14 janvier 2006

Baby Doll (1956) de Elia Kazan

Baby Doll Elle :
Elian Kazan nous montre une nouvelle fois son talent pour filmer les confrontations pleines de violence et d’ambiguïté. Baby Doll interprétée par Caroll Baker est la jeune femme enfant paumée qui s’ennuie et se livre aux regards des hommes. Le mari qui fait des mauvais coups pour subsister et le possible amant tout aussi machiavélique s’affrontent sous la candeur de cette jeune fille qui n’est pas encore devenue femme. Elia Kazan oppose le noir et le blanc, joue avec les gros plans de visages, les symboles sexuels pour mieux créer le trouble. Un cinéma original et sulfureux pour l’époque.
Note : 4 étoiles

Lui :
Beaucoup de force dans cette adaptation de la pièce de Tennessee Williams, un trio d’acteurs qui semblent toujours à la limite, à la limite de trop charger leur personnage. Elia Kazan filme avec beaucoup de crudité, dans les décors, dans ses cadrages, afin que passe toute la force de cette histoire. Avec le temps, le côté « sulfureux » du film s’est en grande partie estompé ce qui nous laisse avec la possibilité de regarder le film tel qu’il est.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Karl Malden, Carroll Baker, Eli Wallach
Voir la fiche du film et la filmographie de Elia Kazan sur le site IMDB.

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12 janvier 2006

L’intrus (1949) de Clarence Brown

Titre original : « Intruder in the Dust »

L'Intrus Elle :
Cette adaptation du roman de William Faulkner est un beau plaidoyer contre le racisme et l’intolérance. Au cinéma, en pleine période du maccarthisme, ce thème était rarement abordé. Un noir est accusé de meurtre sans enquête préalable à cause de sa couleur. C’est le sud des Etats-Unis où le racisme anti-noir est très ancré. Clarence Brown s’attarde sur des plans de foule qui veut lyncher le prisonnier et choisit de mener l’enquête par l’intermédiaire d’un adolescent qui n’est pas encore rempli de préjugés. Le ton est sobre, la mise en scène dépouillée, les silences sont pesants et la stature de Lucas, le noir accusé de meurtre, est imposante.
Note : 5 étoiles

Lui :
Parfaitement mis en scène et avec un scénario sans faille, L’intrus traite du problème du racisme sans surenchère de scènes frappantes et faciles. Il prône surtout le triomphe de la raison. Tourné sans acteur connu, le film n’en a que plus de force.
Note : 5 étoiles

Acteurs: David Brian, Juano Hernandez, Claude Jarman Jr.
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10 janvier 2006

The king of Marvin Gardens (1972) de Bob Rafelson

The King of Marvin Gardens Elle :
Atlantic City, une station balnéaire toc et déserte, deux femmes névrosées accompagnées de deux frères tout autant « à côté de leurs pompes ». Leur seul objectif  dans la vie est un mauvais plan insensé : acquérir une île à Hawaï par des moyens douteux. Le décor est planté. L’atmosphère est sinistre et les personnages hystériques. Le rêve américain consacré à la puissance de l’argent s’effondre. C’est le néant et ces quatre losers tournent en rond. Les intentions du réalisateur sont louables mais il faut toute de même s’accrocher pour aller jusqu’au bout. Un film assez déprimant.
Note : 2 étoiles

Lui :
Pour son troisième film, Bob Rafelson jette à nouveau un regard sur l’Amérique comme il l’avait fait dans 5 pièces faciles (Five easy pieces). Il nous en dresse un portrait sans illusion, terriblement pessimiste, une vision qui s’inscrivait à l’époque, en 1971, entièrement en contrepoint de la contre culture. Ici, le capitalisme a pratiquement décérébré les personnages principaux qui semblent ne vivre que pour un projet grotesque, en l’occurence créer une sorte de Las Vegas sur une île du Pacifique. Tels des drogués, ils semblent avoir perdu toute notion, ne reconnaissant que leurs chimères liées aux dollars qu’ils ne verront jamais. Un portrait assez dur mais assez visionnaire tout de même.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Bruce Dern, Ellen Burstyn
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9 janvier 2006

Désirs humains (1954) de Fritz Lang

Titre original : « Human desire »

