8 septembre 2015

Gertrud (1964) de Carl Theodor Dreyer

GertrudCopenhague, début du XXe siècle. L’ancienne chanteuse d’opéra Gertrud sent que l’amour a quitté son mariage : son mari Gustav, sur le point d’être nommé ministre, fait passer son travail en premier. Elle lui annonce qu’elle va le quitter. Gertrud entretient une liaison avec Erland, un jeune compositeur. C’est à ce moment que Gabriel, son ancien amour, revient d’un long séjour à l’étranger… Le dernier film de Dreyer surprend par sa forme. Cette pièce du suédois Hjalmar Söderberg, écrite quelque cinquante ans auparavant, est portée à l’écran avec un très haut niveau d’abstraction : décors épurés, longs plans fixes, personnages qui ne se regardent pas, très forte retenue dans l’expression des acteurs. Cette forme a tendance à rebuter au premier abord et pourtant on se laisse happer par les échanges entre Gertrud et les hommes qu’elle a aimés. Cette femme est en recherche d’un certain absolu dans l’amour et Dreyer semble faire de même avec son cinéma. Cette rigidité des postures rend l’intensité d’autant plus palpable, c’est même assez étonnant. A sa sortie, le film fut accueilli très froidement (il est vrai que nous sommes ici très loin du souffle de la Nouvelle Vague !) mais il peut s’apprécier différemment avec le recul. Son caractère atemporel paraît plus évident.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Nina Pens Rode, Bendt Rothe, Ebbe Rode, Baard Owe
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Gertrud
Nina Pens Rode dans Gertrud de Carl Theodor Dreyer