4 juillet 2007

Secrets de famille (2005) de Niall Johnson

Titre original : « Keeping Mum »

Secrets de familleElle :
Une comédie qui n’a pas suffisamment de ressort et d’imprévu pour me retenir… (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
S’il est un peu lent à se mettre en route, Secrets de Famille reste un délicieux spécimen d’humour british. Il n’y a en effet que le cinéma anglais qui puisse traiter avec suffisamment de délicatesse et sans aucune lourdeur un tel sujet baignant totalement dans l’humour noir. Tout au plus aurait-il fallu un surcroît de vivacité pour que le film ne devienne une petite perle, la seconde moitié de Secrets de Famille, bien plus relevée, nous laisse imaginer ce qu’il aurait pu être. Le jeu des acteurs reste retenu, à commencer par celui de Rowan Atkinson (plus connu pour son personnage de Mr Bean) qui n’est sans doute pas un grand acteur quand il ne fait aucune mimique… Ce sont les personnages féminins qui donnent au film tout son sel : Kristin Scott Thomas et surtout Maggie Smith, grande actrice anglaise (que les plus jeunes connaitront par la série des Harry Potter mais qui a une longue carrière derrière elle). L’ensemble reste très amusant et fait passer un bon moment.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Maggie Smith, Rowan Atkinson, Kristin Scott Thomas, Patrick Swayze, Tamsin Egerton
Voir la fiche du film et la filmographie de Niall Johnson sur le site imdb.com.

28 juin 2007

Dix petits indiens (1965) de George Pollock

Titre original : « Ten little indians »

Dix petits indiensElle :
(pas vu)

Lui :
Cette adaptation du célèbre roman d’Agatha Christie « Les dix petits nègres »  (devenus dix petits indiens pour être politiquement correct) se révèle être moins réussie que celle de René Clair 20 ans plus tôt mais reste assez prenante grâce à la force de l’intrigue et la qualité de l’interprétation. Détail surprenant : peu avant la fin, le film s’arrête pendant une minute pour nous proposer de deviner qui est le meurtrier avec un récapitulatif des évènements (l’affiche ci-contre le met en avant comme argument commercial). La fin est celle souvent utilisée au théâtre, c’est-à-dire une fin plutôt heureuse.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Hugh O’Brian, Shirley Eaton, Leo Genn, Mario Adorf
Voir la fiche du film et la filmographie de George Pollock sur le site imdb.com.

Voir les autres films de George Pollock chroniqués sur ce blog…

Les autres adaptations au cinéma :
Dix petits indiens (And then there were none), film américain de René Clair (1945) avec Barry Fitzgerald, Walter Huston et Louis Hayward, sans aucun doute, la meilleure version.
Dix petits nègres de Peter Collinson (1974) co-production européenne avec Charles Aznavour, Stéphane Audran, Richard Attenborough, Oliver Reed, …
Desyat negrityat de Stanislav Govorukhin (1987) film soviétique
Ten little indians d’Alan Birkinshaw (1989), film britannique avec Donald Pleasence (Autre titre : Death of safari).

24 juin 2007

Collision (2004) de Paul Haggis

Titre original : « Crash »

CollisionElle :
Collision est un film intéressant et bien réalisé qui a le mérite de dénoncer la société anxiogène de l’Amérique. C’est sous forme de chocs frontaux qui passent souvent par l’intermédiaire de la voiture protectrice que Paul Haggis fait se confronter les blancs et les minorités du melting pot américain dans des situations de violent conflit. Cette mosaïque de personnages qui se croisent puis se rencontrent, met en évidence le racisme profond et le mal être qui sont ancrés dans toutes les couches de la société. Les armes à feu en libre circulation accroissent ces tensions larvées et les font éclater. La société est rongée par l’angoisse, la méfiance, les préjugés, la corruption et la pauvreté. J’ai trouvé un peu idéalisée la dernière partie du film dans laquelle les personnages concernés par ces préjugés prennent un peu trop facilement conscience de l’absurdité de leur vie et de leurs relations exécrables avec les autres.
Note : 4 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage, Paul Haggis a choisi un sujet ambitieux qui traite à la fois du racisme ordinaire à Los Angeles, de la libre circulation des armes, de la peur, de la violence, des manipulations politique, de la difficulté à sortir de son milieu. Son film nous dresse un portrait sans complaisance de la réalité américaine urbaine, globalement assez sombre même s’il porte des notes d’espoir. La construction de Collision est vraiment remarquable car le scénario repose sur plusieurs histoires qui, tout en étant séparées, se retrouvent imbriquées les unes dans les autres et semblent au final n’en former qu’une seule. Un excellent film choral (1). Le propos se garde de tout manichéisme, il n’y a pas de bons et de méchants ; en fait, tous ont ces deux aspects, tantôt victimes tantôt oppresseurs, prisonniers d’un système social qui semble avoir perdu ses repères. Le seul reproche que l’on pourrait faire au film est d’être trop riche, de vouloir dire trop de choses à la fois. Il est néanmoins admirable dans sa façon d’allier la puissance du propos à une certaine fluidité de déroulement.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Don Cheadle, Matt Dillon, Sandra Bullock, Terence Howard, Ryan Phillippe, Thandie Newton, Brendan Fraser
Voir la fiche du film et la filmographie de Paul Haggis sur le site imdb.com.

