11 décembre 2009

Charlot, chef de rayon (1916) de Charles Chaplin

Titre original : « The floorwalker »

Charlot, chef de rayonElle :
(pas vu)

Lui :
(Film muet de 30 minutes) Premier des douze courts métrages que Charles Chaplin a réalisé pour la Mutual en 1916 et 1917, Charlot Chef de Rayon préfigure parfaitement la qualité et l’inventivité qu’il montrera durant cette période, l’une des plus faste de sa carrière. Le lieu est somme toute assez réduit : deux rayons d’un grand magasin, deux bureaux à l’étage et, surtout, entre les deux, un escalier mécanique avec lequel Chaplin va trouver toutes sortes de gags. Se sentant maintenant délivré de toute contrainte, il laisse libre cours à son inventivité et il n’en manque pas : le rythme est très soutenu, il n’y a aucun temps mort, gags et situations burlesques s’enchaînent rapidement. Il joue beaucoup plus qu’avant avec les objets, le personnage du vagabond étant ici laissé de côté. Il apporte aussi beaucoup plus de soin à la construction, le début de son perfectionnisme légendaire. Résultat : on ne voit pas le temps passer et on rit probablement autant aujourd’hui qu’il y a un siècle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Eric Campbell, Edna Purviance, Lloyd Bacon
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Remarques :
– La fin est assez brutale sur les copies actuelles. Il semble qu’il manque les quelques secondes finales où les indélicats sont arrêtés et Charlot, félicité, commence à conter fleurette à la secrétaire.
– On remarque une scène qui est l’embryon de la scène du miroir de La Soupe aux Canards des Marx Brothers (présente aussi dans un film de Max Linder de 1921) : quand il voit son double, Chaplin croit être devant une glace car tous les deux font les mêmes mouvements. 

La filmographie de Charles Chaplin dans ses grandes lignes :
* 1914 : 35 courts métrages pour la Keystone avec Mack Sennett qui l’a découvert (certains sont réalisés par lui).
* Janv. 1915 – Fev. 1916 : 14 courts métrages pour Essanay (il réalise lui-même maintenant tous ses films)
* Mars 1916 – Sept 1917 : 12 courts métrages pour la Mutual (Chaplin dira plus tard qu’il s’agit de la période la plus heureuse en terme d’inspiration de sa carrière)
* 1918 – 1923 : 7 courts métrages et premier long métrage (The Kid) pour First National  
* 1923 – 1977 : 10 longs métrages pour les Artistes Associés dont il est l’un des membres fondateurs (victime du maccarthisme et exilé de force, il vit et tourne en Europe à partir de 1952).

10 décembre 2009

Les lumières de la ville (1931) de Charles Chaplin

Titre original : City lights

Les lumières de la villeElle :
Très grand film de Charlie Chaplin où le rire se mêle à l’émotion la plus forte. Un film qui nous bouleverse toujours autant à chaque vision. Un chef d’oeuvre du cinéma muet.
Note : 5 étoiles

