21 octobre 2009

Terre des pharaons (1955) de Howard Hawks

Titre original : Land of the Pharaohs

Land of the PharaohsElle :
(pas vu)

Lui :
La décennie des années cinquante à Hollywood fut entre autres celle des péplums. Howard Hawks produisit et réalisa donc le sien. Il a choisi de faire revivre le pharaon Khéops (Khufu en anglais), pharaon dont on ne sait que très peu de choses si ce n’est par ses réalisations architecturales. Dès les premières minutes, où l’on assiste à son retour victorieux de la guerre, le ton est donné : nous avons sous les yeux un grand spectacle avec des milliers de figurants. C’est d’ailleurs sur ce point que Terre des Pharaons est le plus réussi : les scènes de construction de la Grande Pyramide sont grandioses, magiques, à classer parmi les scènes les plus époustouflantes de péplum. Hélas, côté scénario, le film paraît plus faible, l’histoire paraissant trop commune. Il faut attendre la fin pour trouver une certaine tension qui s’achève de façon étonnante et poignante. Hawks n’eut pas la main plus heureuse avec le casting puisque si l’anglais Jack Hawkins est un excellent acteur, il n’a pas tout à fait le physique que l’on attend pour un pharaon, et on ne peut pas vraiment dire que Joan Collins soit une grande actrice. Malgré ses faiblesses de scénario, Terre des Pharaons est toutefois un film qui vaut la peine d’être vu pour ses scènes de construction de la Grande Pyramide. Voir ces scènes ainsi re-imaginées et recréées, grouillantes de monde, est assez magique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jack Hawkins, Joan Collins, Dewey Martin, Alex Minotis, James Robertson Justice, Sydney Chaplin
Voir la fiche du film et la filmographie de Howard Hawks sur le site IMDB.

Voir les autres films de Howard Hawks chroniqués sur ce blog…

Remarques :
1) Près de 10 000 figurants (9787 pour être précis) ont été utilisés dans Terre des Pharaons pour l’une des scènes de construction de la Grande Pyramide.
2) William Faulkner a participé à l’écriture du scénario mais sa contribution est paraît-il extrêmement limitée (à noter que l’écrivain avait déjà écrit plusieurs fois pour Hawks). 
3) D’après le site IMDB, l’une des doublures de Joan Collins dans ce film serait la toute jeune Dalida…!
4) Howard Hawks a lui-même critiqué assez durement son film, estimant avoir fait l’erreur de ne proposer aucun personnage qui puisse attirer la sympathie du public. Il est vrai que les seuls qui auraient pu jouer ce rôle (l’architecte et son fils) ne sont que très secondaires. Terre des Pharaons fut un échec commercial et Howard Hawks ne tournera son film suivant (Rio Bravo) que quatre ans plus tard.
5) En réalité, Khéops eut quatre femmes et onze enfants. C’est la seule erreur historique que l’on puisse lister puisque l’on ne sait pratiquement rien de son règne.

7 octobre 2009

Du sang dans le désert (1957) de Anthony Mann

Titre original : « The tin star »

Du sang dans le désertElle :
(pas vu)

Lui :
Du sang dans le désert, derrière ce titre français qui fait plutôt sourire se cache un western d’un très beau classicisme. Un ex-sheriff désillusionné devenu chasseur de primes (Henry Fonda) prend sous son aile un tout jeune sheriff (Anthony Perkins) qui, du fait de son inexpérience, a toutes les chances de ne pas rester en vie très longtemps. Il lui enseigne les ficelles du métier et le jeune élève ne va tarder à devoir mettre les leçons en pratique. Le scénario n’est donc pas franchement original, on retrouve le thème de la transmission de l’ancien, calme et perspicace, au jeune idéaliste et impétueux avec en accompagnement bon nombre de poncifs du western du côté des personnages secondaires. Cependant, le film est très attachant, même assez enthousiasmant, d’abord par sa forme, un beau noir et blanc avec une image très précise, une grande pureté dans la mise en scène sans esbroufe d’Anthony Mann, et aussi par une interprétation à la fois sobre et puissante avec, au premier rang, un Henry Fonda qui montre une grande présence à l’écran. Tout cela contribue à donner une indéniable profondeur à l’histoire et aux personnages. Du sang dans le désert est un western qui fait preuve d’un superbe classicisme et qui mérite de figurer parmi les meilleurs.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Henry Fonda, Anthony Perkins, Betsy Palmer, Neville Brand, John McIntire, Lee Van Cleef
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Mann sur le site IMDB.

