5 août 2009

Le secret magnifique (1954) de Douglas Sirk

Titre original : « Magnificent obsession »

Le secret magnifiqueElle :
(pas vu)

Lui :
A partir de 1953, Douglas Sirk tourne une série de grands mélodrames qui vont marquer la fin de sa carrière. Plusieurs sont des remakes de films de John M. Stahl. Le Secret Magnifique est le premier d’entre eux. L’histoire est franchement étonnante, à la limite du crédible. Le secret magnifiqueDisons que le fond du propos est de montrer comment, à la suite d’un enchaînement de circonstances hors du commun, un riche oisif va se transformer en philanthrope dévoué à faire le bien d’autrui. Douglas Sirk laisse de côté l’humour qui était présent dans la version de Stahl pour se concentrer sur le côté obsessionnel, allant même frôler d’assez près le mysticisme. Si l’histoire est étonnante, la forme est hélas moins originale que le fond : mis à part une belle utilisation du Technicolor, rien n’est vraiment remarquable dans la forme. Le film paraît bien conventionnel sur ce plan, à l’image du jeu mélodramatique et terne de Rock Hudson et de Jane Wyman.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jane Wyman, Rock Hudson, Barbara Rush, Agnes Moorehead, Otto Kruger
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Ce film est un remake de :
Le secret magnifique (The magnificent obsession) de John M. Stahl (1935) avec Irene Dunne et Robert Taylor.

2 août 2009

Les Vitelloni (1953) de Federico Fellini

Titre original : « I vitelloni »

Les inutilesElle :
(pas vu)

Lui :
Les Vitelloni est le troisième film réalisé par Federico Fellini. Dans l’Italie d’après-guerre, on utilisait parfois le terme « Vitelloni » pour désigner des jeunes oisifs, sans métier et sans projet, des grands adolescents qui vivent aux crochets de leurs parents. Le film de Fellini nous montre une bande de cinq d’entre eux : ils ont entre 25 et 30 ans, issus de la moyenne bourgeoisie, et ils passent leurs journées en discussions creuses. L’un d’entre eux, ayant mis sa petite amie enceinte, va tenter de passer à la vie d’adulte… Ayant vécu lui-même dans cet environnement, Fellini a toujours décrit ce film comme étant largement autobiographique (1). Les Vitelloni montre déjà les prémices de l’univers fellinien, de façon assez embryonnaire toutefois et surtout sans avoir la flamboyance qui caractérisera ses réalisations postérieures. Les portraits peuvent sembler ici assez ternes ; ils sont toutefois très réalistes. Le film semble hésiter entre néoréalisme et comédie sans parvenir à en faire la symbiose parfaite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Franco Fabrizi, Franco Interlenghi, Alberto Sordi, Leonora Ruffo
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(1) Parmi les cinq Vitelloni, on peut supposer que Fellini se place dans le personnage de Maraldo : c’est le plus jeune, le plus mûr. De plus, il est le seul à prendre son destin en main et à quitter sa ville natale (ceci dit, Fellini était bien plus jeune quand il est allé s’installer à Rome, il avait 19 ans).

27 juillet 2009

Autopsie d’un meurtre (1959) de Otto Preminger

Titre original : « Anatomy of a murder »

Autopsie d'un meurtreElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Un avocat de province, brillant mais en manque de clientèle, accepte de défendre un homme qui a tué un patron de bar ayant tenté de violer sa femme. Autopsie d’un meurtre fait partie des grands films de procès puisque la grande majorité des 160 minutes de film se déroule dans la salle d’audience. L’affaire ici est assez banale et sans éclat mais ce sont surtout les processus de recherche de la vérité qui intéressent Preminger, tout comme les manœuvres au sein du prétoire. S’approchant très près de ses personnages, parfois même utilisant la caméra subjective, le réalisateur nous plonge au cœur du tribunal et nous avons l’impression de participer nous-mêmes au procès. Autopsie d'un meurtre Par delà l’exposé minutieux des mécanismes, Preminger s’intéresse aussi aux personnages, la renaissance de cet avocat mis sur la touche et de ses deux fidèles acolytes. Il s’attache enfin à montrer la relativité de la notion de vérité. Très belle prestation de James Stewart. Malgré sa longueur, Autopsie d’un meurtre est un film très prenant, qui peut se voir et se revoir avec toujours le même intérêt.
Note : 4 étoiles

Acteurs: James Stewart, Lee Remick, Ben Gazzara, George C. Scott, Arthur O’Connell, Eve Arden, Kathryn Grant
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Remarques :
1. Le juge est interprété non pas par un acteur mais par un juge de Boston, Joseph Welch, qui s’était illustré dans les procès durant le maccarthysme. Dans son autobiographie, Otto Preminger raconte l’avoir vu à la télévision : « Comme des millions d’autres spectateurs, j’étais devenu un fervent admirateur de Welch que nous considérions tous comme l’un des principaux artisans de la défaite du maccarthysme. »
2. La musique d’Autopsie d’un meurtre a été composée par Duke Ellington que l’on voit apparaître en joueur de piano dans une courte scène, parlant et jouant avec James Stewart.

