21 avril 2024

L’Été dernier (2023) de Catherine Breillat

L'été dernierAnne, avocate renommée, vit en harmonie avec son mari Pierre et leurs filles de 6 et 7 ans. Lorsque Théo, fils de Pierre d’un précédent mariage, emménage chez eux, Anne entame une relation avec lui…
L’Été dernier est un film français réalisé par Catherine Breillat. Le scénario a été écrit par la réalisatrice et Pascal Bonitzer, mais il s’agit en fait du remake du film danois Dronningen (ou Queen of Hearts, 2019) réalisé par May el-Toukhy, film qui n’est pas sorti en France alors qu’il semble avoir été très remarqué internationalement (primé, entre autres, à Sundance). C’est l’histoire d’une passion, aussi irrésistible que déraisonnable que Catherine Breillat filme en se plaçant très près des corps, et cherchant à esthétiser les scènes d’intimité sexuelle. On peut se laisser gagner par la sensualité et la beauté des images ou alors trouver tout cela un peu vide et ennuyeux.
Elle: 4 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Léa Drucker, Samuel Kircher, Olivier Rabourdin, Clotilde Courau
Voir la fiche du film et la filmographie de Catherine Breillat sur le site IMDB.
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Léa Drucker, Samuel Kircher et Olivier Rabourdin dans L’été dernier de Catherine Breillat.

24 mai 2022

Portier de nuit (1974) de Liliana Cavani

Titre original : « Il portiere di notte »

Portier de nuit (Il portiere di notte)Vienne, 1957. Max (Dick Bogarde), un ancien officier SS, est portier de nuit dans un palace hébergeant d’anciens nazis. Lorsque Lucia Atherton (Charlotte Rampling) vient loger avec son mari chef d’orchestre dans cet hôtel, Max reconnaît immédiatement en elle une ancienne déportée avec qui il eut une ardente passion sadomasochiste…
Portier de nuit est un film italien coécrit et réalisé par Liliana Cavani. A sa sortie, le film suscita de nombreuses polémiques tant dans le milieu du cinéma que chez les intellectuels. Il fut critiqué pour son « esthétique nazie » et la mise en scène malsaine et théâtrale à caractère sexuel d’une victime et de son bourreau (1). Aujourd’hui, l’argument reste recevable mais l’attrait de la nudité est bien moindre que dans les années soixante-dix. Le film a donc perdu tout (éventuel) pouvoir attractif sur ce plan (« attractif » dans le sens « capable d’attirer l’attention et de frapper les esprits »). En revanche, il reste très perturbant. Le sujet n’est pas en soi le nazisme mais plutôt une passion sadomasochiste extrême placée dans un environnement monstrueux, le nazisme. Les flashbacks sont assez glaçants, peu démonstratifs ; Liliana Cavani suggère plus qu’elle ne montre et il paraît difficile de l’accuser d’une fascination envers ces SS statufiés, dénués d’humanité. Elle n’a aucune indulgence non plus pour son personnage principal, Max, qui est clairement défini comme un monstre. Si l’ensemble est dérangeant, il est aussi doté d’une grande force. La comparaison a été souvent faite avec Les Damnés de Visconti (1969) mais il n’atteint pas son équilibre et il n’a pas son style remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dirk Bogarde, Charlotte Rampling, Philippe Leroy, Gabriele Ferzetti, Giuseppe Addobbati, Isa Miranda
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(1) En particulier, Michel Foucault critiqua sévèrement cette vision sexualisée du nazisme : si pour lui, « le pouvoir a une charge érotique », il s’étonne que tout un « imaginaire érotique de pacotille [soit] placé maintenant sous le signe du nazisme ».

Portier de nuit (Il portiere di notte)Dirk Bogarde et Charlotte Rampling dans Portier de nuit (Il portiere di notte) de Liliana Cavani.

6 septembre 2020

Le Flambeur (1974) de Karel Reisz

Titre original : « The Gambler »

Le Flambeur (The Gambler)Professeur de littérature en université, Alex Freed est prisonnier de son vice pour le jeu. Quand il a perdu tout son argent, il emprunte à sa petite amie, à sa mère. Quand ses proches ne lui sont plus d’aucune aide, il se tourne vers de dangereux malfrats avec qui il aura maille à partir. Malgré tout cela, il ne peut pas arrêter de jouer…
Le Flambeur est lointainement inspiré du roman Le Joueur de Dostoïevski (publié en 1866). C’est le premier film américain du réalisateur britannique d’origine tchécoslovaque Karel Reisz. Le cinéaste se concentre sur un aspect principal de son personnage, son caractère irrationnel qui l’entraîne dans une fuite en avant autodestructrice. Les fondements de cette attitude ne sont qu’à peine explorés, on le voit juste professer sur le sujet de l’acceptation du risque ou de l’autosuggestion. La scène finale à forte connotation masochiste a été très remarquée. James Caan fait une belle prestation. Le film peut dérouter, ou même déplaire par son manque de profondeur, mais il jouit d’une excellente réputation.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: James Caan, Paul Sorvino, Lauren Hutton
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Le Flambeur (The Gambler)Lauren Hutton et James Caan dans Le Flambeur (The Gambler) de Karel Reisz.

Remake :
The Gambler de Rupert Wyatt (2014) avec Mark Wahlberg et Jessica Lange.

3 juin 2018

Mon roi (2015) de Maïwenn

Mon roiImmobilisée dans un centre de rééducation après une grave chute de ski, Toni se remémore l’histoire tumultueuse qu’elle a vécue avec le séduisant Georgio…
Ecrit par Maïwenn et Etienne Comar, Mon roi nous raconte l’histoire d’une passion destructrice. Il ne faut pas attendre une exploration profonde des personnages car nous restons plutôt en surface et les mystères de l’addiction amoureuse restent entiers. En revanche, l’interprétation donne au film un certain attrait : celle d’Emmanuelle Bercot est très naturelle et Vincent Cassell  est la séduction incarnée, charmeur, absolument irrésistible. Mais c’est peut-être de là que le film trouve ses limites : on voit difficilement comment la pauvre Toni aurait pu rester insensible à son charme et cela limite fortement l’étude de caractères. On compatit pour elle, c’est tout… La réalisation de Maïwenn est parfaitement maitrisée.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot, Louis Garrel, Isild Le Besco
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Mon roi

Mon roi
Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot dans Mon roi de Maïwenn.