5 juin 2005

Monstres & Cie (2001) de Peter Docter & David Silverman

Titre original : « Monsters, Inc. »

Monsters IncElle : (pas vu)

Lui :
Avec Monstres et Cie,  leur quatrième production, Pixar a réalisé une nouvelle fois un film d’animation inventif, en dehors des conventions. Bien entendu, il y a beaucoup d’humour et de dérision dans ce joli détournement du thème du monstre, mais aussi quelques plans absolument superbes, telle cette scène franchement surréaliste de la zone de parcage des « portes », un lieu quasiment indescriptible, beau et époustouflant. Cette scène tient à la fois de Lewis Carroll, Tex Avery et… d’Indiana Jones. Une perle. Le rythme du film est assez enlevé et les acteurs s’en donnent à coeur joie, avec notamment un Billy Crystal absolument déchaîné.
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voix de) John Goodman, Billy Crystal
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4 juin 2005

In my country (2004) de John Boorman

Titre original : « Country of my skull »

In my CountryElle :
Dans l’Afrique du Sud de l’après-apartheid, Nelson Mandela institue des commissions de réconciliation où les bourreaux doivent avouer leurs sévices devant leurs victimes noires pour pouvoir être amnistiés. Y assistent un journaliste américain noir et une poétesse afrikaner (Juliette Binoche) en rupture avec sa famille. Je trouve que le sujet grave de ce film aurait mérité un meilleur traitement. Le film est assez convenu, artificiel et ennuyeux. On est simplement spectateur extérieur alors qu’on devrait vibrer aux côtés des victimes pendant qu’elles racontent les tortures subies. On n’échappe pas non plus aux clichés vus mille fois sur l’histoire d’amour entre le journaliste noir et la journaliste blanche. D’ailleurs, on ne sent pas Juliette très à l’aise dans ce rôle. Une déception.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le sujet traité mérite bien entendu la plus grande considération mais, hélas, le film de John Boorman ne parvient pas bien à traduire l’importance de ce grand tournant de l’histoire d’Afrique du Sud. In My Country apparaît trop scénarisé et cette petite amourette entre journalistes paraît plaquée et donc anodine. On peut supposer que l’intention de Boorman était de toucher un public le plus large possible et par conséquent de témoigner à la fois des sévices et tortures et aussi de la façon dont ce pays a choisi de tourner la page. C’est néanmoins dommage que ce film n’ait pas une parcelle de l’intensité des drames relatés.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, Brendan Gleeson
Voir la fiche du film et la filmographie de John Boorman sur le site IMDB.

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2 juin 2005

Kill Bill: Vol. 1 (2003) de Quentin Tarantino

Kill Bill, volume 1 (2003) de Quentin Tarantino

Titre original : « Kill Bill: Vol. 1 »

Kill Bill, volume 1Elle :
Je n’accroche pas au cinéma de Tarantino que je trouve un peu surcoté par effet de mode. Je reconnais sa maîtrise de la mise en scène mais je n’aime pas les sujets qu’il aborde. Sa fascination pour la violence et le sang me rebute. Le seul film que j’ai bien aimé de lui était Jackie Brown.
Note : pas d'étoile

Lui :
Contrastant franchement avec son film précédent Jackie Brown, Tarantino choisit cette fois un scénario ultra-simple pour se concentrer sur la forme, cherchant notamment à esthétiser au maximum l’univers qu’il affectionne. On le sait, Tarentino est un grand amateur de bandes dessinées, de films de Kung-Fu et de série B. Je trouve un peu dommage que sa démarche semble (à mes yeux) se réduire à esthétiser les mille et une façons de couper un bras et de faire jaillir trois hectolitres de sang, le tout dans d’interminables scènes de combat. La construction est plus intéressante, souvent surprenante, mais globalement je n’accroche pas vraiment…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Uma Thurman, Lucy Liu
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31 mai 2005

Phone Game (2002) de Joel Schumacher

Titre original : Phone Booth

Phone gameElle :
Je ne vais pas m’étendre sur ce film puisque j’ai abandonné rapidement la projection : Cette histoire de téléphone ne m’attirait guère !
Note : pas d'étoiles

Lui :
A priori, avec Phone Game, on pourrait penser que l’on va voir un thriller ultra classique (et je dois bien avouer ne pas être un grand fan des films de Joel Schumacher…), et pourtant il s’agit là d’un film extrêmement original. Point d’effets spectaculaires, de meurtres ou d’explosions photogéniques, non… seulement du scénario et du bon : un suspense d’1h15 dans une cabine téléphonique (!), basé sur une idée de départ simple et développée très efficacement pour vous tenir en haleine jusqu’à la fin. Ce genre de scénario fait penser à Hitchcock et je n’ai pas été surpris de lire que le scénario lui avait été proposé dans les années 70. La réalisation est des plus simples (Phone Game aurait été tourné en 10 jours) et mis à part Forest Whittaker, point d’acteurs très connus. Du scénario pur… Ah quel plaisir !
Note : 4 étoiles

