31 mai 2006

Mon petit doigt m’a dit… (2005) de Pascal Thomas

Mon petit doigt m'a dit... Elle :
Malgré le talent de Catherine Frot et d’André Dussollier, je ne suis pas parvenue à aller jusqu’au bout de cette fantaisie policière adaptée d’un roman d’Agatha Christie. Le mélange de burlesque à l’intrigue finit par agacer et nuit au suspense de l’histoire. On finit par s’ennuyer profondément.
Note : pas d'étoile

Lui :
Dans Mon petit doigt m’a dit, Pascal Thomas est parvenu à bien rendre ce subtil mélange d’intrigue et de dérision que l’on peut trouver dans certains romans policiers anglais, ceux d’Agatha Christie en l’occurrence, le tout saupoudré de ce petit côté désuet qui place l’ensemble un peu hors du temps (un petit côté “Club des 5″). Les aspects éventuellement un peu sordides de l’intrigue policière sont ainsi parfaitement contrebalancés par une série continuelle de petites touches d’humour, au premier rang desquelles se trouve le métier, totalement improbable, de Dussollier qui évolue dans un monde militaire assez croquignolesque. Comme d’habitude, Catherine Frot excelle dans son rôle de femme gentiment farfelue. L’ensemble donne un film léger, assez hors normes, mais vraiment plaisant. Un vrai et bon divertissement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, André Dussollier, Geneviève Bujold, Laurent Terzieff, Valérie Kaprisky
Voir la fiche du film et la filmographie de Pascal Thomas sur le site IMDB.

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Note : Le roman d’Agatha Christie « By the pricking of my thumbs » a été également adapté pour la télévision anglaise en 2006, une version qui semble avoir été peu appréciée.

2e note : Intrigué par le titre anglais du roman (« By the pricking of my thumbs », littéralement « Par le fourmillement de mes pouces »), j’en ai recherché la signification…
Cela vient de Macbeth :
By the pricking of my thumbs,
Something wicked this way comes.

Shakespeare fait référence à une croyance remontant à l’époque romaine qui disait qu’un fourmillement dans le pouce gauche était l’un des indices annonciateurs de l’influence du Mal.

30 mai 2006

Sur mes lèvres (2001) de Jacques Audiard

Sur mes lèvres Elle :
Rencontre troublante de deux exclus admirablement interprétés par Emmanuelle Devos et Vincent Cassel. Elle est une secrétaire frustrée professionnellement et sexuellement ; Lui est un ex-taulard qui vient l’assister à son bureau. Mis à part le regard critique sur les impitoyables relations professionnelles, Jacques Audiard parvient brillamment à peindre le jeu de cache-cache auquel se livrent ces deux paumés qui se cherchent et se perdent. Sa caméra traque les émotions, les gros plans de visage, les lumières diffuses. La partie polar du film est bien ficelée également mais elle m’a moins intéressée ; je l’ai trouvée un peu longue. Un film noir et original.
Note : 4 étoiles

Lui :
Avec Sur mes lèvres, Jacques Audiard réalise un film à deux facettes. D’abord il met en scène une femme qui ne parvient que difficilement à s’adapter à son monde professionnel assez dur (l’immobilier et le BTP). L’embauche d’un ex-taulard va lui ouvrir des horizons nouveaux. Sur ce plan, le réalisateur parvient bien à nous faire partager les sentiments de cette femme, à nous faire comprendre ses frustrations. Le film bascule ensuite dans le polar et cette partie paraît plus longue. C’est dommage car sinon le film est bien réussi, assez chargé d’émotions, authentique et d’une approche plutôt originale. Belles prestations d’Emmanuelle Devos et de Vincent Cassel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Cassel, Emmanuelle Devos, Olivier Gourmet, Olivier Perrier
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Audiard sur le site IMDB.

