18 avril 2007

Le bossu (1997) de Philippe De Broca

Le bossuElle :
Quelle bonne surprise. Tous les ingrédients d’un bon film de cape et d’épée sont là : personnages forts fort bien interprétés, rebondissements, scènes époustouflantes d’escrime, un scénario haletant… Bref beaucoup de plaisir visuel et sonore. Le Bossu est une belle réussite.
Note : 5 étoiles

Lui :
S’inscrivant dans la lignée des grands films historiques dits de cape et d’épée, Philippe De Broca réussit avec Le Bossu à nous captiver sans utiliser à outrance les ficelles classiques du genre. Le film est particulièrement bien rythmé et la réalisation sans failles. La reconstitution de la vie du quartier Quincampoix est très réussie. Auteuil est magnifique, omniprésent, à l’aise comme un poisson dans l’eau, alors que Lucchini semble bien embarrassé avec son personnage vil et manipulateur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Fabrice Luchini, Vincent Perez, Marie Gillain, Jean-François Stévenin, Claire Nebout, Philippe Noiret
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17 avril 2007

Les Vampires (1915) de Louis Feuillade

Les VampiresLui :
Les Vampires est le nom d’une bande de malfaiteurs imaginée par Louis Feuillade pour cette série de 10 épisodes. Le jeune journaliste Philippe Guérande va mener l’enquête et les pourchasser avec son acolyte Mazamette. Il n’est donc pas question de vampire suceur de sang, le thème serait plutôt proche de Fantômas tourné par Louis Feuillade un an plus tôt. En fait, cette série était la réponse de Gaumont à Pathé qui venait de sortir Les mystères de New-York, le premier film à épisodes de l’histoire du cinéma (avec une sortie simultanée des épisodes sur grand écran et dans la presse). Le succès fut immense.

Affiche Les VampiresSi Les Vampires est devenu mythique, c’est en grande partie du fait de son personnage féminin Irma Vep qui, bien qu’elle fasse partie de la bande des malfrats, est en fait le personnage central et l’héroine de la série. Le journaliste n’est en effet pas toujours présent et globalement un peu fade alors qu’Irma Vep accomplit des prouesses pour réaliser ses forfaits pour le compte de ses machiavéliques patrons. Ses (rares) apparitions en collant noir ont fortement marqué les esprits, valant à l’actrice Musidora une notoriété instantanée. Aragon l’a surnommée « la dixième muse »… Irma Vep en collant noir passant furtivement par les toits pour venir se glisser dans les appartements, voilà une image qui a été maintes fois copiée au cinéma et dans la littérature populaire.

Louis Feuillade a tourné ces épisodes en pleine guerre de 14-18 avec peu de moyens. Certains acteurs étant appelés au front, le scénario devait donc tuer leur personnage assez rapidement, à commencer par le chef des Vampires qui, de ce fait, change plusieurs fois! Jugeant la police trop absente de ces aventures, le préfet de Police fit interdire la série pendant 2 mois… Résultat : dans le dernier épisode, la police a un rôle actif dans l’épilogue de la série.

MusidoraMalgré son âge, Les Vampires se regarde encore avec grand plaisir et intérêt. Les différentes histoires sont assez variées, on est toujours curieux de connaître la suite. C’est assez fabuleux de voir la richesse et la force du cinéma populaire de cette époque, un cinéma qui était alors à ses tous débuts. L’imaginaire y est très fort, presque poétique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Musidora, Édouard Mathé, Marcel Lévesque, Jean Aymé, Fernand Herrmann
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Note: Les Vampires a été l’un des tous premiers films sauvés par Henri Langlois quand il a fondé la Cinémathèque Française. Il faudra toutefois attendre 1986 pour qu’une copie complète soit restaurée par le petit fils de Louis Feuillade avec notamment le rétablissement des intertitres dont l’absence rendait l’histoire assez obscure (ce qui a  certainement dû accroître le mythe…)

Les 10 épisodes :
Les Vampires édition papier1. La tête coupée (40’)
2. La bague qui tue (20’)
3. Le cryptogramme rouge (48’)
4. Le spectre (38’)
5. L’évasion du mort (47’)
6. Les yeux qui fascinent (70’)
7. Satanas (63’)
8. Le maître de la foudre (52’)
9. L’homme des poisons (59’)
10. Les noces sanglantes (67’)

Fasciné par la série, Olivier Assayas a réalisé un film autour du mythe créé par Musidora : Irma Vep (1996) avec Maggie Cheung et jean-Pierre Léaud. Le film raconte un hypothétique remake des Vampires. Lire nos commentaires

On peut se demander si le mot « vamp » (qui est une abbréviation de « vampire ») n’a pas été créé à ce moment pour Musidora.
Non, en fait, c’est Théda Bara qui fut la première vamp « officielle », le service commercial de la Fox ayant créé pour elle ce mot de toutes pièces en 1913. Musidora a certainement contribué à répandre l’usage du mot.

