31 juillet 2006

Little Senegal (2001) de Rachid Bouchareb

Little Senegal Elle :
Alloune, un vieux sénégalais, part à la recherche de ses ancêtres et arrive à New-York où il retrouve son neveu. Il parvient à s’intégrer et découvre la vie d’un ghetto de sénégalais immigrés échoués dans New-York. Il finit par nouer une relation amoureuse avec une femme issue de son village africain. Alloune tente de prendre en main le destin de ces êtres paumés inconscients de la richesse de leurs racines. Cette quête initiatique et minutieuse révèle un monde en marge inconnu dans lequel évoluent des personnages très touchants et magnifiquement interprétés. La mise en scène est également très belle et empreinte de tristesse impuissante qu’accentue une musique de jazz au piano. Une intéressante et émouvante découverte.
Note : 5 étoiles

Lui :
Little Senegal est un film très attachant et assez touchant, cette histoire de sexagénaire sénégalais qui part sur les traces de ses ancêtres, aux Etats-Unis. Il y a une simplicité et une authenticité que l’on ne rencontre que rarement. Malgré une fin un peu obscure, c’est un excellent film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sotigui Kouyaté, Sharon Hope
Voir la fiche du film et la filmographie de Rachid Bouchareb sur le site IMDB.

Voir les autres films de Rachid Bouchareb chroniqués sur ce blog…

13 juillet 2006

Les quatre cents coups (1959) de François Truffaut

Les quatre cents coups Elle :
Un petit chef-d’oeuvre de cruauté, d’émotion et de drôlerie dans le Paris de la fin des années cinquante. Les décors parisiens aux cadrages et éclairages à la Doisneau participent au douloureux destin de ce jeune garçon turbulent. Jean-Pierre Léaud incarne avec beaucoup de naturel et sensibilité Antoine Doinel à l’âge de treize ans. Ce film est en partie autobiographique puisque Truffaut n’a jamais connu son père. Le cycle Doinel se poursuivra avec Baisers volés et Domicile conjugal.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un film très complet, à la fois tendre, comique, tragique et surtout très authentique. On sent toute la passion de Truffaut à filmer ce récit autobiographique et Jean-Pierre Léaud a une force impressionnante dans ce rôle. Quand on le replace dans son époque, on imagine aisément l’aspect novateur de ce film, précurseur de la Nouvelle Vague.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site IMDB.

Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

13 juillet 2006

Baisers volés (1968) de François Truffaut

Baisers volés Elle :
Dix ans après Les 400 coups, nous retrouvons Jean-Pierre Léaud pour ce troisième volet de la série des Antoine Doinel. Le petit garçon est devenu un jeune homme hésitant, timide, instable. Le film nous entraîne dans ses différentes expériences professionnelles et amoureuses à la sortie de son service militaire. Les situations incongrues et cocasses abondent. Un petit chef d’oeuvre de drôlerie et d’humour tendre.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le plus remarquable dans ce classique de François Truffaut, c’est la galerie de portraits qu’il déploie devant nos yeux : il y a bien-sûr le personnage d’Antoine Dionel, éternel décalé, insatisfait chronique, mais il y a aussi toute cette kyrielle de personnages, pittoresques mais très réalistes car Truffaut est toujours aussi minutieux dans sa mise en scène. L’humour est omniprésent, parfois presque surréaliste (Mr Tabard chez le détective privé) et le film est parfaitement équilibré. La magie du cinéma façon Truffaut.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Delphine Seyrig, Claude Jade, Michael Lonsdale
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site IMDB.

Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

13 juillet 2006

Domicile conjugal (1970) de François Truffaut

Domicile conjugal Elle :
Quatrième volet de la série des Antoine Doinel, Truffaut réalise à nouveau un petit chef-d’oeuvre d’humour et de tendresse touché par la grâce. Le scénario dépeint les difficultés de vie commune du jeune couple. Les scènes de la vie quotidienne dans l’appartement et dans la cour de l’immeuble sont truculentes et tendres à la fois. La liaison de Doinel avec la mystérieuse japonaise est également un régal. Truffaut a l’art de mélanger la banalité du quotidien à la petite étincelle qui fait que la vie devient lumineuse. Il sait à merveille forger des personnages attachants, des seconds rôles de premier plan et des dialogues savoureux. Emotion, sobriété et vérité sont les qualités essentielles du cinéma de Truffaut.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce quatrième volet de la saga Doinel est souvent considéré comme inférieur aux autres. Plutôt à tort, à mon avis. Il est vrai qu’Antoine Doinel paraît s’embourgeoiser quelque peu, sa vie devient plus conventionnelle (même si les métiers qu’il exerce ne sont pas banals), Truffaut n’exploite que très peu l’arrivée du bébé et par contre l’implique dans une histoire d’adultère assez terne. Malgré cela, le film reste un réel plaisir à regarder, les dialogues sont vifs et succulents, et il y a toujours cette authenticité, due à la caméra de Truffaut qui croque la réalité avec beaucoup de précision. Si l’essentiel tourne autour du jeune couple, les personnages secondaires ont plus de présence que dans les précédents volets.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Claude Jade, Hiroko Berghauer
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site IMDB.

Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

11 juillet 2006

Imposture (2005) de Patrick Bouchitey

Imposture Elle :
(pas vu)

Lui :
Dans ce deuxième film de Patrick Bouchitey, tout tourne autour du scénario : un professeur kidnappe une jeune femme auteur pour s’approprier son roman… Comme le scénario est un peu « gros », le film doit dans un premier temps dépenser toute son énergie pour nous le faire avaler. Et quand il parvient à peu près, le scénario piétine et tourne en rond, comme tétanisé par l’énormité de la situation. La fin paraît même plaquée, presque ridicule. C’est dommage parce qu’il y a des personnages bien définis et bien décrits et que le ton général, très légèrement décalé, est assez plaisant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Patrick Bouchitey, Laetitia Chardonnet, Isabelle Renauld
Voir la fiche du film et la filmographie de Patrick Bouchitey sur le site IMDB.

10 juillet 2006

Zéro de conduite (1933) de Jean Vigo

Zéro de conduite Elle :
(Court métrage de 41 mn, la qualité sonore et visuelle est assez rudimentaire) Ce film, censuré jusqu’en 1946, vaut surtout par son audace et son propos. Inspiré par ses souvenirs de jeunesse, ce jeune cinéaste prend le parti de peindre un collège en rébellion contre l’ordre établi, position anarchiste très osée à l’époque. Jean Vigo mourra à 29 ans après quatre films dont le dernier sera L’Atalante.
Note : 3 étoiles

Lui :
Vu avec ses deux autres courts métrages, A propos de Nice (regard de Jean Vigo sur la faune de la Promenade des Anglais) et La Natation par Jean Taris (d’un intérêt un peu plus limité), Zéro de conduite apparaît comme une fable anarchiste et poétique. Depuis soixante dix ans, le cinéma nous a montré tant de choses qu’il est assez difficile de le regarder avec les yeux de l’époque. Dans les années 60-70, c’est son côté hautement subversif (aucune institution n’est épargnée) qui plaisait tant mais il est aussi remarquable par sa forme : l’image est criante de naturel, de vérité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Dasté, Robert le Flon
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Vigo sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jean Vigo chroniqués sur ce blog…

10 juillet 2006

L’Atalante (1934) de Jean Vigo

L'Atalante Elle :
Ce dernier film de Jean Vigo, vu ici en version restaurée, est le plus abouti. Sur une péniche, un jeune couple de mariniers éprouve des difficultés à vivre ensemble dans cet espace restreint. A bord, un homme à tout faire, incarné par un Michel Simon dépenaillé et gouailleur, a des moeurs étranges mais un grand coeur. C’est lui qui parviendra à ramener la jeune femme auprès de son mari. Ce film est précurseur des films de la Nouvelle Vague de par son onirisme, sa poésie et son réalisme cru.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette version de L’Atalante (restaurée en 1990) serait la plus proche de celle qu’aurait voulu Jean Vigo. Ce qui frappe le plus quand on la regarde soixante-dix ans après sa création, c’est la vérité qui se dégage de l’histoire racontée, cette authenticité qui inspira tant de cinéastes (la Nouvelle Vague notamment) et, à ce titre, l’interview de François Truffaut (1) qui, en 1970, parle de ce film est hautement intéressant : il permet de mieux replacer ce film et de comprendre pourquoi il a tant été porté au pinacle par une génération de cinéastes. Bien plus que Zéro de Conduite, cette touchante histoire, si superbement racontée, laisse entrevoir quel magistral cinéaste aurait pu être Jean Vigo s’il n’était mort si jeune.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Simon, Dita Parlo, Jean Dasté
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Vigo sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jean Vigo chroniqués sur ce blog…

(1) Cette interview figure dans les suppléments du DVD.

