18 août 2006

« Ceci est mon corps » (2001) de Rodolphe Marconi

Ceci est mon corpsElle :
Une bonne première partie avec la présence de Louis Garrel (fils de Philippe Garrel) qui joue un fils de bonne famille en rupture avec son milieu bourgeois et sa petite amie. Il veut jouer son premier rôle pour le compte d’une réalisatrice manipulatrice interprétée par Jane Birkin. L’abandon des corps que ce soit dans la danse ou pendant l’amour, est filmé avec délicatesse. Toutefois, on n’entrevoit pas très bien ce qu’il y a derrière ces corps. La tentative d’explication du réalisateur est un brin nébuleuse.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est un premier film assez sombre, assez beau mais sombre… Pour ma part, j’ai trouvé que le film manquait un peu d’émotion, on a du mal à vraiment s’intéresser aux personnages, l’oeil du cinéaste étant un peu trop extérieur, clinique. Malgré ses défauts, ce n’en est pas moins un premier film assez prometteur.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Louis Garrel, Jane Birkin, Elisabeth Depardieu, Mélanie Laurent, Didier Flamand, Annie Girardot
Voir la fiche du film et la filmographie de Rodolphe Marconi sur le site imdb.com.

14 août 2006

« Généalogies d’un crime » (1997) de Raoul Ruiz

Généalogie d'un crimeElle :
J’ai beaucoup de mal à rentrer dans les films de Raoul Ruiz… (abandon).
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le style de Raoul Ruiz est toujours un peu particulier. Ici, il démonte devant nos yeux un crime qui est, en lui-même, tout aussi particulier. La mise en place est plutôt bien faite : Raoul Ruiz joue avec le spectateur, le menant sur des fausses pistes, il joue avec la caméra, le scénario. L’humour est toujours présent. Rien n’est clair et, plus on avance, plus on s’aperçoit que l’on n’a rien compris… En ce sens, le film peut faire penser à certains films noirs des années 40, au scénario touffu et à multiples tiroirs. Cependant Ruiz s’empêtre un peu dans tous les fils qu’il a patiemment tissés et la seconde partie nous laisse sur notre faim et sur un sentiment d’insatisfaction car on sent qu’il eut fallu peu de choses pour que le film soit un petit chef-d’oeuvre. Côté interprétation, Deneuve est magistrale et Piccoli est superbe.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Melvil Poupaud, Bernadette Lafont, Mathieu Amalric
Voir la fiche du film et la filmographie de Raoul Ruiz sur le site imdb.com.

12 août 2006

« Les deux anglaises et le continent » (1971) de François Truffaut

Les deux anglaises et le continentElle :
Ce film de Truffaut n’est pas parmi mes préférés. La première partie qui porte sur la formation de l’inséparable trio (JP Léaud et les deux anglaises) traîne à se mettre en place. La deuxième partie est plus intéressante quand Truffaut évoque l’émancipation des jeunes filles et du jeune homme. Néanmoins le film m’apparaît trop long. Truffaut désire montrer la complexité des rapports amoureux, la difficulté de s’engager. Muriel malgré la disparition de sa soeur qui était devenue un obstacle dans sa relation avec Claude, préfère sacrifier un bonheur possible avec son amant pour des raisons fantaisistes. L’âme humaine est complexe…
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film de Truffaut me paraît plus remarquable par sa forme que sur le fond. Le réalisateur prouve ses formidables talents de conteur et sa maîtrise de la mise en scène. Sur le fond, l’histoire paraît bien prometteuse au début mais me semble manquer de matière ensuite et s’étioler. Et même la remarquable construction du film n’empêche pas de ressentir certaines longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Kika Markham, Stacey Tendeter
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site imdb.com.

Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

11 août 2006

« Céline et Julie vont en bateau » (1974) de Jacques Rivette

Céline et Julie vont en bateauElle :
Film culte des années 70, ce film vaut pour sa fantaisie, sa liberté de ton, l’improvisation de ses acteurs. On y découvre, Juliet Berto, Bulle Ogier, Marie-France Pisier, Barbet Shroeder. Un peu comme au théâtre, c’est le voyage imaginaire à mi-chemin entre rêve et réalité de deux jeunes femmes fantasques qui tentent de percer le secret d’une maison étrange et de ses habitants. Malgré tout, à revoir cette fable initiatique de plus de trois heures, on la trouve trop longue et un peu ennuyeuse. La première partie est la plus réussie car pleine d’innocence et d’imprévu.
Note : 2 étoiles