16 avril 2007

Coup de torchon (1981) de Bertrand Tavernier

Coup de torchonElle :
Ce film fait un portrait au vitriol de nos représentants français au Sénégal. La crudité des propos, la noirceur des sentiments, l’humour noir, le racisme qui émanent des personnages témoignent des dégâts de la colonisation française dans les pays africains. Philippe Noiret incarne à la fois le brave français conscient de la misère des africains mais aussi l’ordre institutionnel qui se doit de mater ces « nègres » malgré sa répugnance à le faire. Ces deux contradictions le hantent et le poussent au pire. Les acteurs sont excellents, le propos est juste et percutant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Noiret est particulièrement admirable dans l’incarnation de ce policier lâche et faible qui se croit soudain investi d’une mission meurtrière purificatrice qu’il va accomplir le plus sereinement du monde. Le lieu choisi, l’Afrique, contribue à créer ce sentiment de société sans repères, comme livrée à elle-même, où tout peut arriver de la façon la plus naturelle qui soit. Tavernier filme cette intrigue avec une certaine distance, presque comme un documentaire, tout en sachant rester très près de ses personnages. Isabelle Huppert et Stéphane Audran sont elles aussi remarquables.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Philippe Noiret, Isabelle Huppert, Jean-Pierre Marielle, Stéphane Audran, Eddy Mitchell, Guy Marchand
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Remarque :
* Les décors sont l’oeuvre du grand chef-décorateur français Alexandre Trauner.

15 avril 2007

Les Maîtres du Temps (1982) de René Laloux

Les Maîtres du TempsElle :
(pas vu)

Lui :
Ce dessin animé de science-fiction souffre surtout d’un scénario très simpliste, un film pour enfants en quelque sorte. Il faut mieux le regarder comme une ballade poétique et dans ce cas on peut admirer les graphismes de Moebius. Néanmoins, on a du mal à tenir les 75mn du film. Techniquement parlant, l’image est très saccadée.
Note : 2 étoiles

Lui :

Acteurs:
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13 avril 2007

Les glaneurs et la glaneuse (2000) de Agnès Varda

Les glaneurs et la glaneuseElle :
Film documentaire original sur l’art et la manière de glaner. A partir du tableau de Millet, Agnès Varda nous emmène dans les campagnes, sur les marchés, sur les trottoirs rencontrer des déshérités, des personnes qui se passionnent pour les rebuts et rejets de notre société de consommation. Un périple surprenant et touchant qui remet les pieds sur terre.
Note : 4 étoiles

Lui :
Un film personnel d’Agnès Varda, sur ceux et celles qui vivent de la récupération de nos débris. Malgré certaines longueurs, notamment quand elle joue comme un enfant avec sa petite caméra numérique, on ne peut qu’apprécier son approche originale et sensible.
Note : 3 étoiles

Acteurs:
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12 avril 2007

Fauteuils d’orchestre (2006) de Danièle Thompson

Fauteuils d'orchestreElle :
Une comédie gentillette dans le milieu artistique parisien qui finit par s’effilocher. La morale de l’histoire serait qu’il faut savoir être gonflé pour parvenir à ses fins. Pas beaucoup d’intérêt au final.
Note : 2 étoiles

Lui :
Fauteuils d’orchestre est un film léger qui bénéficie d’une belle distribution et qui se laisse regarder sans déplaisir. La mise en place est même assez réussie, bien portée par une Cécile de France qui parvient à insuffler une bonne dose de candeur dans cette galerie de portraits hauts en couleur. Hélas, l’ensemble tourne un peu en rond par la suite, il faut dire que Danièle Thompson ne craint pas les images d’Epinal : les artistes sont un tantinet névropathes, les riches dépensent leur argent avec des jeunettes, le tout étant saupoudré de quelques maximes de psychologie de bazar dont on se passerait volontiers. Le film comporte toutefois de bons moments et l’interprétation plutôt réussie malgré l’assemblage un peu hétéroclite d’acteurs. L’ensemble est charmant mais Fauteuils d’orchestre fait partie de ces films qui s’oublient très très vite.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Cécile De France, Valérie Lemercier, Albert Dupontel, Laura Morante, Claude Brasseur, Christopher Thompson, Dani
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9 avril 2007

Du rififi chez les hommes (1955) de Jules Dassin

Du rififi chez les hommesElle :
Beau film noir français qui se passe dans le Paris des années 50. Le scénario est classique mais bien construit. Le braquage d’une bijouterie de luxe par une bande de caïds se met en place magistralement. Les acteurs et surtout Jean Servais sont vraiment remarquables.
Note : 5 étoiles

