28 février 2006

Laura (1944) d’ Otto Preminger

Laura Elle :
Un grand classique en noir et blanc que nous avons déjà vu de nombreuses fois mais que je revois toujours avec grand plaisir. Une belle mise en scène, un bon scénario et des acteurs vraiment remarquables, dont la sublime Gene Tierney.
Note : 5 étoiles

Lui :
Parmi les films noirs américains des années 40 et 50, Laura est certainement l’un des plus beaux, ne serait-ce que sur le plan de sa construction :  alors que l’histoire débute sur une situation simple (un meurtre à élucider), le spectateur découvre petit à petit que ses certitudes sont bien fragiles et que rien ne correspond à ce qu’il a pu croire. Otto Preminger réussit à rendre ses personnages très proches de nous, presque intimes.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Gene Tierney, Dana Andrews, Clifton Webb, Vincent Price, Judith Anderson
Voir la fiche du film et la filmographie de Otto Preminger sur le site IMDB.

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Laura
Gene Tierney et Dana Andrews dans Laura d’Otto Preminger.

Laura
Gene Tierney et Vincent Price dans Laura d’Otto Preminger.

Laura
Vincent Price, Gene Tierney, Clifton Webb et Dana Andrews dans Laura d’Otto Preminger.

28 février 2006

Vera Drake (2004) de Mike Leigh

Vera Drake Elle :
Les années d’après guerre à Londres. Un désir de confort matériel et d’émancipation s’empare des familles. De nombreuses femmes qui se retrouvent enceintes contre leur gré, recourent à l’avortement dans des cliniques pour les plus aisés et à des avortements clandestins pour les moins riches. Vera Drake, une femme et mère aimante pratique ses avortements pour aider ses femmes dans la détresse. Mike Leigh parvient à créer un film plein de chaleur humaine grâce à des acteurs authentiques et émouvants, une belle mise en scène qui montre sobrement les hypocrisies et les injustices de la société sans jamais donner de leçon. Vera Drake incarne avec émotion cette femme de la classe ouvrière toujours souriante qui travaille chez les riches et se dévoue corps et âme aux autres et à son foyer. Couronné par un Lion d’Or à Venise, ce film sensible pose des questions et permet de comprendre le geste de Vera Drake sans la juger.
Note : 5 étoiles

Lui :
Mike Leigh parvient à mettre beaucoup de vie et d’humanité dans son film, tout en abordant de façon simple le délicat problème des avortements clandestins dans les années cinquante. Il ne porte pas de jugement, il se contente de bien en nous montrer les différents aspects au travers de ce portrait d’une femme ordinaire, formidablement interprétée par Imelda Staunton. Un film tout simplement très humain.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Imelda Staunton, Richard Graham, Eddie Marsan, Anna Keaveney, Alex Kelly, Daniel Mays
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28 février 2006

Samsara (2001) de Nalin Pan

Samsara Elle :
Film époustouflant sur le plan visuel et musical. Magnifiques paysages de l’Inde, couleurs chatoyantes de tibétains sur fond de montagnes arides. Sur ce plan-là, Samsara est très réussi. Je n’en dirai pas autant du scénario que j’ai trouvé un peu trop simple. De plus, la lenteur des plans et la trop longue durée du film finissent par peser quelque peu et l’on finit par s’ennuyer ferme. Le film me fait penser à Himalaya qui avait un peu les mêmes défauts. C’est dommage.
Note : 1 étoile

Lui :
Les images sont plutôt belles mais il faudrait un scénario un peu plus étoffé. C’est terriblement lent et il a été bien difficile de rester éveillé.
Note : 1 étoile

Acteurs: Shawn Ku, Christy Chung
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27 février 2006

Un homme d’exception (2001) de Ron Howard

Titre original : « A beautiful mind »

Un Homme d'exception Elle :
Biographie romancée de John Forbes Nash, un mathématicien américain, Prix Nobel en 1994. Russel Crowe qui d’habitude joue les gros bras, incarne de façon assez crédible ce physicien atteint de schizophrénie. Ron Howard parvient à créer un scénario assez élaboré autour de ce personnage terne et misanthrope. En effet, il sème le doute dans notre esprit quant à sa supposée « maladie ». Est-il manipulé par les russes ou les américains? A quoi rime son internement en hôpital psychiatrique? On se pose beaucoup de questions à son sujet. Mis à part la mise en scène un peu ridicule des éclairs de génie du savant ou du vieillissement des personnages, le film se laisse déguster.
Note : 4 étoiles

