8 février 2007

Camarade X (1940) de King Vidor

Titre original : « Comrade X »

Comrade XElle :
(pas vu)

Lui :
En regardant Camarade X, il est difficile de ne pas penser au superbe Ninotchka de Lubitsch tourné un an auparavant (aussi à la MGM). En cette fin des années 30, le thème était porteur… Après Greta Garbo, c’est au tour de la belle Hedy Lamarr de jouer le rôle d’une communiste russe froide et doctrinaire confrontée à un bel américain pur jus (Clark Gable). Le ton général est nettement sur la comédie, tirant même sur la farce à la fin du film. Ce n’est pas du grand King Vidor mais avec le recul (maintenant que l’anti-communisme n’est plus vraiment d’actualité) le film se révèle franchement amusant car nous pouvons rire autant de l’outrance de la caricature que de la caricature elle-même. Le film tient surtout par son duo d’acteurs, Hedy Lamarr (qui est souvent, et à juste titre, considérée comme l’une des plus belles actrices de tous les temps) parvenant même à être tout à fait crédible dans son rôle de conductrice de tramway moscovite.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Hedy Lamarr
Voir la fiche du film et la filmographie de King Vidor sur le site imdb.com.

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8 février 2007

Une romance américaine (1944) de King Vidor

Titre original : « An american romance »

Une romance américaineElle :
(pas vu)

Lui :
Une romance américaine pourrait n’être vu que comme un film de plus exaltant le système américain où un immigré arrivant sans le sou peut devenir un grand magnat industriel. Mais c’est un peu plus que cela. Comme il le dit dans son autobiographie, King Vidor avait trois thèmes qui le passionnaient : la guerre, le blé et l’acier. En ce début des années 40, cela lui semblait être le bon moment pour faire un grand film sur l’acier pour stigmatiser le savoir-faire américain. Et le film a effectivement valeur de documentaire car, à côté de l’histoire de cet immigrant, il nous expose tout le cycle de production de l’acier depuis l’extraction du minerai jusqu’aux usines automobiles et aéronautiques. La mise en scène de Vidor est précise et il a porté un soin tout particulier à la couleur, désirant l’utiliser comme expression à part entière. Malgré son sujet porteur, le film fut un échec ; peut-être est-ce dû à une interprétation manquant de flamboyance (les acteurs prévus à l’origine étaient Spencer Tracy et Ingrid Bergman) ou encore à ces coupes sauvages que la MGM pratiqua pour ramener le film de 150 à 120 minutes.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Brian Donlevy, Ann Richards
Voir la fiche du film et la filmographie de King Vidor sur le site imdb.com.

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28 janvier 2007

La reine de Broadway (1944) de Charles Vidor

Titre original : « Cover girl »

La reine de Broadway Elle :
(pas vu)

Lui :
Deux ans avant de la propulser au sommet avec Gilda, Charles Vidor fit tourner Rita Hayworth dans cette comédie musicale, en tandem avec Gene Kelly. Tandem est sans doute un grand mot puisqu’ils ne font ensemble qu’un ou deux numéros musicaux. Il faut préciser qu’ils sont tous deux dans une phase similaire : déjà connus mais pas encore autant qu’ils ne le seront. Rita Hayworth deviendra un véritable symbole sexuel peu après (lors de ses tournées chez les G.I.) et ce n’est qu’en voyant ce Cover Girl que la MGM prendra la mesure du potentiel de Gene Kelly. Nous avons là donc deux acteurs à la veille de leur gloire. Le scénario n’est pas ici le point fort mais l’enchaînement des morceaux musicaux est fort bien réalisé. La reine de Broadway Le film repose beaucoup sur Rita Hayworth qui est resplendissante, dansant et chantant à merveille mais le clou du film est certainement la scène où Gene Kelly danse avec son double (sa conscience, en fait), une scène remarquablement bien faite, l’un des personnages étant légèrement transparent. Cette scène est vraiment unique en son genre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Gene Kelly, Phil Silvers, Otto Kruger
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Vidor sur le site imdb.com.

26 janvier 2007

Un cœur pris au piège (1941) de Preston Sturges

Titre original : « Lady Eve »

Un coeur pris au piègeElle :
(pas vu)

Lui :
Que se passe t-il quand un fils de riche famille croise sans le savoir le chemin d’une aventurière mondaine ? Sur ce thème qui peut paraître avoir été galvaudé, les scénaristes de « Lady Eve » sont parvenus à créer une histoire assez pittoresque et riche en situations amusantes. Barbara Stanwyck dans Lady EveAjoutez à cela des dialogues bien enlevés et un couple d’acteurs brillants et vous avez la comédie américaine parfaite. Henry Fonda interprète avec beaucoup de naturel  ce jeune homme emprunté face à la ravissante Barbara Stanwyck qui semble particulièrement à l’aise dans son rôle, montrant sa grande capacité d’adaptation et sa faculté à jouer plusieurs personnages. Même si la mise en scène n’a rien de vraiment remarquable, l’ensemble est un vrai régal.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, Henry Fonda, Charles Coburn, Eugene Pallette
Voir la fiche du film et la filmographie de Preston Sturges sur le site imdb.com.