Lui :
Pas de grosse tête d’affiche pour ce film noir français réalisé avec un petit budget. Mis sur la liste noire à Hollywood, le réalisateur américain Jules Dassin s’était alors réfugié en France. Dans ce film, il met l’accent sur la psychologie de ses personnages, des petits truands sans brillance. La scène du cambriolage, presque une demi-heure sans dialogues et sans musique, est un modèle d’intensité et de réalisme.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Janine Darcey,Robert Hossein
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9 avril 2007

Ainsi soit-il (2000) de Gérard Blain

Ainsi soit-ilElle :
Gérard Blain dédie ce film à sa famille alors qu’il est atteint d’un cancer. Dans le film, un fils se sent investi de la mission de venger la mort de son père qui a été assassiné. Le scénario n’est pas très bien ficelé, certains plans sont très longs, les acteurs frisent le ridicule malgré la gravité des propos. Dommage. A mes yeux, Gérard Blain était sans doute meilleur acteur que réalisateur.
Note : 2 étoiles

Lui :
Film étonnant de Gérard Blain, réalisé alors qu’il était lui-même proche de mourir. Hélas, son propos et ses intentions sont annihilés par le dénuement de la mise en scène, le jeu monocorde et quasi-scolaire des acteurs et la simplicité du scénario. Il n’arrive pas à faire passer cette force de sentiments qu’a son personnage vers le spectateur.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Paul Blain
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8 avril 2007

Joyeux Noël (2005) de Christian Carion

Joyeux NoëlElle :
Certes, le film n’est pas un chef d’œuvre surtout dans la mise en place maladroite et trop spectaculaire de la première partie. On pense davantage à une co-production hétéroclite ou à un téléfilm. Le film prend tout son sens sur le champ de bataille lorsque les anglais, français et allemands pactisent pour la trêve de Noël en 1914. Au travers de ces faits véridiques peu traités au cinéma et même si on n’échappe pas aux bons sentiments, Christian Carion a le mérite de montrer l’absurdité d’une guerre avec des moments d’émotion. On assiste à des situations de fraternisation inimaginables. Rien que pour cela, il fallait mettre en scène cette vérité historique pour porter un message de paix. Je ne comprends pas vraiment le flot de mauvaises critiques qui s’est abattu sur ce film.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cinématographiquement parlant, Joyeux Noël n’est pas franchement réussi : d’une part, le début est très confus, franchement disparate dans ses composants, et d’autre part, le réalisateur choisit un peu trop souvent des images chargées d’une symbolique qui semble facile. Cependant, cela fonctionne car on se laisse happer par la force du sujet. Les histoires de fraternisation entre soldats ennemis ont toujours été, d’une manière générale, plus ou moins tabous dans notre société. Ce film a le mérite de mettre en images cet épisode de la guerre de 1914, il le fait de façon très simple certes, en édulcorant la réalité, mais cette simplicité lui permet d’en conserver la force. Bien entendu, nous sommes ici assez loin de films comme Les Sentiers de la Gloire de Stanley Kubrick qui possèdent une autre dimension mais il faut parfois savoir se laisser aller à éprouver des sentiments simples.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Diane Kruger, Benno Fürmann, Guillaume Canet, Dany Boon, Bernard Le Coq
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Notes :
Le film rassemble en un seul lieu plusieurs scènes de fraternisation qui se sont passées à divers endroits du front :
– La majorité des trèves de ce jour de Noël 1914 auraient débuté par la volonté partagée par chaque camp d’enterrer ses morts.
– Les échanges musicaux auraient démarré par des chants de Noël chantés dans les tranchées, chaque camp essayant de couvrir l’autre mais sans que quiconque ne puisse s’aventurer sur le no man’s land sans se faire tuer.
– Dans les documents qui subsistent, il n’y nulle trace de la présence d’une femme sur le front, ni de partie de football. Il y aurait toutefois mention d’un chanteur d’opéra chantant pour les soldats. Le passage d’une tranchée à l’autre pendant les bombardements, aussi incroyable que la scène puisse paraître dans le film, aurait effectivement eu lieu en quelques endroits.

6 avril 2007

La doublure (2006) de Francis Veber

La doublureElle :
(pas vu)

Lui :
Après une mise en place qui peut paraître prometteuse, le film tarde à décoller vraiment et il vient un moment où l’on est bien obligé de se rendre compte qu’il ne s’envolera pas du tout. Le film semble plombé par un scénario bien trop pauvre, une très mauvaise exploitation des situations et un jeu d’acteur complètement éteint : Daniel Auteuil a rarement été aussi fade et Gad Elmaleh ne paraît guère convaincu. L’humour n’est pas franchement au rendez-vous, il faut se forcer pour sourire de temps à autre. Le personnage le plus réussi est de loin celui du médecin hypocondriaque interprété par Michel Aumont.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gad Elmaleh, Alice Taglioni, Daniel Auteuil, Kristin Scott Thomas, Richard Berry, Virginie Ledoyen, Michel Aumont
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