2 septembre 2009

La ronde de l’aube (1958) de Douglas Sirk

Titre original : « The Tarnished Angels »

La ronde de l'aubeElle :
(pas vu)

Lui :
Dans les années de la Grande Dépression, un journaliste (Rock Hudson) rencontre un pilote, ancien héro de la Guerre de 14-18 reconverti dans les cascades aériennes (Robert Stack), sa femme (Dorothy Malone) et son mécanicien (Jack Carson). Rapidement, il en vient à mieux les connaître et découvrent leurs relations difficiles. Ce scénario est adapté du roman Pylône de William Faulkner que Douglas Sirk a adapté en grand mélodrame, tout à fait dans la lignée de ses films des années 50 si ce n’est que celui-ci est en noir et blanc. L’incertitude, les sentiments non exprimés, le mal de vivre qui trouve son exutoire dans une passion dévorante pour les avions et la recherche du danger, tels sont les grands thèmes de La Ronde de l’Aube. Une fois de plus, le film paraît littéralement plombé par Rock Hudson (même s’il paraît à quelques moments un peu plus convaincant que d’habitude, comme lors de son monologue à son journal vers la fin du film) et le jeu rigide de Robert Stack n’arrange rien. Dorothy Malone livre en revanche une belle interprétation de son personnage, le seul qui ait un peu de force. Le fait que tous les personnages soient habillés à la mode de 1958 alors que l’histoire se déroule au tout début des années 30 ne contribue guère à la crédibilité de l’ensemble. Les scènes de courses aériennes sont filmées de façon très efficaces ; elles sont assez remarquables.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Rock Hudson, Robert Stack, Dorothy Malone, Jack Carson, Robert Middleton, Alan Reed
Voir la fiche du film et la filmographie de Douglas Sirk sur le site IMDB.

Voir les autres films de Douglas Sirk chroniqués sur ce blog…

4 réflexions sur « La ronde de l’aube (1958) de Douglas Sirk »

  1. La Ronde de l’aube est pourtant un excellent film, peut être l’un des tous meilleurs de Douglas Sirk. Je vous trouve très dur pour Rock Hudson et vraiment très très pointilleux sur les costumes (en gros, si je vous suis, vous n’aimez pas trop le film car les costumes ne sont pas crédibles et anachroniques ???!!!)

  2. Vous n’êtes pas sensible à l’oeuvre de Sirk, c’est bien votre droit. Après tout pour avoir des goûts, il faut aussi avoir des dégoûts. Par contre vous ne pouvez pas c ritiquer l’interprétation de Hudson et de Stack, parce que cette raideur que vous contestez est incluse dans le projet de Sirk qui fait apparaître les acteurs d’un drame comme des marionnettes.

    http://alexandre.clement.over-blog.com/

  3. Oui, effectivement, je crois que j’ai un peu de mal avec les derniers films de Sirk… et ce n’est pas tant avec le problème des costumes (problème qui est somme toute assez mineur).

    J’ai aussi beaucoup de mal avec Rock Hudson, un acteur pour lequel j’ai bien du mal à trouver un attrait quelconque. Ceci dit, le fait que Sirk ait voulu que ses personnages apparaissent comme des marionnettes est effectivement intéressant.

  4. Les Anges déchus

    Ca n’a pas du être aisé d’adapter le roman souvent confus de Faulkner qui fut à plusieurs reprises scénariste alimentaire à Hollywood. Sirk en a fait une construction claire éliminant des points et en..pointant d’autres vingt ans après la parution du livre
    En Scope noir et blanc très travaillé – je n’imagine pas le film en couleurs – il cadre son quatuor de personnages en longs plans séquences serrés feutrés entrecoupés d’un montage alternant rapidité, stress, brutalité, foule et spectaculaire
    Tout se passe à la Nouvelle Orléans lors du carnaval de Mardi-gras. Un pilote, as de la première guerre et qui n’est heureux que dans les airs à tutoyer la mort, sa belle femme blonde ancienne acrobate, son mécanicien forment un ménage à trois dont on ne sait qui est le véritable père de l’enfant pré-ado qui les accompagnent. Ils assurent des performances aériennes et acrobatiques de ville en ville lors de meetings aériens pour distraire le public américain miné par la grande dépression, le grande pauvreté des années 30. Héroisme des héros de guerre contraints aux spectacles forains pour survivre
    Ils sont observés par un quatrième, journaliste alcoolique désabusé, proche du burn out – expression inusitée – dépêché en reportage, et donc témoin d’un couple/trio qui se détruit. C’est par lui que nous recueillons confidences des uns et des autres  » Je ne savais pas quoi faire de son amour. Je ne le méritais pas »
    Le mal de vivre de ces anges déchus est rendu poignant par la mise en scène de Sirk. Pas de psychologie ni d’explications, juste une tombée des masques

    Et puis là, tout à coup, le boomerang. Je parle juste de moi. Alors que l’épouse et le journaliste, isolés, semblent prêts à succomber au premier baiser attisé par un sentiment de rapprochement désespéré, la scène qui revient! La porte s’ouvre laissant apparaitre dans la furie du carnaval un masque grotesque et effrayant représentant la mort. Préfiguration. (On aura la même chose la même année chez Minnelli dans Comme un torrent) Cette séquence à l’irruption brutale m’a renvoyé à ma découverte du film, enfant, dans un cinéma de quartier parisien, en 58 probablement. Image marquante et oubliée puisqu’elle me saute à la face resurgissant des trous de la mémoire aussi vive qu’à l’époque Je referme la parenthèse
    Je me suis mis à projeter l’image de Marylin se substituant à celle de Dorothy Malone, tout droit sortie d’Ecrit sur du vent qui nous l’avait révélée, et très convaincante, magnifique. Je pense que Monroe qui était en pleine gloire aurait été « performante » dans ce rôle de femme forte dans la tourmente de ce mal de vivre au sein des faiblesses et démons de tous ces hommes, avec son jeune garçon. Ce genre de chose – imaginer un autre interprète – m’arrive rarement
    Sortie en plein été 58 dans deux salles à Paris (Napoléon et Lord Byron en VO) cette ronde de l’aube n’attira que 20 000 spectateurs dans son tournis

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