27 mai 2008

Ciel d’octobre (1999) de Joe Johnston

Titre original : « October sky »

”CielElle :
(pas vu)

Lui :
L’histoire en elle-même est assez belle : à la fin des années 50, un jeune garçon de Virginie, que tout prédestine à travailler plus tard à la mine de charbon de son village, se passionne pour la construction de fusées. A force de volonté et de persévérance, il franchira tous les obstacles. Une histoire très américaine donc… Comme il se doit, celle-ci est inspirée de faits réels (celle d’un ingénieur de la NASA) mais celle-ci a été, bien entendu, réécrite selon les standards hollywoodiens ce qui donne au final un produit dûment calibré et excessivement formaté. C’est un peu dommage car Ciel d’Octobre dans un premier temps se révèle plutôt prenant, on a vraiment envie de voir monter comme un flèche les fusées du charmant Jake Gyllenhaal, mais tout se gâte ensuite et le film donne alors l’impression d’une confiture que l’on étale à n’en plus finir…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jake Gyllenhaal, Chris Cooper, Laura Dern, Chris Owen, William Lee Scott
Voir la fiche du film et la filmographie de Joe Johnston sur le site imdb.com.

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26 mai 2008

H2G2 : Le guide du Voyageur Galactique (2005) de Garth Jennings

Titre original : « The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy »

”H2G2, le guide du voyageur galactique”Elle :
(pas vu)

Lui :
Adapter Le Guide du Routard Galactique au cinéma n’est pas une entreprise facile. Au tout départ, il s’agit d’un feuilleton radiophonique écrit pour la BBC par l’anglais Douglas Adams et ensuite décliné en livre qui eut plusieurs suites. Hitchhicker Guide to the Galaxy (HHGG ou H2G2 pour les intimes) rencontra un grand succès grâce à son humour omniprésent, un humour très anglais nourri d’un mélange d’incongruité et de flegme et servi par une imagination extrêmement fertile. On peut faire un certain parallèle avec le Flying Circus des Monthy Python. Les livres de la série sont tous merveilleusement réussis et très drôles. H2G2, le film, démarre assez bien mais tend à s’empêtrer un peu ensuite, ne parvenant pas à restituer tout le côté farfelu et nonsense du texte original. Garth Jennings a su toutefois ne pas abuser d’effets spéciaux qui auraient trop pris le pas sur le fond : le passage sur les constructeurs de planète est toutefois très réussi et très beau. Du côté des acteurs, Mos Def donne une bonne interprétation de Ford Prefect, parfaitement british surtout dans les premières minutes. H2G2 n’est certes pas franchement convaincant et risque fort de paraître trop décousu aux spectateurs qui ne sont pas familiers avec le livre. 
Note : 3 étoiles

Acteurs: Martin Freeman, Mos Def, Zooey Deschanel, Sam Rockwell, Bill Nighy, John Malkovich
Voir la fiche du film et la filmographie de Garth Jennings sur le site imdb.com.

Précisions : Le feuilleton radiophonique initial fut diffusé sur la BBC en 6 épisodes en mars et avril 1978. Il fut une première fois adapté à l’écran pour la télévision en 1981, The Hitch Hikers Guide to the Galaxy, toujours pour la BBC et toujours en 6 épisodes de 33 minutes. Cette adaptation est bien entendu plus rudimentaire, tourné très rapidement en studio, mais le résultat est certainement supérieur au film de Garth Jennings car une plus grande partie de l’humour de Douglas Adams y semble intact. (on le trouve encore très facilement en DVD)

Le rôle de Humma Kavula, interprété par John Malkovitch, fut ajouté par Douglas Adams lui-même avant sa mort en 2001. Il écrivit ce rôle pour l’acteur.

Les livres : (une « trilogie » en 5 volumes…)
1. Le Guide du Routard Galactique (1979)
2. Le dernier restaurant avant la fin du monde (1980)
3. La vie, l’univers et le reste (1982)
4. Salut, et encore merci pour le poisson (1984)
5. Globalement inoffensive (1992)
A noter qu’un éditeur de guide ayant déposé la marque, l’édition française du premier livre fut renommée par la suite Le routard galactique, puis Sac à dos dans les étoiles , et enfin Le Guide Galactique.