Lui :
Un homme d’exception est un film, en apparence assez classique, qui arrive à dépasser le cadre habituel du genre “héros à la personnalité originale mais le meilleur en son domaine”, sujet très américain en soi. Il le dépasse car Ron Howard parvient à y mêler une bonne dose de suspense, d’intrigue et il fait d’une manière assez originale. Au final, cela donne un film assez plaisant, plutôt captivant et réussi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Russell Crowe, Ed Harris, Jennifer Connelly, Christopher Plummer, Paul Bettany
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26 février 2006

Chungking Express (1994) de Wong Kar-wai

Titre original : « Chung hing sam lam »

Chungking Express Elle :
Wong Kar Waï filme les aventures amoureuses de deux flics qui se croisent dans le même bar. Sa caméra à l’épaule nous emmène la nuit à la lumière des néons dans les sous-sols, les couloirs sombres, les appartements étriqués. La mise en scène aux superbes éclairages mêle les ralentis, les accélérés, les effets de flou et est soutenue par du reggae ou de la musique pop. On pense aussi à certains films de Godard ou à Jean Seberg quand on voit la délicieuse Faye Wong. A la fois grave et léger mêlant la tristesse des ruptures à la fantaisie des rencontres avec des scènes pleines de sensualité, ce film est une réussite mis à part quelques passages que j’ai trouvés ennuyeux. C’est une chronique amoureuse dans laquelle il faut se laisser aller.
Note : 4 étoiles

Lui :
Dans la même veine que Nos Années Sauvages, ce film de Wong Kar-waï est une chronique sentimentale, urbaine et poétique dans lequel il semble s’interroger sur les occasions manquées : que se serait-il passé si on avait pris telle décision, si l’on avait fait telle chose? Dans les deux histoires qu’il nous propose, les personnages se cherchent mais ne se trouvent pas. Il filme tout cela d’une façon très personnelle, avec une caméra à l’épaule bien utilisée, des ralentis audacieux (avec des ralentis et des accélérés dans la même image !). On peut sentir des références à la nouvelle vague française, Louis Malle, Godard, … Bien que le scénario en lui-même ne soit pas vraiment très développé, on suit avec intérêt ses personnages. Tourné en quelques semaines (pendant le montage du film « Les cendres du temps »), il y a une spontanéité et une liberté que l’on ne rencontre qu’assez rarement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Faye Wong, Tony Leung Chiu Wai, Takeshi Kaneshiro, Brigitte Lin
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25 février 2006

Les Heures (2002) de Stephen Daldry

Titre original : « The Hours »

The Hours Elle :
Belle adaptation du roman de Michael Cunnigham que j’ai lu également avec grand plaisir. Certaines situations sont différentes ou plus condensées. Excellent trio d’actrices (Julianne Moore, Nicole Kidman et Merryl Streep) qui parviennent à traduire leur mal de vivre avec beaucoup de sensibilité. La vie parallèle de ces trois femmes dont Virginia Woolf à des époques différentes se concentre autour du roman Mrs Dalloway en cours d’élaboration. La préparation d’une réception ou d’un évènement donne lieu à des remises en cause et questionnements sur la vie. Le vernis social s’effrite pour laisser place au doute et à l’angoisse. Seul reproche : la musique de Philip Glass me semble trop mise en avant, elle a tendance à masquer la profondeur des dialogues.
Note : 5 étoiles

Lui :
The Hours Par un montage particulièrement réussi, le film parvient à lier le destin de ces trois femmes, alors qu’il ne nous présente qu’une journée de la vie de chacune d’elles. Si Stephen Daldry montre une réelle maîtrise de la mise en scène dans Les Heures, c’est surtout le scénario qui est vraiment remarquable car il se dégage une réelle force de ces trois journées qui voient ces femmes en position très instable. Le propos est à la fois pessimiste voire morbide, l’idée de suicide est en effet constamment présente, mais en même temps assez beau et parfois onirique, en tout cas il n’est jamais noir. En fait, c’est plus le questionnement de ces personnages qui est mis en avant, personnages qui ruent dans les brancards et ont, comme Mrs Dalloway, bien du mal à se conformer à leur modèle social. Belle musique (assez présente) de Philip Glass. Stephen Daldry réussit là un film beaucoup plus fort que son premier, Billy Elliot.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Julianne Moore, Meryl Streep, Stephen Dillane, Miranda Richardson
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24 février 2006

Le mystificateur (2003) de Billy Ray

Titre original : « Shattered Glass »

Le Mystificateur Elle :
(pas vu)

