6 avril 2007

The verdict (1946) de Don Siegel

Verdict de Don SiegelElle :
Don Siegel réussit magistralement ce film noir dans la mesure où jusqu’à la dernière minute il laisse planer l’ambiguïté sur l’identité du meurtrier. L’ambiance sonore et visuelle contribue à renforcer le mystère et l’angoisse. Peter Lorre et Sydney Greenstreet sont formidables à l’écran.
Note : 5 étoiles

Lui :
The VerdictMerveilleux film de Don Siegel, où l’on retrouve avec plaisir le couple Greenstreet/Lorre. Le réalisateur use et abuse de cette atmosphère victorienne et des soirées londoniennes noyées de brume. L’intrigue policière est puissante (meurtre dans une pièce fermée) et le spectateur est sans arrêt mis sur des fausses pistes. Parfaitement réalisé et mis en scène, ce film reste un plaisir à regarder plus de 50 ans après sa sortie.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Sydney Greenstreet, Peter Lorre, Joan Lorring
Voir la fiche du film et la filmographie de Don Siegel sur le site imdb.com.
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Ne pas confondre ce film avec d’autres films qui ont un nom proche,
notamment :
The verdict de Sydney Lumet (1982) avec Paul Newman et Charlotte Rampling
Verdict d’André Cayatte (1974) avec Sophia Loren

1 avril 2007

La garce (1949) de King Vidor

Titre original : « Beyond the Forest »
Autre titre : « Au delà de la forêt » (Belgique)

La garceElle :
King Vidor réalise ici un film d’une grande noirceur qui fait froid dans le dos puisque Bette Davis incarne une femme vamp cupide, ambitieuse et haineuse, prête à tout pour arriver à ses fins. C’est le jour et la nuit avec son mari médecin ouvert vers les autres, interprété par Joseph Cotten. Le bien et le mal s’opposent très distinctement dans l’Amérique très puritaine de cette époque où il n’était pas question d’avortement et d’indépendance de la femme. Un bon scénario bien ficelé.
Note : 4 étoiles

Lui :
Beyond the forest fait partie des films un peu mal aimés de King Vidor et pourtant il ne manque pas de qualités. Ce portrait d’une femme cupide et malheureuse est formidablement interprété par une Bette Davis particulièrement convaincante qui ne semble pas hésiter à jouer jusqu’au bout cette femme prête à tout pour obtenir ce qu’elle n’a pas. Si le film est très prenant, on le doit beaucoup à ses grandes qualités d’actrice : elle donne une dimension et une force rare à son personnage. Elle est bien entendu le pivot central du film et Joseph Cotten paraît effacé à ses côtés (mais cela correspond à son personnage). On imagine sans mal l’effet de ce film dans l’Amérique puritaine à l’aube des années 50 et l’avertissement au début du film nous en donne une idée : « Vous allez avoir le Mal à l’œuvre, il faut savoir parfois le regarder en face pour mieux le combattre… » En plein tournage, Bette Davis exigea de casser son contrat sur dix-huit années avec la Warner et cette situation a du radicaliser encore plus son personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Joseph Cotten, David Brian
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21 mars 2007

L’ombre d’un doute (1943) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : Shadow of a doubt

L'ombre d'un douteElle :
Grand Hitchcock au climat angoissant. Le ton joyeux du début du film où les bons sentiments de la famille américaine moyenne sont mis en avant, devient progressivement grinçant et inquiétant. L’oncle angélique incarné par Joseph Cotten révèle par petites touches son passé trouble et ses pulsions meurtrières. La nièce adorée est vite prise au piège et est écartelée entre la protection de sa famille, la crainte des policiers et cet oncle devenu diabolique.
Note : 5 étoiles

L'ombre d'un douteLui :
Hitchcock développe le thème du diable sympathique et séduisant, interprété avec grande maestria par le troublant Joseph Cotten. Le maître du suspense réussit à faire monter la tension, en partant d’un quotidien sans histoires. Il est juste peut-être dommage qu’il nous montre, dès le début du film, l’ambiguïté du personnage. Hitchcock aimait à dire que c’était son film préféré.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Teresa Wright, Joseph Cotten, Macdonald Carey, Henry Travers, Patricia Collinge
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20 mars 2007

La maison du Docteur Edwardes (1945) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : « Spellbound »

SpellboundElle :
Un bon film qui s’inscrit dans cette période de l’après-guerre où le grand public découvrait la psychanalyse. La reconstitution du puzzle de l’amnésie de ce faux docteur Edwardes par une jeune psychanalyste sert d’énigme à Hitchcock. Celui-ci démonte les significations d’un rêve, les mécanismes des traumatismes de l’enfance, les phobies. Il utilise des décors de Dali pour explorer le monde des rêves. Le coup de foudre scelle à jamais les sorts de ces deux amants. Ingrid Bergman et Gregory Peck ont une grande présence. On ne manquera pas de noter un certain humour misogyne propre à Hitchcock.
Note : 5 étoiles