Lui :
A partir de fin 1927, le cinéma parlant s’impose très rapidement. En 1931, toute l’industrie cinématographique s’est convertie au parlant. Toute ? non… Un réalisateur résiste et sort un film muet, persuadé (à juste titre) que c’est le meilleur médium pour son personnage. Il sonorise tout de même son film avec quelques bruitages et une musique qu’il a lui-même composée. Seul Charles Chaplin pouvait se permettre cela et il avait raison car Les Lumières de la Ville est son plus grand film. Avec cette histoire où Charlot le vagabond vient en aide à plus déshérité que lui (une jeune aveugle), Chaplin parvient à combiner le burlesque et le tragique comme il ne l’a jamais fait. Les lumières de la ville C’est une osmose parfaite : on a envie de rire et de pleurer en même temps. Et pourtant le burlesque y est très fort, de nombreuses scènes sont hilarantes (le combat de boxe, on ne s’en lasse pas), et le mélodrame est puissant, la fin vous arrache des larmes. Le film est un formidable générateur d’émotions. Comme toujours avec Chaplin, l’ensemble est très humaniste, un peu idéaliste peut-être mais aussi un regard lucide sur le fossé entre riches et pauvres (le film est sorti en pleine dépression). Véritable auteur, ultime perfectionniste, il mettra plus de deux ans à peaufiner chaque scène pour parvenir à un degré extrême de l’épuration qui n’a que rarement (jamais?) été égalé. Le résultat est là : Les lumières de Ville est l’un des plus grands films de toute l’histoire du cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Virginia Cherrill, Harry Myers, Allan Garcia
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Remarques :
City Lights 1) Le documentaire anglais Unknown Chaplin (Chaplin inconnu) est une mine d’information sur ce film, il apporte des preuves de l’extrême perfectionnisme de Charles Chaplin grâce à des chutes retrouvées dans les années 80. La scène de la première rencontre entre Le Vagabond et la jeune fleuriste a nécessité plus de 700 prises (!!) réparties sur les deux années de tournage. On le voit travailler sur cette scène.
2) Le même documentaire montre une scène d’humour non retenue se déroulant juste avant la rencontre : 5 à 10 minutes absolument hilarantes avec un seul petit bout de bois que Chaplin essaie d’enfoncer dans une grille sur un trottoir. Une merveille. On se demande bien pourquoi il ne l’a pas gardée.
3) Virginia Cherrill n’avait aucune expérience d’actrice mais Chaplin voulait qu’il en soit ainsi. Il l’a rencontrée dans un match de boxe, elle était assise derrière lui.
4) Le même documentaire montre que, dans la première fin que Chaplin avait envisagée, la jeune fille ne reconnaissait pas son bienfaiteur et se contentait de se moquer de lui (on voit cette scène interprétée par Georgia Hale car il avait à un moment donné décidé de tout refaire avec elle à la suite de difficultés avec Virginia Cherrill).

9 décembre 2009

Le cirque (1928) de Charles Chaplin

Titre original : « The circus »

The CircusElle :
(pas vu)

Lui :
Quatrième long métrage de Charles Chaplin, Le Cirque a souvent été considéré comme mineur dans sa filmographie. Pourtant, au-delà de l’aspect purement comique, le film contient une réelle réflexion sur la comédie et l’art de faire rire : ce vagabond, qui se retrouve engagé dans un cirque, fait rire le public de manière involontaire. Quand il cherche vraiment à faire rire, ou quand il est triste, il n’y parvient pas. Après un prologue au rythme très enlevé, avec une belle course poursuite où Charlot se retrouve dans un labyrinthe de miroirs, le rythme devient plus calme et posé. Se déroulant presque intégralement en un lieu unique, Le Cirque est finalement un film très cohérent (1). Le tournage fut difficile et mouvementé (2). Il fut aussi périlleux car la scène où il est enfermé dans la cage du lion a été réalisée sans trucage et a nécessité de nombreuses prises. Sous son apparente simplicité, Le Cirque est un film très complet.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Merna Kennedy, Allen Garcia, Harry Crocker
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En 1970, Charlie Chaplin a ressorti Le Cirque avec sa musique originale et une chanson de générique, Swing Little Girl, qu’il chante lui-même à 80 ans (sur quelques images prises au milieu du film).

(1) Le remarquable documentaire anglais Unknown Chaplin (Chaplin inconnu) de Kevin Brownlow (1982) montre une longue scène que Chaplin n’a pas retenue. Effectivement, elle est dans un style très différent et montre Chaplin sortant en ville avec Merna Kennedy où ils rencontrent Rex, le rival. Il s’en suit quelques scènes amusantes notamment dans un café avec un duo de catcheurs frères jumeaux.
(2) Le tournage fut interrompu plusieurs fois à la suite d’incendies et surtout à cause de la demande de divorce de Lita Grey qui, poussée par sa famille et ses avocats, s’arrangea pour diffuser à la presse des détails sordides. Ce fut un lynchage médiatique sans précédent et les ligues puritaines firent interdire les films de Chaplin dans plusieurs états. Très affecté, Chaplin ne reprit le tournage qu’après plusieurs mois d’arrêt. Il avait pris des cheveux blancs et on dut lui teindre pour qu’ils soient ‘raccord’. D’autres auraient eu leur carrière brisée, mais pas Chaplin. La sortie du film The Circus un an plus tard fut un triomphe.

