Titre original : « 2001: A space odyssey »
Lui :
40 ans après sa sortie, regarder 2001 reste une expérience hors du commun. Bien qu’il ait été maintes fois plus ou moins copié, ce film reste unique dans l’histoire du cinéma et c’est sans doute avec le recul que l’on mesure le mieux sa force, sa personnalité, son audace. Ces longs plans presque oniriques seraient inconcevables aujourd’hui, même pour Kubrick, mais en cette fin des années 60 où l’homme partait à la conquête de la lune, ces images avaient un effet d’électrochoc. Nul besoin de parler de la force du scénario (basé sur une nouvelle d’Arthur C. Clarke « La sentinelle »), l’homme en quête de ses origines et de son destin, l’interprétation de la fin restant libre, toujours ouverte. 2001, l’odysée de l’espace est un film très méticuleux, où Stanley Kubrick a soigné tous les détails dans le but de créer une vision réaliste du futur de la technologie. La symbiose qu’il parvient à créer entre les images et la musique est particulièrement remarquable, une harmonie assez rare au cinéma. Le lever de soleil du début du film et la vision de la station orbitale sur fond de musique de Strauss font partie des plus beaux plans du cinéma, et des plus magiques. La lenteur du film pourra surprendre les spectateurs habitués aux films modernes de science-fiction. Pour l’apprécier, il suffit de se laisser submerger, de s’immerger dans ces images fabuleuses. 2001 est avant tout un film pour rêver.
Elle: 
Lui : 
Acteurs: Keir Dullea, Gary Lockwood, William Sylvester
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kubrick sur le site imdb.com.
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Remarque :
Ainsi parlait Zarathoustra est un poème symphonique composé par Richard Strauss en 1896, soit une dizaine d’année après la publication du conte philosophique homonyme de Nietzsche dont il est librement inspiré. Le choix de Kubrick n’est bien entendu pas anodin mais il a tenu à ce que cette évocation reste discrète.
On ne peut que penser aux écrits de Nietzsche :
« C’est là aussi que je ramassai sur la route ce mot « Surhumain », cette pensée, que l’homme est une chose qui doit être dépassé. C’est-à-dire que l’homme est un pont et non un terme et qu’il doit bénir les heures de midi et du soir qui sont les chemins d’aurores nouvelles. » (Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)
A propos de la fin :
L’interprétation du film, notamment de la fin, a fait couler beaucoup d’encre. Voici mon interprétation :
Les monolithes sont des sentinelles posées par un être ou une civilisation supérieure (en tous cas bien plus avancée que nous le sommes). Le premier monolithe a été placé pour donner un coup de pouce à l’évolution de créatures jugées prometteuses : il leur donne *l’outil* qui va booster l’évolution.
Le second placé sur la lune et le troisième près de Jupiter sont là pour attendre que notre civilisation soit suffisamment avancée pour qu’un humain parvienne à s’en approcher. Ce 3e monolithe est une « porte vers les étoiles ». David Bowman est happé, propulsé dans l’espace-temps pour aller « ailleurs », un endroit où on lui a préparé un environnement humain qui le mette à l’aise (un poil décalé tout de même). Il y est observé et « on » en extrait le germe qui va permettre une nouvelle évolution à l’homme, symbolisée par ce foetus. Le foetus est envoyé dans le système solaire. Le final nous le montre qui regarde la Terre. C’est le stade d’après nous…
L’autre interprétation possible est de dire que la civilisation qui a placé les sentinelles attendait un signal pour revenir ensemencer la Terre. L’homme a ainsi préparé le terrain pour des êtres nouveaux (et supérieurs)… (glurps!) Mais dans ce cas, pourquoi observeraient-ils Bowman?
Arthur Clarke a écrit un livre adapté du film (« la sentinelle » n’était qu’une nouvelle qui correspondait surtout à l’épisode lunaire). Dans sa fin, le foetus observe la Terre (il n’est pas évident qu’il ait l’intention d’aller y vivre mais on le suppose) et voyant des armes de guerre en orbite, commence par les détruire ce qui crée « une aube brève et artificielle » sur la moitié du globe. Ensuite, il réfléchit à ce qu’il va pouvoir faire ensuite…