Voir les autres films de Anthony Mann chroniqués sur ce blog…

5 octobre 2009

Le tour du monde en 80 jours (1956) de Michael Anderson

Titre original : « Around the world in eighty days »

Le tour du monde en 80 joursElle :
(pas vu)

Lui :
Adaptation du roman de Jules Verne, Le Tour du Monde en 80 jours fut l’une des plus grosses productions hollywoodiennes des années cinquante. En grande partie tourné en studio, il a nécessité cent quarante décors différents, soixante-neuf mille figurants et huit mille cinq cent animaux. L’idée du producteur Michael Todd était aussi de mettre en avant son nouveau système de cinéma en 70mm et le roman de Jules Verne lui offrait une belle occasion de présenter de vastes scènes fastueuses dans des registres forts différents suivant les pays traversés. Il n’y a pas vraiment de suspense sur le voyage en lui-même, ce Tour du Monde en 80 jours est donc surtout un spectacle. Technicolor est merveilleusement utilisé, notamment dans la traversée des Etats-Unis. Le film semble forcément un peu daté aujourd’hui, cet attrait de la découverte de pays lointains étant plus émoussé. Quelques longueurs se font sentir ici et là comme dans la scène de la corrida qui paraît interminable. L’ensemble reste plaisant. British jusqu’au bout des ongles, David Niven incarne un parfait Phileas Fogg.
Note : 3 étoiles

Acteurs: David Niven, Cantinflas, Shirley MacLaine, Robert Newton
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Anderson sur le site IMDB.
Voir les autres films de Michael Anderson chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Le Tour du Monde en 80 jours comporte un grand nombre de courtes apparitions d’acteurs célèbres (« cameos ») :
Parmi les plus connus, on peut citer Martine Carol, Fernandel, Charles Boyer, Luis Miguel Dominguín, Charles Coburn, Peter Lorre, George Raft, Marlene Dietrich, John Carradine, Frank Sinatra, Buster Keaton, John Gielgud, Trevor Howard.

Mais il y a aussi : A.E. Matthews, Alan Mowbray, Andy Devine, Basil Sydney, Beatrice Lillie, Cesar Romero, Tim McCoy, Edmund Lowe, Edward R. Murrow, Evelyn Keyes, Finlay Currie, Glynis Johns, Harcourt Williams, Hermione Gingold, Jack Oakie, Joe E. Brown, John Mills, José Greco, Melville Cooper, Mike Mazurki, Noel Coward, Red Skelton, Reginald Denny, Richard Wattis, Robert Morley, Ronald Colman, Ronald Squire, Cedric Hardwicke and Victor McLaglen.

L’utilisation du terme « cameo appareance » dans le cadre du cinéma viendrait d’ailleurs de ce film : certaines affiches avaient en effet aligné ces acteurs connus dans des ovales (« cameo » = « camée » en français). Le terme est toutefois d’origine plus ancienne dans le monde du théâtre.

Autres versions :
Le tour du Monde en 80 jours (Around the world in eighty days) de Frank Coraci (2004) avec Steve Coogan et Jackie Chan
+ de nombreuses adaptations télévisées dont une de Buzz Kulik avec Pierce Brosnan et Eric Idle (1989).

2 septembre 2009

La ronde de l’aube (1958) de Douglas Sirk

Titre original : « The Tarnished Angels »

La ronde de l'aubeElle :
(pas vu)

Lui :
Dans les années de la Grande Dépression, un journaliste (Rock Hudson) rencontre un pilote, ancien héro de la Guerre de 14-18 reconverti dans les cascades aériennes (Robert Stack), sa femme (Dorothy Malone) et son mécanicien (Jack Carson). Rapidement, il en vient à mieux les connaître et découvrent leurs relations difficiles. Ce scénario est adapté du roman Pylône de William Faulkner que Douglas Sirk a adapté en grand mélodrame, tout à fait dans la lignée de ses films des années 50 si ce n’est que celui-ci est en noir et blanc. L’incertitude, les sentiments non exprimés, le mal de vivre qui trouve son exutoire dans une passion dévorante pour les avions et la recherche du danger, tels sont les grands thèmes de La Ronde de l’Aube. Une fois de plus, le film paraît littéralement plombé par Rock Hudson (même s’il paraît à quelques moments un peu plus convaincant que d’habitude, comme lors de son monologue à son journal vers la fin du film) et le jeu rigide de Robert Stack n’arrange rien. Dorothy Malone livre en revanche une belle interprétation de son personnage, le seul qui ait un peu de force. Le fait que tous les personnages soient habillés à la mode de 1958 alors que l’histoire se déroule au tout début des années 30 ne contribue guère à la crédibilité de l’ensemble. Les scènes de courses aériennes sont filmées de façon très efficaces ; elles sont assez remarquables.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Rock Hudson, Robert Stack, Dorothy Malone, Jack Carson, Robert Middleton, Alan Reed
Voir la fiche du film et la filmographie de Douglas Sirk sur le site IMDB.

