19 mars 2007

Six destins (1942) de Julien Duvivier

Titre original : « Tales of Manhattan »

Six destinsElle :
Ce film inégal en six parties qui se succèdent par l’intermédiaire d’un habit de soirée qui passe de main en main traversant ainsi les différentes couches de la société des années 30. Des plus riches aux plus démunis, Julien Duvivier explore à sa manière la société américaine en pointant du doigt ses injustices. Il a recours à une pléiade de grands acteurs de l’époque et une quinzaine de scénaristes pour mener à bien ce film. L’effet s’en ressent car l’intérêt s’émousse au fil de ces six destins. Le sketch avec WC Fields qui vante les vertus du lait de noix de coco est hilarant et le plus réussi.
Note : 3 étoiles

Lui :
Conçu par la Fox dans le but de réunir une belle brochette de leurs vedettes sur le même plateau, ce film est composé de 6 histoires successives se déroulant dans des milieux sociaux très différents. Le fil d’Ariane est une tenue de soirée qui passe de main en main, causant le malheur des uns et le bonheur des autres. Avec le nombre impressionnant de scénaristes qui travaillèrent sur le projet, il n’est pas surprenant que le résultat soit si décousu (si je puis me permettre cette image…) et finalement peu convaincant. Les meilleurs passages sont ceux où l’humour est roi : la scène avec W.C.Fields faisant une conférence dans le style de l’Eau ferrugineuse de Bourvil est assez mémorable (elle fut coupée à la sortie du film et n’a été que récemment réintégrée) et la scène finale qui se moque de la bigoterie est amusante. On ne peut pas dire toutefois que la patte de Julien Duvivier, alors en exil à Hollywood, soit vraiment visible. Cela ressemble plus à un assemblage un peu hétéroclite, qui permet certes de revoir quelques grands acteurs, mais dont l’ensemble se révèle assez moyen.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Rita Hayworth, Henry Fonda, W.C. Fields, Charles Laughton, Edward G. Robinson, Ginger Rogers
Voir la fiche du film et la filmographie de Julien Duvivier sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Julien Duvivier chroniqués sur ce blog…

2 mars 2007

Le voleur de Bagdad (1940) de Michael Powell, Ludwig Berger et Tim Whelan

Titre original : The thief of Bagdad

Le voleur de Bagdad Elle :
Etonnante production anglaise dans le style Conte des mille et une nuits. Pour l’époque, la réussite visuelle et technique est impressionnante. Les couleurs sont chatoyantes, les décors somptueux et les effets spéciaux d’incrustation sont assez réussis. Michael Powell parvient à éblouir le spectateur en lui offrant constamment des rebondissements, des scènes inattendues et magiques.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le voleur de Bagdad Dans cette version du Voleur de Bagdad, c’est la prouesse technique qui frappe en premier lieu : un très beau Technicolor (aux couleurs fort bien conservées), des lieux grandioses, des effets spéciaux spectaculaires tels un cheval volant ou un géant. Le film eut officiellement 3 réalisateurs auxquels il faut ajouter 3 autres non crédités : Alexander Korda (le producteur), Zoltan Korda et William Cameron Menzies. Le scénario ne cesse d’offrir au spectateur des situations nouvelles. Il est dommage que la trame globale soit si simplette mais le film est vraiment un beau spectacle visuel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Conrad Veidt, Sabu, June Duprez, John Justin, Rex Ingram
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Powell sur le site imdb.com.

