8 février 2020

Le Chevalier de la vengeance (1942) de John Cromwell

Titre original : « Son of Fury: The Story of Benjamin Blake »

Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake)Orphelin, Benjamin Blake a été élevé par son grand-père maternel, dans l’ignorance de son vrai nom et de ses origines. Son oncle, qui occupe le domaine familial, le fait rechercher et en fait un garçon d’écurie pour mieux le contrôler et éviter qu’il ne prétende au titre qu’il a usurpé…
Produit par Darryl Zanuck et adapté d’un best-seller d’Edison Marshall, Son of Fury (oublions le titre français qui fait un peu peur…) est un film d’aventures assez peu connu mais qui ne manque pas de qualités. Le scénario est sans doute un peu prévisible mais il se montre prenant. L’histoire est pimentée par un soupçon d’exotisme qui tranche avec la noirceur de l’Angleterre du XVIIIe siècle. L’ensemble bénéficie d’une solide interprétation : comme toujours, Tyron Power montre une belle présence et la belle Gene Tierney illumine la partie polynésienne. L’actrice est ici encore en début de carrière, encore cantonnée dans ces rôles dits « exotiques » où, il faut bien le reconnaitre, elle excelle. Une fois de plus, George Sanders incarne à merveille un personnage distingué et maléfique. Tous les autres rôles sont fort bien tenus. Son of Fury mérite d’être découvert.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tyrone Power, Gene Tierney, George Sanders, Frances Farmer, Roddy McDowall, John Carradine, Elsa Lanchester, Harry Davenport
Voir la fiche du film et la filmographie de John Cromwell sur le site IMDB.

Voir les autres films de John Cromwell chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Son of Fury est le dernier film de Frances Farmer avant ses multiples problèmes psychiatriques et d’addiction qui défrayèrent la chronique à Hollywood.
* La Fox a acquis les droits du roman titré Benjamin Blake avant même sa publication en 1941.

Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake)Tyrone Power et George Sanders dans Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake) de John Cromwell.

Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake)Tyrone Power et Gene Tierney dans Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake) de John Cromwell.

Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake)Tyrone Power et Frances Farmer dans Le Chevalier de la vengeance (Son of Fury: The Story of Benjamin Blake) de John Cromwell.

11 décembre 2016

La Bataille de la planète des singes (1973) de J. Lee Thompson

Titre original : « Battle for the Planet of the Apes »

La Bataille de la planète des singesAmérique du Nord 2670. Un professeur orang-outan raconte comment César, vingt-sept ans après le soulèvement des singes (soit en 2017), a du faire face à son général Aldo (1), un gorille belliqueux qui désirait en finir avec les humains… Le quatrième opus devait être le dernier mais la tentation était trop forte pour la Fox d’en faire un petit dernier avant de commencer à décliner le thème en série TV. Comme précédemment, le scénario est très simple, les personnages sont très typés. La bataille annoncée par le titre est à la hauteur du budget, c’est-à-dire réduite et un peu ridicule. On a la sensation en regardant ce film que le filon a été exploité par la Fox jusqu’à la corde. Ce fut une bonne affaire pour la fox car, si chaque film a rapporté moins que celui qui le précédait, tous les cinq ont été largement bénéficiaires.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Roddy McDowall, Claude Akins, Natalie Trundy, Lew Ayres, Paul Williams
Voir la fiche du film et la filmographie de J. Lee Thompson sur le site IMDB.

Voir les autres films de J. Lee Thompson chroniqués sur ce blog…

(1) Dans le 3e opus, Zira avait raconté que son peuple vénérait la mémoire d’Aldo qui avait initié le soulèvement des singes contre les humains. Bizarrement, le 4e opus montrait le soulèvement mené par César et non Aldo (seul un personnage très secondaire se prénommait Aldo) et l’Aldo de ce 5e opus n’est de toute évidence pas celui du récit de Zira. Ceci dit, avec le paradoxe temporel engendré par le retour de Zira et Cornelius dans le passé, on peut toujours dire que l’on est dans une réalité alternative…

La Bataille de la Planète des singes
Paul Williams, Roddy McDowall et Austin Stoker dans La Bataille de la planète des singes de J. Lee Thompson.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.

10 décembre 2016

La Conquête de la planète des singes (1972) de J. Lee Thompson

Titre original : « Conquest of the Planet of the Apes »

La Conquête de la planète des singesDans un avenir proche (1990), les singes ont remplacé les animaux domestiques décimés par un virus. Les hommes les éduquent de manière violente à accomplir diverses tâches. Elevé en secret, le fils de Zira et Cornélius est bouleversé du traitement infligé à ses semblables… Pas question de changer la recette : la Fox confie à nouveau l’écriture de ce quatrième opus à Paul Dehn qui, une fois de plus, ne cherche pas le vraisemblable. Il s’agit avant tout de faire de la révolte des singes (annoncée dans le film précédent) un spectacle. La nuance n’est pas non plus de mise : la société décrite est une dictature très caricaturale avec des policiers qui ressemblent à des nazis et un abominable gouverneur, fanatique de l’ordre. Roddy McDowall a pris goût à la série puisqu’il interprète maintenant César, le fils, après avoir interprété Cornelius, le père. Et c’est Natalie Trundy (qui interprétait déjà une mutante dans le 2e volet et le Docteur Branton dans le 3e) qui incarne sa compagne. Le budget a encore baissé et cela se sent dans la réalisation qui est assez sommaire.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Roddy McDowall, Don Murray, Natalie Trundy, Ricardo Montalban
Voir la fiche du film et la filmographie de J. Lee Thompson sur le site IMDB.

