29 juin 2008

Morgan, fou à lier (1966) de Karel Reisz

Titre original : « Morgan: a suitable case for treatment »

Morgan, Fou à lierElle :
Un film très années 60 plein de fantaisie et de provocation dans l’Angleterre très sage et conventionnelle de ces années là. Morgan dont la femme demande le divorce continue de la poursuivre de ses assiduités avec quantité de cocasseries. Fils de la classe populaire qui honore Trotski et Karl Marx, il évolue dans le milieu la haute bourgeoisie de manière totalement décalée et inattendue. Ses apparitions donnent lieu à des scènes truculentes qui font passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Lui :
Morgan est un doux rêveur excentrique marié avec une fille de bonne famille. Une procédure de divorce est en cours mais Morgan est prêt à tout pour garder la femme qu’il aime. Morgan, fou à lier est un film assez étonnant, totalement débridé, empreint de vie et de liberté. Vu avec du recul, on a tendance à l’étiqueter pré-68 dans le sens où il préfigure cette envie de casser le cadre strict d’une société trop bien policée et mise en place. Morgan, effectivement, ne correspond pas aux codes standards et a bien du mal à trouver sa place dans une société qu’il refuse, il vit dans un monde semi-imaginaire semi-réel, n’acceptant ni le monde ouvrier de ses parents ni le monde aseptisé et ennuyeux de ses riches beaux-parents. C’est un regard avec beaucoup de tendresse que Karel Reisz porte sur ce couple un peu agité : il parvient, malgré la gravité du fond du propos, à maintenir un climat bon enfant et très amusant. Morgan, fou à lier se regarde encore aujourd’hui avec beaucoup de plaisir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: David Warner, Vanessa Redgrave, Robert Stephens, Irene Handl
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28 juin 2008

Le Guépard (1963) de Luchino Visconti

Titre original : Il Gattopardo

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Elle :
(En bref) Grosse déception pour cette nouvelle projection de ce film si vanté de Visconti par rapport au souvenir que j’en avais gardé. Palme d’Or 1963 et souvent présenté comme chef d’oeuvre du 7e Art, Le Guépard me semble avoir bien vieilli. Burt Lancaster est toutefois particulièrement émouvant.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) Avec cette nouvelle vision, Le Guépard m’est apparu d’un esthétisme trop formel, trop descriptif de l’univers de Visconti, presque laborieux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Claudia Cardinale, Alain Delon
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17 juin 2008

Cléo de 5 à 7 (1962) de Agnès Varda

Cléo de 5 à 7Elle :
Cléo de 5 à 7 nous plonge en nostalgie délicieuse dans le Paris très vivant du début des années 60. Agnès Varda filme en très grande liberté les rues, les gens et son personnage principal interprété par Corinne Marchand. Cette jeune femme chanteuse attend les résultats d’un examen médical avec grande anxiété. Cette attente insupportable va lui donner l’occasion de partir en quête d’elle-même pendant 1h30 dans les quartiers de Paris. Du terrible diagnostic d’une cartomancienne, Cléo ouvre petit à petit les yeux sur ce qu’est réellement la vie en dehors des apparences qu’il faut préserver dans son métier. Parmi ses rencontres, elle tombe sur un militaire qui lui tient un tout autre langage sur le sens de la vie. L’angoisse fait place à la sérénité pour la première fois. Un film émouvant en très beau noir et blanc.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cléo est une jeune chanteuse qui attend les résultats de ses examens médicaux. Elle pense être atteinte d’une maladie grave. Cléo de 5 à 7 se déroule en temps réel sur presque deux heures (en réalité de 5h à 6h30) où Cléo va essayer de chercher du soutien dans son entourage. Ce faisant elle va mesurer la futilité de son existence mais trouvera quelque chose qu’elle n’attendait pas. Le film d’Agnès Varda est très teinté « nouvelle vague » avec ce pari audacieux de filmer de longues scènes de rues en plans-séquences qui nous replongent dans le Paris des années 60. Au-delà de cette prouesse technique de réussir à maîtriser ainsi le temps, Agnès Varda parvient à aborder des sujets graves avec une vitalité et un optimisme peu courants. Cléo de 5 à 7 est presque une vraie leçon de vie.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Corinne Marchand, Antoine Bourseiller, Dominique Davray, Dorothée Blank, Michel Legrand
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La séquence « Les fiancés du Pont Mac Donald » est un mini-film dans le film dans lequel Agnès Varda fait jouer beaucoup de ses amis (non mentionnés au générique). Les « fiancés » sont Jean-Luc Godard et Anna Karina et on peut aussi y voir Sami Frey, Jean-Claude Brialy, Yves Robert, Eddie Constantine et Danièle Delorme.