13 juillet 2009

Qui donc a vu ma belle? (1952) de Douglas Sirk

Titre original : « Has anybody seen my gal? »

Qui donc a vu ma belle?Elle :
(pas vu)

Lui :
A la fin des années 20, un millionnaire excentrique envisage de léguer sa fortune aux descendants de la seule femme qu’il ait aimée. Désireux d’observer le comportement de ses éventuels légataires, il se rend incognito là où vit cette famille et leur fait un don anonyme important. Cette soudaine entrée d’argent va-t-elle modifier leurs comportements? Qui donc a vu ma belle? est le premier film d’une trilogie que Douglas Sirk a appelée « Trois histoires américaines simples » (« A trilogy of little American stories ») et se présente sous la forme d’une comédie très bien enlevée sur le thème de la fascination de l’argent. Charles Coburn incarne ce lutin septuagénaire avec truculence. Il est admirablement secondé par les actrices féminines, avec notamment une belle performance de la jeune Gigi Perreau (qui, à 10 ans, en était déjà à son 25e film!) Le rythme est remarquable, on ne s’ennuie pas un seul instant. Qui donc a vu ma belle? pourra sans doute paraître un peu conventionnel à des yeux modernes mais c’est une fable légère qui reste toujours plaisante par la bonne humeur qu’elle dégage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Coburn, Piper Laurie, Gigi Perreau, Rock Hudson, Lynn Barri
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Remarque :
– A noter la courte apparition dans un petit rôle (l’amateur de glaces au comptoir qui passe une commande compliquée) du jeune James Dean, apparition tellement courte qu’il ne figure pas au générique (voir l’extrait).
– Les deux autres films de la trilogie :
Meet me at the fair (Le joyeux Charlatan) (1953)
Take me to the town (1953)

10 juillet 2009

Chaussure à son pied (1954) de David Lean

Titre original : « Hobson’s Choice »

Chaussure à son piedLui :
Dans l’Angleterre de la fin du XIXe siècle, Henry Hobson tient une boutique de chaussures avec ses trois filles. Depuis qu’il est veuf, il passe toutefois plus de temps au pub que dans son échoppe. Quand il refuse de fournir une dot à ses filles, l’aînée se rebiffe et jette son dévolu sur l’un des employés avec lequel elle va démarrer un commerce concurrent. Avec une telle base de scénario, Chaussure à son pied n’aurait pu n’être qu’une comédie sociale assez conventionnelle légèrement datée mais il n’en est rien : grâce à un bon rythme, une réalisation sans faille et un humour omniprésent, c’est un plaisir de le découvrir. Le film est dominé par un Charles Laughton assez exubérant, parfois à la limite du cabotinage, qui fait une interprétation haute en couleur de ce personnage tyrannique et porté sur la boisson. Ses retours du pub sont épiques… Ce serait toutefois un tort de ne voir que lui car l’ensemble des acteurs est à l’unisson de la précision de la réalisation. Dans la filmographie de David Lean, Chaussure à son pied souffre de l’ombre faite par les grosses productions du réalisateur et le film n’est pas toujours très bien reconnu. C’est dommage car c’est une petite perle du cinéma anglais qui se regarde toujours avec grand plaisir un demi-siècle plus tard.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Laughton, John Mills, Brenda De Banzie, Daphne Anderson
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Remarque :
* Il s’agit d’une pièce d’Harold Brighouse écrite en 1915. Charles Laughton a déclaré avoir interprété ce même rôle, en tout jeune amateur, à cette époque.
* L’expression « Hobson’s choice » en anglais désigne un choix « à prendre ou à laisser ». L’expression viendrait d’un loueur de chevaux du XVIIe siècle qui proposait toujours à ses clients de prendre le premier cheval près de la porte, c’était cela ou rien. (En savoir plus…)

21 juin 2009

La femme au gardénia (1953) de Fritz Lang

Titre original : « The Blue Gardenia »

La femme au gardéniaElle :
(pas vu)