Acteurs: Colin Farrell, Radha Mitchell, Forest Whitaker, Katie Holmes
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28 mai 2005

Le divorce (2003) de James Ivory

Le divorce Elle :
Film artificiel et bourré de clichés sur la France, ses habitants et leurs moeurs. Une jeune américaine va à Paris pour rendre visite à sa sœur (Naomi Watts) qui vient de se faire plaquer par son mari. Il ne se passe rien ; on se retrouve entre « gens du beau monde » qui n’ont rien à dire. James Ivory est certainement plus fasciné par ses actrices que par son scénario.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le Divorce est une comédie parfaitement futile et molle, il est vraiment étonnant qu’un tel film soit signé James Ivory. Le choc des cultures se réduit à une interminable série de clichés sur les français et les américains, et surtout le scénario manque totalement d’intérêt. Ce ratage est d’autant plus dommage que la distribution était excellente avec bon nombre d’acteurs intéressants dans les seconds rôles.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Kate Hudson, Naomi Watts, Thierry Lhermitte, Glenn Close, Leslie Caron, Sam Waterston
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24 mai 2005

Lost in Translation (2003) de Sofia Coppola

Lost in TranslationElle :
Un quadragénaire esseulé et une jeune femme délaissée par un mari branché se rencontrent dans un grand hôtel aseptisé de Tokyo. Avec Lost in Translation, Sofia Coppola a choisi de décrire la solitude, la perte des repères, la remise en cause de l’existence et de l’identité qui les étreint dans ce Japon moderne, bruyant et déshumanisé. Elle a le mérite d’aller contre les clichés habituels du coup de foudre charnel et préfère mettre en avant l’attirance, le désir esquissé, l’amitié, le soutien moral qui les réunit pendant quelques jours. Elle aime ses personnages et les filme avec beaucoup de douceur et d’émotion. Elle capte des regards qui en disent long et préfère nous laisser imaginer le sens de cette curieuse relation. Elle parsème également Lost in Translation de petites touches d’humour sur les mœurs de la société japonaise contemporaine. Bill Murray excelle pour exprimer l’air désabusé et la chaleur humaine qui se dégage de cet acteur sur le déclin. Scarlett Johansson utilise davantage le registre du regard et du sourire. Les belles images colorées sont accompagnées d’une musique étrange et décalée qui accentue cet effet de dissonance avec le monde qui les entoure.
Note : 5 étoiles

LostintranslationLui :
Plongés dans un environnement qui leur est étranger et impénétrable (Tokyo), deux êtres vont se rapprocher pour tromper leur solitude et une sorte de connivence va se créer entre eux. Sofia Coppola filme cette histoire avec beaucoup de douceur et de délicatesse. Le film n’apporte pas d’éléments qui nous permettraient de qualifier cette relation tout en demi-teintes, qui semble osciller entre deux pôles : amitié… amour ? Lost in Translation est un beau film de Sofia Coppola, on peut juste lui reprocher d’avoir un peu trop typé (par humour) certains personnages secondaires. Belle interprétation de Bill Murray et de Scarlett Johansson.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bill Murray, Scarlett Johansson
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19 mai 2005

J’ai le droit de vivre (1937) de Fritz Lang

Titre original : You only live once

J'ai le droit de vivreElle :
Ce film noir est le deuxième de la période américaine de Fritz Lang. Henri Fonda joue le personnage d’un détenu libéré qui ne parvient pas à se réinsérer dans la société malgré le soutien de sa femme très éprise de lui. La malchance et le mauvais sort s’acharnent sur eux. C’est cette fuite éperdue et qu’on sait perdue d’avance que filme brillamment Fritz Lang. Il joue avec l’ombre et la lumière, s’approche de ces visages inquiets mais amoureux, entoure ses personnages de cadres et de grilles pour montrer qu’ils sont prisonniers de leur destin. La prestation d’Henry Fonda et de Sylvia Sydney est remarquable d’intensité. C’est du grand cinéma.
Note : 4 étoiles

Lui :
Tourné juste après Furie, J’ai le droit de vivre permet à Fritz Lang de reprendre le thème de l’innocent rejeté par la société ; c’est une nouvelle fois l’occasion pour lui de dénoncer une certaine intolérance. Créant une intensité parfaitement progressive, le scénario est servi par une mise en scène parfaite, très pure dans son académisme, sobre mais ô combien efficace, sans fioritures ni embellissement gratuit. Fritz Lang réussit ainsi un film qui parvient à nous capturer, nous captiver et nous émouvoir. Très belle prestation du jeune Henry Fonda.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Henry Fonda, Sylvia Sydney
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18 mai 2005