8 décembre 2009

La ruée vers l’or (1925) de Charles Chaplin

Titre original : « The Gold Rush »

La ruée vers l'orElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Après l’échec commercial de son second long métrage (L’Opinion Publique), Charles Chaplin revient plus près du style burlesque qui l’a fait connaître, cette fois dans le cadre de la ruée vers l’or en Alaska. Il renouera effectivement avec le succès, plusieurs scènes passant dans la légende avec, au premier rang, la célèbre danse des petits pains. S’il n’a pas, du moins en apparence, la profondeur de The Kid ou de certains de ses films ultérieurs, La Ruée vers l’Or traite de la solitude, du rejet et de la fragilité de la fortune. Dépassant la simple virtuosité de style, Chaplin parvient une fois de plus à mêler l’humour pur à la profonde mélancolie de son personnage. Le film ne semble pas avoir vieilli. S’il n’est probablement pas le plus grand film de Charles Chaplin, La Ruée vers l’Or reste un grand classique du cinéma qui se revoit toujours avec grand plaisir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Georgia Hale, Mack Swain
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Remarques :

1. Charles Chaplin ressortira La Ruée vers l’Or en 1942, composant une nouvelle musique et supprimant les intertitres pour commenter lui-même en voix off (dans la version française, c’est Henri Virlojeux). Ce commentaire est un peu trop présent par moments mais donne un rythme plus soutenu. Certaines scènes furent coupées, notamment au début du film et le baiser final ; Chaplin a également modifié une scène (le petit billet doux de Georgia est directement adressé à Charlot), probablement pour renforcer la sincérité du personnage de Georgia et être ainsi plus cohérent avec la fin. Longtemps, la version de 1942 a été en bien meilleur état que la version de 1925, dont les copies existantes étaient fort rares. Cette dernière a maintenant été restaurée et il est donc préférable de voir celle-ci.

2. Le tournage de La Ruée vers l’Or commença en extérieurs dans la Sierra Nevada où Chaplin fit construire à grand frais le village des prospecteurs et surtout tourna la fameuse scène époustouflante du tout début où l’on voit une file ininterrompue de prospecteurs gravir la montagne enneigée. Après plusieurs mois, du fait des nombreux problèmes techniques, le tournage dut être repris en studio. Hormis cette scène du tout début, Chaplin ne garda qu’une autre courte scène où il glisse sur une pente !

3. Chaplin changea aussi de personnage principal féminin. Alors qu’il avait commencé avec Lita Gray (qu’il épousa plus ou moins de force pendant le tournage car elle était enceinte), en studio, il reprit tout avec Georgia Hale.

4. La fameuse danse des petits pains est originellement un petit numéro de Fatty Arbuckle que l’on voit dans Rough House (1917) avec également Buster Keaton. Chaplin donne toutefois à ce numéro une tout autre dimension. La cabane en équilibre instable serait quant à elle présente dans un court métrage d’Harold Lloyd.

7 décembre 2009

Le vagabond (1915) de Charles Chaplin

Titre original : « The Tramp »
Autre titre français : « Charlot vagabond »

The TrampElle :
(pas vu)