16 mai 2008

Short Cuts (1993) de Robert Altman

”ShortElle :
(pas vu)

Lui :
Short Cuts nous dépeint en une longue et vaste fresque une certaine vision de l’Amérique moyenne. Le film nous fait suivre une petite dizaine de couples à Los Angeles sur quelques jours. Certains personnages finissent par se croiser, d’autres pas (les gens branchés appellent cela un « film choral »…) Le montage est assez subtil et Altman filme d’une façon à la fois fluide et précise. Sur le fond, la vision du cinéaste est assez mordante, presque terrifiante dans un premier temps tant ces personnages sont superficiels, lâches, hypocrites (tout en subtilité cependant, car les caractères ne sont pas exacerbés au point de rendre les personnages repoussants) mais au fur et à mesure que le film avance, on sent percer un certain regard d’attendrissement d’Altman et de compréhension, certains personnages prenant même une certaine richesse, ou du moins d’humanité (étonnante scène de la cafétéria avec Jack Lemmon). Les femmes sont beaucoup plus épargnées : quand elles trichent, c’est souvent par nécessité. Short Cuts tire sa source d’écrits de Raymond Carver. Les personnages de la violoncelliste et de sa mère chanteuse (Annie Ross) ont été introduits par Altman et il faut bien avouer que ce ne sont pas les plus réussis. La vision de l’Amérique qu’Altman nous présente avec Short Cuts semble autant d’actualité 15 ans plus tard ; elle l’est tout autant en Europe. Short Cuts est très certainement à ranger parmi les films les plus marquants d’Altman.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Andie MacDowell, Tim Robbins, Bruce Davison, Jack Lemmon, Julianne Moore, Matthew Modine, Lily Tomlin, Tom Waits, Anne Archer, Frances McDormand, Peter Gallagher, Lyle Lovett
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14 mai 2008

L’aventure intérieure (1987) de Joe Dante

Titre original : « Innerspace »

”L’aventureElle :
(pas vu)

Lui :
Bien qu’il soit sur le même thème, L’Aventure Intérieure n’est nullement un remake ou une suite du Voyage Fantastique que Richard Fleischer a tourné 20 ans plus tôt. Cette fois, il s’agit d’une comédie où Dennis Quaid, militaire miniaturisé avec son mini submersible, se retrouve par erreur dans le corps d’un quidam (Martin Short) avec des voleurs de secrets militaires à ses trousses. Le film de Joe Dante est certes léger mais rendu vraiment amusant par les contorsions et les pitreries de Martin Short qui, visiblement, ne ménage pas ses efforts. Les scénaristes ont su éviter de forcer le trait et les situations sont bien exploitées. Meg Ryan (dont c’est le premier grand rôle à l’écran) est tout à fait charmante. L’aventure intérieure constitue donc avant tout un divertissement qui nous fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dennis Quaid, Martin Short, Meg Ryan, Kevin McCarthy
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Anecdote : Dennis Quaid et Meg Ryan se marient à la fin du film, chose qu’ils feront dans la vraie vie quelques années plus tard…

13 mai 2008

Le voyage fantastique (1966) de Richard Fleischer

Titre original : « Fantastic voyage »

Le voyage fantastique Elle :
(pas (re)vu)

Lui :
Pour sauver un savant récemment passé à l’Ouest, une équipe de cinq chirurgiens est miniaturisée pour être ensuite introduite dans son corps. Ils ont pour mission d’aller détruire un caillot de sang situé dans le cerveau. Le Voyage Fantastique bénéficia d’un budget très important de la part de la Fox, dont plus de la moitié passa dans les décors et les effets spéciaux. Les décors sont en effet superbes, parfois même surréalistes ou psychédéliques. Le monde recréé reste magique encore aujourd’hui et porteur d’imaginaire ; sur ce plan, Le Voyage Fantastique relève de la meilleure veine de la science-fiction. Le voyage fantastiqueA la demande expresse de Richard Fleischer, le petit sous-marin utilisé fut conçu par Harper Goff, le créateur du Nautilus de 20 milles lieux sous les mers. Les acteurs jouèrent suspendus à des câbles, filmés à deux fois et demie la vitesse normale pour donner l’impression de lenteur des mouvements. Certaines scènes restent vraiment marquantes : la chute de la paire ciseaux, la traversée du cœur, la forêt dans un muscle et l’attaque assez suggestive des anticorps sur Raquel Welch… Le Voyage Fantastique pourra toutefois sembler avoir vieilli à des yeux modernes, notamment du fait du jeu assez terne et conventionnel des acteurs.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Stephen Boyd, Raquel Welch, Edmond O’Brien, Donald Pleasence
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Remarques : Ce film fut mis en roman par Isaac Asimov par deux fois : Fantastic Voyage en 1966 et Fantastic Voyage II: Destination Brain en 1987 (ce dernier n’étant pas une suite mais une réécriture pour une meilleure cohérence sur le plan scientifique).