Corinne Marchand dans Cléo de 5 à 7 (1962) de Agnès Varda

8 juin 2008

La femme infidèle (1969) de Claude Chabrol

La femme infidèleElle :
(En bref) Soupçonnant sa femme de le tromper, un mari engage un détective privé pour en avoir le coeur net. Quelle atmosphère inquiétante Claude Chabrol a su créer à partir d’un scénario somme toute assez classique! Stéphane Audran et Michel Bouquet sont admirables et  Chabrol s’en donne à coeur joie pour dépeindre les travers de la bourgeoisie.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Un classique de Chabrol qui se laisse revoir toujours avec grand plaisir. La minutie avec laquelle Michel Bouquet réalise son forfait traduit bien la vision de Claude Chabrol sur la bourgeoisie parisienne.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Stéphane Audran, Michel Bouquet, Michel Duchaussoy, Maurice Ronet
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22 mai 2008

La source thermale d’Akitsu (1962) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Akitsu onsen »

La Source thermale d’AkitsuElle :
Ce film de Yoshida m’a moins enthousiasmée que Bon à Rien, me paraissant même un peu long et répétitif, sentiment accentué par une musique de type mélo trop omniprésente. Il n’en reste pas moins que cette histoire d’amour avorté entre une jeune femme qui tombe amoureuse de l’homme qu’elle sauve de la mort est assez poignante, surtout dans la dernière partie du film où les scènes avec l’amant sont déchirantes et intenses. Les quelques rendez-vous qui s’étalent sur plus de dix ans avec cet homme qui ne s’engage pas en amour laissent entrevoir une femme qui s’étiole progressivement et nourrit l’envie de mourir. Yoshida continue de nous éblouir par ses paysages urbains et de nature, son sens du cadrage, de la composition et des éclairages.
Note : 3 étoiles

Lui :
La Source Thermale d’Akitsu nous montre Yoshishige Yoshida explorer le genre du mélodrame : à la fin de la seconde guerre mondiale, une jeune fille redonne le goût à la vie à un homme très malade venu à la source thermale d’Akitsu. Elle en tombe amoureux mais il repart à Tokyo. Ils se reverront quatre fois au cours des 20 années qui suivent. Hiroyuki Nagato peine à donner une réelle présence à son personnage et le film repose beaucoup sur les épaules de Mariko Okada qui porte son rôle avec beaucoup de charme, de pudeur et de force. Pour l’anecdote : elle épousera Yuri Yoshida 2 ans plus tard. Si l’histoire en elle-même manque d’intensité et ne semble pas atteindre une grande dimension lyrique, La Source Thermale d’Akitsu est surtout remarquable par sa forme, par de superbes plans qui donnent au film une indéniable dimension graphique. La bande sonore est en revanche quelque peu désagréable du fait d’une musique trop présente.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mariko Okada, Hiroyuki Nagato
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13 mai 2008

Le voyage fantastique (1966) de Richard Fleischer

Titre original : « Fantastic voyage »

Le voyage fantastique Elle :
(pas (re)vu)