Le voleur de Bagdad Le voleur de Bagdad a été adapté plusieurs fois au cinéma mais on peut considérer cette version anglaise comme étant la plus réussie.
Les autres versions sont :
Le voleur de Bagdad de Raoul Walsh (1924) avec Douglas Fairbanks, qui fut l’un des plus gros succès du cinéma muet.
Le Voleur de Bagdad de Arthur Lubin (1961) avec Steve Reeves
Le voleur de Bagdad de Clive Donner (1978) avec Roddy McDowall

28 février 2007

Le faucon maltais (1941) de John Huston

Titre Original : The Maltese Falcon

Le faucon maltais Elle :
Je n’ai que modérément apprécié de revoir ce film noir que j’avais tant aimé auparavant. Certes, les acteurs dont Bogart sont excellents, les ambiances sont noires à souhait et le scénario est étoffé. Les scènes de confrontation entre Peter Lorre et Greenstreet m’ont paru longues et un peu plaquées. Peut-être n’étais-je dans le bon état d’esprit.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le faucon maltais Pour son premier film, John Huston adapte un merveilleux roman de Dashiell Hammet et réalise un film noir magistral, tout empreint d’atmosphère. Humphrey Bogart quitte ses rôles de mauvais garçon pour endosser son costume de détective privé pour la première fois. Il n’a pas encore développé toutes les manies et mimiques du personnage mais on le sent très à l’aise. A côté de lui, Peter Lorre est unique dans son personnage fuyant, quasi-fluide, et Sydney Greenstreet (c’est son premier rôle au cinéma) reste irremplaçable dans son rôle d’intriguant adipeux. Seule Mary Astor est en retrait, le rôle principal féminin restant très fade, pas toujours crédible, presque absent. C’est dommage mais cela n’empêche pas de voir et revoir ce superbe film noir avec grand plaisir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Mary Astor, Gladys George, Peter Lorre, Sydney Greenstreet
Voir la fiche du film et la filmographie de John Huston sur le site imdb.com.

Le faucon maltaisLe roman de Dashiell Hammett a été adapté 3 fois au cinéma :
Le Faucon Maltais par Roy Del Ruth (1931) avec Ricardo Cortez
Satan met a Lady par William Dieterle (1936) avec Bette Davis et Warren Williams
Le Faucon Maltais par John Huston (1941) avec Humphrey Bogart
Note : Je ne me rappelle pas avoir vu la deuxième version mais on la décrit comme étant plus proche d’Arsenic et Vieilles Dentelles que d’un film noir classique.

Voir les autres films de John Huston chroniqués sur ce blog…

8 février 2007

Camarade X (1940) de King Vidor

Titre original : « Comrade X »

Comrade XElle :
(pas vu)

Lui :
En regardant Camarade X, il est difficile de ne pas penser au superbe Ninotchka de Lubitsch tourné un an auparavant (aussi à la MGM). En cette fin des années 30, le thème était porteur… Après Greta Garbo, c’est au tour de la belle Hedy Lamarr de jouer le rôle d’une communiste russe froide et doctrinaire confrontée à un bel américain pur jus (Clark Gable). Le ton général est nettement sur la comédie, tirant même sur la farce à la fin du film. Ce n’est pas du grand King Vidor mais avec le recul (maintenant que l’anti-communisme n’est plus vraiment d’actualité) le film se révèle franchement amusant car nous pouvons rire autant de l’outrance de la caricature que de la caricature elle-même. Le film tient surtout par son duo d’acteurs, Hedy Lamarr (qui est souvent, et à juste titre, considérée comme l’une des plus belles actrices de tous les temps) parvenant même à être tout à fait crédible dans son rôle de conductrice de tramway moscovite.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Hedy Lamarr
Voir la fiche du film et la filmographie de King Vidor sur le site imdb.com.

Voir les autres films de King Vidor chroniqués sur ce blog…

8 février 2007

Une romance américaine (1944) de King Vidor

Titre original : « An american romance »

Une romance américaineElle :
(pas vu)

