « Carlito’s way »

L'impasseElle :
Al Pacino incarne un ancien trafiquant de drogue qui essaie en vain de sortir de ce milieu et de se racheter une conduite. Le film est noir ; on ne peut se fier à personne. Les personnages manipulent ou se font manipuler, tuent ou se font tuer. Difficile de s’impliquer dans le film tant les protagonistes sont antipathiques. Un classique de ce genre de film mais qui a un peu de mal à se mettre en place et traîne en longueur dans la première partie. La seconde partie est meilleure avec de belles scènes de poursuites dans le métro de New-York, la présence forte et plus attachante d’Al Pacino et l’apparition de Gail, l’ancienne petite amie qui tente vainement d’arracher son bien aimé aux griffes des truands.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire d’ex-caïd qui désire se ranger traîne quelque peu en longueur, on a un peu du mal à s’intéresser aux personnages et l’ussue paraît trop certaine… Il faut reconnaître que c’est assez gonflé de la part de Brian De Palma de nous donner l’épilogue au début du film. Belle prestation d’Al Pacino, toutefois, dans ce film qui met en relief la difficulté de se sortir de son milieu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Sean Penn, Penelope Ann Miller
Voir la fiche du film et la filmographie de Brian De Palma sur le site IMDB.

Voir les autres films de Brian De Palma chroniqués sur ce blog…

26 août 2005

Danse avec les loups (1990) de Kevin Costner

Titre original : « Dances with wolves »

Danse avec les loupsElle :
Ce film, qui a marqué le début des années 90 à cause de la beauté des images, de la musique et du sujet, me laisse bien perplexe 14 ans plus tard. Kevin Costner (qui ne m’a pas convaincue depuis en tant que réalisateur) livre un film convenu, long et ennuyeux. Trop fasciné par son sujet et ses belles images à mettre dans la boîte, il nous inflige quatre heures de projection durant lesquelles il ne se passe que très peu de choses. Tout comme notre héros Kevin Costner qui s’ennuie à garder la frontière, on fait comme lui ; on n’est pas loin du sommeil comateux. Malgré les superbes panoramiques de paysages, les jolis couchers de soleil, les chevaux, le loup, les bisons, les gentils indiens, l’inévitable veuve qui veut se caser, la sauce ne prend pas.
Note :

Lui :
Danse avec les loups Danse avec les loups est vraiment un film bourré de bonnes intentions mais aussi de maladresses. Ce sont ces dernières qui sautent aux yeux en premier: une construction brouillonne, une lourdeur extrême dans les clichés, un manichéisme assez outrancier et surtout une lenteur… une lenteur… (d’autant plus évidente que le film était vu ici dans sa version longue de 4h). Malgré toutes ces maladresses, il n’en reste pas moins que c’est l’un des films les plus authentiques sur la civilisation des sioux, juste avant son éradication par le « modernisme » américain. Authentique, parce Costner n’a pas voulu tricher et utiliser les ficelles hollywoodiennes classiques. Et ne serait-ce qu’à ce titre, il y a des bonnes choses à prendre dans ce film et il me paraît difficile de le railler trop durement.
Note : 3 étoiles

Note : Pour être honnête, quand nous avions vu ce film (dans sa version normale, c’est à dire courte) peu après sa sortie, nous avions tous deux beaucoup aimé…

Acteurs: Kevin Costner, Mary McDonnell
Voir la fiche du film et la filmographie de Kevin Costner sur le site imdb.com.

Le film Danse avec les loups existe en trois versions :
181 mn pour la version commerciale cinéma à sa sortie en 1990
224 mn (« Extended version ») disponible actuellement en DVD
236 mn (« Director’s cut ») sortie en LaserDisc NTSC (3 disques) en 1994. C’est cette version qui a été ici visionnée.

Remarques :
L’histoire de Danse avec les loups présente beaucoup de similitudes avec le film de Samuel Fuller de 1957 Run of the Arrow (Le jugement des flèches).

25 août 2005

Waterworld (1995) de Kevin Reynolds

WaterworldElle : (pas vu)

Lui :
Il y a des bonnes choses dans ce film qui s’était fait profondément laminer à sa sortie par la critique. Il y a la création de cet univers de type post-apocalyptique qui, à défaut d’être réellement crédible, est tout de même assez bien mis sur pied et attrayant par certains côtés. On peut reprocher le tape-à-l’oeil, le scénario vraiment simple et Kevin Costner donne un peu trop dans le style « super héros qui n’est jamais pris au dépourvu »… mais il y a de belles scènes, sous-marines notamment, et l’ensemble se laisse regarder sans déplaisir. Ceci dit, cela ne méritait certainement pas d’être « le film le plus cher de l’histoire du cinéma » (en 1995 du moins)…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kevin Costner, Jeanne Tripplehorn, Zitto Kazann, Jack Kehler, Dennis Hopper
Voir la fiche du film et la filmographie de Kevin Reynolds sur le site imdb.com.