9 juillet 2006

La répétition (2001) de Catherine Corsini

La répétition Elle :
Regard sur une amitié d’enfance entre Louise, l’introvertie et Nathalie (Emmanuelle Béart), l’extravertie. Leur liaison d’adulte ne sera bâtie que sur l’attirance-répulsion car Louise est jalouse de ce qu’est devenue son amie, c’est-à dire une comédienne aimant la vie. La sage Louise va tisser sa toile pour mieux étouffer Nathalie dans des choix de vie. Ce huis-clos est assez étouffant et assez ennuyeux. Catherine Corsini n’a pas réussi à rendre ces deux femmes attachantes et intéressantes.
Note : 1 étoile

Lui :
Malgré une excellente interprétation, on a bien du mal à s’intéresser à cette suite de rapports ambigus et compliqués entre ces deux femmes, qui n’en finissent pas de s’aimer et de se déchirer. L’ensemble est assez froid et l’on regarde tout cela d’un oeil trop extérieur.
Note : 1 étoile

Acteurs: Emmanuelle Béart, Pascale Bussières, Dani Levy, Jean-Pierre Kalfon, Sami Bouajila
Voir la fiche du film et la filmographie de Catherine Corsini sur le site IMDB.

Voir les autres films de Catherine Corsini chroniqués sur ce blog…

7 juillet 2006

Le dernier trappeur (2004) de Nicolas Vanier

Le dernier trappeur Elle :
Abandon en cours de route. Un film prétexte pour placer, il est vrai, de superbes paysages du Yukon canadien. Malheureusement, le scénario n’est vraiment pas à la hauteur et on finit par s’ennuyer très fort tant les clichés y abondent. J’aurais préféré un vrai documentaire.
Note : pas d'étoile

Lui :
Tourné dans le but de nous faire comprendre la nécessité de vivre en meilleure harmonie avec la nature, ce film fait jouer à l’un des derniers vrais trappeurs du nord canadien son propre rôle. On le suit dans ses activités : chercher un nouvel endroit, y construire sa cabane, partir à la chasse ou à la ville vendre ses peaux. La réalisation n’a visiblement fait aucune concession pour pouvoir tout tourner en conditions réelles et la recherche de qualité dans les images est visible. Les images sont souvent superbes. En revanche, le scénario pêche par son côté trop prévisible et il n’y a qu’une seule scène qui soit assez prenante. Il faut plus regarder le film comme un livre d’images et c’est en ce sens qu’il n’atteint pas son but : on se sent peu concerné.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Norman Winther
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicolas Vanier sur le site IMDB.

Note : Le doublage français donnant une atmosphère de studio au film, il faut donc mieux regarder le film en VO. Seul hic : sur le DVD, les sous-titres ont été oubliés…

6 juillet 2006

Comment j’ai tué mon père (2001) d’ Anne Fontaine

Comment j'ai tué mon père Elle :
Film psychologique d’une très grande force et beauté, tant sur le plan visuel et sonore que sur le plan scénaristique. C’est avec une grande maîtrise et fluidité de la caméra qu’Anne Fontaine esquisse petit à petit ce drame où un père (Michel Bouquet) réapparaît brusquement dans la vie de son fils (Charles Berling) qu’il a abandonné trente ans plus tôt sans explication. Dans cette confrontation brutale, ce fils à qui tout réussit dévoile peu à peu une personnalité froide et ambiguë avec ses fêlures. Sa femme (Natacha Régnier) qui étouffe dans cet univers mondain se prend d’amitié pour le père. Les trois acteurs sont très touchants. Ce film original est intense et bouleversant. On ne s’ennuie pas une seconde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Malgré un titre peu engageant qui laisse supposer un film déprimant, Comment j’ai tué mon père est un superbe film, un regard porté sur deux hommes : un père, qui a soudainement fui il y a 20 ans, et son fils qui, malgré les apparences, ne peut tirer un trait sur le passé. Le scénario est extrêmement intense, sorte de suspense psychologique, où peu à peu se dessinent les traits de la personnalité de chacun, où peu à peu l’on perçoit la complexité des situations. Superbe mise en scène assez froide mais très proche des personnages, incisive ; magnifiques prestations de Charles Berling et Michel Bouquet.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Michel Bouquet, Charles Berling, Natacha Régnier
Voir la fiche du film et la filmographie de Anne Fontaine sur le site IMDB.

Voir les autres films de Anne Fontaine chroniqués sur ce blog…