Lui :
Une jeune bibliothécaire, plutôt sage et rangée, rencontre fortuitement une jeune fille bien plus délurée qu’elle et un peu mythomane. Ensemble, elles vont passer « de l’autre côté du miroir ». Ce long (3h10) film de Rivette est bien entendu très onirique, voire enfantin. Il déstructure son récit qui se présente comme un puzzle sans cesse défait et refait, il jongle entre le rêve et la réalité, s’amuse à nous égarer sur de fausses pistes. Revoir ce film que nous avions absolument adoré au moment de sa sortie est une expérience amusante… mais forcément un peu décevante. C’est surtout l’improvisation des dialogues qui m’a le plus gêné : si cela apportait une fraîcheur bienvenue dans les années 70 (une création collective en quelque sorte), les fantaisies verbales du couple Berto/Labourier m’apparaissent maintenant plus comme une source de longueurs. D’autre part certaines scènes semblent un peu inutiles. Un film qu’il faut accepter pour vraiment apprécier.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Juliet Berto, Dominique Labourier, Bulle Ogier, Marie-France Pisier, Barbet Schroeder
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Rivette sur le site imdb.com.

8 août 2006

« Joë Caligula » (1966) de José Bénazéraf

Joe CaligulaElle :
Ce film ne fait qu’emprunter le ton des films de la Nouvelle Vague par pur effet de mode. Le scénario indigent, violent et provocateur n’apporte rien. Le spectateur est en perpétuelle attente que quelque chose se passe… et il ne se passe quasiment rien si ce n’est les braquages d’un truand interprété par Gérard Blain qui n’hésite pas à recourir à la cruauté, et la torture. Ce réalisateur devint le pape des films pornographiques par la suite.
Note : 1 étoiles

Lui :
C’est une curiosité des années 60, sorte de divagation cinématographique. Prenant comme cheval de bataille la violence et le sexe, le film semble n’avoir pour but que choquer, but atteint puisque le film fut interdit à sa sortie. Le problème est qu’il n’y a rien dans ce film, qu’une suite de scènes vides et interminables, pratiquement aucun dialogue. Il fut tourné très rapidement et l’improvisation est visible. Une curiosité, certes, mais sans grand intérêt.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Gérard Blain, Jeanne Valérie, Ginette Leclerc
Voir la fiche du film et la filmographie de José Bénazéraf sur le site imdb.com.

7 août 2006

« Crustacés et coquillages » (2005) d’ Olivier Ducastel et Jacques Martineau

Crustacés et coquillagesElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Cette comédie, pleine de bons sentiments et prônant la tolérance, a quelques bons côtés mais se révèle globalement assez poussive et répétitive. Sans doute est-ce dû au manque de richesse du scénario qui se contente de surfer sur quelques situations bien vues. Gilbert Melki charge excessivement son personnage et Valeria Bruni Tedeschi minaude beaucoup trop. Sur le plan de la photographie, les images d’extérieurs sont étonnamment blafardes. J’avoue tout de même m’être un peu forcé à rester jusqu’au bout…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Valeria Bruni Tedeschi, Gilbert Melki, Jean-Marc Barr, Jacques Bonnaffé
Voir la fiche du film et la filmographie de Olivier Ducastel et Jacques Martineau sur le site imdb.com.

6 août 2006

« Comédie de l’innocence » (2000) de Raoul Ruiz

Comédie de l'innocenceElle :
J’ai beaucoup de mal à accrocher à l’univers un peu fantastique de Raoul Ruiz. Cette histoire d’enfant qui veut changer de mère sombre dans un scénario assez invraisemblable. Tout cela est enrobé d’effets visuels excessifs destinés à plonger le spectateur dans l’effroi et l’oppression. Bref de quoi vous mettre à plat.
Note : 2 étoiles

Lui :
Encore un beau film de Raoul Ruiz, qui une fois de plus prend plaisir à nous emporter aux portes du surnaturel et à nous entraîner assez loin sur de fausses pistes, de fausses certitudes, comme s’il voulait redéfinir notre rapport à la réalité. Avec cette histoire de gamin qui semble avoir deux mères, il parvient à nous envoûter totalement, à nous déstabiliser et on n’a plus aucune certitude. Mais hélas, une fois de plus, la fin semble bien fade, on a l’impression un peu désagréable que quelqu’un vient crever le beau ballon sur lequel on était assis. Dommage. Néanmoins, j’aime beaucoup son style.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Jeanne Balibar, Charles Berling
Voir la fiche du film et la filmographie de Raoul Ruiz sur le site imdb.com.

