11 mai 2025

La Bête (2023) de Bertrand Bonello

La BêteEn 2044, une intelligence artificielle détermine toutes les questions de société. Le taux de chômage est élevé puisqu’elle effectue elle-même de nombreuses tâches et se charge de la répartition du reste du travail. Gabrielle désirerait un travail plus intéressant mais pour cela elle doit purifier son ADN pour effacer toute émotion négative. Une machine la ramène à ses vies antérieures afin de lui permettre de traiter d’éventuels traumatismes…
La Bête est un film science-fiction français écrit et réalisé par Bertrand Bonello. Il s’agit d’une adaptation (très) libre du roman court La Bête dans la jungle d’Henry James. L’idée de base est originale, partant du principe que, pour une intelligence artificielle, les émotions sont devenues une menace puisqu’elles empêchent les gens de prendre des décisions parfaitement rationnelles. Le récit déroute agréablement. En pratique, il se déroule sur trois temporalités, 2044, puis 1910 et 2014, avec des sauts de l’une à l’autre. La partie 1910 (pendant les inondations de Paris) est la plus séduisante, une histoire d’amour impossible très délicate avec des dialogues intelligents et une très belle photographie (cette partie a été tournée en 35mm). La partie 2014 est plus banale et paraît un peu longue. L’ensemble a un petit côté David Lynch pour certains, probablement du fait de certaines scènes 2044. Le film n’est pas sans défaut, le plus embêtant est cette impression finale que tout cela est un peu vain. Le film est centré sur deux acteurs, tous deux remarquables : Léa Seydoux et le britannique George MacKay. La critique a été enchantée, le public un peu moins semble-t-il.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Léa Seydoux, George MacKay, Guslagie Malanda
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Remarque :
• Surprenant : le film se clôt avec un QR Code que le spectateur est invité à scanner pour avoir le générique. Bertrand Bonello explique ce choix :  » En général, un générique est un moment d’émotion, avec de la musique, les noms qui défilent, les spectateurs qui se lèvent les uns après les autres et s’apprêtent à retrouver la lumière du dehors. Ici nous sommes dans un monde où les affects ont été bannis, il est donc logique qu’ils le soient aussi du générique « .

George MacKay et Léa Seydoux dans La Bête de Bertrand Bonello.
Léa Seydoux et George MacKay dans La Bête de Bertrand Bonello.

29 mai 2022

1917 (2019) de Sam Mendes

1917Pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale, Schofield et Blake, deux jeunes soldats britanniques, se voient assigner une mission à proprement parler impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatrice et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, à travers les lignes ennemies…
1917 est un film de guerre britannico-américain réalisé et produit par Sam Mendes, qui coécrit le film avec Krysty Wilson-Cairns. Le scénario est inspiré en partie par un récit raconté à Mendes par son grand-père paternel, Alfred Mendes. Le film est remarquable par sa forme : il se présente comme un long plan-séquence interrompu une fois seulement, pour quelques heures, lorsque le personnage perd connaissance. Certes, il s’agit d’un faux plan-séquence (en réalité le plan-séquence le plus long dure neuf minutes) mais ce n’en est pas moins un extraordinaire tour de force technique qui demande une préparation d’une rigueur absolue. La caméra est très mobile multipliant les déplacements et les angles de vue (avec, bien entendu, quelques 180°). Mais le plus remarquable finalement est que cette prouesse technique n’est pas gratuite. Bien qu’étant assez présente, ne parvenant pas à s’effacer totalement, elle permet de nous immerger dans l’action en donnant une impression de temps réel, collant aux personnages principaux. Ils ont beau être toujours devant nos yeux, nous avons l’impression d’être à leur place. Le film est de ce fait assez intense. Tourné en Grand Bretagne avec un budget important, 1917 a connu un grand succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dean-Charles Chapman, George MacKay, Daniel Mays, Colin Firth, Mark Strong, Benedict Cumberbatch
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1917George MacKay et Dean-Charles Chapman dans 1917 de Sam Mendes.

10 janvier 2019

Captain Fantastic (2016) de Matt Ross

Captain FantasticBen vit dans la forêt, isolé de la société, se consacrant totalement à l’éducation intellectuelle et physique de ses enfants selon des méthodes strictes,même paramilitaires. Sa femme est absente pour le moment, hospitalisée. Un évènement inattendu va forcer la petite famille à faire une incursion dans un monde qui ne leur est pas familier…
Le titre peut induire en erreur : Captain Fantastic n’est pas un film de super-héros. Le propos De Matt Ross est plutôt d’explorer les modes alternatifs d’éducation et de vie. La mise en place, très originale, intrigue fortement mais le scénario se révèle par la suite assez décevant. La crédibilité de l’ensemble est proche du zéro absolu et, de plus, le propos est très ambigu car le personnage tient à la fois du dictateur et du guru de secte. Matt Ross n’a pas de regard critique et se contente de dérouler un road-movie sans grande surprise qui ne mène qu’à pas grand chose. Il parvient toutefois à charmer dans certaines scènes et à rendre ses personnages attachants. Tout cela est plaisant et original mais n’a pas de quoi marquer les esprits.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Viggo Mortensen, George MacKay, Samantha Isler, Annalise Basso, Nicholas Hamilton
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Captain Fantastic
Viggo Mortensen dans Captain Fantastic de Matt Ross.