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29 mai 2006

Les âmes fortes (2001) de Raoul Ruiz

Les âmes fortes Elle :
Après avoir lu le roman de Jean Giono qui ne m’avait que moyennement plu, je trouve cette adaptation de Raoul Ruiz assez ampoulée. Nous avons plus droit à une reconstitution digne d’une série télévisée qu’à un grand film. La veillée funèbre des grands-mères n’est guère convaincante. Les personnages sont trop policés et manquent de profondeur et d’envergure alors que ce devraient être des paysans du cru. Même les décors sont trop jolis. D’autres incohérences et maladresses subsistent. Quant à Laetitia Casta, elle parvient à s’en tirer modestement. Mais de là à en parler comme d’une grande révélation…
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce portrait d’une “âme forte”, adapté du roman de Giono, s’avère être peu convaincant. De nombreuses scènes paraissent artificielles, on ne croit pas vraiment aux personnages et on ne retrouve pas le talent que Raoul Ruiz montrait dans ses films précédents. Le film ne tient que par son scénario, qui hélas s’étire en longueurs vers la fin.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Laetitia Casta, Frédéric Diefenthal, Arielle Dombasle, John Malkovich, Charles Berling
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29 mai 2006

Les âmes câlines (2001) de Thomas Bardinet

Les âmes câlines Elle :
Comédie familiale un peu facile mais qui se laisse tout de même regarder, surtout pour la belle prestation de François Berléand. Celui-ci incarne un quinquagénaire divorcé et sans le sou qui a le désire de rester jeune à tout prix. Les situations sont amusantes mais le réalisateur donne un peu trop dans l’exagération ce qui réduit la portée de cette comédie douce amère.
Note : 3 étoiles

Lui :
Les âmes calines est une comédie parfois assez amusante mais qui comporte des situations trop forcées ou un peu faciles. Le film est porté à bout de bras par François Berléand, acteur qui excelle dans ce rôle de célibataire quadragénaire et dragueur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: François Berléand, Laetitia Coti, Valérie Donzelli, Thibaut Boidin, Aurore Clément
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27 mai 2006

Bob le flambeur (1955) de Jean-Pierre Melville

Bob le flambeur Elle :
Dans un de ses premiers films noirs, Jean-Pierre Melville impose déjà son style très personnel où l’ombre et la lumière, le Paris des années cinquante, le milieu des truands machos jouent un grand rôle. Son regard semble nostalgique et triste dans cette histoire où Bob le Flambeur va gagner au jeu l’argent qu’il est censé volé au casino de Deauville, le même soir. Un joli clin d’oeil. La forme du film m’a plus intéressée que le scénario qui traîne un peu en longueur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce premier polar de Jean-Pierre Melville est remarquable par la façon dont il donne vie à ses personnages. Il se dégage une impression de vérité, de réalisme. Melville aime s’attarder avec eux et les scènes de la vie nocturne de Pigalle contribuent à donner presque un aspect documentaire au film. Il met aussi beaucoup en valeur son personnage féminin, jouée par Isabelle Corey, d’après lui une sérieuse concurrente de Brigitte Bardot. Un beau film, assez brut, où l’on sent l’influence du polar américain, mais avec déjà un style très “melvillien”.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Corey, Daniel Cauchy, Roger Duchesne, Guy Decomble
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Remake :
L’homme de la Riviera (The Good thief) de Neil Jordan (2002) avec Nick Nolte et Tchéky Karyo

26 mai 2006

Les enfants terribles (1950) de Jean-Pierre Melville

Les enfants terribles Elle :
Dans sa période pré-polar, Jean-Pierre Melville adapte ce roman de Jean Cocteau. Les enfants terribles narre les relations tumultueuses entre un frère et sa soeur possessive. Melville parvient à en faire un huis clos étouffant et presque insupportable dans sa dernière partie. La plupart des scènes se passent dans leur chambre encombrée d’objets inutiles. Ces deux êtres en fait paumés et abîmés par la vie, ne parviennent pas à trouver un sens à leur existence. La jalousie, la méchanceté, la manipulation mêlées parfois à une tendresse ambiguë animent la soeur qui veut soumettre son frère à son emprise. Melville parvient à recréer cette atmosphère avec une grande dextérité.
Note : 3 étoiles

Lui :
S’il est réalisé par Jean-Pierre Melville, ce film porte la forte empreinte de Cocteau, cet univers à la fois presque onirique et oppressant, un huis clos obsessionnel dont l’issue ne peut être que tragique. On semble toujours marcher sur une corde raide, au bord de la folie, au bord de l’inceste, au bord du crime… au bord de la réalité ; non, les personnages ne sont pas irréels, ils sont tout simplement ailleurs. Il y a aussi beaucoup d’humour dans ce conte, un humour sous-jacent, totalement intégré aux personnages. Nicole Stéphane porte le film à elle seule, parvenant parfaitement à exprimer la complexité de son personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Nicole Stéphane, Edouard Dermithe
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24 mai 2006