Voir les autres films de Douglas Sirk chroniqués sur ce blog…

27 août 2009

On murmure dans la ville (1951) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « People will talk »
Autre titre : « Le mystérieux Dr Praetorius »

On murmure dans la villeElle :
(pas vu)

Lui :
Du fait de sa vision peu conventionnelle mais très humaniste de la médecine, un brillant docteur est jalousé par un de ses collègues qui a juré sa perte. Pendant que l’on fouille dans son passé, le docteur tombe amoureux de l’une de ses patientes. On murmure dans la ville semble ainsi bâti sur une double trame de scénario dont les chemins vont s’entremêler. Cary Grant sait donner de la profondeur à son personnage, optant pour un jeu assez retenu tout en gardant beaucoup de présence. Le mystérieux Dr Praetorius Le film repose aussi sur de beaux seconds rôles, avec notamment Finlay Currie dans un rôle de butler pittoresque et impassible et Walter Slezak plein de bienveillance. On a reproché parfois au film son côté un peu bavard et ses bonnes intentions trop évidentes mais il faut le replacer dans son époque, en pleine vague du maccarthysme. On murmure dans la ville apparaît alors comme un subtil plaidoyer contre l’intolérance ce qui lui donne une tout autre dimension. Mankiewicz a déclaré que People will talk était son film préféré.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Jeanne Crain, Finlay Currie, Hume Cronyn, Walter Slezak
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph L. Mankiewicz sur le site IMDB.

Voir les autres films de Joseph L. Mankiewicz chroniqués sur ce blog…

Autres versions :
Le film est adapté d’une pièce de Curt Goetz qui avait déjà été portée à l’écran :
Frauenarzt Dr. Prätorius (1950) de l’allemand Karl Peter Gillmann assisté de l’auteur lui-même (à noter qu’il s’agit du premier film ouest-allemand sorti après la guerre).
Kurt Hoffman tournera une nouvelle version en 1965 : Dr. med. Hiob Prätorius.

21 août 2009

Sabrina (1954) de Billy Wilder

Sabrina Elle :
(pas vu)

Lui :
Fille du chauffeur de la richissime famille Larrabee, Sabrina s’est amourachée de l’un des deux fils. Elle est envoyée deux ans à Paris pour oublier. A son retour, elle est transformée : la jeune fille est devenue une charmante jeune femme. Il y a beaucoup de choses inattendues dans le film Sabrina : il est étonnant de voir Billy Wilder écrire et tourner un film somme toute assez gentillet. Il est saugrenu de voir Humphrey Bogart jouer le rôle d’un homme d’affaires (1), Sabrina il est étonnant de voir cette jeune fille de 25 ans tomber amoureuse de cet homme d’affaires assez terne, deux fois plus vieux qu’elle (2) et accessoirement il n’est pas courant de voir William Holden teint en blond. Néanmoins, le film de Billy Wilder reste plaisant, illuminé par la présence d’Audrey Hepburn et de ses yeux de biche et aussi grâce aux petites touches d’humour un peu mordant : les membres de la famille sont assez hauts en couleur, surtout le père (la petite scène du placard est hilarante…). Sans être l’un des films les plus notables de Billy Wilder (ou d’Humphrey Bogart, qui est ici franchement terne), Sabrina est un film amusant et charmant. Il aurait pu être remarquable.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Audrey Hepburn, William Holden, Walter Hampden, John Williams
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site IMDB.
Voir les autres films de Billy Wilder chroniqués sur ce blog…

