4 juin 2006

Le crime farpait (2004) d’ Álex de la Iglesia

Titre original : « Crimen ferpecto »

Le Crime Farpait Elle :
De bonnes choses dans cette comédie échevelée centrée sur un vendeur de grand magasin, macho, amateur de femmes et carriériste. Tout se passe au rayon des vêtements féminins ce qui donne lieu à quelques scènes burlesques. Ce désir d’ascension avide et sans scrupules est vertement écorché et conduit au pire. On passe du cocasse à l’humour noir et même « gore » en un clin d’oeil. Cependant, le rythme de cette histoire a tendance à s’essoufler et à s’enliser au fil du temps notamment avec cette femme qui en fait un peu trop côté chantage.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le crime farpait démarre très bien avec la mise en place de ce personnage de vendeur d’un grand magasin prêt à tout pour grimper socialement. Beaucoup d’humour au second degré, avec presque un petit côté bande dessinée. Ensuite, le film hélas s’enlise en penchant vers un humour macabre, plutôt moins réussi et surtout avec moins de pétulance. La fin parvient tout de même à nous surprendre un peu. Belle prestation de Guillermo Toledo.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Guillermo Toledo, Mónica Cervera, Luis Varela
Voir la fiche du film et la filmographie de Álex de la Iglesia sur le site IMDB.

28 mai 2006

Tellement proches (2004) de Dominic Harari et Teresa Pelegri

Titre original : « Seres queridos »

Tellement Proches
Elle :
A Madrid, une jeune femme israélienne vient présenter à sa famille son futur mari palestinien. A partir de là s’enchaînent toute une série de rebondissements et de situations cocasses un peu à la manière du théâtre de boulevard. Les personnages sont volontairement caricaturaux. Entre un grand-père gâteux, une mère dépressive, un frère intégriste, une soeur frivole, un père devenu amnésique et les problèmes israélo-palestiniens, la famille explose dans tous les sens. Ce joyeux charivari fait que cette comédie sans prétention fonctionne bien. Malgré quelques petites exagérations, on rit franchement tout au long du film.
Note : 3 étoiles

Lui :
L’arrivée d’un gendre palestinien dans une famille juive gentiment foldingue va engendrer une suite d’évènements assez… imprévus. Si la mise en place est parfaite, la suite s’enlise parfois avec notamment l’évènement pivot du film un peu gros à avaler. Cela reste tout de même très plaisant à regarder, les dialogues sont assez enlevés. La galerie de portraits est certainement le côté le plus réussi du film.

Note : 3 étoiles

Acteurs: Norma Aleandro, Guillermo Toledo
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22 mai 2006

La Pianiste (2001) de Michael Haneke

La Pianiste Elle :
Dans ce film franco-autrichien primé plusieurs fois à Cannes, notamment pour les prestations d’Isabelle Huppert et de Benoît Magimel, Michael Haneke fait preuve de maîtrise et de talent dans la mise en scène de cet univers violent et étouffant. Une vieille fille de quarante ans, professeur de piano rigide, frustrée et impassible aux émotions et sentiments vit avec sa mère castratrice (Annie Girardot). Elle rencontre un jeune homme qui tombe amoureux d’elle et tente de le soumettre à ses fantasmes. Haneke ne donne pas les clés de la souffrance de cette femme mais cherche à décrypter les tourments intérieurs qui agitent des êtres lisses et sans histoire.
Note : 3 étoiles

Lui :
Si l’interprétation d’Isabelle Huppert est impressionnante, le film est vraiment dérangeant, dans le mauvais sens du terme. C’est noir, sordide. Ce fut pour moi presque une épreuve de le regarder sans que cela m’apporte quoi que ce soit. Il me semble qu’il y a sur le personnage principal, une accumulation un peu gratuite de névroses et de fantasmes, dans le seul but de perturber le spectateur.
Note : 1 étoile