Ce film a eu un remake : « The birds and the bees » (1956) de Norman Taurog avec George Gobel et Mitzi Gaynor, remake qui est généralement considéré comme peu réussi.

15 janvier 2007

Le Comte de Monte-Cristo (1943) de Robert Vernay

Le Comte de Monte CristoElle :
La vengeance impitoyable du Comte de Monte-Cristo s’étale sur deux films. Adaptation du célèbre roman d’Alexandre Dumas, l’histoire est particulièrement passionnante et riche en rebondissements. Pierre Richard-Wilm incarne avec beaucoup de vérité cet homme jeté injustement en prison pendant vingt ans. Cependant, on peut reprocher certaines longueurs et une mise en scène qui a un peu vieilli.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce long film en deux parties porte en lui le faste et l’éclat que l’on attend de adaptation d’un grand roman. Pierre Richard-Willm est un très bon (et beau) Edmond Dantès. Malgré sa durée, le film ne contient aucune longueur et sait rester passionnant à suivre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Richard-Willm, Michèle Alfa, Aimé Clariond, Marcel Herrand
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Vernay sur le site imdb.com.

Le comte de Monte Cristo, 2e époque: Le châtiment Le comte de Monte Cristo, 1ère époque: Edmond DantèsCe film fut originellement présenté en deux parties de 90 minutes, « Edmond Dantès » et « Le châtiment », ce film fut l’un des plus gros succès cinématographiques sous l’Occupation.

Le Comte de Monte-Cristo fut adapté un très grand nombre de fois au cinéma (entre 30 et 50 fois). Voir la liste sur imdb.com. Cette version est souvent considérée comme étant l’une des plus réussies.

6 janvier 2007

M. et Mme Smith (1941) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Mr. and Mrs. Smith »
Autre titre français : « Joies matrimoniales »

Joies matrimonialesElle :
(pas vu)

Lui :
Dans la filmographie d’Alfred Hitchcock, « Mr. and Mrs. Smith » est un peu une curiosité dans le sens où c’est la seule comédie pure de sa période américaine. C’est Carole Lombard qui lui demanda de tourner avec lui et il accepta par amitié. Visiblement Hitchcock n’était absolument pas convaincu par cette histoire de couple dont le mariage est annulé et qui semble ne pas vouloir se reformer, il l’a d’ailleurs lui-même reconnu : « Je ne comprenais pas les personnages donc je photographiais les scènes telles qu’elles étaient écrites. » (Entretiens avec F. Truffaut). Le résultat est donc loin d’avoir la pétulance des meilleures comédies américaines, le film étant juste plaisant. On peut sans hésiter le considérer comme assez mineur dans l’œuvre du cinéaste. Carole Lombard ne tournera qu’un seul film après celui-ci, avant de trouver la mort dans un accident d’avion.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Carole Lombard, Robert Montgomery, Gene Raymond
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site imdb.com.
Il existe un autre film appelé « Mr. & Mrs. Smith » de Doug Liman (2005) avec Angelina Jolie et Brad Pitt qui n’a aucun lien avec celui-ci. Voir la fiche

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4 janvier 2007

Les Cinq Secrets du désert (1943) de Billy Wilder

Titre original : Five Graves to Cairo

Les 5 secrets du désertElle :
Un hôtel paumé au fin fond du désert, un soldat anglais rescapé et recueilli par deux hôteliers atypiques, le général Rommel et ses soldats qui logent dans l’hôtel. Voilà un cocktail idéal pour faire frémir le spectateur. L’Anglais prend la fausse identité d’un espion allemand et livre les secrets de l’armée allemande à son pays. Billy Wilder parvient à créer un climat pesant et angoissant ainsi qu’une intrigue originale et captivante même si parfois il y a quelques longueurs.
Note : 4 étoiles

Les 5 secrets du désertLui :
Ce film de guerre s’inscrit dans l’effort de guerre que le gouvernement impose aux studios. Billy Wilder s’écarte toutefois du schéma traditionnel du genre et son film est remarquablement ficelé, nous plongeant dans une atmosphère forte : il nous enferme dans un suspense psychologique puissant. Point de fait d’armes ici, pourtant la guerre est on ne peut plus présente. Le scénario est fort, soutenu par une belle interprétation. Erich von Stroheim est magistral.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Franchot Tone, Anne Baxter, Akim Tamiroff, Erich von Stroheim
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30 décembre 2006