Maison du Docteur EdwardesLui :
Si Hitchcock avait déjà introduit des thèmes psychologiques dans ses films, c’est avec La Maison du Docteur Edwardes (le titre français reprend le titre de la nouvelle de Francis Beeding) qu’il fait de la psychanalyse son sujet principal. Passant par de nombreuses phases successives, l’histoire est assez riche en rebondissements, complexe tout en restant simple sur le fond. Gregory Peck, qui fut imposé à Hitchcock par le producteur David O.Selznick, est assez convaincant mais c’est Ingrid Bergman, que le cinéaste appréciait tout particulièrement, qui illumine tout le film de sa présence. Spellbound est particulièrement prenant, jusque dans les toutes dernières secondes.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ingrid Bergman, Gregory Peck, Michael Chekhov, Leo G. Carroll
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19 mars 2007

Six destins (1942) de Julien Duvivier

Titre original : « Tales of Manhattan »

Six destinsElle :
Ce film inégal en six parties qui se succèdent par l’intermédiaire d’un habit de soirée qui passe de main en main traversant ainsi les différentes couches de la société des années 30. Des plus riches aux plus démunis, Julien Duvivier explore à sa manière la société américaine en pointant du doigt ses injustices. Il a recours à une pléiade de grands acteurs de l’époque et une quinzaine de scénaristes pour mener à bien ce film. L’effet s’en ressent car l’intérêt s’émousse au fil de ces six destins. Le sketch avec WC Fields qui vante les vertus du lait de noix de coco est hilarant et le plus réussi.
Note : 3 étoiles

Lui :
Conçu par la Fox dans le but de réunir une belle brochette de leurs vedettes sur le même plateau, ce film est composé de 6 histoires successives se déroulant dans des milieux sociaux très différents. Le fil d’Ariane est une tenue de soirée qui passe de main en main, causant le malheur des uns et le bonheur des autres. Avec le nombre impressionnant de scénaristes qui travaillèrent sur le projet, il n’est pas surprenant que le résultat soit si décousu (si je puis me permettre cette image…) et finalement peu convaincant. Les meilleurs passages sont ceux où l’humour est roi : la scène avec W.C.Fields faisant une conférence dans le style de l’Eau ferrugineuse de Bourvil est assez mémorable (elle fut coupée à la sortie du film et n’a été que récemment réintégrée) et la scène finale qui se moque de la bigoterie est amusante. On ne peut pas dire toutefois que la patte de Julien Duvivier, alors en exil à Hollywood, soit vraiment visible. Cela ressemble plus à un assemblage un peu hétéroclite, qui permet certes de revoir quelques grands acteurs, mais dont l’ensemble se révèle assez moyen.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Rita Hayworth, Henry Fonda, W.C. Fields, Charles Laughton, Edward G. Robinson, Ginger Rogers
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2 mars 2007

Le voleur de Bagdad (1940) de Michael Powell, Ludwig Berger et Tim Whelan

Titre original : The thief of Bagdad

Le voleur de Bagdad Elle :
Etonnante production anglaise dans le style Conte des mille et une nuits. Pour l’époque, la réussite visuelle et technique est impressionnante. Les couleurs sont chatoyantes, les décors somptueux et les effets spéciaux d’incrustation sont assez réussis. Michael Powell parvient à éblouir le spectateur en lui offrant constamment des rebondissements, des scènes inattendues et magiques.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le voleur de Bagdad Dans cette version du Voleur de Bagdad, c’est la prouesse technique qui frappe en premier lieu : un très beau Technicolor (aux couleurs fort bien conservées), des lieux grandioses, des effets spéciaux spectaculaires tels un cheval volant ou un géant. Le film eut officiellement 3 réalisateurs auxquels il faut ajouter 3 autres non crédités : Alexander Korda (le producteur), Zoltan Korda et William Cameron Menzies. Le scénario ne cesse d’offrir au spectateur des situations nouvelles. Il est dommage que la trame globale soit si simplette mais le film est vraiment un beau spectacle visuel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Conrad Veidt, Sabu, June Duprez, John Justin, Rex Ingram
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Le voleur de Bagdad Le voleur de Bagdad a été adapté plusieurs fois au cinéma mais on peut considérer cette version anglaise comme étant la plus réussie.
Les autres versions sont :
Le voleur de Bagdad de Raoul Walsh (1924) avec Douglas Fairbanks, qui fut l’un des plus gros succès du cinéma muet.
Le Voleur de Bagdad de Arthur Lubin (1961) avec Steve Reeves
Le voleur de Bagdad de Clive Donner (1978) avec Roddy McDowall

