8 mars 2007

Familles à vendre (2006) de Pavel Lungin

Familles à vendreElle :
(pas vu)

Lui :
Dans un petit village ukrainien, un petit escroc met sur pied une escroquerie en engageant de faux parents pour les présenter à des occidentaux à la recherche de leur famille. Avec ce scénario, Pavel Lounguine tente de faire une comédie débridée, sans cadre rigide uniquement soutenue par son humour truculent. Hélas, si le film comporte de très bons moments, l’humour dans son ensemble peine à fonctionner réellement et de ce fait, l’apparent manque de ligne directrice se fait durement sentir. L’opposition est/ouest reste sous-jacente mais ne donne pas vraiment une dimension au film. Ce n’est que dans son dernier tiers que le film prend son envol par quelques rebondissements inattendus et la fin est plus amusante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Konstantin Khabenski, Natalia Koliakanova, Léonid Kanievski
Voir la fiche du film sur le site allocine.fr

Voir les autres films de Pavel Longuine (nom francisé de Pavel Lungin) chroniqués sur ce blog…

22 mai 2006

Solaris (1972) de Andrei Tarkovsky

Titre original : « Solyaris »

Solyaris On présente souvent ce film comme une réponse de Tarkovski au 2001 Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. Il est vrai qu’il est intéressant de constater que sur un thème similaire, le propos de Solaris est totalement différent. Il s’interroge plutôt sur les fondements de la notion d’humanité, comment l’essence de l’homme peut résister à un phénomène qui le dépasse. Il apporte des pistes de réponses, même si, tout comme 2001, sa fin est des plus énigmatiques. Solyaris Sur le plan des moyens mis en oeuvre, Solaris n’a en revanche rien à voir avec le film de Kubrick : ses moyens sont des plus simples et le nombre d’acteurs très réduit. Le rythme du film est très lent (2h45), étrange, presque hypnotique. Le scénario est assez différent du livre de Stanislas Lem. Certainement le plus grand film de science-fiction soviétique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Natalya Bondarchuk, Donatas Banionis
Voir la fiche du film et la filmographie de Andrei Tarkovsky sur le site imdb.com.
Voir nos commentaires sur le remake : Solaris par Soderbergh

6 avril 2006

La fille du capitaine (2000) d’ Aleksandr Proshkin

Titre original : « Russkij bunt »

La   Fille du Capitaine Elle :
Je ne suis pas parvenue à m’intéresser à cette adaptation d’un roman de Pouchkine. Le scénario est confus et le montage des plans, échevelé.
Note : pas d'étoile

Lui :
Cette adaptation d’un roman de Pouchkine nous plonge dans la Russie de la fin du XVIIIe siècle, en plein soulèvement des cosaques avec à leur tête un usurpateur. Le film pêche par un côté un peu guindé, on aimerait un peu plus de chaleur et de vie. Il reste plaisant tout de même et intéressant par son côté historique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mateusz Damiecki, Karolina Gruszka
Voir la fiche du film et la filmographie de Aleksandr Proshkin sur le site IMDB.

6 avril 2006

Waterloo (1970) de Sergei Bondarchuk

Waterloo Elle :
(pas vu)

Lui :
Le premier tiers du film nous fait vivre, en quelques scènes assez longues, l’abdication de Bonaparte puis son retour de l’île d’Elbe. Le reste du film est consacré à la reconstitution de la bataille de Waterloo, une reconstitution rigoureuse, honnête mais un peu rigide, qui vaut surtout par l’ampleur de la réalisation : Le réalisateur russe a utilisé en effet 20000 soldats de l’armée rouge comme figurants et bénéficié de moyens importants : La vision des forces en présence sur le champ de bataille est assez impressionnante et l’on assiste aux grands mouvements de troupes, avec des vues d’hélicoptère pour mieux visualiser certaines actions stratégiques. Il y a beaucoup de réalisme dans cette reconstitution historique. Le film souffre hélas du jeu franchement excessif de Rod Steiger en Napoléon.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rod Steiger, Christopher Plummer, Virginia McKenna, Orson Welles
Voir la fiche du film et la filmographie de Sergei Bondarchuk sur le site IMDB.

A noter que Waterloo avait déjà fait l’objet d’une reconstitution assez soignée (moins grandiose bien entendu), un film muet réalisé par l’allemand Karl Grüne en 1928 avec Charles Vanel en Napoléon. Cette version prenait toutefois plus de libertés avec l’histoire, attribuant la victoire plus aux prussiens qu’aux anglais, s’inscrivant ainsi dans le sentiment de revanche qui se répandait dans l’Allemagne de l’entre deux guerres.