Acteurs: Isabelle Huppert, Annie Girardot, Benoît Magimel
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28 mars 2006

Philanthropique (2002) de Nae Caranfil

Titre original : « Filantropica »

Philanthropique Elle :
C’est sous la forme d’une comédie grinçante que Nae Caranfil a choisi de nous montrer l’état de la société roumaine, dix après la chute du mur de Berlin. Son protagoniste principal, un professeur sans le sou cherche à gagner de l’argent facile par l’intermédiaire d’un papy grigou qui le manipule. Escroqueries dans l’univers des restaurants chics de Bucarest, rues jonchées de mendiants et d’artistes à la dérive, chiens errants, publicités tapageuses. Les symboles de la société de consommation occidentale sont montrés du doigt alors que les plus pauvres continuent de s’enfoncer dans la misère et que les valeurs du travail et de l’école ne sont plus à l’ordre du jour. De bonnes idées et de l’humour malgré tout mais certaines longueurs gâchent cette peinture virulente.
Note : 3 étoiles

Lui :
Philanthropique est une comédie assez amusante de Nae Caranfil et en même temps un certain portrait de la société roumaine. Si la présentation de la mendicité organisée, hissée à l’état d’un art, est sans doute un peu exagérée, c’est la vision d’une société à deux vitesses qu’il nous présente, une vision assez inquiétante. Beaucoup de situations sont vraiment originales et amusantes mais le film souffre tout de même de quelques longueurs dans sa seconde partie.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mircea Diaconu, Gheorghe Dinica, Mara Nicolescu
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27 mars 2006

Eleni : la terre qui pleure (2004) de Theo Angelopoulos

Titre original : « Trilogia I: To Livadi pou dakryzei »

la   terre qui pleure Elle :
(pas vu)

Lui :
Le cinéma de Théo Angelopoulos n’est plus hélas inspiré et comme poussé par une flamme. Eleni, premier volet d’une trilogie qui va couvrir tout le XXe siècle, n’apparaît que comme une suite de longs plans séquences, interminables, chargés de tristesse et de désolation. L’image est sombre, dans tous les sens du terme. Peu de paroles, peu d’évènements historiques si ce n’est pour apporter encore plus de malheur. Eleni est interprété sans grande inspiration et pleure toutes les larmes de son corps. Un cinéma rigide et hélas sans émotion, avec néanmoins quelques beaux plans graphiques, notamment quelques beaux ballets de barques.
Note : 1 étoile

Acteurs: Alexandra Aidini, Nikos Poursadinis
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22 mars 2006

Wilbur (2002) de Lone Scherfig

Titre original : « Wilbur Wants to Kill Himself »

Wilbur Elle :
Un film sensible qui oscille entre humour et drame, tendresse et jalousie, envie de suicide et appétit de vivre. La réalisatrice parvient à parler de façon différente du suicide et des douleurs familiales en réunissant deux frères en mal d’amour et d’identité autour d’une tendre jeune femme et de sa petite fille. Wilbur ne pense qu’à se suicider et ses multiples actes manqués forcent le sourire. Harbour porte un lourd secret. Les fragments de vie déchirés de ce quatuor sont présentés avec sobriété et sensibilité. Les personnages deviennent très attachants et émouvants. Les liens d’affection et d’amour qui les réunissent permettent progressivement de guérir les blessures de la vie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Sur un sujet qui pourrait à première vue paraître peu engageant, Lone Scherfig réussit à faire un film à la fois grave et enjoué ; ses personnages dégagent une force certaine dans leurs sentiments et sont rapidement attachants. Il est difficile de ne pas être touché par ce quatuor. Un film fort qui me semble formidablement plus réussi que son précédent, Italian for beginners.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jamie Sives, Adrian Rawlins, Shirley Henderson
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19 mars 2006

L’attaque de la Moussaka géante (2000) de Panos Koutras

Titre original : « The Attack of the Giant Mousaka »

