23 septembre 2005

Le roi du tabac (1950) de Michael Curtiz

Titre original : « Bright leaf »

Le roi du tabacElle :
Ce film dramatique de Michael Curtiz met en scène Brant Royle (Gary Cooper), un homme qui pour venger son père et épouser la fille du puissant Singleton met tout en oeuvre pour aboutir à ses fins et notamment monte l’industrie du tabac qui laminera son vieil ennemi. A ses côtés, deux femmes redoutables en affaire (Lauren Bacall et Patricia Neal) qui se vengeront elles aussi de la cupidité et de la soif de pouvoir de Royle. La mise en scène est sombre, à l’image des noirs desseins qui habitent chacun des protagonistes. Les personnages vont au bout d’eux même malgré leurs erreurs et ce n’est qu’après la chute qu’il y a rédemption. Un film assez conventionnel et moraliste.
Note : 3 étoiles

Lui :
Film assez classique de par son scénario du type « un homme court après une chose inaccessible au lieu de profiter de ce qu’il a à portée de la main ». Assez belle prestation de Gary Cooper, même s’il semble un peu absent par moments…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Lauren Bacall, Patricia Neal, Jack Carson
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Curtiz sur le site IMDB.

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22 septembre 2005

Le maître du logis (1925) de Carl Theodor Dreyer

Titre original : « Du skal aere din hustru »

Le maître du logisLui :
(Film muet) Tourné vers la fin de la période danoise de Carl Dreyer, Le Maître du Logis est à la fois un constat social sur les maris tyranniques et une comédie, une fantaisie sociale, pourrait-on dire. La première partie du film, destinée à bien placer les personnages, est tournée en plans généraux et ces scènes de vie quotidienne ne sont pas sans rappeler le néoréalisme italien. Ensuite, Dreyer se rapproche de ses personnages, des gros plans tellement expressifs que l’on se demande pourquoi on aurait besoin de dialogues. La vieille nounou est particulièrement étonnante. Rien ne semble gratuit, tout concourt à l’expression, tout en restant très sobre. Et quelle force ! La métamorphose du maître de maison est traitée avec un certain humour et film réussit ainsi à la fois grave et léger.
Seule ombre au tableau : le film était vu ici avec une musique techno de 2004, que personnellement je trouve non seulement en décalage total mais aussi parfaitement inécoutable. Heureusement, n’étant pas en salle, j’avais la possibilité de couper le son. J’ai donc regardé le film dans un silence total.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mathilde Nielsen, Johannes Meyer, Astrid Holm
Voir la fiche du film et la filmographie de Carl Dreyer sur le site imdb.com.

21 septembre 2005

À la petite semaine (2003) de Sam Karmann

À la petite semaine Elle :
Malgré quelques dialogues argotiques amusants, ce polar qui tente de ressembler aux vieux films populaires français devient très vite ennuyeux. Gérard Lanvin en vieil héros fatigué, Jacques Gamblin en tête brûlée qui tente de se reconvertir dans le théâtre ne suffisent pas à nous tenir en haleine. Ces petits malfrats ne sont pas attachants et finissent par devenir agaçants de par leur attitude machiste, leur cervelle de moineau et leur impossible rédemption.
Note : 2 étoiles

Lui :
Si le film démarre très bien, avec une galerie de personnages dans le genre « petit malfrat haut en couleur » et les dialogues pittoresques qui vont avec, on a la nette impression de s’enliser à mi-parcours. En fait, il manque à ces personnages un côté attachant qui nous ferait adhérer pleinement. Au lieu de cela, on reste spectateur et on finit par se désintéresser de l’histoire dont on connaît ou devine l’issue à l’avance.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gérard Lanvin, Jacques Gamblin, Clovis Cornillac
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20 septembre 2005

Clean (2004) d’ Olivier Assayas

CleanElle :
J’aimais déjà beaucoup les films d’Olivier Assayas, Clean confirme ses talents de réalisateur. Cette histoire de longue rédemption d’une jeune femme droguée est émouvante et superbement mise en scène. La photographie est particulièrement belle, les paysages urbains perdus dans des poteaux électriques ou dans des reflets de verre sont très bien composés. Le montage très travaillé fait alterner la tension avec des flous, des accélérés à des moments plus paisibles sur les musiques envoûtantes de Brian Eno. Maggie Cheung et Nick Nolte sont bouleversants et attachants. Enfin, le scénario qui met en place le douloureux parcours de cette femme qui tente de se libérer de la drogue afin de pouvoir rejoindre son fils est un modèle d’équilibre, de justesse et d’authenticité. Du grand cinéma.
Note : 5 étoiles