Lui :
(Court métrage de 32 minutes) The Tramp est souvent présenté comme le film où Chaplin crée le personnage de Charlot le Vagabond tel qu’on le connaît. C’est en grande partie exact mais il faut savoir que Chaplin avait utilisé un habillement similaire (chapeau melon, pantalon trop large, godillots usés) dès son deuxième film avec Mack Sennett l’année précédente : Mabel’s strange predicament. Il a ensuite utilisé de plus en plus ce costume. Un an plus tard, alors qu’il vole de ses propres ailes chez Essanay, il introduit le personnage de vagabond un peu en marge de la société, au grand cœur et toujours prêt à venir en aide. Ici, il sauve une jeune fille des griffes de trois malfrats à la mine patibulaire et va ensuite travailler à la ferme de son père. L’humour reste dans le registre Mack Sennett mais va aussi beaucoup plus loin car Chaplin commence à introduire un peu de pathos. Il a aussi une façon de regarder la caméra avec une infinie tristesse qui ne peut qu’interpeller le spectateur. Le succès fut immense, le public adopta immédiatement ce personnage de vagabond avec sa silhouette si facilement reconnaissable. Vu aujourd’hui, Charlot Vagabond reste un plaisir à regarder : un court métrage très amusant, vif et bien enlevé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Lloyd Bacon
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Ne pas confondre :
Le Vagabond (The Tramp) réalisé en 1915 pour Essanay et
Charlot Musicien (The Vagabond) réalisé en 1916 pour la Mutual qui a été parfois diffusé en France sous le titre Le Vagabond (par Film Triomphe notamment)…
Ceci dit, ces deux courts-métrages ont certains points communs. Le premier film est celui dans lequel Chaplin a vraiment introduit le personnage du vagabond et son habillement. Le second s’inscrit donc dans la ligne du premier.

La filmographie de Charles Chaplin dans ses grandes lignes :
* 1914 : 35 courts métrages pour la Keystone avec Mack Sennett qui l’a découvert (certains sont réalisés par lui).
* Janv. 1915 – Fev. 1916 : 14 courts métrages pour Essanay (il réalise maintenant lui-même tous ses films)
* Mars 1916 – Sept 1917 : 12 courts métrages pour la Mutual (Chaplin dira plus tard qu’il s’agit de la période la plus heureuse en terme d’inspiration de sa carrière)
* 1918 – 1923 : 7 courts métrages et premier long métrage (The Kid) pour First National
* 1923 – 1977 : 10 longs métrages pour les Artistes Associés dont il est l’un des membres fondateurs (victime du maccarthisme et exilé de force, il vit et tourne en Europe à partir de 1952).

1 décembre 2009

Charlot et le masque de fer (1921) de Charles Chaplin

Titre original : « The idle class »

Charlot et le masque de ferLui :
(Court métrage de 32 mn) Dans The Idle Class (littéralement « La classe oisive »), Charles Chaplin joue sur le décalage entre riches et pauvres pour mieux le mettre en évidence. Il interprète deux rôles : d’une part l’habituel Charlot le vagabond et d’autre part un homme riche, distrait, porté sur la boisson. Le premier est le sosie de l’autre et, bien entendu, des quiproquos sont à prévoir… Tourné peu après la sortie de The Kid, son premier long métrage, The Idle Class fait partie des derniers courts métrages de Chaplin. Charlot et le masque de ferSi certains côtés peuvent paraître trop classiques ou habituels, il est néanmoins très bien construit, en grande partie grâce à l’astuce du masque de fer qui permet de faire se rencontrer les sosies. Il comporte aussi certains excellents gags, entre autres le pantalon, le shaker (superbe gag…!), le dormeur sur le terrain de golf. La seconde partie dans la soirée costumée a moins de surprises à nous offrir mais l’ensemble reste de bon niveau et surtout très amusant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Mack Swain, Henry Bergman
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21 novembre 2009

The Kid (1921) de Charles Chaplin

Titre français parfois utilisé : « Le gosse »

The KidElle :
(pas revu)