19 janvier 2006

L’arche russe (2002) de Aleksandr Sokurov

Titre original : « Russian Ark »

L'Arche russe Elle :
Exercice de style prodigieux puisque le film est en lui-même le plus long plan séquence de l’histoire du cinéma : il dure tout le film (1h30). Pour parvenir à ce résultat, Sokurov nous entraîne dans une longue déambulation dans le Musée de l’Hermitage à St-Pétersbourg au cours de laquelle on rencontre des personnages de l’époque du Tsar et de l’époque contemporaine. Je tiens le coup 1h puis craque. Cette promenade finit par être très ennuyeuse. Les acteurs sont doublés et le son est médiocre. Les contraintes de l’exercice prennent le pas sur le fond au détriment d’un bon scénario avec des personnages forts. Dommage car les moyens techniques utilisés ont été colossaux (2000 figurants).
Note : pas d'étoile

Lui :
L’idée était assez intéressante mais le résultat décevant : la forme si originale que le réalisateur a adoptée l’handicape énormément pour nous fournir un scénario intéressant et on regarde cela d’un oeil étranger. C’est vraiment dommage.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Sergei Dontsov, Mariya Kuznetsova, Leonid Mozgovoy
Voir la fiche du film et la filmographie de Aleksandr Sokurov sur le site IMDB.
Voir les autres films de Aleksandr Sokurov chroniqués sur ce blog…

Lire un point de vue différent (et plus approfondi…) sur le site fluctuat.net

10 novembre 2005

Les chevaux de feu (1964) de Sergei Parajanov

Titre original : « Tini zabutykh redkiv »

Les Chevaux de Feu Elle :
(En bref) Abandon au bout de 30 minutes. Je n’ai pas accroché à la forme ni au fond de ce film si souvent qualifié de chef-d’oeuvre. Le film me semble avoir mal vieilli et ce qui a pu étonner dans les années soixante évoque moins l’intérêt maintenant. La caméra tourbillonne jusqu’à la nausée. Les voix et chants sont criards et l’ensemble est assez agressif.
Note : pas d'étoile

Lui :
(En bref) Un tourbillon d’images assez difficile à supporter.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Ivan Mikolajchuk, Larisa Kadochnikova
Voir la fiche du film et la filmographie de Sergei Parajanov sur le site imdb.com.

Remarque ultérieure (22/11/2009) :
Film à revoir.

9 mars 2005

« Le Retour » (2003) d’ Andrei Zvyagintsev

Titre original : « Vozvrashcheniye »

Le RetourElle :
Lion d’Or à Venise, en 2003, ce beau film russe plein d’intensité dramatique met en scène deux jeunes enfants qui vivent le retour de leur père au foyer après des années d’absence comme une véritable épreuve. Celui-ci les entraîne dans un parcours du combattant dont nul ne comprend la finalité. Ce père quasi-inconnu tente de s’imposer par la force et se heurte surtout à l’hostilité du plus jeune enfant qui lui reproche son absence. Le réalisateur parvient à créer un univers hors du monde réel grâce à son style épuré aux teintes gris acier, bleu et vert pâle. On est à la limite du cinéma noir et blanc. Les compositions graphiques sont très réussies ; les mouvements de caméra sont fluides; la musique est envoûtante. Enfin, les deux enfants trouvent le ton juste pour exprimer les émotions contrastées qui les animent.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce père, brusquement revenu, qui entraîne ses enfants dans une quête dont le but nous échappe est l’occasion pour ce cinéaste russe de signer un beau film, très esthétique dans le choix de ses cadrages et surtout dans le traitement des couleurs. Les deux enfants sont particulièrement bien interprétés et ils sont assez touchants. On peut juste reprocher à ce film d’avoir des buts obscurs, on ne voit pas trop le sens de tout cela.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vladimir Garin, Ivan Dobronranov, Konstantin Lavronenko
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Andrei Zvyagintsev

10 février 2005

Aelita (1924) de Yakov Protazanov

Titre original : « Аэлита »
Autres titres : « Aelita, the Queen of Mars », « Revolt of the Robots »

Aelita Lui :
Ce film muet soviétique, tourné en 1924, est vraiment étonnant. Aelita est tout d’abord étonnant par son propos, puisque 4 ans avant Metropolis de Fritz Lang il crée un univers de science-fiction, une vision vraiment novatrice d’une civilisation martienne en utilisant des costumes et des décors inspirés du cubisme. Aelita est étonnant aussi par son message, subtil et complexe, puisque l’on peut y lire aussi bien un pamphlet anti-communiste dans la façon où il nous montre une Russie pleine de miséreux (1), Aelita qu’une propagande communiste dans cette dualité Mars capitaliste face à la Terre communiste. Au final, le film est vraiment prenant. La musique récemment rajoutée est quelquefois en décalage et aurait tendance à gêner un peu le récit. Aelita connut un gros succès en Union Soviétique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Yuliya Solntseva, Vera Orlova
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Yakov Protazanov

Voir les autres films de Yakov Protazanov chroniqués sur ce blog…

(1) On peut bien entendu objecter qu’en 1924, l’Union Soviétique sortait à peine de la guerre civile qui a ravagé son économie. Ceci dit, il s’agit ici d’une oeuvre d’anticipation et c’est en cela que la vision que Pritazanov donne de la Russie est assez terrible. Le réalisateur venait d’ailleurs de rentrer dans son pays… après s’être, dans un premier temps, exilé en France pour fuir la révolution. 
Aelita est la première grande production soviétique sous le contrôle total du cinéma mis en place par Lénine, précédent ainsi de très peu les grands films de propagande (La grève d’Eisenstein est également de 1924 mais les moyens mis en oeuvre étaient bien moindres que pour Potemkine l’année suivante).