Lui :
Clean3Cette histoire de lente reconstruction d’une jeune femme dévastée par la drogue et la mort de son compagnon, Olivier Assayas la traite en évitant tous les écueils et nous livre un film très beau, puissant et quasi parfait. Sur la forme, il montre une étonnante maîtrise de la caméra, très mobile mais sans les maniérismes irritants de la caméra à l’épaule, une caméra dont les mouvements semblent toujours comme intégrés à ses personnages. Ses plans sont parfaitement composés, graphiquement étonnants, une très belle photographie. Sur le fond, le scénario sait éviter tout misérabilisme et tout spectaculaire racoleur. Clean repose beaucoup sur ses personnages, particulièrement forts, les deux rôles principaux étant magnifiquement interprétés par Nick Nolte et surtout Maggie Cheung, qui trouve toujours le ton juste, sans jamais charger son personnage. Au final, nous avons là un film puissant et assez poignant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Maggie Cheung, Nick Nolte, Béatrice Dalle, Jeanne Balibar
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19 septembre 2005

J’me sens pas belle (2004) de Bernard Jeanjean

J'me sens pas belleLui :
Pour son premier film, Bernard Jeanjean a choisi un format assez difficile : deux personnages seuls, en face à face, presque du théâtre filmé. Au cours d’une soirée, ils vont tenter de vivre une histoire d’amour. Pour que ce format fonctionne, il faut que tout soit parfait, personnages et dialogues. Le personnage masculin est assez réussi, un peu maniaque et coincé juste ce qu’il faut, et admirablement interprété par Julien Boisselier. En revanche, le personnage féminin est plus classique et prévisible, et Marina Foïs ne parvient pas à lui donner des ailes. Les dialogues de J’me sens pas belle restent assez futiles et les enchaînements de situation au début du film paraissent un peu forcés. Les bons moments laissent tout de même présager des films plus réussis dans l’avenir de ce jeune réalisateur.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Marina Foïs, Julien Boisselier
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18 septembre 2005

Le facteur (1994) de Michael Radford

Titre original : « Il Postino »

Le facteur Elle :
Film tendre et touchant sur un facteur, fils de pêcheur qui découvre son amour pour la poésie et son admiration sans bornes pour le poète chilien Pablo Neruda en exil sur une île italienne. Grâce à ce contact amical avec le poète, Mario, issu d’un milieu très simple, prend contact avec le monde des mots, des métaphores, la beauté du monde et de l’amour. La poésie de cet homme affable touche au plus profond le cœur des gens simples. Le départ de Neruda et l’absence de nouvelles laisse Mario dans un profond abattement. Mario est interprété par un acteur qui mourra à la fin du tournage. Son jeu un peu naïf, ses hésitations verbales et son regard grave nous touche. Le film tourné sur une île italienne dans un minuscule village coincé contre d’immenses falaises témoigne de l’isolement, l’absence de communication et d’instruction de ces familles de pêcheurs.
Note : 4 étoiles

Lui :
Michael Radford réussit à faire passer beaucoup d’émotion dans ce film, l’histoire assez touchante de la confrontation de Pablo Neruda en exil avec un facteur sicilien d’apparence simple mais touché par la poésie. C’est aussi un film sur la magie et la force des mots, sur leur puissance évocatrice. Et il y a cet acteur merveilleux, Massimo Troisi, qui interprète parfaitement ce facteur un peu gauche mais très délicat.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Massimo Troisi, Philippe Noiret
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17 septembre 2005

Dina (2002) de Ole Bornedal

Titre original : « I am Dina »

