24 mars 2010

Frozen River (2008) de Courtney Hunt

Frozen RiverLui :
Une femme, qui a bien du mal à faire vivre décemment ses deux enfants depuis que son mari l’a quittée, en vient à faire passer la frontière proche à des immigrés clandestins dans le coffre de sa voiture. Pour son premier long métrage, Courtney Hunt parvient à trouver un bel équilibre entre drame social et un certain suspense, imbriquant parfaitement l’un dans l’autre. Le ton est particulièrement juste, porté par la belle prestation des deux actrices principales Melissa Leo et Misty Upham. Si l’ensemble n’est guère optimiste, Courtney Hunt ne laisse pas tomber son film dans le misérabilisme, elle se concentre sur ses deux portraits de femmes, leur donne beaucoup de force et de vie et parvient même à achever sur une note revitalisante. Frozen River fait partie de ces films qui ne s’oublient pas facilement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Melissa Leo, Misty Upham, Charlie McDermott, Michael O’Keefe
Voir la fiche du film et la filmographie de Courtney Hunt sur le site IMDB.

21 mars 2010

Le pirate noir (1926) de Albert Parker

Titre original : « The Black Pirate »

Le pirate noirLui :
(film muet) Le pirate noir reste dans l’histoire du cinéma comme le premier long métrage tourné entièrement en Technicolor (1). Alors au sommet de sa gloire, Douglas Fairbanks a mis d’énormes moyens pour produire ce projet dont il écrivit lui-même le scénario (sous le pseudonyme d’Elton Thomas). L’histoire est celle d’un duc qui, pour venger son père tué par les pirates, prend la tête de la bande pour mieux les livrer à la justice. Cette histoire permet d’utiliser les formidables qualités acrobatiques de Douglas Fairbanks, l’acteur le plus athlétique avec Buster Keaton du cinéma muet (et même de toute l’histoire du cinéma). Certaines cascades sont époustouflantes, notamment quand il prend un navire d’assaut à lui tout seul (2). Le pirate noirLe Pirate Noir est « Le » film du Douglas Fairbanks légendaire, bondissant, plein d’ardeur, de charme et d’optimisme, qui accomplit des prouesses qui nous soulèvent le coeur. Ce qu’il fait ici est unique dans l’histoire du cinéma. Les couleurs sont assez belles, à part dans quelques passages qui ont moins bien vieilli où les teintes brun-rouges dominent. Le Pirate Noir est surtout un grand spectacle, le scénario en lui-même est assez simple et se déroule dans peu de lieux (3). Le côté animal du comportement des pirates est bien rendu, que ce soit dans leurs actes ou dans leur multitude grouillante. Grâce à ses qualités spectaculaires, le film rencontra un grand succès. United Artists sortit également une copie en noir et blanc qui fut longtemps la seule visible. Ce n’est qu’en 1975 que la version couleur, restaurée,  fut à nouveau visible. Le Pirate Noir est un film qu’il faut voir en couleurs (4).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Douglas Fairbanks, Billie Dove, Anders Randolf, Donald Crisp, Sam De Grasse
Voir la fiche du film et la filmographie de Albert Parker sur le site IMDB.

(1) D’autres films comportaient des séquences en Technicolor avant lui toutefois et Toll of the Sea (1922) est le premier film moyen-métrage entièrement en Technicolor. Il s’agit d’un Technicolor à 2 composantes (ici vert et brun) obligeant à utiliser deux pellicules qui étaient ensuite fusionnées. La pellicule finale étant plus épaisse, les difficultés de projection firent que le procédé fut provisoirement abandonné malgré le succès populaire. La possibilité de ne travailler qu’avec une seule pellicule vint plus tard. Le premier film en Technicolor à 3 composantes (rouge, vert, bleu) fut Becky Sharp de Robert Mamoulian en 1935.
Pour en savoir plus, voir le (passionnant) site WidescreenMuseum
(2) 80 ans plus tard, on se perd encore en conjectures pour deviner comment a été réalisée l’une des cascades les plus célèbres de Douglas Fairbanks : tout en haut du mât, il plante son épée dans la toile de la voile et se laisse glisser jusqu’au bas, éventrant ainsi la voile sur toute sa hauteur.
(3) A noter que tout le film a été tourné en studio pour avoir une meilleure stabilité des couleurs.
(4) Certaines scènes perdent d’ailleurs leur impact en noir et blanc : par exemple, au début du film, une des victimes des pirates avale une bague plutôt que d’avoir à la livrer. Le chef des pirates l’ayant réperé ordonne à l’un de ses hommes d’aller la récupérer. L’homme revient quelques secondes plus tard avec la bague. En noir et blanc, la scène n’est pas très frappante. En couleurs, l’homme revient avec le sabre, le bras et même le torse couverts de sang rouge… C’est épouvantable!