Désirs Humains Elle :
Adaptation à l’américaine de La bête humaine de Jean Renoir tiré du roman de Zola. Fritz Lang transpose le film au moment de la guerre de Corée si bien qu’on est à l’heure des trains électriques. Il imprime fortement au film son style et en fait plutôt un film noir. La tension entre les personnages est forte. C’est plutôt un film psychologique glauque qui révèle la noirceur des sentiments, les tourments intérieurs et les intentions maléfiques. A l’opposé, Renoir mettait en avant le milieu des cheminots et leur vie difficile. Les personnages de Jean Gabin et Julien Carette étaient plus attachants. A partir du même sujet, ces deux réalisateurs de grand talent ont créé deux films très différents.
Note : 4 étoiles

Lui :
J’ai trouvé cette version américaine de La Bête Humaine bien moins intéressante que celle de Renoir. Au lieu d’un grand drame social, nous avons un film noir, c’est à dire où l’aspect policier tient le premier plan. D’autre part, le jeu tout en retenue de Glenn Ford ne fait pas décoller son personnage qui est bien loin d’avoir la force que lui avait donné Gabin.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Gloria Grahame, Broderick Crawford
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9 janvier 2006

San Francisco (1936) de W.S. Van Dyke

San Francisco Elle :
Le jour de l’an 1906 à San Francisco, c’est la fête dans les rues et les cabarets. Une jeune chanteuse joue son avenir entre Blackie, un patron de bastringue un peu rustre et un directeur d’opéra ennuyeux. Clark Gable incarne avec talent comme souvent le mauvais garçon qui se repent après ses mauvais coups. Cette partie du film est assez bien menée malgré quelques longueurs notamment pendant de longs intermèdes chantés. Le clou du film est le célèbre tremblement de terre de San Francisco qui dure 20 minutes. Pour l’époque, les scènes truffées de trucages sont très impressionnantes et effrayantes. W.S. Van Dyke n’a pas hésité à utiliser un nombre important de figurants. Le film est une vraie réussite sur ce plan là.
Note : 4 étoiles

Lui :
Sans être un grand film, San Francisco se laisse encore regarder avec grand plaisir. Il y a bien sûr ces fameuses scènes du tremblement de terre reconstitué mais le reste du film n’est pas sans intérêt, avec notamment une grande place donnée aux talents de chanteuse de Jeanette McDonald. C’est très classique mais bien fait.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Jeanette MacDonald, Spencer Tracy
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8 janvier 2006

Harry Potter à l’école des sorciers (2001) de Chris Columbus

Titre original : « Harry Potter and the Sorcerer’s Stone »

Harry Potter à l'école des sorciers Elle :
J’ai fait un effort mais j’ai abandonné au bout d’une heure. Je ne suis pas du tout réceptive à la magie d’Harry Potter.
Note : pas d'étoile

Lui :
Je m’attendais à n’être que moyennement intéressé par ce film mais j’ai été agréablement surpris : le scénario, tout en restant assez classique dans ses ingrédients, est parfaitement mis en place et le réalisateur a trouvé le ton juste, sans jamais abuser des effets faciles, et surtout il a su parfaitement transcrire à l’écran le côté magique de l’univers d’Harry Potter, forçant l’émerveillement chez nous, spectateurs. Il y a une délicatesse certaine dans cette adaptation, délicatesse que l’on aimerait voir plus souvent dans les grosses productions hollywoodiennes…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Daniel Radcliffe, Maggie Smith, Robbie Coltrane
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7 janvier 2006

« Fahrenheit 9/11 » (2004) de Michael Moore

Fahrenheit 9/11 Elle :
Avec ce documentaire au style rentre dedans, Michael Moore a tenté en vain de renverser le cours de l’élection présidentielle américaine en employant les méthodes expéditives de Bush. La première partie du film est épuisante à regarder. On est submergé par une avalanche de dialogues, d’informations, de musique et de sons désagréables. Il est bien difficile de prendre le temps de réfléchir. La partie consacrée à l’Irak est la plus intéressante à regarder car la guerre sale ainsi que les sombres confidences des soldats que les médias répugnaient à mettre à l’écran, sont exposées au grand jour. Même si les intentions de Michael Moore sont louables, ce n’est pas un grand film. La démonstration est trop caricaturale et simpliste et la mise en scène est confuse et heurtée.
Note : 2 étoiles

Lui :
La première partie, qui porte entre autres sur les relations de George Bush avec l’argent d’Arabie Saoudite, est conçue comme un gigantesque et interminable clip : montage survolté, musique à fond sur un flot de paroles ininterrompu, assez pénible et surtout fatiguant à regarder. La seconde partie, qui traite de la réalité de la guerre en Irak, est plus intéressante car il y montre des images peu diffusées. Globalement le film ne convainc pas vraiment, Moore assène des uppercuts et cherche à créer des chocs plus qu’à apporter vraiment des arguments. On peut aussi ne pas approuver ce principe qui veut que la fin justifie les moyens, du style « tous les procédés sont permis à partir du moment où l’on a une cause juste ». Vu avec du recul (en ce début 2006), on peut se dire que Michael Moore a essayé d’agir avec les moyens qu’il avait pour bloquer la réélection de George Bush. Cela n’a pas réussi. Ce film ne restera certainement pas parmi ses plus marquants.
Note : 2 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Moore sur le site IMDB.