Remarque :
* Initialement, le gouverneur se faisait (assez logiquement) sauvagement massacrer par les singes. Après une projection-test où le public a mal réagi, la scène a été modifiée : le studio a fait réenregistrer un dialogue pacifique (un peu vaseux) à Roddy McDowall et un plan des gorilles frappant le gouverneur avec la crosse de leurs fusils a été inversé pour montrer qu’ils relevaient leur fusil, afin de l’épargner…

La Conquête de la planète des singes
Hari Rhodes (à gauche), Don Murray (au sol) et Roddy McDowall (à droite) dans La Conquête de la planète des singes de J. Lee Thompson.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.

9 décembre 2016

Les Évadés de la planète des singes (1971) de Don Taylor

Titre original : « Escape from the Planet of the Apes »

Les évadés de la planète des singesPour échapper à l’anéantissement de leur planète, le Docteur Milo, Zira et Cornélius se sont envolés à bord de la navette spatiale du Capitaine Taylor et, pour une raison inexpliquée, ont remonté le temps pour se retrouver sur Terre en 1973. Ils sont aussitôt mis en observation…
Après le succès commercial de la première suite de La Planète des Singes, il fut rapidement décidé de mettre un troisième film en chantier avec le même scénariste, Paul Dehn. Celui-ci confirme qu’il n’est pas très versé dans la science-fiction, les incohérences et omissions sont nombreuses. Le film aurait pu être le négatif de La Planète des Singes, puisque la situation est inversée, mais il n’en est rien. Les Évadés de la planète des singes est plus un film sentimental qu’autre chose : c’est la force de la relation entre Cornelius et Zira qui le cimente. En cherchant bien, on pourra déceler ici et là quelques allusions religieuses (le Massacre des innocents, la Nativité, …) mais tout cela reste très discret. Les meilleurs passages sont du registre de l’humour, alimenté par la stupeur des humains dans la première partie du film. La Fox n’a pas changé de recette : utiliser un réalisateur de télévision habitué à travailler avec peu de moyens. Car le budget continue sa descente, le fait de n’avoir cette fois que deux personnages à maquiller arrangeant bien les choses et plus aucun effort n’est nécessaire sur les décors puisque l’histoire a été ramenée à l’époque actuelle. Sur le plan économique, Les Évadés de la planète des singes a atteint son objectif : rapporter plus qu’il ne coûte…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Roddy McDowall, Kim Hunter, Bradford Dillman, Natalie Trundy, Eric Braeden, Ricardo Montalban
Voir la fiche du film et la filmographie de Don Taylor sur le site IMDB.

Remarque :
* Sal Mineo espérait relancer sa carrière avec ce film. Mais, supportant mal les longues (3h30 env.) séances de maquillage, le scénario fut modifié pour faire mourir son personnage, le docteur Milo, plus tôt.

Les évadés de la Planète des singes
Sal Mineo, Roddy McDowall et Kim Hunter dans Les Évadés de la planète des singes de Don Taylor.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.

 

7 mai 2014

5 cartes à abattre (1968) de Henry Hathaway

Titre original : « 5 Card Stud »

5 cartes à abattreDans une petite bourgade du Far-West, une partie de poker tourne mal : l’un des joueurs, un étranger, est surpris à tricher. Furieux, les autres joueurs le pendent, un seul d’entre eux (Dean Martin) essaie de s’opposer et se fait assommer. Peu après, les participants à ce lynchage se font tuer un à un… 5 cartes à abattre est adapté d’un roman de Ray Gaulden (1). C’est un western assez atypique : il est en réalité plus proche d’un film policier à suspense que d’un western. Robert Mitchum interprète ici un pasteur qui manie le colt et la Bible avec autant de dextérité, une composition qui n’est pas sans rappeler celle de La Nuit du chasseur. Cette similitude atténue quelque peu le suspense. On pourra aussi regretter que certains personnages secondaires soient bien mal développés. Inger Stevens et surtout Roddy McDowall font une belle prestation. L’ensemble n’est pas mémorable, sans toutefois être déplaisant à regarder. La musique est de Maurice Jarre et l’entêtante chanson du générique est interprétée par Dean Martin.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Dean Martin, Robert Mitchum, Inger Stevens, Roddy McDowall
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry Hathaway sur le site IMDB.

Voir les autres films de Henry Hathaway chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* 5 Card Stud est le nom d’une variante de poker (1 carte fermée et 4 cartes ouvertes)

* Homonyme (sans aucun autre point commun) :
5 Card Stud de Hank Saroyan (2002) avec Khrystyne Haje

(1) Un autre film, La Main qui Venge (Dark City) de William Dieterle (1950) avec Charlon Heston et Lizabeth Scott, repose sur une histoire assez proche : c’est un film noir se déroulant à l’époque actuelle, en milieu urbain, où un joueur se suicide par pendaison après avoir perdu de l’argent qui ne lui appartenait pas dans une partie de poker. Ne croyant pas au suicide, son frère venait se faire justice.