Le Voyage Fantastique est aussi le titre français d’un film d’Henry Koster (No Highway) de 1951 avec Marlène Dietrich et James Stewart. Aucun lien entre les deux films (c’est une histoire d’avion dont on prédit le crash imminent, un film catastrophe en quelque sorte).

Autres films sur le même thème :
L’aventure intérieure de Joe Dante (1987) avec Dennis Quaid et Martin Short.

12 mai 2008

Jugez-moi Coupable (2006) de Sidney Lumet

Titre original : « Find me guilty »

Jugez-moi CoupableElle :
Basé sur une histoire vraie, ce film sur le très long procès d’une vingtaine de mafieux n’est pas très convaincant. Presque deux ans s’écoulent avant que le verdict ne soit rendu. Les jours s’égrènent autour de l’accusé sans que l’on apprenne grand-chose sur les autres inculpés. Le personnage principal, qui purge en outre une peine de trente ans, assure seul sa défense avec un tel bagout que le jury ne reste pas insensible. Sydney Lumet le rend presque sympathique en montrant ses fêlures et ses faiblesses. L’issue du procès laisse perplexe quant à la réelle compétence du jury.
Note : 2 étoiles

Lui :
Prenant place dans la longue tradition des films de procès, Jugez-moi Coupable nous plonge dans le plus long procès de l’histoire judiciaire américaine où 20 membres de la Mafia italienne furent jugés (2 ans de procès en 1987-88). L’originalité est que l’un des prévenus se défendit lui-même et Sidney Lumet se concentre sur lui, sur ses interventions hors des sentiers battus, plutôt que sur le déroulement du procès en lui-même. Les grandes sautes et ellipses font que l’on manque de recul et d’éléments pour porter un jugement, on ne peut donc être que spectateur. De plus, le propos de Lumet n’est pas très clair : s’agit-il de montrer le dysfonctionnement de la justice, de montrer qu’un gangster peut avoir une grande droiture, de souligner le comportement hors du commun de ce trafiquant ? Décidemment, le Lumet de Jugez-moi Coupable est bien loin du Lumet de Douze Hommes en Colère… Le film repose beaucoup sur son acteur principal, Vin Diesel, qui est ici assez étonnant : bien loin de ses personnages habituels de films d’action, il parvient à donner une réelle dimension à son personnage et surtout une grande humanité (ce qui peut paraître discutable, bien entendu, mais il faut garder à l’esprit que les scénaristes ont travaillé longuement avec le vrai Giacomo DiNorscio). Mais sa performance n’empêche pas Jugez-Moi Coupable de n’être guère convainquant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Vin Diesel, Peter Dinklage, Ron Silver, Alex Rocco
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11 mai 2008

Torpilles sous l’Atlantique (1957) de Dick Powell

Titre original : The Enemy Below

Torpilles sous l'AtlantiqueElle :
(En bref) Cette course poursuite entre un destroyer américain et un sous-marin allemand se revèle haletante et plutôt intense.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref)Torpilles sous l'Atlantique Torpilles sous l’Atlantique est un film de guerre assez classique, un jeu de chat et de la souris entre un commandant américain, courageux et rusé comme un renard (Robert Mitchum), et un commandant allemand courageux… mais bien moins futé (Curd Jürgens). Le film se laisse regarder sans déplaisir. A noter que Dick Powell fut avant tout un acteur avant de passer à la réalisation en fin de carrière (il fut même l’un des premiers à faire cela).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, Curd Jürgens, David Hedison, Theodore Bikel
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11 mai 2008

