1 mars 2005

Du silence et des ombres (1962) de Robert Mulligan

Titre français : « To kill a mockingbird »

To Kill a MockingbirdElle :
Film méconnu du réalisateur du célèbre Un été 42 qui mérite le détour. Mis à part quelques longueurs et un ton assez moralisateur, Robert Mulligan exalte les valeurs humanistes, l’importance de la famille et plaide pour l’égalité des droits pour les noirs. Pour ce faire, il plante le décor dans une bourgade du fin fond de l’Alabama où un père avocat (Gregory Peck) élève seul ses deux enfants avec courage et modestie. To Kill a MockingbirdIl défend un noir accusé de viol sur une blanche. Pour rendre compte de la complexité de l’âme humaine, il joue avec l’ombre et la lumière, choisit des éclairages de nuit au clair de lune. Ainsi, il crée une ambiance presque mystique pour décrire les peurs infondées, la confrontation des enfants avec le monde des adultes, le racisme féroce des villageois contre le noir accusé de meurtre. Un film à redécouvrir.
Note : 4 étoiles

Lui :
Sans être dénué de qualités, ce film de Mulligan souffre d’une lenteur certaine dans son développement et d’un certain conformisme dans le propos (tout louable qu’il soit). Bonne interprétation, y compris des trois personnages enfants.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gregory Peck, Robert Duvall
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Mulligan sur le site IMDB.

25 février 2005

American Splendor (2003) de Shari Springer Berman et Robert Pulcini

American splendorElle :
Film sympa, original, touchant, inventif visuellement. Le scénario raconte la vie de Harvey Pekar (qui a existé réellement), un archiviste d’hôpital mal dans sa peau qui raconte sa vie dans une célèbre BD intitulée « American Splendor ». Il collabore graphiquement avec le fameux Robert Crumb. Le réalisateur passe habilement du personnage du film à celui de la BD ou encore au vrai Harvey Peckar et tout cela avec une mise en scène incrustée de vignettes, bulles. C’est bien fait. Il y a également une bonne dose d’humour concernant les manies, les angoisses des vieux garçons. Les seconds rôles sont également très bien vus notamment celui de sa petite amie hypocondriaque ou du collègue de travail au phrasé étrange.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce film retraçant la film d’Harvey Pekar, scénariste américain de bande dessinées ayant travaillé avec Crumb, est particulièrement réussi. American Splendor est assez original dans sa forme, puisqu’il inclut des passages où le vrai Harvey Pekar vient nous expliquer certaines scènes ou certains aspects de sa personnalité. Il parvient aussi à bien utiliser (sans en abuser) les effets visuels pour mêler bandes dessinées et film. Il est aussi réussi sur le fond car il parvient à nous dresser un portrait assez intime de Harvey Pekar en le rendant assez touchant et d’une complexité qui attire la sympathie. Son personnage peut ainsi rappeler Woody Allen par certains côtés, tout en étant énormément plus pessimiste et désabusé. Il y a aussi beaucoup d’humour et le film est vraiment agréable à regarder.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Paul Giamatti, Harvey Pekar
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22 février 2005

Adaptation (2002) de Spike Jonze

AdaptationElle :
Vraiment pas captivant cette histoire d’écrivain complexé qui doit adapter la biographie d’un collectionneur d’orchidées. Et en plus, il faut subir son frère jumeau très épanoui qui collectionne les succès et les conquêtes féminines. Nicolas Cage n’est vraiment pas à son avantage dans cette double partition.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le film est assez étonnant, un peu difficile à pénétrer mais on se laisse gagner par cette histoire de scénariste qui a bien du mal à écrire. Il y a de bonnes trouvailles de scénario, comme ce frère jumeau qui est à la fois son double et son contraire. Nicolas Cage est étonnant, gauche et pataud, naïf… La fin semble aller un peu loin mais au final c’est un film assez réussi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nicolas Cage, Meryl Streep, Chris Cooper
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21 février 2005

Bienvenue Mister Chance (1979) de Hal Ashby

Titre original : « Being There »

Being thereElle :
Pas patiente ce soir. Déjà que je ne suis pas fan de Peter Sellers, je craque. Une mise en bouche interminable et aussi ennuyeuse que ce personnage insensible à son environnement et qui n’est jamais sorti de chez lui.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Sur le thème déjà largement traité du candide, Hal Ashby réussit là un film assez attachant, drôle et mordant. Peter Sellers incarne à merveille cet illettré qui n’est jamais sorti de la maison où il était jardinier qui, par quelques remarques pleines de bon sens commun, va remuer tout le petit monde politique à Washington. Inébranlable, il rappelle par certains côtés Buster Keaton. L’humour est là, constamment, toujours à la limite de la satire mordante des puissants. Bien sûr, cela ne peut aller très loin, mais le film fait passer un bon moment.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, Shirley MacLaine, Melvyn Douglas
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18 février 2005

La brigade du suicide (1947) d’ Anthony Mann

Titre original : « T-Men »

La brigade du suicide Elle :
Bon et beau film noir mis à part une voix off un peu agaçante qui commente les filatures de deux agents du Ministère. Anthony Mann nous fait remonter toute la filière de ces faux-monnayeurs par l’intermédiaire de deux agents du Trésor qui doivent infiltrer le réseau. La ruse, la patience, le sacrifice, le risque faisant partie de l’aventure, suscitent l’intérêt du spectateur. Le scénario est touffu et les ramifications pour connaître l’instigateur suprême sont complexes.
Note : 4 étoiles

Lui :
A la limite du documentaire, ce film noir reste très didactique dans son déroulement, voulant montrer avec minutie toutes les étapes d’une enquête sur des faux-monnayeurs. Ce but est certes atteint mais globalement le film manque un peu d’atmosphère, les personnages restent peu étoffés.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dennis O’Keefe, Mary Meade, Alfred Ryder
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15 février 2005