Lui :
La femme au gardénia passe pour être un film mineur dans la filmographie de Fritz Lang, à juste titre car il est vrai que, si le film ne montre aucun défaut particulier, nous sommes très loin de la perfection de Règlements de comptes que Lang tournera juste après. Le réalisateur a lui-même exprimé qu’il le tenait en petite estime et qu’il avait été obligé de le tourner très rapidement. La femme au gardéniaIl s’agit d’un film noir, assez original car il est centré sur trois jeunes femmes standardistes habitant le même appartement et aussi parce que l’intrigue policière ne débute qu’après trente minutes. Sans montrer beaucoup de force, La femme au gardénia n’en est pas moins plaisant, on ne s’ennuie à aucun moment. Ann Baxter est parfaitement à son aise dans ce rôle de charmante ingénue qui s’est mise dans un drôle de pétrin. On peut aussi y voir une critique de la presse à scandale. La femme au gardénia a beau être un film mineur de Fritz Lang, il n’en pas moins très bien fait.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Anne Baxter, Richard Conte, Ann Sothern, Raymond Burr, Jeff Donnell
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La femme au gardénia

16 juin 2009

Sur les quais (1954) de Elia Kazan

Titre original : On the Waterfront

On the WaterfrontElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Même aujourd’hui, 50 ans après, il est difficile voire impossible de regarder Sur les quais en le sortant entièrement de son contexte : quelques mois avant de tourner ce film, Elia Kazan avait spontanément donné un certain nombre de noms à la commission dirigée par Joe McCarthy. Sur les quais est incontestablement une tentative de justification de son geste puisqu’il montre un jeune docker qui, ayant pris part malgré lui à un meurtre organisé par son syndicat aux pratiques mafieuses, va aller en dénoncer les pratiques devant une commission. Tout en gardant cela à l’esprit, il faut reconnaître que Sur les quais est un film d’une puissance peu commune, porté par un Marlon Brando, remarquable en bagarreur torturé par sa conscience ; les scènes avec Eva Marie Saint ou encore sur les toits où il élève ses pigeons restent dans les esprits. La belle photographie en noir et blanc ajoute au côté social et à l’apparence authentique du film. Il est difficile d’imaginer le même impact si le film avait été en couleurs. L’intensité culmine dans la scène finale, où Marlon Brando presque christique symbolise le refus de l’injustice et de porter le joug. Malgré ses origines troubles, Sur les quais reste un film d’une force rare.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marlon Brando, Eva Marie Saint, Karl Malden, Lee J. Cobb, Rod Steiger
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Remarques et anecdotes :
L’idée de départ est basée sur une série d’articles écrits par un reporter new-yorkais sur la corruption dans le monde des dockers après qu’un meurtre ait eu lieu en 1948.

Marlon Brando était réticent à tourner avec Kazan ; Frank Sinatra avait accepté avec enthousiasme le rôle. Mais le producteur, Sam Spiegel, voulait Brando. Dans sa biographie sur Kazan, Richard Schickel raconte l’astuce qu’employa le réalisateur : il fit tourner une scène avec un petit jeune de l’Actors Studio pour faire croire à Brando qu’il allait se faire souffler le rôle par un petit nouveau… Piqué au vif, Brando signa peu après. (Le petit jeune en question s’appelait Paul Newman.)

Arthur Miller, qui était au départ du projet mais s’en éloigna ensuite, écrivit une pièce « A view from the bridge » en 1955 qui est une réponse ou un contrepoint au film de Kazan. Jouée à Broadway, cette pièce a été ensuite adaptée au grand écran par Sidney Lumet en 1962 : Vu du pont. Arthur Miller fut lui-même inquiété par la maccarthisme et accusé de sympathies communistes en 1956. Il fit appel et sa condamnation fut annulée l’année suivante.

15 juin 2009

La chevauchée de la vengeance (1959) de Budd Boetticher

Titre original : « Ride Lonesome »

La chevauchée de la vengeanceElle :
(pas vu)

Lui :
Avec un tel titre, on peut éprouver quelque crainte de voir un film insignifiant mais il n’en est rien : La chevauchée de la vengeance est un très beau western, nerveux et dépouillé, qui repose sur un petit nombre de personnages forts. Un ex-sheriff capture un jeune hors-la-loi qu’il doit escorter jusqu’à la ville. Son chemin croise celui de deux ex-brigands qui vont l’aider à convoyer ce condamné en puissance afin de bénéficier eux-même d’une amnistie. La chevauchée de la vengeance Le film est entièrement tourné en extérieurs avec visiblement peu de moyens, ce qui n’empêche pas les scènes d’action d’être franchement convaincantes. Le nombre de personnages est certes réduit mais les caractères se complètent parfaitement pour former un ensemble solide avec un scénario qui déroule impeccablement. Le film repose aussi sur son duo d’acteurs principaux : Randolph Scott est remarquable dans ce personnage droit, obstiné et taciturne, face à lui Pernell Roberts fait indéniablement preuve de charme. La chevauchée de la vengeance se situe à la fin d’un genre cinématographique, les westerns de série B ; c’est un des meilleurs du genre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Randolph Scott, Karen Steele, Pernell Roberts, James Best, Lee Van Cleef, James Coburn
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11 juin 2009