Pleasantville (1998) de Gary Ross

PleasantvilleElle :
(En bref) Film divertissant et amusant dans le monde fictif d’un feuilleton télévisé des années 50. Quelques longueurs et mièvreries sentimenlistes viennent gâcher l’ensemble.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Pleasantville se révèle être plutôt une bonne surprise. Le scénario est assez original. Bien-entendu, tout cela ne va pas très loin, le discours reste sur le thème « Ah mais qu’ils étaient donc coincés dans les années 50! Pas cool! » tout en restant très normalisé, mais le film reste divertissant car très bien fait et dosé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tobey Maguire, Reese Witherspoon, William H. Macy, Joan Allen, Jeff Daniels
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10 mai 2008

Click (2006) de Frank Coraci

”Click”Elle :
(pas vu)

Lui :
Click débute de façon terriblement convenue avec un jeune architecte qui travaille trop et délaisse sa jolie femme et ses deux charmants bambins : tout semble se mettre en place pour une fable sur le traditionnel dilemme travail / vie personnelle… Toutefois, ce drogué du boulot se retrouve possesseur d’une télécommande magique qui lui permet de contrôler sa vie comme un DVD, de revoir des anciens passages d’un simple click et surtout sauter certains moments de sa vie pour gagner du temps ! Frank Coraci réussit le tour de force de transformer ce qui semblait promis à une comédie un peu mièvre en un film assez amusant mettant en relief certains aspects de notre vie moderne. En fait, plus le film avance et meilleur il paraît (c’est suffisamment rare dans le cas des comédies pour être souligné…) Le talent d’Adam Sandler est pour beaucoup dans cette réussite car il faut bien reconnaître qu’il porte tout le film sur ses épaules ; il parvient sans problème à occuper tout l’espace, donnant même de l’épaisseur et de l’humanité à son personnage. Les scénaristes ont su parsemer le film de bonnes trouvailles de situations, avec beaucoup d’humour dans les détails. La morale de Click est toutefois sans surprise mais le film est plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Adam Sandler, Kate Beckinsale, Christopher Walken, David Hasselhoff, Henry Winkler
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7 mai 2008

La maison dans l’ombre (1950) de Nicholas Ray

Titre original : « On dangerous ground »

”LaElle :
(pas vu)

Lui :
On Dangerous Ground (titre maladroitement traduit par La Maison dans l’Ombre) est un de ces films largement sous-estimés de Nicholas Ray. Le thème se situe dans la droite ligne de In a Lonely Place (Le Violent) qu’il tourna la même année : un homme qui a du mal à réfréner une certaine violence nourries de frustrations accumulées. Cette fois, c’est d’un policier dont il s’agit mais ce statut ne lui donnera pas suffisamment de légitimité puisqu’il se fera muter dans le Nord à la suite d’un interrogatoire trop appuyé. Ainsi, La Maison dans l’Ombre est architecturé en deux grandes parties : la première est tout à fait dans le style film noir, tout en ambiances nocturnes et nous faisant suivre le travail d’une équipe de policiers, la seconde se déroule en grande partie en plein jour, dans la neige, cette lumière symbolisant une certaine prise de conscience de notre homme impétueux qui retrouvera une certaine humanité. Robert Ryan exprime avec beaucoup de force ce tempérament impitoyable et, face à lui, Ida Lupino parvient à enlever tout le pathos que son personnage aurait pu porter. Un très beau film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ida Lupino, Robert Ryan, Ward Bond, Ed Begley
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Note : La RKO garda le film terminé dans ses tiroirs pendant deux années avant de distribuer La Maison dans l’Ombre en 1952 seulement. Il fut amputé de 10 minutes ce qui rend la fin assez confuse et mal construite. De plus, dans le scénario initial d’Albert Isaac Bezzerides (adapté d’un roman), Mary rejetait Jim à la fin du film, ce qui n’empêchait ce dernier de trouver un certain apaisement dans son travail de policier. La fin qui fut finalement retenue, sur l’insistance des studios (Howard Hughes en l’occurrence), est plus hollywoodienne et un peu lénifiante, il faut bien l’avouer.