28 février 2007

Le faucon maltais (1941) de John Huston

Titre Original : The Maltese Falcon

Le faucon maltais Elle :
Je n’ai que modérément apprécié de revoir ce film noir que j’avais tant aimé auparavant. Certes, les acteurs dont Bogart sont excellents, les ambiances sont noires à souhait et le scénario est étoffé. Les scènes de confrontation entre Peter Lorre et Greenstreet m’ont paru longues et un peu plaquées. Peut-être n’étais-je dans le bon état d’esprit.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le faucon maltais Pour son premier film, John Huston adapte un merveilleux roman de Dashiell Hammet et réalise un film noir magistral, tout empreint d’atmosphère. Humphrey Bogart quitte ses rôles de mauvais garçon pour endosser son costume de détective privé pour la première fois. Il n’a pas encore développé toutes les manies et mimiques du personnage mais on le sent très à l’aise. A côté de lui, Peter Lorre est unique dans son personnage fuyant, quasi-fluide, et Sydney Greenstreet (c’est son premier rôle au cinéma) reste irremplaçable dans son rôle d’intriguant adipeux. Seule Mary Astor est en retrait, le rôle principal féminin restant très fade, pas toujours crédible, presque absent. C’est dommage mais cela n’empêche pas de voir et revoir ce superbe film noir avec grand plaisir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Mary Astor, Gladys George, Peter Lorre, Sydney Greenstreet
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Le faucon maltaisLe roman de Dashiell Hammett a été adapté 3 fois au cinéma :
Le Faucon Maltais par Roy Del Ruth (1931) avec Ricardo Cortez
Satan met a Lady par William Dieterle (1936) avec Bette Davis et Warren Williams
Le Faucon Maltais par John Huston (1941) avec Humphrey Bogart
Note : Je ne me rappelle pas avoir vu la deuxième version mais on la décrit comme étant plus proche d’Arsenic et Vieilles Dentelles que d’un film noir classique.

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8 février 2007

Camarade X (1940) de King Vidor

Titre original : « Comrade X »

Comrade XElle :
(pas vu)

Lui :
En regardant Camarade X, il est difficile de ne pas penser au superbe Ninotchka de Lubitsch tourné un an auparavant (aussi à la MGM). En cette fin des années 30, le thème était porteur… Après Greta Garbo, c’est au tour de la belle Hedy Lamarr de jouer le rôle d’une communiste russe froide et doctrinaire confrontée à un bel américain pur jus (Clark Gable). Le ton général est nettement sur la comédie, tirant même sur la farce à la fin du film. Ce n’est pas du grand King Vidor mais avec le recul (maintenant que l’anti-communisme n’est plus vraiment d’actualité) le film se révèle franchement amusant car nous pouvons rire autant de l’outrance de la caricature que de la caricature elle-même. Le film tient surtout par son duo d’acteurs, Hedy Lamarr (qui est souvent, et à juste titre, considérée comme l’une des plus belles actrices de tous les temps) parvenant même à être tout à fait crédible dans son rôle de conductrice de tramway moscovite.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Hedy Lamarr
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8 février 2007

Une romance américaine (1944) de King Vidor

Titre original : « An american romance »

Une romance américaineElle :
(pas vu)

Lui :
Une romance américaine pourrait n’être vu que comme un film de plus exaltant le système américain où un immigré arrivant sans le sou peut devenir un grand magnat industriel. Mais c’est un peu plus que cela. Comme il le dit dans son autobiographie, King Vidor avait trois thèmes qui le passionnaient : la guerre, le blé et l’acier. En ce début des années 40, cela lui semblait être le bon moment pour faire un grand film sur l’acier pour stigmatiser le savoir-faire américain. Et le film a effectivement valeur de documentaire car, à côté de l’histoire de cet immigrant, il nous expose tout le cycle de production de l’acier depuis l’extraction du minerai jusqu’aux usines automobiles et aéronautiques. La mise en scène de Vidor est précise et il a porté un soin tout particulier à la couleur, désirant l’utiliser comme expression à part entière. Malgré son sujet porteur, le film fut un échec ; peut-être est-ce dû à une interprétation manquant de flamboyance (les acteurs prévus à l’origine étaient Spencer Tracy et Ingrid Bergman) ou encore à ces coupes sauvages que la MGM pratiqua pour ramener le film de 150 à 120 minutes.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Brian Donlevy, Ann Richards
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28 janvier 2007

La reine de Broadway (1944) de Charles Vidor

Titre original : « Cover girl »

La reine de Broadway Elle :
(pas vu)

Lui :
Deux ans avant de la propulser au sommet avec Gilda, Charles Vidor fit tourner Rita Hayworth dans cette comédie musicale, en tandem avec Gene Kelly. Tandem est sans doute un grand mot puisqu’ils ne font ensemble qu’un ou deux numéros musicaux. Il faut préciser qu’ils sont tous deux dans une phase similaire : déjà connus mais pas encore autant qu’ils ne le seront. Rita Hayworth deviendra un véritable symbole sexuel peu après (lors de ses tournées chez les G.I.) et ce n’est qu’en voyant ce Cover Girl que la MGM prendra la mesure du potentiel de Gene Kelly. Nous avons là donc deux acteurs à la veille de leur gloire. Le scénario n’est pas ici le point fort mais l’enchaînement des morceaux musicaux est fort bien réalisé. La reine de Broadway Le film repose beaucoup sur Rita Hayworth qui est resplendissante, dansant et chantant à merveille mais le clou du film est certainement la scène où Gene Kelly danse avec son double (sa conscience, en fait), une scène remarquablement bien faite, l’un des personnages étant légèrement transparent. Cette scène est vraiment unique en son genre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Gene Kelly, Phil Silvers, Otto Kruger
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