Lui :
Pour sauver un savant récemment passé à l’Ouest, une équipe de cinq chirurgiens est miniaturisée pour être ensuite introduite dans son corps. Ils ont pour mission d’aller détruire un caillot de sang situé dans le cerveau. Le Voyage Fantastique bénéficia d’un budget très important de la part de la Fox, dont plus de la moitié passa dans les décors et les effets spéciaux. Les décors sont en effet superbes, parfois même surréalistes ou psychédéliques. Le monde recréé reste magique encore aujourd’hui et porteur d’imaginaire ; sur ce plan, Le Voyage Fantastique relève de la meilleure veine de la science-fiction. Le voyage fantastiqueA la demande expresse de Richard Fleischer, le petit sous-marin utilisé fut conçu par Harper Goff, le créateur du Nautilus de 20 milles lieux sous les mers. Les acteurs jouèrent suspendus à des câbles, filmés à deux fois et demie la vitesse normale pour donner l’impression de lenteur des mouvements. Certaines scènes restent vraiment marquantes : la chute de la paire ciseaux, la traversée du cœur, la forêt dans un muscle et l’attaque assez suggestive des anticorps sur Raquel Welch… Le Voyage Fantastique pourra toutefois sembler avoir vieilli à des yeux modernes, notamment du fait du jeu assez terne et conventionnel des acteurs.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Stephen Boyd, Raquel Welch, Edmond O’Brien, Donald Pleasence
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Remarques : Ce film fut mis en roman par Isaac Asimov par deux fois : Fantastic Voyage en 1966 et Fantastic Voyage II: Destination Brain en 1987 (ce dernier n’étant pas une suite mais une réécriture pour une meilleure cohérence sur le plan scientifique).

Le Voyage Fantastique est aussi le titre français d’un film d’Henry Koster (No Highway) de 1951 avec Marlène Dietrich et James Stewart. Aucun lien entre les deux films (c’est une histoire d’avion dont on prédit le crash imminent, un film catastrophe en quelque sorte).

Autres films sur le même thème :
L’aventure intérieure de Joe Dante (1987) avec Dennis Quaid et Martin Short.

5 mai 2008

Bon à rien (1960) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Rokudenashi »

Bon à rienElle :
Le premier film aux accents de Nouvelle Vague de ce cinéaste japonais méconnu est une belle découverte. Yoshida pose un regard bien personnel sur la jeunesse japonaise et on mesure toute la différence avec un cinéma plus classique, comme celui d’Ozu par exemple. Les références au Japon traditionnel sont absentes. Le réalisateur se penche sur la fascination qu’exerce l’Amérique, les dérives de la société de consommation qui n’entrouvre aucune perspective d’avenir et aucune passion pour la jeunesse. Seuls comptent l’argent et le pouvoir. Sur fond de jazz, de vide et d’ennui, ces jeunes oisifs riches et pauvres sont en errance; ce sont des « bons à rien ». Une femme tente de montrer le droit chemin. La perception qu’en donne Yoshida est étonnamment libre et audacieuse alors qu’on imagine à cette époque des femmes soumises. Le cinéma de Yoshida est précurseur et novateur. Sa mise en scène est superbe. Elle révèle une grande maîtrise de l’éclairage, de l’utilisation de la lumière, de la composition. Sa palette noir et blanc est de toute beauté.
Note : 5 étoiles

Lui :
Premier long métrage de Yoshishige Yoshida, Bon à Rien est vraiment un film à découvrir et il paraît assez inconcevable que ce cinéaste soit si mal connu en Occident. Dès son premier film, il montre une belle maîtrise de la mise en scène et surtout un grand esthétisme dans sa façon de filmer les visages et les corps ou dans la composition de ses images. Le noir et blanc lui permet de jouer remarquablement avec la lumière, donnant une impression de grande pureté à son cinéma. Kijû Yoshida sait aussi créer une atmosphère forte où transpire l’ennui et la frustration de ces quatre « mauvais garçons » qui ont bien du mal à trouver leur voie. Bon à Rien respire l’esprit de la Nouvelle Vague. Quel plaisir de découvrir un tel cinéaste.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Hizuru Takachiho, Masahiko Tsugawa, Yusuke Kawazu
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3 mai 2008

La Vérité (1960) de Henri-Georges Clouzot

La VéritéElle :
Un excellent film qui souffle le vent de la rébellion et même annonce les grands bouleversements qui vont agiter la société française de ces années 60. Ce drame passionnel qui se joue entre un jeune chef d’orchestre et sa jeune amie volage éprise de liberté donne lieu à un procès où les corps institutionnels (avocats, juges, police, famille) sont férocement montrés par le cinéaste pour leur rigidité, leurs conventions ridicules, leur hypocrisie, leur propension à créer du sensationnel pour alimenter les journaux. Clouzot fait des allers retours entre le déroulement des évènements et le tribunal. La Vérité fait la part belle à une jeunesse qui se réveille, provoque, bouleverse les codes moraux et désire s’émanciper. Le ton est plein de fraîcheur, de désinvolture, d’insouciance, de sensualité et d’humour.
Note : 5 étoiles

