1 juillet 2007

La Cerisaie (1999) de Michael Cacoyannis

Titre original : O Vyssinokipos
Titre anglais : The cherry orchard

La CerisaieElle :
Cette adaptation de La Cerisaie se laisse regarder mais sans parvenir à vraiment créer l’émotion. Les décors et costumes sont beaux et Charlotte Rampling joue très bien les princesses russes évaporées. Le jeu des acteurs semble parfois un peu forcé ou théâtral, notamment dans certaines scènes à l’intérieur du château. Il s’agit de la fin de l’époque, où les nobles régissaient la Russie et pratiquaient l’esclavage, et des prémices d’un monde nouveau où les hommes seraient plus égaux. Ces grandes familles menaient grand train de vie, ne travaillaient pas et vivaient dans un monde loin des dures réalités de l’existence.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette pièce de Tchekhov, très souvent adaptée à la télévision mais moins souvent au cinéma, nous dresse le portrait de la fin d’une époque :  la fin d’une aristocratie russe, auparavant riche et oisive qui se retrouve, en ce tout début de XXe siècle, ruinée et perdant son âme. Le film est assez lent, même figé, et surtout ne parvient pas à provoquer notre compassion, restant loin de son sujet et un peu confus :  dans le film, la quantité de personnages noie quelque peu le récit. Au final, on reste hélas un peu insensible face à cette lente décomposition.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charlotte Rampling, Alan Bates, Katrin Cartlidge, Owen Teale , Tushka Bergen
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27 juin 2007

L’iceberg (2005) de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy

L'icebergElle :
Une comédie légère, décalée et pleine de fantaisie et de poésie. Des vies vides et monotones, de grands personnages dégingandés aux mines impassibles qui semblent se demander ce qu’ils font là, très peu de dialogues ou quasiment incompréhensibles, le ton de ce film n’est pas sans rappeler l’humour de Jacques Tati ou de Buster Keaton. Dominique Abel réussit à rendre ses personnages attachants et à parfaitement doser la gravité du sujet avec des gags irrésistibles de drôlerie et d’inventivité.
Note : 4 étoiles

Lui :
Après avoir été accidentellement enfermée toute une nuit dans une chambre froide, une femme a pour idée fixe d’aller voir un iceberg. Film belge totalement atypique, L’Iceberg apporte une bouffée d’air frais (!) avec un humour vraiment original qui peut, par moments, faire penser à Tati : peu de paroles, utilisation incongrue d’objets, retournement ou exagération de situations courantes pour les rendre absurdes. Malgré quelques répétitions, le film parvient à maintenir le niveau et notre intérêt grâce à une bonne inventivité. Une belle réussite signée par trois réalisateurs qui jouent aussi les rôles principaux.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Dominique Abel, Fiona Gordon, Philippe Martz
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17 juin 2007

Cris et chuchotements (1972) d’ Ingmar Bergman

Titre original : « Viskningar och rop »

Cris et chuchotementsElle :
Cris et Chuchotements est un film majeur dans la filmographie de Bergman, un film fort, audacieux, dur, violent riche et beau sur la mort et tout ce qui tourne autour de l’humain. La mort qui n’en finit plus d’arriver pour une jeune femme malade entourée de ses deux sœurs et de sa servante. Une ouverture et une fermeture de film en blanc sur de superbes plans de nature et de longues robes qui symbolisent la pureté, un certain bonheur de vivre. Le rouge dominant des somptueux décors d’un château hors du temps pour exprimer le désir, la souffrance, le sang, la vie. Le noir pour signifier la haine, la méchanceté, les tourments, la mort. Et puis les cris animaux de la souffrance absolue à la limite du supportable, les chuchotements de l’amour, de la tendresse, des étoffes qui se froissent, de la peur indicible. Enfin, la haine, le refus des caresses et des confidences qui s’expriment violemment entre les deux sœurs pendant cette douloureuse marche vers la mort de leur sœur. Bergman réussit un huis clos étouffant et intense dans un film superbement construit et réalisé. Liv Ullman est éblouissante de jeunesse et de délicatesse.
Note : 5 étoiles

