28 novembre 2019

Un peuple et son roi (2018) de Pierre Schoeller

Un peuple et son roiDe la prise de la Bastille en 1789 à l’exécution de Louis XVI en 1793, les trois premières années de la Révolution française vécues par un petit groupe d’hommes et de femmes du peuple de Paris…
Ecrit et réalisé par Pierre Schoeller, Un peuple et son roi nous laisse sur des impressions mitigées. On ne peut que saluer l’approche très originale de cette phase de notre Histoire : point de grand souffle épique, ni de grandes figures historiques au premier plan, le cinéaste a choisi de montrer l’implication du peuple dans les changements, le développement d’une conscience politique portée par l’enthousiasme de pouvoir tout réinventer. Inévitablement, il n’évite pas le travers d’idéaliser son petit groupe de personnages et c’est certainement le premier reproche que l’on puisse faire au film, le second étant la forme en elle-même, trop présente, trop proche d’un spectacle, architecturé comme une suite de tableaux. Historiquement parlant, le cinéaste s’appuie sur de solides recherches. Il met en avant certains aspects moins connus, comme l’importance du rôle des femmes. Le plus intéressant, à mes yeux, se situe dans les débats au sein de la toute nouvelle Assemblée nationale, des scènes hélas trop courtes mais où l’on entrevoit l’intensité des batailles d’idées(1). Un peuple et son roi est un film audacieux, qui bénéficie d’une solide interprétation ; il semble hélas avoir été mal reçu par le public.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gaspard Ulliel, Adèle Haenel, Olivier Gourmet, Louis Garrel, Izïa Higelin, Noémie Lvovsky, Céline Sallette, Denis Lavant
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre Schoeller sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

(1) Le cinéaste affirme n’avoir aucunement réécrit les discours prononcés dans les scènes de l’Assemblée nationale ; en revanche, on peut lui reprocher un montage trop évident, ce sont des bribes de discours, ce qui gêne la perception de la formation des idées.

Un peuple et son roiAdèle Haenel et Gaspard Ulliel dans Un peuple et son roi de Pierre Schoeller.

Un peuple et son roiDenis Lavant (Marat) et Niels Schneider (Saint-Just) dans Un peuple et son roi de Pierre Schoeller.

12 novembre 2013

Holy Motors (2012) de Leos Carax

Holy MotorsUn homme est conduit dans une immense limousine à différents endroits de Paris pour une dizaine de « rendez-vous » où il tient un rôle à chaque fois différent… En préambule, Leos Carax se met en scène en dormeur qui se réveille, sort de sa chambre pour se retrouver dans une immense salle de spectacle où des spectateurs figés attendent. Holy Motors est en effet le premier long métrage depuis Pola X (1999). Le film a été qualifié de chef d’oeuvre par la critique avec une unanimité dont elle a le secret. On peut être un peu plus nuancé face à cet OVNI cinématographique. Certes, il montre de belles fulgurances et des moments d’une beauté envoutante. Certes, il sait nous surprendre, nous déstabiliser, casser nos repères, questionner sur les rapports entre spectacle et réalité et, par là même, sur notre vie (qui pourrait n’être qu’une succession de rôles)… mais ces réflexions ne sont finalement qu’effleurées. Holy Motors donne parfois l’impression d’être plus un film de performance (celle de Denis Lavant est évidente), une performance hélas assez froide et même déshumanisée. Holy Motors reste toutefois très intéressant, ne serait-ce que par le foisonnement d’idées cinématographiques de Leos Carax.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Denis Lavant, Edith Scob, Eva Mendes, Kylie Minogue, Michel Piccoli
Voir la fiche du film et la filmographie de Leos Carax sur le site IMDB.
Voir les autres films de Leos Carax chroniqués sur ce blog…