Lui :
Une romance américaine pourrait n’être vu que comme un film de plus exaltant le système américain où un immigré arrivant sans le sou peut devenir un grand magnat industriel. Mais c’est un peu plus que cela. Comme il le dit dans son autobiographie, King Vidor avait trois thèmes qui le passionnaient : la guerre, le blé et l’acier. En ce début des années 40, cela lui semblait être le bon moment pour faire un grand film sur l’acier pour stigmatiser le savoir-faire américain. Et le film a effectivement valeur de documentaire car, à côté de l’histoire de cet immigrant, il nous expose tout le cycle de production de l’acier depuis l’extraction du minerai jusqu’aux usines automobiles et aéronautiques. La mise en scène de Vidor est précise et il a porté un soin tout particulier à la couleur, désirant l’utiliser comme expression à part entière. Malgré son sujet porteur, le film fut un échec ; peut-être est-ce dû à une interprétation manquant de flamboyance (les acteurs prévus à l’origine étaient Spencer Tracy et Ingrid Bergman) ou encore à ces coupes sauvages que la MGM pratiqua pour ramener le film de 150 à 120 minutes.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Brian Donlevy, Ann Richards
Voir la fiche du film et la filmographie de King Vidor sur le site imdb.com.

Voir les autres films de King Vidor chroniqués sur ce blog…

28 janvier 2007

La reine de Broadway (1944) de Charles Vidor

Titre original : « Cover girl »

La reine de Broadway Elle :
(pas vu)

Lui :
Deux ans avant de la propulser au sommet avec Gilda, Charles Vidor fit tourner Rita Hayworth dans cette comédie musicale, en tandem avec Gene Kelly. Tandem est sans doute un grand mot puisqu’ils ne font ensemble qu’un ou deux numéros musicaux. Il faut préciser qu’ils sont tous deux dans une phase similaire : déjà connus mais pas encore autant qu’ils ne le seront. Rita Hayworth deviendra un véritable symbole sexuel peu après (lors de ses tournées chez les G.I.) et ce n’est qu’en voyant ce Cover Girl que la MGM prendra la mesure du potentiel de Gene Kelly. Nous avons là donc deux acteurs à la veille de leur gloire. Le scénario n’est pas ici le point fort mais l’enchaînement des morceaux musicaux est fort bien réalisé. La reine de Broadway Le film repose beaucoup sur Rita Hayworth qui est resplendissante, dansant et chantant à merveille mais le clou du film est certainement la scène où Gene Kelly danse avec son double (sa conscience, en fait), une scène remarquablement bien faite, l’un des personnages étant légèrement transparent. Cette scène est vraiment unique en son genre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Gene Kelly, Phil Silvers, Otto Kruger
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Vidor sur le site imdb.com.

26 janvier 2007

Un cœur pris au piège (1941) de Preston Sturges

Titre original : « Lady Eve »

Un coeur pris au piègeElle :
(pas vu)

Lui :
Que se passe t-il quand un fils de riche famille croise sans le savoir le chemin d’une aventurière mondaine ? Sur ce thème qui peut paraître avoir été galvaudé, les scénaristes de « Lady Eve » sont parvenus à créer une histoire assez pittoresque et riche en situations amusantes. Barbara Stanwyck dans Lady EveAjoutez à cela des dialogues bien enlevés et un couple d’acteurs brillants et vous avez la comédie américaine parfaite. Henry Fonda interprète avec beaucoup de naturel  ce jeune homme emprunté face à la ravissante Barbara Stanwyck qui semble particulièrement à l’aise dans son rôle, montrant sa grande capacité d’adaptation et sa faculté à jouer plusieurs personnages. Même si la mise en scène n’a rien de vraiment remarquable, l’ensemble est un vrai régal.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, Henry Fonda, Charles Coburn, Eugene Pallette
Voir la fiche du film et la filmographie de Preston Sturges sur le site imdb.com.

Ce film a eu un remake : « The birds and the bees » (1956) de Norman Taurog avec George Gobel et Mitzi Gaynor, remake qui est généralement considéré comme peu réussi.