Le secret derrière la porte (1948) de Fritz Lang

Titre original : « Secret beyond the door… »

Le secret derrière la porteElle :
Le film démarre sous les meilleurs auspices avec un mariage apparemment heureux. Puis, peu à peu, les belles apparences s’effritent et révèlent des choses inexpliquées, des secrets non avoués, de noirs desseins et des destins tragiques. Fritz Lang fait monter peu à peu la tension en étudiant au plus près les comportements de ses personnages. Reflétant la montée de l’importance de la psychanalyse dans la société américaine, il dissèque la psychologie du mari déséquilibré. Les clairs obscurs somptueux, la musique angoissante font monter l’intensité dramatique un peu trop parfois. Un bon film mais un peu trop naïf sur les explications du comportement de ce mari.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le secret derrière la porte Par son thème et son développement, ce « Secret beyond the door » de Fritz Lang évoque certains films de Hitchcock, surtout Rebecca : une histoire de névrose cachée qui engendre un comportement apparemment irrationnel. Fritz Lang fait monter la tension très progressivement en utilisant toutefois des moyens différents, essentiellement l’image et le son. Dans les décors, il frise le surréalisme, par exemple en donnant à la fameuse porte des dimensions légèrement surévaluées. Il joue beaucoup avec les éclairages, les ombres. L’atmosphère est très noire. Il joue beaucoup avec le son pour créer un sentiment d’étrangeté. Tout cela fonctionne à merveille et la fin du film est particulièrement intense. C’est un film qui est plus remarquable par sa forme.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Joan Bennett, Michael Redgrave, Anne Revere, Barbara O’Neil
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23 décembre 2006

César et Cléopâtre (1945) de Gabriel Pascal

Titre original : « Caesar and Cleopatra »

César et Cléopâtre Elle :
(pas vu)

Lui :
Le « César et Cléopâtre » de l’autrichien Gabriel Pascal ne prétend pas être un film historique. C’est avant tout l’adaptation très fidèle de la pièce de George Bernard Shaw qui cherche avant tout à faire passer l’idée que l’avancée de la civilisation ne peut être basée sur l’engrenage de la violence et de la vengeance. César et Cléopâtre C’est ainsi que son César est extrêmement magnanime, semblant désinvolte parfois ou encore goguenard, riant de ses ruses stratégiques. Cléopâtre est, quant à elle, une gamine délicieusement égoïste et frivole qui découvre le pouvoir. En dépit de toutes les libertés qu’il prend avec l’Histoire, le film n’en est pas moins remarquable, essentiellement grâce à son interprétation. Claude Rains parvient à donner de l’intensité et de la prestance à son personnage et Vivian Leigh, qui avait 32 ans à l’époque, interprète de façon très crédible cette Cléopâtre âgée de 16 ans. Elle parvient parfaitement à communiquer toute la complexité de son personnage, à la fois fascinante et inquiétante, pleine de candeur et de machiavélisme, divine comme une reine doit l’être… César et Cléopâtre Certainement l’un des meilleurs rôles de cette grande actrice. Par rapport aux autres « Cléopâtre », le côté péplum est ici moins important et le jeu des acteurs plus théâtral. Il a cette intensité et cette profondeur que l’on retrouve souvent dans le théâtre anglais. Il est toutefois dommage que la mise en scène soit un peu fade et figée.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vivien Leigh, Claude Rains, Stewart Granger, Francis L. Sullivan
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Voir aussi sur ce blog les autres versions :
Cléopâtre de Cecil B. DeMille (1934)
Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz (1963)
Cléopâtre de Franc Roddam (TV) (1999)

18 décembre 2006

La femme aux 2 visages (1941) de George Cukor

Titre original : « Two-faced woman »

Two-Faced WomanElle :
(pas vu)

Lui :
La femme aux deux visages est le dernier film de Greta Garbo. Elle a alors trente-six ans et craint que le temps ne vienne ternir la beauté de son visage. Pourtant, avec cette histoire, de femme qui s’invente une sœur jumelle volage pour reconquérir son mari, elle nous montre que son charme agit toujours bel et bien. A tel point que le film fit scandale, certaines ligues morales américaines voyant là une attaque sérieuse contre l’institution du mariage. twofacedwoman_large.jpgL’actrice en aurait été assez affectée. Tout le film est centré autour de Greta Garbo, Cukor sachant apporter par les dialogues une certaine fraîcheur et beaucoup d’humour, avec notemment quelques scènes savoureuses comme celle de la danse Chicachoca. L’ensemble donne une comédie très plaisante à regarder, même si le film est un peu en deçà de ce que l’on aurait pu attendre de cette (seconde) association entre Cukor et « La Divine ».
Note : 4 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Melvyn Douglas, Constance Bennett, Robert Sterling
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Voir une série d’images de ce film : garbolives.blogspot.com