DinaElle :
Adaptation d’un best-seller scandinave écrit par Herbjorg Wassmo. Malgré les mauvaises critiques qui reprochent les clichés et les effets faciles, je n’hésite pas à dire que j’ai bien aimé le film. C’est l’histoire de la jeune Dina qui, enfant, a tué sa mère accidentellement. Son père se détourne d’elle car il ne peut lui pardonner la mort de sa femme. Ces deux traumatismes déterminent à jamais sa vie affective. Son manque d’amour fera de cette jeune fille une femme rebelle et dominatrice qui ne trouve qu’un peu de paix en jouant du violoncelle. Dina malgré son caractère bien trempé est attachante à sa façon. Les paysages sublimes des fjords de Norvège contrastent avec la noirceur des personnages. La mort rôde partout et les fantômes de l’enfance ressurgissent violemment. Le réalisateur de Dina a choisi de faire une mise en scène un peu enfiévrée et fantastique pour mieux mettre en avant les tourments de cette femme.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il y a un certain côté artificiel dans ce film qui m’a empêché de bien l’apprécier. Le réalisateur emprunte toute une série de gimmicks et d’effets faciles aux films d’épouvante pour nous distiller un certain mal à l’aise, alors que l’histoire était suffisamment dérangeante sans cela. La musique, assez contemporaine, très XXe siècle, accentue le décalage avec ses notes souvent dissonantes. Très belle prestation de l’actrice principale, autour de laquelle tout le film est bâti.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Maria Bonnevie, Gérard Depardieu
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16 septembre 2005

L’effet papillon (2004) de Eric Bress et J. Mackye Gruber

Titre original : « The butterfly effect »

Effet_papillonElle :
(pas vu).

Lui :
Ce film me laisse sur des impressions mitigées : j’ai trouvé la mise en place assez remarquable et vraiment prenante, en distillant tout juste ce qu’il faut de mystère pour nous intriguer. L’idée des ellipses et de leur utilisation ultérieure est une excellente idée de scénario. Il est d’autant plus dommage que le film s’essouffle et devienne franchement répétitif dans le dernier tiers. Il aurait sans doute fallu rebondir sur autre chose plutôt que de tomber dans une certaine répétition (si je puis dire…) Excellent jeu de Ashton Kutcher et des enfants.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ashton Kutcher, Amy Smart, Melora Walters
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15 septembre 2005

La lumière des étoiles mortes (1994) de Charles Matton

La lumière des étoiles mortes Elle :
Récit autobiographique de Charles Matton qui fait jouer son propre rôle d’enfant à son fils. Il s’agit de souvenirs d’enfance pendant l’occupation allemande. La famille bourgeoise se doit d’héberger des allemands dans la grande demeure familiale. Charles reconstitue en voix off ce qu’il a vécu et notamment la relation très intense qu’il a eu avec un soldat allemand hostile à la guerre. Le milieu protégé dans lequel il vit est à l’écart du monde et met plusieurs années avant de se rendre compte des atrocités commises contre les juifs. C’est par petites touches et avec ses yeux d’enfant que Charles Matton nous livre ses souvenirs douloureux. L’ensemble est un peu long et lent et la mise en scène est parfois maladroite.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ces souvenirs d’un petit garçon, côtoyant de force des allemands qui habitèrent chez lui pendant la guerre, sont un peu gâchés par une mise en scène peu précise, des temps de latence importants et une certaine absence d’émotion. Au final, on est assez peu touché par cette histoire et c’est dommage.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jean-François Balmer, Caroline Sihol, Richard Bohringer, Léonard Matton
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14 septembre 2005

Exils (2004) de Tony Gatlif

ExilsElle :
Je n’ai vraiment pas été convaincue par l’intérêt de ce film. Certes, un jeune homme (Romain Duris) se rend en Algérie avec son amie à la recherche de ses racines. Mais c’est à peu près tout. Ce couple assez perdu n’est pas très attachant et a assez peu de choses à communiquer. Sans doute faut-il voir le film plus comme une errance au travers de pays aux multiples brassages de populations. J’ai trouvé l’ensemble ennuyeux.
Note : 2 étoiles

Lui :
Tony Galif a obtenu avec ce film le prix de la mise en scène à Cannes en 2004 et il est vrai qu’il a de nombreux plans assez inventifs, notamment en complément ou en harmonie avec la musique, assez omniprésente tout au long du film. Hélas, sur le plan du contenu, cette errance nonchalante de Paris à Alger manque un peu de corps. Certes, Romain Duris est charmant avec son chapeau à la Tom Waits, mais l’ensemble paraît bien vide et l’on a du mal à s’intéresser.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Romain Duris, Lubna Azabal
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