La chambre des officiers (2001) de François Dupeyron

La Chambre des officiers Elle :
Un émouvant et sobre hommage à ces gueules cassées de la guerre 14-18. C’est à travers l’histoire vraie de ce jeune soldat, Adrien Fournier, que Dupeyron nous entraîne dans les souffrances physiques et morales de ces grands blessés de guerre. On assiste à la lente reconstruction physique de ces visages ravagés, à leur difficulté à subir le regard des autres et en particulier celui des femmes. Sabine Azema en infirmière attentionnée et André Dussolier en chirurgien dévoué sont formidables. La caméra se glisse délicatement près des corps et visages, la musique dépouillée du piano et du violon accompagne cette longue rédemption de quatre ans.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce film sur le réapprentissage à la vie d’une « gueule cassée » est assez fort, et globalement assez dur. François Dupeyron sait pourtant filmer cette remontée vers une vie normale avec délicatesse, discrétion même, nous épargnant tous les effets faciles et gratuits. Non, il se concentre sur la psychologie de ses personnages et sait nous faire partager leurs sentiments. La Chambre des Officiers est ainsi un film assez dur mais poignant, porteur de message simple. Son seul défaut est peut-être d’être parfois un peu long.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Denis Podalydès, Sabine Azéma, André Dussollier, Grégori Derangère, Eric Caravaca
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23 mai 2006

Playtime (1967) de Jacques Tati

Playtime Elle :
C’est avec perfectionnisme, dextérité et humour tendre que Tati réalise un portrait au vitriol de notre société de consommation fascinée par l’Amérique des années soixante. Playtime est un travail de titan qui a nécéssité trois ans de tournage et neuf ans de préparation. Tati décrypte les codes, comportements et technologies de notre société moderne. Les personnages formatés marchent et tournent à angle droit, ont des gestes mécaniques, maîtrisent mal les machines ; les décors des couloirs, bureaux et immeubles de béton sont gris et tristes. Pas de couleur dans le monde de Tati sauf la fleuriste du carrefour avec ses fleurs. Un monde monochrome dans lequel les hommes parviennent toutefois à s’adapter et s’amuser notamment dans ce club où la soirée tourne à l’anarchie. Les masques tombent. Tati se laisse emporter par le flot de la vie sans chercher à le maîtriser. Un petit chef d’oeuvre d’humour dans ces scènes délirantes bourrées de gags visuels.
Note : 5 étoiles

Lui :
Playtime est peut-être le film le plus abouti de Jacques Tati, celui qui condense ses films précédents tout en allant plus loin. Ses variations sur l’architecture moderne vont beaucoup plus loin que dans Mon oncle et il joue avec les lignes, les perspectives. Ce qui frappe le plus, c’est la perfection dans le rythme, dans les bruitages, les mouvements. Chaque scène est un tableau vivant, extrêmement riche le plus souvent, où il est difficile de tout remarquer tant les seconds plans portent d’éléments importants. Et il y a toujours cet humour à la Tati bien-sûr, tout en petites touches de dérision, de regards portés sur notre monde, des regards également plein de tendresse.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jacques Tati, Rita Maiden, France Rumilly
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21 mai 2006

Königsmark (1935) de Maurice Tourneur

Königsmark Elle :
Une adaptation du roman de Pierre Benoit que j’aimais bien lire adolescente. Complot à la cour, mort suspecte du mari de la princesse, tels sont les ingrédients de ce film qui paraît assez artificiel dans sa mise en scène. L’adaptation est un peu inconsistante dans son scénario.
Note : 3 étoiles

Lui :
Une histoire assez classique de princesse d’un petit état germanique au début du XIXe siècle, tout à fait dans le style Pierre Benoit. Ce n’est pas franchement mal fait, mais pas franchement intéressant non plus. Vu actuellement, Königsmark apparaît surtout très kitsch…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Fresnay, Elissa Landi
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21 mai 2006

Rendez-vous à Bray (1971) de André Delvaux

Rendez-vous à Bray Elle :
(en bref) Mis à part de beaux morceaux de piano, on reste sur sa faim ; il ne se passe rien. (Abandon).
Note : pas d'étoile

Lui :
(en bref) Le film s’étire en silences interminables, il ne se passe rien. Abandon à mi-film.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Anna Karina, Mathieu Carrière, Roger Van Hool, Bulle Ogier, Boby Lapointe
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