Lui :
En 1920, Charlie Chaplin a enfin toute la liberté qu’il souhaitait sous l’égide de la First National. Perfectionniste et exigeant, il mettra un an pour tourner son premier long métrage, The Kid, qui réalise une symbiose parfaite entre mélodrame et comédie. La base de l’histoire est simple : un vagabond élève comme il peut un enfant trouvé. Chaplin met beaucoup de lui-même dans cette histoire, il a été, lui aussi, abandonné par sa mère, il a grandi dans les quartiers pauvres de Londres. La pièce où vit son vagabond dans The Kid est une réplique de celle où il a vécu. La réussite du film doit beaucoup au personnage du gosse. Chaplin a découvert par hasard Jackie Coogan alors qu’il faisait un numéro sur scène avec son père et il s’est reconnu en lui. Il en a fait un petit Chaplin. The Kid Le jeune Jackie Coogan montre un sens de la comédie et une forte présence à l’écran (1). Chaplin et l’enfant forment un tandem parfait, ils se compètent merveilleusement, chacun mettant l’autre en valeur. The Kid a aussi son lot de scènes de comédies, l’hilarante bagarre avec le gros costaud par exemple, ou le permanent jeu de cache-cache avec le policier. Mais tout l’art de Chaplin, c’est de trouver ce subtil équilibre entre le rire et les larmes. La comédie n’empiète en rien sur la profondeur du sujet, au contraire elle en amplifie la portée. Certains ont pu toutefois trouver les aspects mélodramatiques trop appuyés, surtout dans la version longue (2). Même s’il surprit un peu le public, le film fut un énorme succès à l’époque. C’est toujours un plaisir de le voir aujourd’hui, c’est l’une des merveilles du 7e Art…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Jackie Coogan, Edna Purviance, Tom Wilson
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The Kid (1) Après l’avoir trouvé, Chaplin lui avait d’abord donné un petit rôle pour le tester dans le court métrage A day’s pleasure (Une journée de plaisir). Après l’énorme succès de The Kid, Jackie Coogan tournera dans divers mélodrames sans retrouver la force de son jeu. Il ne fera finalement pas une grande carrière d’acteur et finira dans des séries télévisées comme Adams Family dans les années 60. A noter aussi que Jackie Coogan n’a jamais rien touché de l’argent qu’il a gagné avant sa majorité, argent dilapidé par ses parents. Il est ainsi à l’origine d’une loi californienne appelée le Coogan Act qui protège maintenant les enfants acteurs.
(2) La version originale faisait 6 bobines, environ 68 minutes. La version la plus courante aujourd’hui en vidéo est celle de 50 minutes. Une version plus complète a toutefois été éditée en Laserdic puis dans certaines éditions DVD. Les scènes manquantes dans la version courte sont essentiellement des scènes mélodramatiques, notamment celles entre la mère et le vrai père de l’enfant.

14 novembre 2009

Charlot fait une cure (1917) de Charles Chaplin

Titre original : The cure

The CureElle :
(pas vu)

Lui :
(Court-métrage de 31 mn) Parmi les douze films que Charles Chaplin tourna pour la Mutual en 1916 et 1917, Charlot fait une cure fut l’un des plus populaires. Encore aujourd’hui, certaines personnes le décrivent comme le plus drôle qu’il ait jamais tourné. Un alcoolique arrive passablement éméché dans un lieu de cure thermale. Il n’a pour seul bagage qu’une grande malle remplie de bouteilles. The Cure Chaplin n’est pas ici dans son personnage de vagabond au chapeau melon (même si le dit-chapeau se trouve dans ses bagages, il ne le porte pas), il joue ici un personnage plutôt mondain, bien habillé et coiffé d’un canotier. Charlot fait une cure joue sur l’humour pur, notre alcoolique est bien entendu absolument opposé à ingurgiter une seule goutte d’eau et les interactions avec les autres pensionnaires sont riches en gags. Certaines scènes sont mémorables, comme celle de la porte à tambour (pas facile à passer quand on est passablement éméché) et surtout celle du bain thermal avec un masseur plutôt énergique. S’il n’a pas de dimension dramatique comme L’émigrant, qu’il tournera juste après, Charlot fait une cure nous montre Charlie Chaplin en artisan de génie du burlesque.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Eric Campbell, Henry Bergman
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Remarque :
Le documentaire anglais Unknown Chaplin (Chaplin inconnu) de Kevin Brownlow (1982) nous montre, grâce à des chutes de film retrouvées, comment ce film a pris forme : au départ, Chaplin devait incarner un employé du centre de cure alors qu’un alcoolique arrivait éméché. Il y avait notamment toute une scène où il réglait la circulation des fauteuils roulants à la manière d’un agent de police à un carrefour, gag qui ne fut pas gardé lorsque Chaplin décida d’inverser les rôles et de jouer le client alcoolique. Chaplin construisait ainsi ses films, petit à petit, par essais successifs jusqu’à ce qu’il soit satisfait du résultat.