Pollock (2000) d’Ed Harris

PollockElle :
Ed Harris passe pour la première fois à la réalisation et incarne Jackson Pollock, le célèbre peintre américain, inventeur du « dripping » qui consiste à jeter de la peinture sur une toile posée au sol. Pour un premier film, c’est plutôt réussi et intéressant. Ed Harris ne cherche pas à faire passer de message sur le renouveau de l’art abstrait. Il retrace avec sincérité la vie d’un artiste rongé par l’alcool qui exprime de l’intérieur son mal-être sur une toile. Il connaît la misère dans les années 40 puis c’est sa femme Lee Krasner qui le soutient et l’introduit dans les grandes expositions. On croise Pegyy Guggenheim, les marchands d’art, De Kooning et d’autres peintres du moment. Ce parcours chaotique se terminera par la mort dans un accident de voiture en 1956. La mise en scène est de qualité et la personnalité de ce grand créateur écorché par la vie provoque l’émotion.
Note : 4 étoiles

Pollock2Lui :
Ce qui est remarquable dans ce film, c’est la façon dont Ed Harris a réussi à éviter tous les écueils du film à tendance misérabiliste (le genre « création douloureuse et drame de l’alcool ») pour se concentrer sur le fait de redonner vie à une grande figure de la peinture américaine moderne. A la fois devant et derrière la caméra, Ed Harris est étonnamment crédible dans son interprétation de Jackson Pollock, presque une identification tant la passion transparaît. S’il ne joue pas avec nos sentiments, il parvient à faire passer beaucoup d’émotion et aussi une bonne dose de fascination, fascination pour le personnage mais avant tout pour le cheminement qu’a suivi son processus créatif. Les scènes où on le voit peindre dans atelier sont d’ailleurs passionnantes. Une belle réussite.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ed Harris, Marcia Gay Harden
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17 mai 2005

Simone (2002) d’ Andrew Niccol

Titre original : « S1m0ne »

SimoneElle :
Comédie américaine convenue et interminable dont le sujet est assez bateau. Je craque avant la fin. Al Pacino (qu’est-il allé faire dans cette galère?) incarne un producteur de film qui utilise une créature virtuelle (évidemment superbe pour retenir un peu notre attention) afin de remplacer une actrice qui le plaque. Bien évidemment, tout le monde veut voir cette actrice invisible. On devine tout ce qui va se passer et ce n’est même pas amusant. Andrew Niccol avait fait mieux avec le film Gattaca.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Scénariste de Truman Show, Andrew Niccol reste dans le virtuel avec ce scénario où un réalisateur au bout du rouleau va utiliser une invention révolutionnaire : une actrice parfaite, créée sur ordinateur, dont le succès va bien entendu finir par lui poser quelques problèmes. Le regard porté sur le monde du cinéma est assez mordant, les média en général ne sont guère épargnés non plus, mais c’est surtout grâce à son humour que ce film est assez réussi : on rit franchement et certaines scènes sont assez jubilatoires. Par contre, la réalisation est un peu brouillonne et, sur ce plan, Simone ne peut être comparé à Truman Show. Ce film n’en reste pas moins une bonne comédie, assez originale. Pour l’anecdote : Andrew Niccol a lui aussi succombé au charme de sa création puisqu’il a épousé Rachel Roberts à la fin du tournage…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Rachel Roberts, Catherine Keener
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8 mai 2005

Identity (2003) de James Mangold

IdentityElle :
Un orage tonitruant. Un huis clos dans un motel coupé du monde à cause de pluies diluviennes. Dix personnes dont un prisonnier qui logent dans ce motel. Un premier meurtre, des cris, un serial killer, une musique angoissante. Tels sont les ingrédients classiques du thriller conventionnel. Mais James Mangold n’est pas Hitchcock et ne fait pas dans la finesse. Plus il fait de bruit, moins on y croit et on finit pas totalement se désintéresser de l’histoire.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Après une mise en place à la Dix petits nègres, les personnages commencent rapidement à être assassinés dans des conditions mystérieuses. Malgré les fausses pistes évidentes (l’inévitable sérial-killer qui passait dans le coin), James Mangold parvient à nous intriguer suffisamment et plus on avance dans l’histoire, plus le mystère s’épaissit et l’on en vient à soupçonner tout le monde (du moins ceux qui restent…) La fin reste toutefois un peu décevante mais sans être un grand film, Identity parvient à nous secouer un peu.
Note : 3 étoiles

Acteurs: John Cusack, Ray Liotta, Amanda Peet
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