Anecdote (ou légende…) :
Mary Pickford refusa de laisser Billie Dove tourner la scène du baiser avec Douglas Fairbanks. Ce serait donc elle qui aurait joué la scène après avoir endossé le costume de Billie Dove… (Cette anecdote peut toutefois avoir été inventée de toutes pièces pour la promotion du film car rien n’est visible à l’écran.)

19 mars 2010

Un américain bien tranquille (1958) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « The quiet American »

Un Américain bien tranquilleLui :
En 1952, dans un Saigon sous présence française, un journaliste anglais d’âge mûr fait la connaissance d’un jeune américain. Très rapidement, celui-ci est attiré par la jeune maîtresse vietnamienne du journaliste. L’histoire est adaptée d’un roman de Graham Greene ; le début est assez fidèle au roman mais Joseph Mankiewicz s’en écarte rapidement, dénaturant totalement le fond du propos (1). Si le film a ainsi perdu une dimension importante, puisque l’on se retrouve face à une histoire plus banale et de moindre intérêt, il faut reconnaître qu’Un Américain bien Tranquille apparaît comme un film très intelligent doté d’une belle force. Il y a d’abord cette atmosphère, très authentique et très prenante, qui trace une trame de fond avec les problèmes d’un certain colonialisme et l’embarras des autorités françaises de l’époque. Il y a aussi cette importance des dialogues (comme toujours chez Mankiewicz) qui permet de tisser des relations complexes entre les personnages. Le cynisme du journaliste et la candeur du jeune américain (2) se font face dans une confrontation dont la jeune femme est malgré elle l’enjeu. La construction du film est adroite, elle permet en outre de donner une dimension dramatique dans la mesure où l’on connaît l’issue tragique dès la première minute. Malgré le détournement de l’histoire, Un américain bien tranquille est à ranger parmi les meilleurs films de Mankiewicz.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Audie Murphy, Michael Redgrave, Claude Dauphin, Giorgia Moll, Bruce Cabot, Fred Sadoff
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph L. Mankiewicz sur le site IMDB.

Voir les autres films de Joseph L. Mankiewicz chroniqués sur ce blog…

(1) Le roman de Graham Greene mettait en relief les manœuvres des américains pour mettre fin à la domination française en Indochine, « l’américain bien tranquille » était ainsi un agent de la C.I.A. Mankiewicz transforme l’ensemble et change les personnages pour adopter un propos plus simplement anti-communiste. Graham Greene s’en est indigné dès la sortie du film. L’Histoire lui a donné raison ; en 1958, l’Amérique ne savait pas qu’elle allait s’engager dans un conflit dont elle ne saurait se sortir avant de nombreuses années.
(2) Le film fut également critiqué pour son choix de l’acteur interprétant l’américain tranquille : Audie Murphy est un ancien soldat, le soldat américain le plus décoré de la Seconde Guerre mondiale, remarqué pour cette raison par James Cagney qui tenta d’en faire un acteur. Il faut bien admettre qu’Audie Murphy (qui a tourné surtout des westerns et des films de guerre) est loin d’être un acteur mémorable…

Remake :
Un américain bien tranquille (The quiet american) de Phillip Noyce (2002) avec Michael Caine, Brendan Fraser. Cette adaptation est plus proche du livre mais, néanmoins, n’a pas tout à fait la même force. Lire nos commentaires sur ce film

17 mars 2010

Lettre d’une inconnue (1948) de Max Ophüls

Titre original : « Letter from an unknown woman »

Lettre d'une inconnueLui :
Il s’agit du deuxième film américain de Max Ophüls et probablement son plus beau. L’histoire se déroule à Vienne en 1900 : alors qu’il est promis à une mort certaine dans un duel le lendemain à l’aube, un homme reçoit la lettre d’une inconnue… Cette adaptation d’un roman de l’autrichien Stefan Zweig est l’histoire d’un amour qui s’est révélé impossible, d’un bonheur qui se dérobe constamment, une histoire belle et tragique que Max Ophüls met en images avec une délicatesse infinie. Avec pour cadre une atmosphère de début de siècle parfaitement reconstituée, il parvient à retranscrire toute la fragilité de ses deux personnages par la sensibilité de sa mise en scène. On remarque en premier la douceur et la fluidité de ses mouvements de caméra ; à ce niveau on ne peut plus parler de fluidité… c’est de grâce dont il s’agit. Certains plans fixes sont tout aussi somptueux par sa façon de cadrer, d’enchaîner les plans. Il se dégage une grande harmonie de son cinéma. Joan Fontaine et Louis Jourdan sont remarquables et donnent beaucoup de profondeur à leur personnage. Le temps ne semble pas avoir de prise sur les grands films : plus de soixante ans après sa sortie, Lettre d’une inconnue reste absolument remarquable par l’élégance de sa mise en scène.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Joan Fontaine, Louis Jourdan, Mady Christians, Marcel Journet
Voir la fiche du film et la filmographie de Max Ophüls sur le site IMDB.

