18 mars 2008

Un homme est passé (1955) de John Sturges

Titre original : « Bad Day at Black Rock »

Un homme est passé Elle :
(pas vu)

Lui :
Un homme est passé a souvent été décrit comme un western moderne dans le sens où il se passe dans une minuscule bourgade perdue au milieu d’un immense désert de l’Ouest américain et qui semble livrée à elle-même, en dehors des lois. L’arrivée fortuite d’un étranger (Spencer Tracy) va perturber cette petite communauté qui porte un lourd et honteux fardeau. Plusieurs points sont remarquables dans la façon avec laquelle John Sturges aborde cette histoire de lâcheté collective : la mise en scène de l’attente, l’observation, la suspicion, la méfiance, et Un homme est passé l’utilisation du Cinémascope, procédé pourtant très récent (1 an ou 2 au moment du tournage) mais pour lequel le réalisateur montre une maîtrise remarquable, parvenant à amplifier les sentiments d’isolement, de perte d’humanité et d’attente par ces cadrages très larges. Le suspense est maintenu à un niveau constant et élevé pendant les 81 minutes du film, extrêmement efficace, bien soutenu par une interprétation dense et forte.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Robert Ryan, Lee Marvin, Anne Francis, Walter Brennan, Ernest Borgnine
Voir la fiche du film et la filmographie de John Sturges sur le site imdb.com.

18 mars 2008

Le vaisseau fantôme (1941) de Michael Curtiz

Titre original : The Sea Wolf

Le vaisseau fantômeElle :
(En bref) Adaptation du roman de Jack London Le Vaisseau Fantôme : deux nauvragés, un écrivain et une évadée d’un bagne, sont recueillis par le « Ghost », navire dirigé par le redoutable capitaine Larsen. Ils seront contraints rester à bord. Malgré la richesse du scénario, je dois avouer avoir eu un peu de mal à m’intéresser à cette histoire.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Belle adaptation de ce roman remarquablement contruit et qui traduit bien l’univers dur et hostile de Jack London. Edward G.Robinson et John Garfield apportent à leurs rôles une intensité rare. Cette dénonciation de l’autoritarisme a de plus un résonnance toute particulière puisque cette version du Vaisseau Fantôme fut tournée au tout début de la seconde guerre mondiale.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Edward G. Robinson, Ida Lupino, John Garfield, Alexander Knox, Gene Lockhart
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Le Vaisseau Fantôme fut adapté de nombreuses fois au cinéma et dès 1913 :
The Sea Wolf (1913) de Hobart Bosworth
The Sea Wolf (1920) de George Melford avec Noah Berry
The Sea Wolf (1926) par (et avec) Ralph Ince
The Sea Wolf (1930) par Alfred Santell avec Milton Sills
Le Vaisseau Fantôme (The Sea Wolf) (1941) par Michael Curtiz
Barricade (1950) de Peter Godfrey (western!)
Wolf Larsen (1958) par Harmon Jones
Aucune de ces versions n’a eu le succès et le retentissement de la version de Michael Curtiz. A noter que Jack London interprétait le rôle d’un marin dans la version de 1913.

17 mars 2008

La Reine Christine (1933) de Rouben Mamoulian

Titre original : « Queen Christina »