Sabrina (1) Humphrey Bogart n’aimait pas son personnage, n’aimait pas le film, détestait William Holden qu’il considérait comme « l’archétype du personnage ordinaire » et tenait Audrey Hepburn en petite estime : « Elle est bien… à condition de faire 12 prises ». C’était Cary Grant qui était initialement prévu pour jouer le personnage joué par Bogart.
(2) (Attention : cette remarque va dévoiler la fin du film ; donc, ne la lisez pas si vous avez l’intention de voir prochainement le film) Sabrina Malgré son aversion pour Sabrina, quand certains critiques ont commencé à dire qu’il était illogique que ce soit lui, et non Holden, qui ait la fille à la fin, Bogart s’est indigné « Ces propos sont insultants. A Hollywood, on vous enterre dès que vous êtes plus vieux que Tony Curtis. La tombe est déjà creusée. C’est très américain car en Europe on n’a pas ce problème. » (note : Tony Curtis avait 28 ans à cette époque) Bogart était particulièrement chatouilleux sur ce point car il sentait alors qu’il était en passe d’être supplanté par des acteurs plus jeunes.

Devinette :
Quel est le lien entre le film critiqué hier, Scarface, et Sabrina ? Mmmh ? Pas évident…
Eh bien, quand Bogart vient voir son frère qui s’est tailladé le postérieur en s’asseyant sur un verre à champagne, il lui dit en le quittant : « So long, Scarface ! » (c’est bien évidemment un clin d’œil à la version d’Howard Hawks plus qu’à la version de De Palma…)

Remake :
Sabrina de Sidney Pollack (1995) avec Harrison Ford et Julia Ormond.

13 août 2009

Cow-boy (1958) de Delmer Daves

Titre original : Cowboy

Cow-boyElle :
(pas vu)

Lui :
On retrouve souvent dans les westerns de Delmer Daves le thème de l’homme qui découvre un autre mode de vie. C’est le cas ici dans ce film adapté du livre autobiographique de Frank Harris. Simple employé d’un hôtel de Chicago, le jeune Frank force la main à un convoyeur de troupeau pour partir avec ses hommes et vivre la vie d’un vrai cow-boy. L’histoire est assez simple mais bien dosée dans sa progression. Le film est avant tout remarquable par sa photographie, Delmer Daves utilisant merveilleusement la flamboyance du Technicolor et de larges mouvements de camera : un vrai régal visuel. Cowboy a par certains côtés l’apparence d’un documentaire tant il nous plonge dans cet univers auquel rêvait le jeune citadin. C’est aussi un film sur l’amitié avec un beau face à face entre l’apprenti cow-boy Jack Lemmon, assez convaincant dans ce rôle pourtant à contre-emploi, et Glenn Ford très à l’aise dans son rôle d’homme aguerri et bougrement séduisant. Cowboy nous offre vraiment un très beau spectacle et un western assez… authentique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Jack Lemmon, Anna Kashfi, Brian Donlevy
Voir la fiche du film et la filmographie de Delmer Daves sur le site IMDB.

Voir les autres films de Delmer Daves chroniqués sur ce blog…

8 août 2009

Mirage de la Vie (1959) de Douglas Sirk

Titre original : Imitation of Life

Imitation of LifeElle :
(pas vu)

Lui :
Mirage de la vie est le dernier film de Douglas Sirk. Il s’agit à nouveau d’un remake d’un film de John M. Stahl. Une jeune femme, voulant devenir actrice et vivant seule avec sa fille de 5 ans prend sous son aile une femme noire, veuve elle aussi et mère d’une fillette du même âge, blanche de peau. Nous les retrouvons dix ans plus tard alors que l’actrice connaît un certain succès. Toutes deux ont des soucis avec leur fille devenue adolescente… Douglas Sirk se retire donc avec un grand mélodrame qui tire toute sa force d’une mise en scène sans faille et d’une interprétation pleine de consistance, particulièrement par les quatre actrices principales. La photographie montre une superbe utilisation de la couleur. Pris au premier degré, le fond du propos est passablement conservateur : ce que Sirk appelle un mauvais simulacre de vie (an imitation of life) est à la fois la vie de cette actrice qui préfère sa carrière à un mariage un peu terne et celle de la jeune fille qui refuse (certes maladroitement) les schémas classiques associés à la couleur de peau de sa mère… (1) Malgré les mauvaises critiques qui soulignèrent le côté mélo, le film fut un énorme succès et la carrière de Douglas Sirk put ainsi se terminer avec un certain panache.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lana Turner, Juanita Moore, Sandra Dee, Susan Kohner, John Gavin
Voir la fiche du film et la filmographie de Douglas Sirk sur le site IMDB.
Voir les autres films de Douglas Sirk chroniqués sur ce blog…