Terminator 3 : le soulèvement des machines (2003) de Jonathan Mostow

Titre original : « Terminator 3: Rise of the machines »

Terminator 3 - Le soulèvement des machines Lui :
L’histoire a beau prolonger les deux volets précédents, le film se présenterait plutôt comme un remake des deux premiers, tant Mostow a repris à la fois des ingrédients, des situations et des dialogues de deux premiers volets, parfois pour les détourner ou même les tourner en dérision. C’est même étonnant la dose d’humour qu’il réussit à parsemer tout au long du film. Les scènes d’actions sont assez spectaculaires et impressionnantes, le scénario est moins étoffé. L’ensemble reste assez bien réussi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Arnold Schwarzenegger, Nick Stahl, Claire Danes
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13 février 2005

Cube 2 : Hypercube (2002) d’ Andrzej Sekula

Cube 2Elle :
(N’a pas souhaité le voir).

Lui :
Alors que le premier « cube » m’avait paru bien peu réussi, gâché et franchement rasoir, cette nouvelle variation sur le même thème (faite par une équipe totalement différente) m’a assez captivé. Le thème reste « des personnages prisonniers d’une structure dont la logique les dépasse ». La mise en place est rapide mais bien dosée, les personnages très complémentaires sans être caricaturaux et le déroulement suffisamment intriguant pour que l’on soit pris totalement par le film. Les « explications » physiques restent suffisamment vagues pour ne pas être fumeuses, en fait tout est bien dosé dans ce film et c’est ce qui fait qu’il fonctionne parfaitement. Nous pouvons ainsi nous concentrer sur les personnages et sur leur réaction à cette situation assez supra-naturelle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kari Matchett, Geraint Wyn Davies
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Lire nos commentaires sur le premier volet : Cube (1997) de Vincenzo Natali

27 janvier 2005

Happy End (2003) d’ Amos Kollek

Titre original : « Nowhere to Go But Up »

Happy endElle :
Amos Lolleck m’avait conquise dans Sue perdue dans Manhattan. Dans cette comédie à l’eau de rose, il se contente d’utiliser le filon d’Amélie Poulain en utilisant une nouvelle fois Audrey Tautou en gamine pétillante qui sourit tout le temps. Le thème de la jeune fille qui veut devenir actrice à New-York est très éculé. Cette pauvre fille dort dehors, ne mange pas à sa faim, n’a pas de travail et pourtant elle est en pleine forme. Cette vision déformée de la vie des SDF est ridicule. Audrey Tautou ne manque pas de talent mais les réalisateurs ne prennent pas le risque de lui confier d’autres rôles plus profonds.
Note : 2 étoiles

Lui :
Pas grand chose dans ce film si ce n’est Audrey Tautou qui s’escrime à charmer les américains en faisant l’ingénue innocente et fofolle. Elle en rajoute des tonnes et… s’en sort plutôt bien. Mais cela ne rend pas le film plus intéressant pour cela, et l’on s’ennuie devant cette interminable collection de clichés américains…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Audrey Tautou, Justin Theroux, Jennifer Tilly
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25 janvier 2005

Confessions d’un homme dangereux (2002) de George Clooney

Titre original : « Confessions of a Dangerous Mind »

Confessions d'un homme dangereux Elle :
Pour son premier film, George Clooney entreprend de nous narrer sur le ton de la comédie mêlée de drame la biographie d’un animateur de télé poubelle des années 70. On connaît l’admiration de Clooney pour les cinéastes indépendants américains. Mais hélas, sur ce sujet éculé, il tente en vain de jouer à Steven Soderbergh. Il abuse d’effets visuels plus ou moins réussis, cherche à tout prix à être original dans la forme au détriment du fond. On finit par se lasser au bout de 30 minutes et les déboires de ce Chuck Barris antipathique me laissent parfaitement indifférente. On te préfère en acteur, George, et pas trop souvent.
Note : 2 étoiles

Lui :
L’histoire de Confessions d’un homme dangereux est assez extravagante et George Clooney, qui réalisait là son premier film, a choisi de la filmer de façon tout aussi extravagante : il multiplie les effets, les solarisations d’images, les cadrages exotiques, les transitions inattendues… mais tout cela semble beaucoup trop artificiel, donne l’impression de faire de l’original pour faire de l’original. L’histoire, avec tout cela, passe un peu au second plan, et l’on doit se forcer pour s’intéresser un peu à cette histoire d’animateur TV devenu tueur pour la CIA.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sam Rockwell, Drew Barrymore
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19 janvier 2005

C’est donc ton frère (1936) de Harry Lachman

Titre original : « Our Relations »

C'est donc ton frèreElle :
Laurel et Hardy ont des frères jumeaux… Ce postulat de départ permet de générer de nombreux quiproquos, face à leurs épouses ou amies qui pensent avoir affaire à leurs maris ou à leurs amis. Les deux duos finissent par se mélanger si bien que l’on ne sait plus très qui est qui. Quelques scènes sont particulièrement réussies, telles celle de la cabine téléphonique ou celle où ils se retrouvent les pieds dans le ciment à se dandiner au-dessus du vide. Les effets sonores, assez explicites, pimentent les situations. L’ensemble est parfaitement dosé. Du bon cinéma comique qui traverse bien les générations.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’introduction de frères jumeaux à Laurel et Hardy est particulièrement bien exploitée : cela nous donne toute une série de situations assez rocambolesques et le scénario sait ne pas trop alourdir les quiproquos qui en résultent. C’est donc ton frère est très réussi et très amusant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy
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