30 mars 2007

Jeux d’été (1951) de Ingmar Bergman

Titre original : Sommarlek

Jeux d'étéElle :
Film assez sombre et ennuyeux sur le thème de l’amour perdu. Une danseuse tombe amoureuse d’un jeune homme solitaire qui finit par mourir. Cette quête incessante de ce bonheur perdu se transforme en haine de Dieu. Toutefois, Bergman parvient à mettre une note optimiste en faisant un happy-end montrant ainsi la suprématie de l’amour sur toutes autres croyances.
Note : 2 étoiles

Lui :
Bergman nous dresse le portrait d’une femme, danseuse de ballet, qui se remémore son amour d’un été 13 ans auparavant qui s’était tragiquement terminé par la mort accidentelle du garçon. L’approche reste assez académique et j’avoue avoir eu un peu de mal à ne pas décrocher.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Maj-Britt Nilsson, Birger Malmsten
Voir la fiche du film et la filmographie de Ingmar Bergman sur le site imdb.com.

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28 mars 2007

Touchez pas au grisbi (1953) de Jacques Becker

Touchez pas au grisbiElle :
Beau film noir psychologique où Becker nous emmène dans les cabarets chics et corrompus de Paris. Comme à l’accoutumée Gabin excelle dans le rôle du truand charmeur avec sa gouaille populaire. La police est quasi inexistante. Seules, deux bandes rivales s’affrontent pour récupérer le fameux Grisbi.
Note : 4 étoiles

Lui :
Magnifique polar à la française, c’est à dire s’attardant à décrire la personnalité, les sentiments de son personnage principal, en l’occurrence un casseur de banque qui doit protéger son butin. Gabin occupe centre du film avec son personnage bourru et taciturne au grand coeur. Grand et brillant malfrat, plein de classe, il tranche avec son complice, terne et gauche, un « perdant ». Le film est certes sans éclat, très classique, mais procure toujours un grand plaisir à regarder, ne serait-ce que pour son atmosphère feutrée et un Gabin magistral. Certainement, l’un des meilleurs films policiers français.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, René Dary, Lino Ventura, Daniel Cauchy, Paul Frankeur, Jeanne Moreau
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21 mars 2007

La mort aux trousses (1959) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : « North by northwest »

La mort aux troussesElle :
C’est toujours un plaisir de revoir ce célèbre film d’Hitchcock. Dès le départ, on est happé par cette histoire d’espionnage et la tension ne faiblit pas tout au long du film. Traqué par de mystérieux espions, depuis New York jusqu’à la fameuse scène finale se déroulant sur le Mont Rushmore, Cary Grant est constamment en danger de mort et Alfred Hitchcock nous fait frémir d’angoisse même lorsque l’on a déjà vu son film plusieurs fois.
Note : 5 étoiles

Lui :
La Mort aux Trousses est l’un des films les plus connus d’Alfred Hitchcock, à juste titre car c’est aussi l’un des de ses films les plus parfaits. Avec cette histoire d’un homme ordinaire qui se trouve pris pour un autre et entraîné malgré lui dans une histoire d’espionnage qui le dépasse, le cinéaste met en scène une multitude de situations avec à chaque fois une façon très originale pour son héros de s’en sortir. Car Hitchcock aime à retourner les codes du genre : la scène la plus célèbre où Cary Grant est poursuivi par un avion se déroule en plein jour et en rase campagne alors que l’usage est d’acculer les héros dans des coins sombres et fermés. Le déroulement du récit est parfait, très riche en évènements tout en restant très clair, Hitchcock ne rechignant jamais à tout expliquer au spectateur (à comparer avec cette mode actuelle du cinéma d’espionnage où l’on en dit le moins possible). Cary Grant était certainement l’acteur idéal pour le rôle, parvenant à synthétiser l’incompréhension mais aussi la légère insouciance du personnage. A côté de lui, Eva Marie Saint est une fois de plus la femme selon Hitchcock avec cette beauté un peu froide et un certain contrôle de la situation. Un film dont on ne se lasse pas. Un monument du cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Eva Marie Saint, James Mason, Leo G. Carroll, Martin Landau
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Le titre original, North by northwest, peut intriguer…
En fait, cela vient d’une phrase de Hamlet :
« I am but mad north-north-west; when the wind is southerly, I know a hawk from a handsaw. »
Hamlet explique qu’il n’est pas vraiment fou, il est seulement fou quand il le désire (quand le vent souffle nord-nord-ouest). C’est donc un beau jeu de mots de la part d’Hitchcock pour désigner cette « histoire de fous ».