Lui :
Si l’on perçoit aisément dans plusieurs de ses films à quel point Bergman est marqué par la mort, c’est probablement dans Cris et Chuchotements qu’il va le plus loin : trois sœurs plus une servante pour un huis-clos centré sur la lente agonie de l’une d’elles, sur la souffrance, le regret d’une vie sans chaleur, sans sentiment. Gros plans d’horloges et de visages, Ingmar Bergman les baigne d’une couleur rouge, omniprésente, à la fois ardente et violente, tout en contraste avec la rigidité apparente des personnages. Epuré, son film est aussi dur et même assez violent, non par les images, mais parce qu’il se reçoit comme un coup de poing.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Liv Ullmann, Harriet Andersson, Kari Sylwan, Ingrid Thulin
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10 juin 2007

Night on Earth (1991) de Jim Jarmusch

Autre titre français : « Une nuit sur Terre »

Night on EarthElle :
Film-voyage dans cinq taxis américains et européens. L’ambiance nocturne est très belle et bien restituée. Nos chauffeurs de taxi relativement bien dans leur peau rencontrent des personnages excentriques, solitaires ou malheureux qui vont leur confier leurs problèmes existentiels. Le sketch avec Gena Rowland et la gamine aux allures de garçon manqué est mon préféré. Le deuxième sketch avec ce chauffeur tchèque qui rencontre un client noir est aussi délicieux de loufoquerie. Benigni qui confesse sa luxure à son client curé moribond est hilarant. La scène avec Béatrice Dalle en aveugle est assez dérangeante. C’est toujours un plaisir de revoir ce film.
Note : 5 étoiles

Lui :
Jarmush nous propose cinq étranges rencontres, passant avec brio de la description sociologique à la comédie puis au drame. Le ton général a beau être léger, le propos n’en est pas moins fort. Les personnages sont hauts en couleur mais sans tomber dans la caricature. Un des meilleurs films de Jim Jarmush.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Gena Rowlands, Winona Ryder, Armin Mueller-Stahl, Isaach De Bankolé, Béatrice Dalle, Roberto Benigni, Giancarlo Esposito
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10 juin 2007

Ghost Dog, la voie du samouraï (1999) de Jim Jarmusch

Titre original : « Ghost Dog: The way of the samurai »

Ghost DogElle :
Je n’ai pas du tout accroché à cette histoire ambiguë de samouraï et ai abandonné au bout d’1 heure. Où est donc le Jarmush qui nous enchantait? Ici, il cède à la tentation du film mode où il est de bon ton pour faire branché de faire des scènes de rue esthétisantes avec un fond musical rap. Le film est lent à mourir. Ce Ghost Dog apathique qui n’a aucun d’état d’âme pour tirer sur tout ce qui bouge n’est pas du tout sympathique, un fanatique de la violence gratuite.
Note : 1 étoiles

Lui :
Le film me paraît complaisant : prendre un marginal vivant dangereusement, arroser de pas mal de musique (rap de préférence, mais le jazz très moderne peut convenir), enrober d’une photographie assez sombre (filmer dans les bas-quartiers), pimenter de quelques effets visuels (ralenti, ellipse dans le champ) effets qui ne sont pas nouveaux, certes, mais qui permettront de parler « d’approche personnelle » ; enfin étaler un scénario bien conventionnel sans craindre les clichés. Jarmusch suit la recette avec application et semble ainsi avoir choisi la facilité.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Forest Whitaker
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7 juin 2007

Volver (2006) de Pedro Almodóvar

VolverElle :
Sans remettre nullement en cause le talent de mise en scène d’Almodovar, film après film, je ne parviens toujours pas à m’insérer dans son univers que je trouve obsessionnel et auquel je ne suis pas sensible. Univers déséquilibré, étouffant, exclusivement tourné vers les femmes, les mères et la famille et dans lesquels les hommes sont absents ou peu à leur avantage. On n’a qu’une hâte, c’est d’en sortir et de retrouver l’harmonie des rapports entre hommes et femmes de la vie réelle. La première partie, avec la mise en place des personnages, est celle que j’ai le mieux appréciée ; ensuite, je me suis franchement ennuyée.
Note : 2 étoiles