L’invraisemblable vérité (1956) de Fritz Lang

Titre original : « Beyond a reasonable doubt »

L'invraisemblable véritéElle :
(pas vu)

Lui :
Un directeur de journal opposé à la peine de mort, aidé d’un écrivain, son futur gendre, met sur pied un plan pour faire avancer ses idées : l’écrivain va se laisser accuser d’un meurtre non élucidé. Ils fabriquent ainsi des fausses coïncidences dans le but de prouver que n’importe qui peut se retrouver accusé à tort. Face à eux, le procureur va sauter sur cette occasion en or de faire avancer sa carrière, bien décidé à mener ce « coupable » à la chaise électrique. L’invraisemblable vérité est le dernier film américain de Fritz Lang (ses disputes avec son producteur sur ce film le pousseront à quitter Hollywood définitivement) mais ce n’est certainement pas l’un des moindres. Si Fritz Lang filme de façon très épurée, sans aucune débauche et sans grand numéro d’acteur, c’est pour mieux se concentrer sur l’essentiel, utilisant une construction et un déroulement du récit d’une efficacité implacable. On retrouve ici cette sensation déjà éprouvée à la vision de certains de ses autres films d’être face à un concentré de cinéma pur, loin de tout racolage. De plus Fritz Lang réussit le tour de force de doubler son propos : L’invraisemblable vérité est bien plus qu’un réquisitoire contre la peine de mort, le film nous questionne directement : c’est notre propre regard qui est mis en cause. (Arrêtez ici la lecture de ce commentaire si vous avez l’intention de voir prochainement le film) Avec ce dénouement si particulier, Fritz Lang nous met dans le même panier que ce procureur arriviste qui avait toute notre réprobation. Notre aveuglement vaut le sien. Nous pensions pourtant être à l’abri, être beyond a reasonable doubt... Sous ses airs simples, L’invraisemblable vérité est un film très fort et particulièrement implacable dans sa démonstration.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Dana Andrews, Joan Fontaine, Sidney Blackmer, Arthur Franz, Philip Bourneuf
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Remarque :
Le scénario est très proche de celui de The man who dared (1946) de John Sturges. Film assez rare, il s’agit de sa première réalisation et n’a pas la réputation d’être parmi ses meilleures.

Remake :
Un remake de L’invraisemblable vérité est sorti en 2009 : Beyond a Reasonable Doubt de Peter Hyams avec Michael Douglas et Jesse Metcalfe.

17 mai 2009

Deburau (1951) de Sacha Guitry

DeburauElle :
(pas vu)

Lui :
La même année que se joue la dernière représentation de sa pièce Deburau qu’il a écrite en 1918, Sacha Guitry l’adapte au cinéma, sans aucun doute pour la prolonger, l’empêcher de s’éteindre. Il l’adapte sans fioritures, gardant pratiquement l’intégralité du texte original. Son personnage est bien entendu assez différent du Deburau des Enfants du Paradis : le Deburau de Guitry est tout en verve et il nous gratifie d’un très beau texte tout en vers. Le ton cependant n’est pas léger : le badinage de l’amour est ici triste, celui qui rend malheureux et le thème de l’acteur vieillissant forcé de passer la main avait peut-être une résonance particulière pour Sacha Guitry en 1950. Difficile à dire mais ce qui est certain, c’est qu’il avait connu lui aussi un rejet du public à la fin de la guerre et il ne s’est jamais vraiment remis des accusations de collaboration portées contre lui. Il trouve donc ici naturellement le ton qui convient parfaitement à ce personnage délaissé, un ton plein de mélancolie et de fatalisme. Face à lui, Lana Marconi (depuis peu sa cinquième femme) a un physique parfait et très aristocratique mais ni sa voix ni son jeu ne paraissent remarquables… Deburau fait partie des films les moins connus de Guitry. Il est certes moins léger et mois facile d’abord que beaucoup d’autres mais il permet de garder sa pièce vivante encore aujourd’hui.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sacha Guitry, Lana Marconi, Jean Danet, Michel François
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Le pièce de Sacha Guitry fut adaptée à la télévision par Jean Prat en 1982 avec Robert Hirsch dans le rôle principal.