3 août 2006

La femme de Gilles (2004) de Frédéric Fonteyne

La femme de Gilles Elle :
Cette chronique familiale des années trente met en scène un couple d’ouvriers en proie au problème de l’adultère. Le mari a une liaison avec la soeur de sa femme. Clovis Cornillac campe le pater familias traditionnel qui commande et Emmanuelle Devos, la femme soumise qui préfère se taire dans l’espoir de récupérer son mari. Toute cette relation est vue au travers des yeux d’Elisa. Les dialogues font place aux silences, aux regards, aux expressions du visage. Des bonnes choses dans l’interprétation d’Emmanuelle Devos qui parvient à faire passer les émotions de sa souffrance intérieure. Cependant, ce huis clos devient pesant et s’étire en longueur. D’autre part, la mise en scène qui fait la part belle aux gros plans d’Elisa à la manière des peintres du clair obscur fait assez artificielle. J’ai préféré Une liaison pornographique, le précédent film de Frédéric Fonteyne.
Note : 3 étoiles

Lui :
La femme de Gilles : Dans cette adaptation d’un roman belge, Frédéric Fonteyne semble avoir été plus attiré par l’atmosphère de cette histoire de triangle amoureux : les Flandres des années 30, un milieu ouvrier où l’on ne se parle guère. Les drames se nouent dans les silences, les non-dits. Frédéric Fonteyne soigne trop son image, au point de la rendre presque irréelle parfois. Ce maniérisme trop voyant tend à nous éloigner de l’histoire, de l’attitude si surprenante et assez tragique de cette femme qui veut récupérer son mari. L’interprétation feutrée d’Emmanuelle Devos accentue cette impression d’irréalité, tout en restant le seul pilier du film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Devos, Clovis Cornillac, Laura Smet
Voir la fiche du film et la filmographie de Frédéric Fonteyne sur le site IMDB.

Voir les autres films de Frédéric Fonteyne chroniqués sur ce blog…

2 août 2006

24 heures de la vie d’une femme (1968) de Dominique Delouche

24 heures de la vie d'une femme Elle :
Malgré de splendides paysages au bord d’un lac italien, des décors surannés, des costumes délicats et la bonne interprétation de Danielle Darrieux, le film se prête assez mal à l’adaptation et traîne en longueur. J’ai de loin préféré le livre de Stephan Zweig où l’on comprend mieux comment cette femme murissante défie les bonnes manières en sortant avec un jeune allemand déserteur. L’emploi du « je » implique également le lecteur dans les tourments intérieurs de cette femme qui là confie son lourd secret à un jeune inconnu.
Note : 3 étoiles

Lui :
Tout le film semble reposer sur le charme de Danielle Darrieux qui incarne une dame de la haute société du début du siècle. Côté scénario il n’y a que peu de choses pour retenir notre attention et l’on doit se contenter de regarder les belles images.
Note : 1 étoile

Acteurs: Danielle Darrieux
Voir la fiche du film et la filmographie de Dominique Delouche sur le site IMDB.

Remarque :
Le roman de Stephan Zweig a également été adapté pour la télévision américaine par Silvio Narizzano dans Twenty-four hours in a woman’s life (1961) avec Ingrid Bergman
et plus récemment par Laurent Bouhnik dans 24 heures de la vie d’une femme (2002) avec Agnès Jaoui.

Autres versions :
24 hours of a woman’s life (1952) de Victor Saville
24 horas en la vida de una mujer (1944) de l’argentin Carlos F. Borcosque
24 Stunden aus dem Leben einer Frau (1931) de Robert Land

31 juillet 2006

L’Anglaise et le Duc (2001) d’Eric Rohmer

L'Anglaise et le Duc Elle :
Film historique très original de par sa mise en scène audacieuse et son scénario riche en dialogues et rebondissements. En extérieur, les personnages de la Révolution évoluent au sein de tableaux peints. Ce choix délibéré permet de recréer des décors disparus de Paris à cette époque et donne une magie et une poésie à l’histoire de cette Grace Elliott, une royaliste anglaise réfugiée en France qui défend le roi et brave les révolutionnaires. Lucy Russell incarne brillamment cette femme révoltée. Le Duc d’Orléans, interprété par le talentueux Jean-Claude Dreyfus, vote pour la mort du roi et tente de sauver Grace de la guillotine. Rohmer s’est inspiré du journal de Grace Elliott pour nous donner une autre vision, sanglante, de la Révolution.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’anglaise et le duc. Ce film de Rohmer est (une fois de plus) une grande réussite. Réussite esthétique tout d’abord : les scènes en extérieurs tout en décors peints (l’incrustation est numérique) sont magnifiques, elles donnent l’impression d’être face à un tableau vivant. Malgré le peu de scènes, elles donnent une tonalité particulière à tout le film. Réussite sur le fond également car cette vision de la Révolution Française, vue à travers les yeux d’une aristocrate anglaise, est très intéressante, même si bien entendu l’on ne partage pas forcément la ferveur royaliste de l’héroïne. Comme toujours avec Rohmer, la mise en scène est sobre mais parfaite, les dialogues tiennent une place prépondérante, tout comme les rapports entre les personnages.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Claude Dreyfus, Lucy Russell
Voir la fiche du film et la filmographie de Eric Rohmer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Eric Rohmer chroniqués sur ce blog…