Les 12 films de Chaplin pour la Mutual (de mai 1916 à octobre 1917) :
1) The Floorwalker (Charlot chef de rayon)
2) The Fireman (Charlot pompier)
3) The Vagabond (Charlot musicien)
4) One A.M. (Charlot rentre tard)
5) The Count (Charlot et le comte)
6) The Pawnshop (Charlot brocanteur)
7) Behind the screen (Charlot machiniste)
8) The Rink (Charlot patine)
9) Easy Street (Charlot policeman)
10)The Cure (Charlot fait une cure)
11)The Immigrant (L’émigrant)
12)The Adventurer (Charlot s’évade)

8 novembre 2009

L’émigrant (1917) de Charles Chaplin

Titre original : The immigrant

The ImmigrantEn 1916 et 1917, Charlie Chaplin est dans la période où il construit son personnage. Parmi les douze courts métrages qu’il tourne alors pour la Mutual, L’émigrant est le plus remarquable car il marque un tournant important. Alors que jusqu’ici ses films jouaient la carte du comique pur, c’est dans L’émigrant que Chaplin introduit pour la première fois un fond de situation tragique sur lequel l’humour vient prendre appui. Ici, il s’agit de la situation des immigrants qui arrivent aux Etats-Unis : The Immigranttraversée difficile, mauvais traitement par les services d’immigration et ensuite la pauvreté. Difficile de trouver plus tragique… et pourtant c’est l’humour qui domine. Le comique prend ainsi une dimension sociale, presque documentaire, qui élève incontestablement le film au dessus de ses semblables. L’émigrant a beau ne durer qu’une vingtaine de minutes, il est étonnamment riche. Il permet d’assister en quelque sorte à la naissance du « grand Chaplin ».
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Eric Campbell, Henry Bergman
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Remarque :
The Immigrant* Au départ, le film ne devait comporter que la scène du restaurant. C’est en cours de tournage que Chaplin eut l’idée d’expliquer pourquoi le personnage joué par Edna Purviance se retrouvait sans le sou dans un restaurant.
* La genèse de ce film est expliquée dans le remarquable documentaire anglais Unknown Chaplin (Chaplin inconnu) de Kevin Brownlow (1982).
* Lors de la mise en accusation de Charlie Chaplin par la commission présidée par McCarthy au début des années cinquante, L’émigrant fut cité à charge par ses accusateurs : la scène où son personnage reçoit un coup de pied par l’employé du service d’immigration pour entrer aux Etats-Unis était à leurs yeux l’une des preuves manifestes de son anti-américanisme. De force, Charlie Chaplin dut quitter les Etats-Unis en 1952 pour aller s’établir en Suisse jusqu’à sa mort en 1977 (il ne remit les pieds aux Etats-Unis qu’une seule fois en 1972 pour recevoir un Oscar). Alimentée par le fanatisme et la peur, la bêtise humaine ne semble pas avoir de limite.

6 mars 2007

La Comtesse de Hong Kong (1967) de Charles Chaplin

Titre original : A countess from Hong Kong

La Comtesse de Hong KongElle :
Quelques scènes amusantes avec le majordome et les nombreux claquages de portes. Mais dans l’ensemble, l’intrigue de La Comtesse de Honk-Kong semble un peu pesante et traîne en longueur. Marlon Brando aux traits empâtés et à la voix nasillarde n’est pas très convaincant dans son rôle de fils d’un magnat du pétrole.
Note : 2 étoiles

Lui :
J’ai apprécié cette comédie réalisée par Chaplin. Le thème en est certes très simple et la mise en scène imparfaite, mais elle fonctionne bien, soutenue par un fameux duo d’acteurs : le charme de Sophia Loren opère pleinement et Marlon Brando marmonne comme il se doit… Certains gags, telle la précipitation causée par les (nombreux) coups de sonnette à la porte, font penser aux films muets de Chaplin. Seule la fin paraît un peu poussive.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marlon Brando, Sophia Loren, Sydney Chaplin, Tippi Hedren
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