Voir les autres films de Max Ophüls chroniqués sur ce blog…

Autres adaptations du même roman de Stefan Zweig :
Une nuit seulement (Only yesterday) de John M. Stahl (1933) avec Margaret Sullivan
Lettre d’une inconnue de Jacques Deray (2001) (TV France 3) avec Irène Jacob
Yi ge mo sheng nu ren de lai xin de la chinoise Xu Jinglei (2004)

15 mars 2010

Number, please? (1920) de Hal Roach et Fred C. Newmeyer

Titre français parfois utilisé : « Quel numéro demandez-vous? »

Number, Please?Lui :
L’essentiel de l’action de Number, Please? se déroule dans un parc d’attractions au bord de l’Océan Pacifique. Les scènes principales sont une course pour rattraper le chien de Mildred Davis, les multiples tentatives pour passer un coup de téléphone et une poursuite avec des policiers où Harold Lloyd s’efforce de se débarrasser d’un objet qu’un voleur a placé dans sa poche. Number, Please? Durant tout le film, les obstacles se multiplient face à lui, il doit faire face à une forte adversité. A noter que Number Please? est l’un des rares films d’Harold Lloyd avec une fin malheureuse (1). Si l’histoire n’a pas la qualité des meilleurs courts métrages d’Harold Lloyd, il y a de bons moments et bonnes trouvailles de gag dans Number Please.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis, Roy Brooks
Voir la fiche du film et la filmographie de Hal Roach & Fred C. Newmeyer sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Hal Roach chroniqués sur ce blog…

(1) Le seul autre film d’Harold Lloyd avec une fin malheureuse est le court-métrage Ring up the curtain (1919).

13 mars 2010

Y-a-t-il toujours un pilote dans l’avion? (1982) de Ken Finkleman

Titre original : « Airplane II: the sequel »
Autre titre français : « Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion? »

Y-a-t-il toujours un pilote dans l'avion?Lui :
Qu’il y ait une suite à Y a-t-il un pilote dans l’avion?, après son succès en 1980, était bien prévu mais pour plus tard… Impatiente, Paramount la tournera sans attendre et sans son trio de créateurs, Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker. Trahis, ces derniers ont toujours refusé d’en voir une seule image. Au lieu d’un avion à la dérive, nous avons cette fois une navette spatiale à la dérive. Le film n’est pas mauvais en soi car il regorge d’humour, les gags fusent rapidement et il n’y a pas trop de lourdeurs. Le problème vient plutôt du fait que, pour une énorme majorité, ces gags sont repris du premier volet et dans ce cas il est préférable de re-regarder le premier plutôt que sa copie qui fait plus penser à l’application minutieuse d’une recette… Le film fut un flop et, malgré l’annonce dans les toutes dernières images d’un Airplane 3, le film Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion? resta sans suite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Robert Hays, Julie Hagerty, Lloyd Bridges, Peter Graves, William Shatner, Raymond Burr
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12 mars 2010

La cible (1968) de Peter Bogdanovich

Titre original : « Targets »