Lui :
Inédit en salles en France, ce film canadien a connu un certain succès outre-Atlantique. Il est basé sur l’histoire vraiment stupéfiante de Stephen Glass, un jeune journaliste de la respectueuse revue d’analyse politique et sociale « The New Republic », qui a réussi à la fin des années 90 à publier un certain nombre d’articles salués comme étant particulièrement brillants… mais qui, en réalité, étaient totalement inventés. Le film est intéressant car il nous montre en partie le fonctionnement de la presse d’investigation aux Etats-Unis et comment le système de vérification, normalement sans faille, a été pris en défaut. Le film est aussi bien construit, nous amenant doucement vers les révélations qui nous laissent vraiment pantois. A la fin de la projection, je me suis précipité sur Internet pour vérifier que cette incroyable histoire était bien réelle…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Hayden Christensen, Peter Sarsgaard, Chloë Sevigny, Steve Zahn
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Pour en savoir plus (en anglais) :
– L’ article sur Stephen Glass sur Wikipedia.
– L’article original de Forbes OnLine qui, en 1998, a démasqué le mystificateur et qui est toujours en ligne.
– L’interview de Stephen Glass par « 60 minutes », en 2003, où il s’explique mais où il est bien difficile de savoir s’il ne continue pas à s’inventer un personnage.

24 février 2006

Ma caméra et moi (2002) de Christophe Loizillon

Ma caméra et moi Elle :
Abandon au bout de 30 minutes. J’ai le mal de mer, mal aux yeux et n’arrive pas à trouver de l’intérêt.
Note : pas d'étoile

Lui :
L’idée de base n’était pas inintéressante : un forcené de vidéo filme sans arrêt tout ce qui l’entoure. Mais pour que la mayonnaise prenne, il aurait fallu dépasser les clichés habituels (« il en oublie de vivre sa vie »), éviter les situations trop caricaturales (« il tombe amoureux d’une aveugle », quelle ironie du sort…) et aussi faire des images regardables (pour faire « vidéo », l’image est tremblotante et détériorée, ce qui transforme la vision du film en calvaire). Zinedine Soualem a du talent, mais il ne parvient pas à porter le film à lui tout seul.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Zinedine Soualem, Julie Gayet
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23 février 2006

« Elling » (2001) de Petter Næss

Elling Elle :
Deux hommes déglingués et mal dans leur peau doivent se réinsérer et réapprendre à vivre en société en partageant un appartement en commun. Ce film norvégien est attachant de par l’originalité de son scénario, ses personnages, son humour et sa fantaisie. On les suit dans leur lent et douloureux réapprentissage de la vie. Le ton est positif et la  folie de ces deux hommes devient une source de création et de poésie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Elling est une comédie originale et attachante sur la « réinsertion sociale » de deux trentenaires à la sortie de l’asile. Bien entendu, ils ont des caractères assez opposés mais le réalisateur norvégien parvient à nous les rendre très attachants et on les suit avec compassion mais aussi avec enthousiasme. Aucune exagération, aucune caricature, simplement une tranche de vie ordinaire mais qui se révèle un peu plus compliquée et problématique pour eux. C’est aussi assez drôle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Per Christian Ellefsen, Sven Nordin
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23 février 2006

« Lagaan » (2001) de Ashutosh Gowariker

Titre original : « Lagaan: Once Upon a Time in India »

Lagaan Elle :
Grosse production indienne à succès qui suinte le trop beau, le trop bien coiffé, la musique de variétés sirupeuse sur vague fond historique puisqu’il s’agit de l’occupation britannique en Inde à la fin du XIXe siècle. (Abandon)
Note : pas d'étoile

Lui :
Evidemment la forme surprend, on n’est pas vraiment habitué à voir ce genre de film, mais en fin de compte on se laisse assez rapidement gagner par son charme, car il n’en est pas dénué. Comme on le sait, Lagaan est un peu l’exemple amélioré du film indien-type (Bollywood), genre particulièrement prolixe et populaire en Inde. Le scénario est extrêmement simpliste : on ne perd pas de temps à identifier les gentils et les méchants, mais son charme est ailleurs, du côté de la féerie des scènes, de l’univers recréé, un monde à la fois grandiose et magique alors qu’il ne s’agit ici que d’un village de pauvres paysans. Et il y a les parties musicales, chantées, chorégraphiées à la perfection, extrêmement riches et belles. La voix de l’actrice/chanteuse, très haute et très pure, est presque envoutante. Quand on voit comment ce cinéma parvient à nous servir sur un plateau la « magie du cinéma », on comprend aisément le succès que peut avoir ce genre de film en Inde. Bien entendu, je ne regarderais pas un film comme cela tous les jours, car le genre doit lasser assez vite du fait de la simplicité manichéenne du scénario et aussi de la longueur : 3h40, la durée standard des films en Inde (un entracte est prévu…)
Note : 4 étoiles

Acteurs: Aamir Khan, Gracy Singh, Rachel Shelley
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