Lui :
La jeune et jolie Dominique (Brigitte Bardot) est jugée pour le meurtre du seul homme qu’elle ait aimé (Sami Frey). La société voit en elle une jeune fille aux mœurs dissolues et refuse de reconnaître le crime passionnel. La Vérité est mis en scène avec grande précision par Henri-Georges Clouzot, les scènes de prétoires étant entrecoupées de flashbacks nous permettant de mieux mesurer le décalage entre la vision de la Justice et la réalité. Les joutes oratoires entre avocats (Charles Vanel et Paul Meurisse) sont assez brillantes ; elles auraient été inspirées au cinéaste par celles de Maîtres René Floriot et Maurice Garçon. La direction d’acteurs est tout aussi précise et La Vérité offre incontestablement à Brigitte Bardot le plus grand rôle de toute sa carrière (et on peut en dire autant, très certainement, de Sami Frey). Les films de Clouzot, et celui-ci en particulier, furent raillés par les défenseurs de la Nouvelle Vague car trop représentatifs d’un « vieux cinéma ». Le recul permet de mesurer à quel point ces attaques étaient futiles tant La Vérité reste d’une indéniable force 50 ans plus tard.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Brigitte Bardot, Charles Vanel, Paul Meurisse, Sami Frey, Marie-José Nat, Louis Seigner, Jacques Perrin
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Le parallèle entre Brigitte Bardot (dont la célébrité était alors à son apogée) et son personnage dans le film a largement alimenté les chroniques. Pour ne rien arranger, Brigitte Bardot fera, comme son personnage dans La Vérité, une tentative de suicide peu après (sans qu’il n’y ait, semble t-il, de lien direct avec le film) et elle aura également une aventure avec Sami Frey.

28 avril 2008

Masculin, féminin (1966) de Jean-Luc Godard

Masculin, fémininElle :
(En bref) C’est avec amusement que j’ai revu ce Godard de la première période. Bien que le film soit fait avec peu de moyens et que la une bande son soit vraiment excécrable, Godard réussit parfaitement à donner sa vision de la jeunesse deux ans avant Mai 68, au travers d’un Jean-Pierre Léaud rebelle : Qu’est ce qu’avoir 20 ans dans ces années soixante ?
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Lui est romantique, elle est un peu écervelée. Au delà de ces deux personnages, Jean-Luc Godard dresse le portrait d’une jeunesse un peu perdue en cette veille de Mai 68, ayant du mal à trouver ses repères entre motifs de révolte et déboires sentimentaux, « les enfants de Marx et du Coca-Cola ».
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Chantal Goya, Marlène Jobert, Michel Debord
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27 avril 2008

Mes funérailles à Berlin (1966) de Guy Hamilton

Titre original : « Funeral in Berlin »

”MesElle :
(pas vu)

Lui :
Ipcress Danger Immédiat avait, l’année précédente, introduit ce personnage d’Harry Palmer, un agent secret atypique abordant les situations les plus périlleuses avec un flegme très britannique. Dans Mes funérailles à Berlin, toujours adapté d’un roman de Len Deighton, il doit aider à la défection d’un responsable militaire d’Allemagne de l’Est. Le scénario est particulièrement bien ficelé : au fur et à mesure que le film avance, la situation devient de plus en plus complexe et l’ensemble se révèle prenant avec ce petit charme des films d’espionnage des années 60. Mes Funérailles à Berlin est le film qui donna une renommée vraiment mondiale à Michael Caine avec son imperméable et ses lunettes à grosse monture. Vu 40 ans plus tard, il reste un film vraiment plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Paul Hubschmid, Eva Renzi
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Les aventures d’Harry Palmer :
Ipcress Danger Immédiat de Sidney J. Furie (1965)
Mes funérailles à Berlin (1966) de Guy Hamilton (Funeral in Berlin)
Un cerveau d’un milliard de dollars (1967) de Ken Russell (Billion dollars brain)
Puis beaucoup plus tard :
Beijing Express (1995) de George Mihalka (Bullet to Beijing)
Minuit à Saint-Pétersbourg (1996) de Douglas Jackson (Midnight in Saint Petersbourg)