La cibleLui :
Les origines de La Cible sont assez inhabituelles : Boris Karloff devait par un vieux contrat quelques jours de tournage au producteur/réalisateur Roger Corman. Ce dernier en fit profiter son jeune protégé, Peter Bogdanovich, qui imagina un scénario très original mêlant une certaine nostalgie cinéphilique à une réflexion sur la violence. Il y a deux histoires juxtaposées : l’une concerne un acteur qui désire prendre sa retraite après une longue carrière dans les films d’horreur, l’autre un jeune homme, charmant en apparence, mais qui se met à tirer et tuer au hasard. Bogdanovich oppose, ou met en parallèle, l’horreur de pacotille et l’horreur réelle, non pas pour montrer que l’une a engendré l’autre mais plutôt pour mieux faire ressortir le caractère très ordinaire de la violence réelle : alors que les films utilisent des décors anciens, presque irréels, et des visages à faire frémir, le jeune tueur fou est un garçon tout à fait ordinaire, très calme et poli, anonyme. Peter Bogdanovich montre un réel talent pour mettre cela en images et, de plus, avec très peu de moyens (1). Il parvient à créer une atmosphère paisible qui contraste avec les évènements. Il réussit aussi de superbes plans comme celui de la juxtaposition de Karloff et de son image projetée dans le drive-in (2). A 81 ans, Boris Karloff joue donc son propre rôle et, même, s’en amuse (3). C’est en tout cas un beau moyen de terminer sa longue carrière car, déjà très malade, il n’a que très peu tourné ensuite. Pour Peter Bogdanovich, ancien critique de cinéma, La Cible est un beau moyen de débuter sa carrière de réalisateur. Ce premier film a généralement été apprécié par la critique, ses suivants beaucoup moins… (4)
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tim O’Kelly, Boris Karloff, Arthur Peterson, Nancy Hsueh
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Voir les autres films de Peter Bogdanovich chroniqués sur ce blog…

(1) Le tournage n’a duré que 22 jours. Boris Karloff a tourné cinq jours seulement, allant un peu au delà de ce qu’exigeait son contrat car il aimait beaucoup le projet.
(2) Le film projeté dans le drive-in est L’halluciné (The Terror) de… Roger Corman (1963) avec Boris Karloff et le jeune Jack Nicholson (autre protégé de Corman).
(3) Ce serait Boris Karloff lui-même qui aurait suggéré la scène amusante où, mal réveillé, il a un petit sursaut de peur en s’apercevant dans une glace. A noter que Peter Bogdanovich joue aussi presque son propre rôle : le jeune réalisateur qui désire faire tourner Karloff.
(4) Ses défenseurs (dont je fais partie) se plaisent à affirmer que les critiques ont la dent dure envers Bogdanovich parce qu’ils ne lui ont pas pardonné le succès de son film suivant (The Last Picture Show). « On » aurait sans doute préféré voir cet ancien critique de cinéma faire des films obscurs…

Remarques :
– Samuel Fuller a participé à l’écriture du script (non crédité).
– L’histoire qu’Orlock raconte (le valet qui cherche à échapper à la Mort) est en réalité une courte nouvelle de W. Somerset Maugham, Rendez-vous à Samarra, texte qui a en outre inspiré un livre à John O’Hara intitulé… Rendez-vous à Samarra.

11 mars 2010

La fiancée de Frankenstein (1935) de James Whale

Titre original : « The bride of Frankenstein »

La fiancée de FrankensteinLui :
Après le succès de Frankenstein quatre plus tôt, Universal décide de lui donner une suite ; c’est le début d’une longue série basée sur le personnage mythique créé par la romancière anglaise Mary Shelley un siècle plus tôt. La fiancée de Frankenstein est certainement le meilleur du lot, celui qui donne le plus de profondeur au personnage du Monstre (1). Il est ici doté de sentiments humains, allant ainsi bien au-delà du monstre sanguinaire, avec notamment l’une des plus belles et célèbres scènes du cinéma, la rencontre du monstre avec l’aveugle : ne pouvant le voir sous sa repoussante apparence, l’aveugle l’accueille comme un ami et lui fait découvrir quelques plaisirs simples de la vie. Le film est aussi remarquable par la qualité des maquillages et quelques trucages joliment utilisés. Bien que couramment classé dans les films d’horreur, La fiancée de Frankenstein n’est en réalité guère effrayant, Universal tenant à ce que le divertissement reste pour tous publics. Le film est court, 75 minutes (2), ce qui lui donne une intensité certaine. La plupart des scènes sont assez fortes, la création finale de la fiancée étant assez impressionnante. La fiancée en question n’est visible que cinq minutes, elle n’émet que quelques sons, mais son personnage et son apparence physique si particulière sont restés ancrés durablement dans les esprits (3).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Boris Karloff, Colin Clive, Valerie Hobson, Ernest Thesiger, Elsa Lanchester
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La fiancée de Frankenstein(1) Le Monstre n’a en fait pas de nom. Frankenstein est le nom de son créateur, le docteur Frankenstein. Les titres de film, à commencer par celui-ci, ont créé la confusion et le langage populaire a retenu le nom de Frankenstein comme étant celui du Monstre…
(2) Le film était au départ prévu pour durer 120 minutes mais il a subi des coupes importantes. A noter que les titres initialement prévus étaient Frankenstein lives again! puis The return of Frankenstein.
(3) Boris Karloff, quant à lui, sera par la suite totalement prisonnier de son personnage : il ne tournera plus que des films d’horreur, genre qu’il n’aimait guère, lui qui rêvait d’être un grand acteur shakespearien.