15 janvier 2007

Le Comte de Monte-Cristo (1943) de Robert Vernay

Le Comte de Monte CristoElle :
La vengeance impitoyable du Comte de Monte-Cristo s’étale sur deux films. Adaptation du célèbre roman d’Alexandre Dumas, l’histoire est particulièrement passionnante et riche en rebondissements. Pierre Richard-Wilm incarne avec beaucoup de vérité cet homme jeté injustement en prison pendant vingt ans. Cependant, on peut reprocher certaines longueurs et une mise en scène qui a un peu vieilli.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce long film en deux parties porte en lui le faste et l’éclat que l’on attend de adaptation d’un grand roman. Pierre Richard-Willm est un très bon (et beau) Edmond Dantès. Malgré sa durée, le film ne contient aucune longueur et sait rester passionnant à suivre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Richard-Willm, Michèle Alfa, Aimé Clariond, Marcel Herrand
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Vernay sur le site imdb.com.

Le comte de Monte Cristo, 2e époque: Le châtiment Le comte de Monte Cristo, 1ère époque: Edmond DantèsCe film fut originellement présenté en deux parties de 90 minutes, « Edmond Dantès » et « Le châtiment », ce film fut l’un des plus gros succès cinématographiques sous l’Occupation.

Le Comte de Monte-Cristo fut adapté un très grand nombre de fois au cinéma (entre 30 et 50 fois). Voir la liste sur imdb.com. Cette version est souvent considérée comme étant l’une des plus réussies.

6 janvier 2007

M. et Mme Smith (1941) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Mr. and Mrs. Smith »
Autre titre français : « Joies matrimoniales »

Joies matrimonialesElle :
(pas vu)

Lui :
Dans la filmographie d’Alfred Hitchcock, « Mr. and Mrs. Smith » est un peu une curiosité dans le sens où c’est la seule comédie pure de sa période américaine. C’est Carole Lombard qui lui demanda de tourner avec lui et il accepta par amitié. Visiblement Hitchcock n’était absolument pas convaincu par cette histoire de couple dont le mariage est annulé et qui semble ne pas vouloir se reformer, il l’a d’ailleurs lui-même reconnu : « Je ne comprenais pas les personnages donc je photographiais les scènes telles qu’elles étaient écrites. » (Entretiens avec F. Truffaut). Le résultat est donc loin d’avoir la pétulance des meilleures comédies américaines, le film étant juste plaisant. On peut sans hésiter le considérer comme assez mineur dans l’œuvre du cinéaste. Carole Lombard ne tournera qu’un seul film après celui-ci, avant de trouver la mort dans un accident d’avion.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Carole Lombard, Robert Montgomery, Gene Raymond
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site imdb.com.
Il existe un autre film appelé « Mr. & Mrs. Smith » de Doug Liman (2005) avec Angelina Jolie et Brad Pitt qui n’a aucun lien avec celui-ci. Voir la fiche

Voir les autres films d’Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…

4 janvier 2007

Les Cinq Secrets du désert (1943) de Billy Wilder

Titre original : Five Graves to Cairo

Les 5 secrets du désertElle :
Un hôtel paumé au fin fond du désert, un soldat anglais rescapé et recueilli par deux hôteliers atypiques, le général Rommel et ses soldats qui logent dans l’hôtel. Voilà un cocktail idéal pour faire frémir le spectateur. L’Anglais prend la fausse identité d’un espion allemand et livre les secrets de l’armée allemande à son pays. Billy Wilder parvient à créer un climat pesant et angoissant ainsi qu’une intrigue originale et captivante même si parfois il y a quelques longueurs.
Note : 4 étoiles

Les 5 secrets du désertLui :
Ce film de guerre s’inscrit dans l’effort de guerre que le gouvernement impose aux studios. Billy Wilder s’écarte toutefois du schéma traditionnel du genre et son film est remarquablement ficelé, nous plongeant dans une atmosphère forte : il nous enferme dans un suspense psychologique puissant. Point de fait d’armes ici, pourtant la guerre est on ne peut plus présente. Le scénario est fort, soutenu par une belle interprétation. Erich von Stroheim est magistral.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Franchot Tone, Anne Baxter, Akim Tamiroff, Erich von Stroheim
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Billy Wilder chroniqués sur ce blog…