La Reine ChristineLui :
Juste après avoir tourné Comme tu me veux (As you desire me), Greta Garbo s’était retirée en Suède pendant plusieurs mois. La MGM, craignant qu’elle ne veuille mettre un terme à sa carrière, lui fit une proposition alléchante de contrat où elle avait droit de regard sur le choix du réalisateur et des acteurs. C’est ainsi qu’au tout début du tournage de La Reine Christine elle fit remplacer Laurence Olivier par John Gilbert, acteur avec lequel elle avait souvent tourné et qui était en disgrâce depuis l’avènement du parlant (ce fut d’ailleurs son avant-dernier film)(1). Le scénario de cette histoire (très) romancée d’une Reine de Suède au XVIIe siècle est signé Salka Viertel, ami de Garbo tout comme le directeur de la photographie. De même, « La Divine » avait Rouben Mamoulian en grande estime. La Reine Christine fut donc un film sur mesure pour Greta Garbo où tout était selon son désir et, en contrepartie, elle nous gratifia de son plus beau rôle au cinéma, merveilleusement portée par le talent de Mamoulian. Elle incarne avec une telle présence cette femme de tête qui refusait de sacrifier sa vie à son destin que les autres acteurs ne peuvent faire que de la pâle figuration à côté d’elle. La Reine Christine De nombreuses scènes sont mémorables et merveilleuses : l’auberge où elle est prise pour un garçon, les scènes d’amour avec John Gilbert (« Je mémorise cette pièce ») et bien entendu cette scène finale, célébrissime, sans aucun doute l’un des plus beaux plans de toute l’histoire du cinéma : un zoom avant jusqu’au très gros plan sur le visage de Garbo à l’avant du navire qui l’emporte, avec un éclairage d’une pureté absolue. Mamoulian aurait dit à Garbo : « je voudrais que ton visage soit une feuille de papier vierge sur laquelle chaque spectateur pourra écrire ce qu’il ressent » et effectivement son visage est presque inexpressif tout en semblant porter toute la détresse du monde avec volonté et résignation. En fait, ce visage, on peut lui prêter tour à tour tous les sentiments possibles et imaginables. Quel acteur/actrice pourrait aujourd’hui faire un tel plan et exprimer tant de sentiments sans en montrer un seul ?
Note : 5 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, John Gilbert, Ian Keith
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(1) Non seulement, Gerta Garbo avait tourné avec John Gilbert mais les deux acteurs avaient eu une liaison passionnée en 1926 et 27. Le mariage était prévu mais le jour même, Greta Garbo se désista, laissant John Gilbert seul devant l’autel. Cette grande déception sentimentale le fit sombrer dans l’alcool. De plus, au passage vers le parlant, sa voix se révéla être décevante, peu en accord avec son physique.

Greta Garbo - La Reine ChristineGreta Garbo dans la scène finale de La Reine Christine de Rouben Mamoulian.

16 mars 2008

Les infiltrés (2006) de Martin Scorsese

Titre original : « The departed »

Les infiltrés Elle :
(pas vu)

Lui :
Les Infiltrés est le remake américain d’Infernal affairs du hongkongais Andrew Lau. Cette histoire d’infiltrations croisées entre la police et la pègre irlandaise de Boston permet à Scorsese de revenir sur son sujet de prédilection et de montrer toute sa virtuosité à monter un film policier haletant quasiment parfait dans sa forme. Malgré les quelque 2h30 de film, la tension est très forte assez rapidement et se maintient ainsi jusqu’à la toute fin (un peu précipitée ceci dit). Le suspense est même difficile à supporter parfois… Par rapport à l’original, les téléphones portables ont ici aussi une grande importance mais, comme en peut s’en douter avec Scorsese, pas autant que les armes et les poings. Dans sa forme, Les Infiltrés est particulièrement efficace avec une mise en scène précise et tranchante, une utilisation de la musique assez remarquable et un jeu d’acteurs à un niveau très élevé. Sous la direction de Scorcese, Jack Nicholson montre le meilleur de son talent, parvenant à marquer son personnage de ses touches si caractéristiques sans jamais aller trop loin (même si l’on sent parfois qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’il se laisse aller). DiCaprio est tout aussi convaincant avec cette instabilité qui lui va si bien. Martin Scorsese a aussi soigné les seconds rôles en faisant appel à des acteurs comme Martin Sheen ou Mark Whalberg. Les Infiltrés a parfois été placé au même niveau que Les Affranchis par certains observateurs mais il n’est pas certain qu’il laisse autant de traces toutefois. Malgré ses grandes qualités, il a tout de même moins d’ampleur et de profondeur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Leonardo DiCaprio, Jack Nicholson, Matt Damon, Mark Wahlberg, Martin Sheen, Ray Winstone, Alec Baldwin
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13 mars 2008

Planète interdite (1956) de Fred M. Wilcox

Titre original : « Forbidden Planet »