2 janvier 2006

Land of Plenty (Terre d’abondance) (2004) de Wim Wenders

Titre original : « Land of Plenty »

Land of Plenty (Terre d'abondance) Elle :
Wim Wenders nous fait vivre la paranoïa de l’après 11 septembre au coeur de Los Angeles au travers des yeux d’un vétéran du Vietnam déjanté qui se croit investi d’une mission anti-terroriste. Il surveille tout le monde dans sa camionnette truffée de micros et s’invente des ennemis et des angoisses. Sa jeune nièce entre dans son jeu pour tenter de le retrouver. Land of Plenty est une plongée terrifiante dans les rues jonchées de sans abris, recherche et dénonciations de personnes suspectes, on erre dans un monde disloqué. Comme d’habitude, la mise en scène est belle, les acteurs sont talentueux et les musiques sont somptueuses. En revanche, le film est trop long et le scénario manque d’épaisseur. Wenders a du mal à nous tenir en haleine jusqu’à la fin car il reste trop cantonné dans les élucubrations du vétéran qui n’aboutissent sur rien. On est bien loin de ses meilleurs films.
Note : 3 étoiles

Lui :
Voulant traiter du traumatisme américain du 11 septembre, Wenders met en opposition deux personnages, un vétéran du Vietnam franchement paranoïaque, qui passe ses journées à traquer d’hypothétiques suspects, et une jeune fille idéaliste et bénévole, prête à aimer et aider tout le monde. Ces personnages sont trop extrêmes pour que Wenders puisse nous montrer quoi que ce soit. Le film donne d’ailleurs un peu l’impression d’être bâclé sur le plan du scénario qui s’étire en longueur sans parvenir à nous donner une certaine vision de l’Amérique, si ce n’est l’importance des laissés pour compte. La réalisation reste parfaite, avec une belle photographie mais le film dans son ensemble est largement en dessous de ce que l’on peut attendre de Wim Wenders.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michelle Williams, John Diehl
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1 janvier 2006

Shrek 2 (2004) d’ Andrew Adamson, Conrad Vernon et Kelly Ashbury

Shrek 2 Elle :
(pas vu )

Lui :
L’histoire de ce second volet se situe exactement à la suite du premier mais le scénario a toutefois moins d’importance cette fois : il s’agit plutôt d’une suite de gags mais l’ensemble reste très réussi. L’âne tonitruant (Eddie Murphy) est plus en retrait, pour faire de la place à un second faire-valoir, le chat botté, qui a un peu du mal à s’imposer même si la voix d’Antonio Banderas lui donne un certain panache assez amusant. Beaucoup d’humour, bien dosé, et toujours beaucoup de clins d’oeil, cinématographiques et autres. Ce film d’animation nous fait passer un bon moment, même s’il se situe un peu en retrait par rapport au premier qui était un petit bijou.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mike Myers, Cameron Diaz, Eddie Murphy, Antonio Banderas, John Cleese, Julie Andrews
Voir la fiche du film et la filmographie de Andrew Adamson, Conrad Vernon et Kelly Ashbury sur le site IMDB.

1 janvier 2006

Shrek (2001) d’ Andrew Adamson et Vicky Jenson

Shrek Elle :
Ce film a beau être une satire de la production aseptisée disneyenne, je me suis plutôt ennuyée.
Note : pas d'étoile

Lui :
Excellent détournement du conte de fée, bourré d’humour. L’équilibre est parfait, aucune lourdeur… Les références et clins d’oeils sont nombreux (films et musique). L’âne (Eddie Murphy) est certainement le personnage le plus réussi. Une petite merveille, un conte complètement décalé à déguster sans arrière pensée.
Note : 5 étoiles

Acteurs: (voix) Mike Myers, Eddie Murphy, Cameron Diaz, John Lithgow, Vincent Cassel
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Voir aussi :
Shrek 2 (2004) d’Andrew Adamson, Conrad Vernon et Kelly Ashbury
Shrek 3 (2007) de Chris Miller