16 mars 2007

Elle et Lui (1957) de Leo McCarey

Titre original : « An affair to remember »

Elle et luiElle :
Un film très romantique dans lequel Cary Grant et Deborah Kerr nouent une idylle incontrôlable. La première partie s’attache à peindre la naissance de cet amour sur ce bateau de croisière et lors de la visite très symbolique chez la grand-mère. C’est doux et un peu mièvre comme on aime à Hollywood. La deuxième partie est émouvante et plus intéressante car un renversement de situation inattendu vient altérer cette liaison. Leo McCarey se livre à une étude des sentiments plus profonde avec ses doutes, ses blessures, ce désir de dignité face à la souffrance.
Note : 3 étoiles

Lui :
Elle et lui Portant cette histoire à l’écran pour la seconde fois, Leo McCarey se concentre sur ce qui lui semble l’essentiel : la force des sentiments et l’emprise qu’ils peuvent avoir sur notre vie. Le film peut paraître très classique et trop mélodramatique à nos yeux modernes mais il comporte des scènes remarquables, comme cette très belle scène de la visite chez la grand-mère de Cary Grant. Mais ce n’est que lorsque le drame s’immisce soudainement que le film prend toute sa force et la seconde partie se révèle bien plus puissante et nous arrache des larmes. Cary Grant et Deborah Kerr jouent tout en retenue, à l’image de l’ensemble du film qui sait rester sobre et empreint d’une certaine pureté.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Deborah Kerr, Richard Denning, Neva Patterson, Cathleen Nesbitt
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Voir nos commentaires sur la version de 1939 de Elle et Lui par le même Leo McCarey avec Charles Boyer et Irene Dunne…
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6 mars 2007

La Comtesse aux pieds nus (1954) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : The Barefoot Contessa

La Comtesse aux pieds nus Elle :
La façon de raconter la vie de la belle comtesse aux pieds nus est originale : lors de son enterrement, les proches qui l’ont connue racontent un par un leur relation avec elle. La lumineuse Ava Gardner incarne cette danseuse devenue star de cinéma. Bogart joue sobrement le rôle du metteur en scène protecteur. Le réalisateur dépeint avec cruauté le monde superficiel d’Hollywood et met en avant les valeurs humaines telles la sincérité, l’amitié, la fidélité. Les menteurs, les poseurs et baratineurs sont ridiculisés. Le couple Gardner / Bogart est très touchant d’autant plus que l’actrice a divorcé trois fois et n’a jamais eu d’enfant dans sa vraie vie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Barefoot ContessaCe grand classique de Mankiewicz n’a pas pris une ride et c’est toujours un grand plaisir de le revoir. D’une part, le regard quelque peu mordant qu’il porte sur le monde du cinéma et sur une certaine aristocratie s’applique tout aussi bien de nos jours. D’autre part, la magie qui se dégage de son oeuvre, cette ambiance à la limite du conte de fées, semble inaltérable au temps. Ava Gardner resplendit et Humphrey Bogart, tout en retenue, dégage une force rare de son personnage. La construction du film est superbe, sorte d’enquête qui n’est pas sans rappeler Citizen Kane. La Comtesse aux pieds nusC’est l’un des films les plus aboutis, les plus parfaits de Mankiewicz. La Comtesse aux pieds nus est un film qui mérite bien son aura ; il est à classer parmi les plus grands films de toute l’histoire du cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Ava Gardner, Edmond O’Brien, Marius Goring, Valentina Cortese, Rossano Brazzi
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24 février 2007

L’étoile du silence (1959) de Kurt Maetzig

Titre original : Der schweigende Stern

L'étoile du silenceElle :
(pas vu)

Lui :
Ce film assez rare d’Allemagne de l’Est se révèle être assez proche de ses homologues américains de la même période. Cette expédition vénusienne est prétexte à exprimer les fortes craintes face à la prolifération des armements nucléaires. Assez classique, le film nous offre cependant une vision assez originale de la surface de Vénus. Plutôt bien réalisé, il reste plaisant à regarder aujourd’hui. Le scénario est basé sur une nouvelle de Stanislas Lem (l’auteur de Solaris).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Yoko Tani, Oldrich Lukes
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Autres titres de ce même film :
First spaceship on Venus
Planet of the dead
Raumschiff Venus antwortet nicht
Silent star spaceship
Venus does not reply

24 février 2007

Battle in outer space (1959) d’ Ishirô Honda

Titre original : Uchu daisenso

Battle in outer spaceElle :
(pas vu)