L'attaque de la Moussaka géante Elle :
Avec un titre pareil, on est en droit d’attendre un pastiche loufoque de science-fiction. Eh bien, non, on n’a eu droit qu’à une tentative de comédie bien indigeste…
Note : pas d'étoile

Lui :
Ce film grec est censé être un pastiche des films de science-fiction des années cinquante, mais il a bien du mal à décoller. Il ne suffit pas d’accumuler les scènes ringardes et de mauvais goût pour faire de l’humour au 2e, 3e ou 4e degré (rayez les mentions inutiles). En fait, le plus amusant dans ce film, c’est son titre…
Note : 1 étoile

Acteurs: Yannis Aggelakis, Myriam Vourou, Christos Mantakas
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14 mars 2006

Italian for beginners (2000) de Lone Scherfig

Titre original : « Italiensk for begyndere »

Italian for beginners Elle :
Film plutôt glauque tourné selon le Dogme. Trop de personnages déglingués et un montage cahotant font que l’on n’adhère pas à l’histoire de ces danois assez paumés. Résultat de cette séance écourtée: le moral à zéro.
Note : pas d'étoile

Lui :
Si la façon de filmer caméra à l’épaule est particulièrement énervante et désagréable, c’est surtout sur le plan du scénario que le film pêche à mes yeux. On a vraiment du mal à s’intéresser aux personnages, le côté « glauque » est franchement trop chargé et les ressorts de base (le fait d’avoir des danois qui prennent des cours d’italien) paraissent désuets et ne fonctionnent pas.
Note : 1 étoile

Acteurs: Anders W. Berthelsen, Anette Støvelbæk, Ann Eleonora Jørgensen
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8 mars 2006

Les trois vies de Rita Vogt (2000) de Volker Schlöndorff

Titre original : « Die Stille nach dem Schuß »

Les trois   vies de Rita Vogt Elle :
Schlöndorff évoque non sans une certaine amertume le terrorisme d’extrême gauche allemand dans les années 70. C’est au travers des trois identités que Rita Vogt est obligée de prendre successivement pour sauvegarder sa liberté que le réalisateur témoigne de la vie en RDA avant la chute du Mur, de la fuite en avant , de la traque de cette femme et de son idéal politique perdu. Cette évocation de cette époque pas si lointaine est filmée de façon sobre et efficace.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les trois vies de Rita Vogt est un beau film de Walter Schlöndorff dans lequel on suit une femme, qui après avoir participé à des actions de style Bande à Baader, se voit contrainte de se réfugier en RDA et de vivre sous des fausses identités. En montrant le destin de cette femme, il nous montre un peu comment cet idéal des années 70 a bien du mal à trouver sa place dans le monde actuel. Rita Vogt n’a pas perdu sa foi en cet idéal mais elle en devient presque prisonnière. C’est sans doute un film assez nostalgique, mais qui pose quelques questions pertinentes (sans y répondre toutefois).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bibiana Beglau, Richard Kropf, Martin Wuttke
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23 février 2006

« Elling » (2001) de Petter Næss

Elling Elle :
Deux hommes déglingués et mal dans leur peau doivent se réinsérer et réapprendre à vivre en société en partageant un appartement en commun. Ce film norvégien est attachant de par l’originalité de son scénario, ses personnages, son humour et sa fantaisie. On les suit dans leur lent et douloureux réapprentissage de la vie. Le ton est positif et la  folie de ces deux hommes devient une source de création et de poésie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Elling est une comédie originale et attachante sur la « réinsertion sociale » de deux trentenaires à la sortie de l’asile. Bien entendu, ils ont des caractères assez opposés mais le réalisateur norvégien parvient à nous les rendre très attachants et on les suit avec compassion mais aussi avec enthousiasme. Aucune exagération, aucune caricature, simplement une tranche de vie ordinaire mais qui se révèle un peu plus compliquée et problématique pour eux. C’est aussi assez drôle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Per Christian Ellefsen, Sven Nordin
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