Planète interditeLui :
Planète Interdite est incontestablement l’un des films les plus marquants de toute l’histoire du cinéma de science-fiction. C’est aussi l’un des plus beaux, l’un des plus poétiques, l’un des plus aptes à enflammer notre imagination. Plus que tout autre, il symbolise la richesse, la puissance et l’innocence de la science-fiction des années cinquante. Fred McLeod Wilcox put bénéficier de moyens importants pour réaliser son film et la qualité de la réalisation est visible : le paysage de la planète Altaïr IV, minutieusement créé avec son ciel vert et ses deux soleils, est rendu magique par un très beau Technicolor et les immenses souterrains sont remarquables. Le robot Robby est le robot le plus célèbre de la science fiction. Planète interdite Le thème global de Planète Interdite est assez puissant et ambitieux : l’idée de départ a d’ailleurs été inspirée de La Tempête de Shakespeare (pièce dans laquelle un vaisseau fait naufrage près d’une île habitée par Prospero, la belle Miranda et le serviteur Ariel, dont les équivalents sont ici le Docteur Morbius, Altaïra et Robby). Le film ouvre une voie de réflexion sur la maîtrise de notre subconscient face au progrès technique. La seule faiblesse de Planète Interdite réside dans son intrigue amoureuse qui tient un peu trop de place mais cela ne suffit pas pour diminuer l’attrait de ce film qui reste intact après 50 ans : un petit joyau de la science-fiction dans ce qu’elle a de meilleur, celle qui nous fait rêver.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Walter Pidgeon, Anne Francis, Leslie Nielsen
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Remarques :
Planète interdite* Le robot Robby eut tant de succès avec ce film que la MGM le réutilisa l’année suivante comme personnage central du film Le Cerveau Infernal (The Invisible Boy). Très moyen, le film n’eut aucun succès et cela montre bien que l’attrait de Planète Interdite ne résidait pas en ce seul personnage mais bien en un ensemble.
* La MGM a longtemps laissé planer le doute mais l’on sait maintenant que Robby était bien animé par un acteur (Frankie Darro) à l’intérieur de sa carapace.
* Le musique est l’oeuvre de Bebe et Louis Barron. C’est la première musique de film entièrement électronique de toute l’histoire du cinéma.

Planète interditeLégende : « Le grand vaisseau spatial, capable de dépasser la vitesse de la lumière, survole les paysages désolés de la planète Altair-4, à la recherche d’une zone pour atterrir. »

Planète interditeLégende : « Les terriens sont accueillis par les seuls survivants d’une précédente expédition, le scientifique Walter Pidgeon et sa fille, Anne Francis. »

Planète interditeLégende : « Etonnante merveille de la science, Robby le Robot, à la fois garde et serviteur, a des talents fabuleux. »

Pour voir d’autres images de matériel publicitaire du film, aller sur Docteur Macro.

Remakes :
– Le bruit a couru dans les années 90 qu’Irvin Kershner (le réalisateur du 2e Star Wars, L’Empire contre-attaque) cherchait a faire un remake de Forbidden Planet. Plus récemment, certaines rumeurs faisaient état d’un intérêt de la part de Dreamworks. La difficulté d’en faire un remake (vu ce qu’est devenu le cinéma de science-fiction) devrait toutefois nous épargner de voir un tel massacre.
– Il y eut une adaptation en comédie musicale à Broadway : Return to Forbidden Planet, pièce qui a des origines anglaises toutefois (milieu des années 80).