Lui :
Fait par ce maître du cinéma japonais fantastique, ce film s’inscrit parfaitement dans la tradition du genre. On retrouve les mêmes ressorts : une menace planétaire et la mobilisation de toutes les nations pour arriver à la victoire (essentiellement japonaise). Bien-sûr, le film souffre de l’utilisation de nombreux poncifs, Battle in outer space mais reste amusant à regarder, ne serait-ce que pour la merveilleuse utilisation des maquettes.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ryo Ikebe, Kyôko Anzai, Koreya Senda
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Autres titres de ce même film :
The great space war
La bataille interplanétaire

24 février 2007

Le danger vient de l’espace (1958) de Paolo Heusch

Titre original : La morte viene dallo spazio

Le danger vient de l'éspace Elle :
(pas vu)

Lui :
Ce film, assez rare, est surtout une curiosité. Son scénario est étonnamment novateur pour l’époque : un astéroïde menace la terre. Un précurseur en quelque sorte des récents Deep Impact, Meteor et autres Armageddon. Réalisé en pleine période d’inquiétudes sur la prolifération des armes nucléaires, ce film est bien optimiste puisque les dites-armes sont finalement utilisées pour sauver l’humanité. Le danger vient de l'espace Le début du film, le lancement d’une fusée habitée, est très réaliste et bigrement en avance sur son temps, mis à part quelques détails comme l’absence de scaphandre. Le budget du film est visiblement restreint et le réalisateur a intelligemment utilisé de vraies images.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Paul Hubschmid, Fiorella Mari, Madeleine Fischer
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Autres titres de ce même film :
Death comes from space
Death from outer space
The day the sky exploded

16 février 2007

Les Sentiers de la gloire (1957) de Stanley Kubrick

Titre original : Paths of glory

Les sentiers de la gloireElle :
Film sobre et efficace qui démontre la boucherie des guerres, la cruauté et l’indifférence des militaires face à la souffrance humaine. Cette démonstration sans concession suffit à nous rendre anti-militariste. Kirk Douglas incarne la rébellion, le courage des opinions, l’humanité face à l’institution bornée des militaires qui ne pense qu’à se protéger aux dépens des vies des soldats. 50 ans plus tard, ce film n’a pas pris une ride.
Note : 5 étoiles

Lui :
Les sentiers de la gloire Longtemps interdit en France, ce second long métrage de Stanley Kubrick est l’un des films antimilitaristes les plus efficaces qui soient : la démonstration de l’absurdité de la logique de cette guerre de positions en 1916 est à la fois implacable, réaliste et incontestable. Kubrick force un peu le trait sur la vision qu’il donne de l’état-major, mais cela n’enlève rien à la force de ce film qu’il maîtrise de bout en bout.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Ralph Meeker, Adolphe Menjou
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14 février 2007

Les hommes préfèrent les blondes (1953) d’ Howard Hawks

Titre original : « Gentlemen prefer blondes »

Les hommes préfèrent les blondes
Elle :
pas (re)vu.

Lui :
Quand Howard Hawks décide de tourner une comédie musicale en ce début des années 50, il a déjà abordé de nombreux genres différents et signé à chaque fois au moins un très grand film ;  nul se sera donc étonné que son film soit considéré aujourd’hui comme l’un des plus marquants du genre. Il choisit de placer en son centre non pas un couple homme/femme, selon le schéma classique, mais deux femmes, Jane Russell et Marilyn Monroe. Son film réussit à la fois à devenir le mètre-étalon du glamour chargé d’érotisme et à fournir une réflexion sur nos rapports à la beauté et à l’argent. Jane Russell et Marilyn Monroe Howard Hawks fut souvent taxé de misogynie à propos de ce film, à tort car ce sont les hommes qui sont le plus raillés dans cette histoire (le seul « homme » qui tienne un raisonnement censé et sans arrière pensée est un gamin de 10 ans!) Les morceaux musicaux sont également parmi les meilleurs du genre musicalement parlant et, de plus, apporte un réel contenu (hélas généralement non sous-titré). L’humour est très présent dans les dialogues, un humour parfois totalement entremêlé dans une scène ayant une certaine portée (comme par exemple dans la scène finale d’explication avec le père). Les hommes préfèrent les blondes Le génie d’Howard Hawks est de parvenir à combiner tout cela en un seul film : sans sacrifier son contenu, « Gentlemen prefer blondes » est un vrai délice pour les yeux, le tandem Russell / Monroe dégageant un magnétisme indéniable ; ce fut d’ailleurs ce film qui propulsa Marilyn vers les sommets, l’actrice et le mythe. C’est aussi celui qui aura mis le mieux mis en valeur Jane Russell, tout en contraste face à Marilyn et ne souffrant aucunement de la comparaison.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jane Russell, Marilyn Monroe, Charles Coburn, Elliott Reid
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