Lui :
Avec Volver, Pedro Almodovar a voulu faire un film sur les femmes, sur leur courage, leur capacité à s’entraider et à surmonter les situations les plus difficiles. A mes yeux, son scénario est toutefois assez confus et plombé par ses thèmes et représentations favoris qui finissent par paraître obsessionnels. L’ensemble ne génère que peu d’émotion. Penelope Cruz, qui n’est pourtant pas réputée pour ses grands talents d’actrice, fait une belle prestation, très convaincante dans son rôle. La qualité de la mise en scène permet de nous sauver partiellement de l’ennui ; le cinéaste, toujours très inspiré par le rouge, nous gratifie de quelques beaux plans graphiques.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Penélope Cruz, Carmen Maura, Lola Dueñas, Blanca Portillo
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Lire un avis différent sur Volver … (Site : cinecritiques.free.fr)

7 juin 2007

Tout sur ma mère (1999) de Pedro Almodóvar

Titre original : Todo sobre mi madre

Tout sur ma mèreElle :
En bref (*) : Almodovar ne peut s’empêcher de dépeindre des milieux en marge de la société, ici les travestis, mais cette fois-ci il ne se complait pas  à grossir le trait. Le scénario est riche en surprises. Le parcours de Manuela qui a perdu son fils est intéressant et touchant.
Note : 4 étoiles

Lui :
En bref (*) : J’avoue être resté insensible à ce film et l’avoir regardé avec une certaine distance. Le film porte les thèmes habituels du cinéaste avec son lot de personnages un peu déjantés.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Cecilia Roth, Marisa Paredes, Candela Peña, Penélope Cruz
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(*) Les commentaires de la rubrique “en bref” datent des tout premiers mois où nous avons commencé à noter nos impressions sur les films que nous regardions : ils étaient effectivement très brefs.

6 juin 2007

Falling into paradise (2004) de Milos Radovic

Titre original : « Pad u raj »

Falling into paradiseElle :
Ce film déjanté et loufoque sur la période de guerre à Belgrade en 1999 me met mal à l’aise et finit par me lasser. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Belgrade, avril 1999. Lubi est un serbe haut en couleur exaspéré par les bombardements américains alors que sa sœur ne rêve que d’épouser un de ces pilotes américains qui passent bien loin au dessus de leurs têtes. L’irruption de l’un d’entre eux va engendrer des situations plus cocasses les unes que les autres. L’ensemble est bien farfelu et ne donne pas dans la demi-mesure… L’humour est constamment présent, le film devant beaucoup aux qualités de cabotin de Lazar Ristovski qui interprète à merveille ce roi du marché noir passablement excité. L’ensemble s’essouffle quelque peu au bout d’une heure toutefois et l’on ressent les longueurs dès que le rythme devient un peu moins frénétique. L’ensemble est tout de même plutôt réussi, le film parvenant à distiller, sur un sujet pourtant grave, une bonne dose de vie et de bonne humeur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lazar Ristovski, Branka Katic, Simon Lyndon
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18 mai 2007

La femme sur la lune (1929) de Fritz Lang

Titre original : « Die Frau im Mond »

La femme sur la lune Elle :
(pas vu)

Lui :
La femme sur la lune est le dernier film muet de Fritz Lang. Basé une nouvelle fois sur un scénario de sa femme Théa von Harbou, le film raconte le voyage vers la lune d’un groupe de personnes pour aller vérifier la présence supposée d’or sur notre satellite. La première moitié du film est plus proche d’une intrigue policière : tensions et suspenses avec une belle mise en place des personnages. Le tournant intervient avec le décollage de fusée, montrée avec une précision scientifique. Certains éléments sont assez visionnaires, telle cette plate-forme de placement qui ressemble de très près à celle de la fusée Saturne et la première apparition d’un compte à rebours. La femme sur la lune D’autres le sont moins, bien entendu, mais Fritz Lang a visiblement mis un soin particulier à rendre son propos plausible scientifiquement. Les tensions reviennent ensuite avec la mise en relief des grands défauts des hommes : jalousie, cupidité, lâcheté. Ces tensions dans les rapports entre les personnages est l’une des forces du film. S’il n’est pas habituellement classé parmi les grands films de Fritz Lang, La femme sur la lune reste intéressant et même assez passionnant à regarder, un peu long sans doute (160 minutes environ) mais il sait toutefois garder une intensité certaine.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Willy Fritsch, Gerda Maurus, Klaus Pohl, Fritz Rasp, Gustav von Wangenheim
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Voir aussi : le magnifique album-photo sur le site de la Cinémathèque