Les trois premiers (et les trois meilleurs) Frankenstein :
Frankenstein (1931) de James Whale
La fiancée de Frankenstein (1935) de James Whale
Le fils de Frankenstein (1939) de Rowland V. Lee avec Basil Rathbone, Boris Karloff et Bela Lugosi.
A noter que c’est ce troisième film qui est parodié par Mel Brooks dans Frankenstein Junior.
Après 1940, on ne compte pas moins d’une vingtaine de films comportant le mot Frankenstein dans leur titre…

10 mars 2010

Celui par qui le scandale arrive (1960) de Vincente Minnelli

Titre original : « Home from the Hill »

Celui par qui le scandale arriveLui :
Un propriétaire terrien texan décide de reprendre en main l’éducation de son fils de dix-sept ans jusque là élevé par sa femme. Les rapports au sein de la famille sont marqués par l’absence de rapports entre le père et la mère. Adaptée d’un roman William Humphrey, cette histoire permet à Vincente Minnelli de mettre en place un grand mélodrame où il transcrit l’espace étouffant d’une cellule familiale reposant sur le ressentiment. Les relations complexes entre les quatre personnages principaux tissent un écheveau serré, rendu indémêlable par le désir de respect des conventions et apparences. Minnelli parvient à rendre ces quatre personnages sympathiques, ce qui est assez étonnant vu la situation. Mitchum se donne particulièrement dans ce rôle qui lui sied à merveille ; George Hamilton et George Peppard livrent face à lui une belle performance. Celui par qui le scandale arrive est un film dont la tension monte lentement mais sûrement, avec quelques poussées d’intensité dans certaines scènes fortes. Minnelli fait également une très belle utilisation de la couleur (système Metrocolor) et des décors dans ce grand mélodrame familial et social.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, Eleanor Parker, George Peppard, George Hamilton, Luana Patten
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7 mars 2010

Le temps d’un été (2007) de Lajos Koltai

Titre original : « Evening »

EveningElle :
Des choses touchantes mais aussi des choses plutôt convenues. Adapté d’un roman de Susan Minot, le film vaut davantage pour ces histoires de femmes qui se racontent, en douceur et avec subtilité, leurs doutes et regrets. Dans les derniers jours de sa vie, Ann, interprétée de façon très sensible par Vanessa Redgrave, se souvient et révèle à ses deux filles la perte d’un amour de jeunesse très intense : culpabilité, remords et regrets d’une autre vie moins rangée et plus passionnante. A cette époque, il ne faisait pas bon de s’affranchir des normes sociales. Elle tente de faire la paix en elle car elle se sent responsable de ce qui n’a pas pu avoir lieu. En revanche, on n’échappe pas aux clichés sur les bons sentiments et à une mise en scène un peu factice.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le temps d’un été est l’adaptation d’un roman de Susan Minot qui a co-signé le scénario avec Michael Cunningham (l’auteur du roman « Les heures »). Alors qu’elle est sur le point de mourir, Ann dévoile à ses deux filles un épisode lointain de sa vie amoureuse. Elle revit ces moments et les regarde d’un œil nouveau. L’histoire ainsi présentée peut donner l’impression d’être conventionnelle et effectivement le film n’échappe à certains clichés. Cependant il se révèle un peu plus profond qu’attendu en abordant la question « fait-on vraiment des erreurs dans sa vie? » et surtout montre une belle délicatesse, porté par une interprétation féminine hors-pair avec un très beau trio d’actrices : Claire Danes, Toni Collette et Vanessa Redgrave. Le temps d’un été n’est jamais sorti en salles en France, il est sorti directement en vidéo.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Claire Danes, Toni Collette, Vanessa Redgrave, Patrick Wilson, Hugh Dancy, Natasha Richardson, Mamie Gummer, Meryl Streep, Glenn Close
Voir la fiche du film et la filmographie de Lajos Koltai sur le site IMDB.

Remarques :
Mamie Gummer est parfaite pour interpréter le personnage de Meryl Streep jeune : Mamie Gummer est en effet la fille de Meryl Streep.
De son côté, Natasha Richardson était parfaite pour interpréter la fille de Vanessa Redgrave puisque c’est effectivement sa fille. Natasha Richardson est hélas morte prématurément en 2009.