(1) On appelle film choral, un film qui possède plusieurs histoires avec de nombreux personnages principaux qui peuvent être amenés à se croiser. Si l’on peut citer le Short Cuts d’Altman comme ancêtre prestigieux, le terme est maintenant souvent employé péjorativement par les critiques. Il est vrai que ce procédé peut permettre de cacher la vacuité du scénario, c’est dans une certaine mesure l’un des principes fondamentaux des soap operas (mais tel n’est pas le cas ici pour Collision).

21 juin 2007

Code 46 (2003) de Michael Winterbottom

Code 46Elle :
(pas vu)

Lui :
Code 46 est un film anglais de science-fiction, assez personnel et original. L’histoire en elle-même, un peu faible, passe un peu au second plan dans ce film d’atmosphère qui nous baigne dans une ambiance futuriste dans la ligne de Blade Runner ou de la science-fiction cyberpunk : une ambiance ultra-urbaine, aux parois vitrées omni-présentes, tout en éclairages artificiels, c’est un Shangaï totalement cosmopolite que Michael Winterbottom a bien su imaginer et créer. Le rythme est posé, assez doux même à l’image de cette relation amoureuse qui se crée entre les deux personnages principaux. Tourné avec un budget plutôt faible, Code 46 est un film assez convaincant et qui se situe à part des films traditionnels de science-fiction.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tim Robbins, Samantha Morton
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18 juin 2007

The Servant (1963) de Joseph Losey

Titre français parfois rencontré : « Le domestique »
ou encore : « Le serviteur » (Belgique)

The servantElle :
Pour l’époque, Joseph Losey signe ici un film superbe et novateur. Superbe par sa forme, sa mise en scène qui frôle les visages, sa lumière qui sculpte les expressions d’amour ou de haine, ses ombres inquiétantes de personnages ou de la rambarde de l’escalier, sa caméra fluide qui balaie l’espace ou se fond dans les miroirs, sa musique envoûtante qui hypnotise. Novateur car il ose aborder pour l’époque les thèmes rarement développés de la servitude, de la domination, de l’homosexualité, de la dépravation et des pulsions sexuelles. Cette étude du maître qui devient esclave de son serviteur est assez fascinante. Peu à peu, on voit Dick Bogarde quitter sa position de serviteur dominé pour prendre de la hauteur par rapport à son maître qui finit par s’échouer sur le sol à ses pieds.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans la filmographie, étonnamment disparate, de Joseph Losey, The Servant s’inscrit sans aucun doute parmi ses films les plus remarquables. S’intéressant aux rapports de classe, il met en scène la relation d’un jeune aristocrate londonien avec son valet, un homme un peu plus mûr que lui qui finira par le conduire à la déchéance. Au fur et à mesure que le film avance, Losey se plait en effet à brouiller les cartes, inverser les rapports de force, jouer avec l’ambiguïté d’une situation qui a perdu ses repères. Dick Bogarde est magistral dans le rôle multi facettes du Servant. La forme est, elle aussi, remarquable : Losey filme cette relation ambiguë de façon très intimiste, souvent très près des personnages, jouant avec les meubles, les miroirs, les escaliers et surtout avec une très belle lumière et des ombres bien mises en valeur par le noir et blanc. Basé sur un roman de Robin Maugham, le scénario a été écrit par Harold Pinter, le célèbre dramaturge anglais (prix Nobel de littérature en 2005). Il retravaillera avec Joseph Losey pour le superbe film L’accident.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Dirk Bogarde, Sarah Miles, Wendy Craig, James Fox
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16 juin 2007

Mahler (1974) de Ken Russel

MahlerElle :
En bref : Sans être un film vraiment marquant, ce film permet de mettre en scène la musique de Mahler. Allégories de mauvais goût…
Note : 3 étoiles