11 mars 2008

La soif du mal (1958) de Orson Welles

Titre original : « A touch of evil »

La soif du mal Elle :
(pas (re)vu)

Lui :
Le premier plan de La Soif du Mal est probablement le plan le plus spectaculaire que Welles ait jamais tourné : un plan séquence de trois minutes où l’on suit au milieu d’une ville une voiture que l’on sait devoir exploser incessamment ; la caméra monte à cinq mètres du sol pour revenir ensuite suivre un couple marchant sur le trottoir, la voiture semble nous échapper pour être rattrapée quelques secondes plus tard, l’on remonte comme pour passer les obstacles et venir s’inviter dans une discussion au poste frontière, tout cela sans une seule coupure. C’est superbe. Orson Welles pratique l’exagération jusque dans la virtuosité. La Soif du Mal est adapté d’un roman noir mais cette histoire n’est qu’un tremplin pour Welles La soif du mal qui s’attache surtout à créer une atmosphère poisseuse et kafkaïenne dans cette ville à la frontière mexicaine où il incarne avec maestria un flic-épave qui utilise des moyens peu orthodoxes pour combattre la pègre locale. L’usage de grands-angles qui déforment l’image, les jeux sur l’ombre et la lumière, les contrastes violents, tous les procédés classiques d’Orson Welles viennent accentuer encore ce sentiment d’étrangeté, d’immersion dans un monde à la dérive. On reproche parfois à La Soif du Mal cet excès de virtuosité mais force est de constater que le résultat est vraiment magistral.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Janet Leigh, Orson Welles, Akim Tamiroff, Marlene Dietrich, Dennis Weaver
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Versions :
Universal a coupé quelques scènes à la sortie : la version commerciale faisait donc 95 minutes. En 1975, les studios ont réintégré tant bien que mal ces scènes pour former la version assez courante maintenant de 108 minutes, censée être plus proche de celle que voulait Welles. Il existe d’autres versions légèrement différentes.

10 mars 2008

Le fantôme de l’Opéra (1925) de Rupert Julian et Edward Sedgwick

Titre original : « The Phantom of the Opera »

Le fantôme de l’OpéraElle :
(pas vu)

Lui :
(Film muet) Cherchant à reproduire le succès de Notre-Dame de Paris, les studios Universal virent dans le roman de Gaston Leroux Le Fantôme de l’Opéra un moyen de replacer Lon Chaney dans une situation dramatique de type « la belle et la bête ». Cette adaptation a un peu le défaut de montrer sans expliquer : on ne comprend pas bien pourquoi « la belle » est au départ subjuguée par un homme qu’elle n’a pas vu, pas plus que l’on nous donne les clés pour comprendre le comportement criminel du « fantôme » (contrairement au livre). Le Fantôme de l’Opéra comporte quelques scènes assez spectaculaires de foule et l’atmosphère des souterrains est lourde à souhait. Le couple forcé formé par Lon Chaney et la très belle Mary Philbin fonctionne particulièrement bien, une certaine connivence s’étant créée entre les deux acteurs. Le Fantôme de l’Opéra fut un énorme succès et se révéla être la plus belle réussite financière des années 20 pour les Studios Universal. Une version sonorisée fut refaite en 1929.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lon Chaney, Mary Philbin, Norman Kerry
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Versions :
La version vue ici est l’original de 1925 qui dure 110 minutes environ. Elle comporte deux scènes en Technicolor bichrome. La copie visionnée (DVD du commerce) est en assez mauvais état mais le film reste largement visible. A noter que quelques scènes ont été dirigées par Lon Chaney lui-même et la fin du tournage a été assurée par Edward Sedgwick.
En 1929, Universal sortit une version en partie sonorisée de 83 minutes (Norman Kerry doublant Lon Chaney qui était passé à la MGM) avec ajout de nouvelles scènes d’opéra mais aussi la suppression de nombreuses scènes.
Cette version remaniée est également sortie en version muette. C’est celle-ci qui est hélas la plus courante.

Remakes :
1943 : Le Fantôme de l’Opéra (The Phantom of the Opera) d’Arthur Lubin avec Nelson Eddy et Claude Rains
1962 : Le Fantôme de l’Opéra (The Phantom of the Opera) de Terence Fisher avec Herbert Lom
1974 : Phantom of the Paradise de Brian de Palma avec William Finley, sorte de comédie musicale rock un peu déjantée,
1990 : Le Fantôme de l’Opéra (The Phantom of the Opera) de Dwight H. Little avec Robert Englund
1998 : Le Fantôme de l’Opéra (Il Fantasma dell’Opera) de Dario Argento
2004 : Le Fantôme de l’Opéra (The Phantom of the Opera) de Joel Schumacher avec Gérard Butler et Emmy Rossum.
Bizarrement, ce roman français n’a jamais été adapté en France.