(1) Certains commentateurs modernes affirment qu’il faut dépasser le premier degré conventionnel de Mirage de la Vie et y voir une vision assez ironique et critique sur ces conventions sociales, et y voir même un plaidoyer pour l’émancipation de la femme et l’égalité des races. Peut-être… mais l’ennui est qu’il y a bien peu d’indices indiquant qu’il faut prendre tout cela au second degré et que le titre « Imitation of life » paraît sans équivoque. De plus, les propos de Douglas Sirk à Jon Halliday (dans le livre « Conversations avec Douglas Sirk ») ne vont pas dans le sens d’une interprétation au second degré.
(2) Le gospel dans la scène de l’enterrement est interprété et chanté par Mahalia Jackson.

Version précédente :
Images de la vie (Imitation of life) de John M. Stahl (1934) avec Claudette Colbert et Louise Beavers.

5 août 2009

Le secret magnifique (1954) de Douglas Sirk

Titre original : « Magnificent obsession »

Le secret magnifiqueElle :
(pas vu)

Lui :
A partir de 1953, Douglas Sirk tourne une série de grands mélodrames qui vont marquer la fin de sa carrière. Plusieurs sont des remakes de films de John M. Stahl. Le Secret Magnifique est le premier d’entre eux. L’histoire est franchement étonnante, à la limite du crédible. Le secret magnifiqueDisons que le fond du propos est de montrer comment, à la suite d’un enchaînement de circonstances hors du commun, un riche oisif va se transformer en philanthrope dévoué à faire le bien d’autrui. Douglas Sirk laisse de côté l’humour qui était présent dans la version de Stahl pour se concentrer sur le côté obsessionnel, allant même frôler d’assez près le mysticisme. Si l’histoire est étonnante, la forme est hélas moins originale que le fond : mis à part une belle utilisation du Technicolor, rien n’est vraiment remarquable dans la forme. Le film paraît bien conventionnel sur ce plan, à l’image du jeu mélodramatique et terne de Rock Hudson et de Jane Wyman.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jane Wyman, Rock Hudson, Barbara Rush, Agnes Moorehead, Otto Kruger
Voir la fiche du film et la filmographie de Douglas Sirk sur le site IMDB.
Voir les autres films de Douglas Sirk chroniqués sur ce blog…

Ce film est un remake de :
Le secret magnifique (The magnificent obsession) de John M. Stahl (1935) avec Irene Dunne et Robert Taylor.

2 août 2009

Les Vitelloni (1953) de Federico Fellini

Titre original : « I vitelloni »

Les inutilesElle :
(pas vu)

Lui :
Les Vitelloni est le troisième film réalisé par Federico Fellini. Dans l’Italie d’après-guerre, on utilisait parfois le terme « Vitelloni » pour désigner des jeunes oisifs, sans métier et sans projet, des grands adolescents qui vivent aux crochets de leurs parents. Le film de Fellini nous montre une bande de cinq d’entre eux : ils ont entre 25 et 30 ans, issus de la moyenne bourgeoisie, et ils passent leurs journées en discussions creuses. L’un d’entre eux, ayant mis sa petite amie enceinte, va tenter de passer à la vie d’adulte… Ayant vécu lui-même dans cet environnement, Fellini a toujours décrit ce film comme étant largement autobiographique (1). Les Vitelloni montre déjà les prémices de l’univers fellinien, de façon assez embryonnaire toutefois et surtout sans avoir la flamboyance qui caractérisera ses réalisations postérieures. Les portraits peuvent sembler ici assez ternes ; ils sont toutefois très réalistes. Le film semble hésiter entre néoréalisme et comédie sans parvenir à en faire la symbiose parfaite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Franco Fabrizi, Franco Interlenghi, Alberto Sordi, Leonora Ruffo
Voir la fiche du film et la filmographie de Federico Fellini sur le site IMDB.

Voir les autres films de Federico Fellini chroniqués sur ce blog…

(1) Parmi les cinq Vitelloni, on peut supposer que Fellini se place dans le personnage de Maraldo : c’est le plus jeune, le plus mûr. De plus, il est le seul à prendre son destin en main et à quitter sa ville natale (ceci dit, Fellini était bien plus jeune quand il est allé s’installer à Rome, il avait 19 ans).