Lui :
En bref : Vision un peu farfelue de la vie de Mahler par Ken Russel qui ne fait pas toujours dans la dentelle.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Powell, Georgina Hale
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14 juin 2007

Une belle journée (2005) de Gaby Dellal

Titre original : « On a clear day »

Une belle journéeElle :
Dans la veine de Full Monty, des Virtuoses ou même de Billy Elliot, cette comédie sociale se laisse regarder. Plutôt bien réalisée avec sa petite touche positive d’émotion, sa dose d’humour et sa bonne qualité d’interprétation, elle suit le sort d’un chômeur cinquantenaire qui, pour redonner un sens à sa vie, décide de traverser la Manche à la nage. Des petits bémols toutefois : le film a un air de déjà vu, on nage dans les bons sentiments et le convenu, le happy end prévisible. J’ai davantage été intéressée par la première partie qui analyse avec sensibilité les conséquences désastreuses de ces pertes d’emploi.
Note : 3 étoiles

Lui :
Une belle journée s’inscrit tout à fait dans le genre de ces nouvelles comédies sociales anglaises. Un chômeur cinquantenaire se trouve un nouveau but en mettant en tête de réaliser un exploit assez insensé… on peut bien entendu penser aux Virtuoses ou à Full Monty même si le film n’en a pas la profondeur. Le scénario souffre en effet de conventions et d’éléments inutiles. Toutefois, grâce à un bon dosage de ses éléments, un humour léger et surtout la force d’interprétation de Peter Mullan, la jeune réalisatrice Gaby Dellal parvient à rendre cette comédie plaisante et optimiste tout en nous dressant au passage quelques portraits qui fleurent l’authenticité. Un bon premier long métrage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Peter Mullan, Brenda Blethyn, Sean McGinley, Billy Boyd
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13 juin 2007

Maurice (1987) de James Ivory

MauriceElle :
Adapté du roman quasiment autobiographique de Forster, ce film sur le sujet tabou de l’homosexualité dans la société anglaise des années 1900 est traité avec pudeur et délicatesse. James Ivory s’attarde sur les regards, les visages, les expressions, les gestes pour décrire les sentiments que ces jeunes hommes tentent de réprimer pour tenter d’être conforme au modèle. Il pointe du doigt l’hypocrisie et les principes corsetés de la haute société de cette époque. L’homosexualité était un délit passible de prison en Angleterre. Les procès, la délation et le chantage étaient de mise. Elle était assimilée à une maladie, un état irrationnel qu’il fallait à tout prix éradiquer pour pouvoir vivre tranquillement et être dans la norme.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans le même esprit que Chambre avec Vue, film de James Ivory également adapté d’un roman de E.M. Forster, Maurice nous plonge dans la société anglaise du tout début du XXe siècle pour mettre en relief les défauts de sa morale rigide. Cette fois, c’est l’interdit de l’homosexualité qui est mis en avant. James Ivory adopte une mise en scène particulièrement feutrée et douce rendant ainsi le film très prenant même s’il pourra probablement être jugé trop académique par certains yeux modernes. Hugh Grant et surtout James Wilby interprètent avec beaucoup de sensibilité et parfois même de retenue ce duo de jeunes hommes tout en parvenant à garder intacte la force de leur personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: James Wilby, Hugh Grant, Rupert Graves
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12 juin 2007

Les frères Grimm (2005) de Terry Gilliam

Titre original : « The Brothers Grimm »

Les frères GrimmElle :
Un scénario confus et une mise en scène brouillonne truffée d’effets spéciaux qui me fait abandonner.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Manquant singulièrement de profondeur, Les Frères Grimm est un conte fantastique qui semble se contenter de créer un spectacle, devenant rapidement un assemblage de scènes à effets, une sorte de fantasmagorie visuelle destinée à impressionner le spectateur. Si l’on détecte de-ci de-là quelques éclairs de l’inventivité coutumière à Terry Gilliam et aussi de son humour, l’ensemble est trop inintéressant et finit par lasser.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Matt Damon, Heath Ledger, Lena Headey, Monica Bellucci, Peter Stormare, Jonathan Pryce
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5 juin 2007

Un mari idéal (1999) de Oliver Parker

Titre original : An ideal husband

Un mari idéalElle :
Film révélateur de l’hypocrisie et du conservatisme de la société victorienne. Cette fresque est soutenue par un vaudeville rocambolesque et plein d’humour. Les personnages sont bien campés dans leur rôle de grands bourgeois menteurs ou volages. On passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est un film fort divertissant, avec son lot de dialogues très victoriens.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Cate Blanchett, Minnie Driver, Rupert Everett, Julianne Moore, Jeremy Northam
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