8 mars 2008

Jerry chez les cinoques (1964) de Frank Tashlin

Titre original : « The disordely orderly »

Jerry chez les cinoquesElle :
(pas vu)

Lui :
Jerry Lewis est garçon de salle (en anglais « orderly ») dans un hopital-maison de repos. Jerry chez les cinoques est en fait une suite de saynètes qui n’ont pas toujours de lien vraiment marqué entre elles. Quelques passages sont vraiment réussis, ne serait-ce que cette course poursuite finale vraiment délirante. Le reste du film est plus inégal mais il y a tout de même là de quoi réjouir les plus jeunes.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Glenda Farrell, Karen Sharpe, Kathleen Freeman
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7 mars 2008

Une femme dangereuse (1940) de Raoul Walsh

Titre original : « They drive by night »

Une femme dangereuseElle :
(pas vu)

Lui :
Ce film de Raoul Walsh est à deux facettes. Le titre anglais They Drive by Night ferait plutôt référence à la première moitié du film qui dépeint de façon assez réaliste le monde des routiers et la difficulté d’être indépendant en cette fin des années 30. Walsh parvient ainsi à donner une réelle dimension sociale à son film sans sacrifier le suspense. Le titre français Une Femme Dangereuse s’appliquerait plutôt à la seconde partie, plus policière et même judiciaire, qui est en fait étonnamment proche de l’intrigue de Ville Frontière (Bordertown), film de 1935 signé Archie Mayo avec Paul Muni et Bette Davis. La Warner semble avoir réutilisé une trame de scénario, comme les studios ont l’habitude de le faire quelquefois. L’interprétation n’est pas très flamboyante, le film restant centré sur George Raft qui livre tout de même une assez bonne prestation sans être absolument remarquable. Humphrey Bogart est ici en faire valoir (il a tourné ce film juste avant La Grande Evasion du même Raoul Walsh, film qui saura le mettre en valeur). Ida Lupino est en revanche particulièrement convaincante dans son rôle de femme dangereuse.
Note : 3 étoiles

Acteurs: George Raft, Ida Lupino, Ann Sheridan, Humphrey Bogart, Gale Page
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Remarque :
La Warner ayant déjà utilisé le titre They Drive by Night pour un film de l’anglais Arthur B. Woods (1938), le film de Walsh est sorti en Angleterre sous le titre The Road to Frisco.

5 mars 2008

La Splendeur des Amberson (1942) de Orson Welles

Titre original : The Magnificent Ambersons

La splendeur des AmbersonsElle :
Ce film intense sur l’amour impossible à la fin du XIXe siècle entre un génial inventeur automobile (Joseph Cotten) et la fille d’une riche famille (Dolores Costello) illustre le déclin d’une certaine aristocratie et la montée d’une bourgeoisie plus libérale. La déchéance progressive de ces Ambersons, motivés pour certains par l’amour mais pour d’autres par la jalousie et la haine, est admirablement mise en relief par la mise en scène inventive de Welles.
Note : 5 étoiles

Lui :
Avec La Splendeur des Amberson, Orson Welles nous offre un très beau film qui mêle amour impossible, saga familiale et analyse sociale. Tourné un an après son premier film Citizen Kane, on y retrouve les éléments qui feront la personnalité de tous ses films : un jeu de caméra fougueux et osé, une utilisation de l’ombre et de la lumière, les plans-séquences (scènes tournées sous leur forme définitive, sans montage ultérieur). Tous ces éléments contribuent à donner de la force à La Splendeur des Amberson qui devient ainsi un film à la fois émouvant et captivant avec, une fois de plus, un personnage principal que l’on aime haïr. Le film a été amputé par la RKO de sa dernière demi-heure, jugée trop déprimante. Les coupes réalisées sont, semble t-il, perdues à jamais.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Joseph Cotten, Dolores Costello, Anne Baxter, Tim Holt, Agnes Moorehead
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