6 juin 2023

Decision to Leave (2022) de Park Chan-wook

Titre original : « Heojil kyolshim »

Decision to Leave (Heojil kyolshim)Policier muté loin de son épouse qu’il ne voit que les week-ends, Hae-joon mène une enquête sur la mort d’un homme survenue dans les montagnes alors qu’il faisait de l’escalade. Il rencontre la mystérieuse épouse du défunt, Seo-rae, dont il tombe rapidement amoureux…
Decision to Leave est un film sud-coréen coécrit (avec sa scénariste habituelle Jeong Seo-kyeong), produit et réalisé par Park Chan-wook. Il s’agit d’une intrigue à suspense. Plusieurs critiques ont fait le rapprochement avec Vertigo d’Alfred Hitchcock ; si le film a effectivement en commun avec ce dernier une atmosphère particulière un peu irréelle, l’histoire en elle-même est toutefois bien plus simple. Le film est certainement plus remarquable par son style. Park Chan-wook utilise des effets de construction narrative et des effets de points de vue pour complexifier son récit. Ces effets sont assez réussis mais ils finissent par donner un petit goût d’artificialité  à l’ensemble, d’autant plus que le film paraît trop long (2h20). On peut aussi regretter le manque d’émotion. Decision to Leave a été très bien accueilli par la critique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Park Hae-il, Tang Wei, Lee Jung-hyun, Go Kyung-Pyo
Voir la fiche du film et la filmographie de Park Chan-wook sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

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Decision to Leave (Heojil kyolshim)Tang Wei et Park Hae-il dans Decision to Leave (Heojil kyolshim) de Park Chan-wook.

28 avril 2020

Un grand voyage vers la nuit (2018) de Bi Gan

Titre original : « Di Qiu Zui Hou De Ye Wan »

Un grand voyage vers la nuit (Di Qiu Zui Hou De Ye Wan)Luo revient dans sa ville natale et se met à la recherche d’une femme qu’il a jadis brièvement aimée. Durant sa quête, les souvenirs remontent à la surface…
Après Kaili Blues en 2015, Un grand voyage vers la nuit (la traduction littérale du titre original serait « La dernière nuit de la terre ») est le second long métrage de Bi Gan. Le réalisateur chinois va encore plus loin dans sa démarche artistique, s’éloignant encore plus du réel pour offrir une variation hypnotique et sombre sur le rêve et la représentation du passé. Le récit en lui-même reste assez obscur, des lambeaux de souvenirs et de rêves venant s’entremêler au présent. Il n’est sans doute pas nécessaire de tout appréhender, il est préférable de se laisser doucement envahir par la dimension poétique du film et la beauté de ses plans. Bi Gan travaille beaucoup ses images, cadrages et éclairages sont souvent remarquables, tout au plus peut-on reprocher que ce travail soit un peu trop visible à l’écran. De même, la lenteur de ses travelings finit par paraître artificielle. Sa recherche de la virtuosité culmine dans le plan-séquence onirique d’une heure (et en 3D) qui clôt le film(1). Un grand voyage vers la nuit a souvent été décrit comme un croisement entre le cinéma de Tarkovski et de David Lynch. On peut effectivement trouver une certaine similitude avec Stalker par exemple, mais il n’en a pas toutefois la profondeur.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tang Wei, Huang Jue, Sylvia Chang, Lee Hong-Chi
Voir la fiche du film et la filmographie de Bi Gan sur le site IMDB.
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Remarques :
* Bi Gan précise : « J’ai été fasciné depuis longtemps par la peinture de Chagall et les romans de Modiano. Je voulais faire un film proche de leurs œuvres, proche des sentiments et des sensations qu’on y trouve. »
* Le film est articulé en deux parties : « La première partie est intitulée : Mémoire, la deuxième : Pavot, comme dans le titre du poème de Paul Celan : Pavot et mémoire. »

(1) Le plan-séquence débute après 1 heure de film environ, au moment où Luo est (seul) dans un cinéma et chausse des lunettes 3D.

Un grand voyage vers la nuit (Di Qiu Zui Hou De Ye Wan)Huang Jue dans Un grand voyage vers la nuit (Di Qiu Zui Hou De Ye Wan) de Bi Gan.