19 juillet 2008

Hyper Tension (2007) de Mark Neveldine et Brian Taylor

Titre original : « Crank »

Hyper TensionElle :
(pas vu)

Lui :
Hyper Tension est un film fait dans l’esprit des jeux vidéos : un tueur à gages auquel on a injecté un poison mortel est obligé de garder un taux d’adrénaline élevé pour rester en vie. Il ne peut donc s’arrêter, il doit constamment bouger… et bouger, c’est justement ce qu’il va faire afin trouver l’antidote. Hyper Tension est un film totalement survolté, sans temps mort, se déroulant quasiment en temps réel. La mise en scène est tout aussi trépidante : tourné avec de petites caméras HD, les réalisateurs n’ont par exemple pas hésité à chausser des rollers pour certains plans. Le scénario n’est bien entendu pas le point fort du film, simple et sans grande originalité à part le point de départ… et d’arrivée, car la scène finale est vraiment gonflée et inattendue. Il fallait oser ! Malgré les apparences, Hyper Tension est un film assez à part de la production classique du genre et vous cloue sur votre fauteuil. On en sort en peu sonné.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jason Statham, Amy Smart
Voir la fiche du film et la filmographie de Mark Neveldine et Brian Taylor sur le site imdb.com.

19 juillet 2008

Le vent de la nuit (1999) de Philippe Garrel

Le vent de la nuitElle :
(En bref) Centré sur une femme cinquantenaire, un étudiant en arts plastiques et un ancien soixante-huitard mûré dans son silence, Le vent de la nuit est un film assez fort mais ces états d’âme suicidaires sont effroyablement déprimants.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Ce triple portrait est assez riche car Philippe Garrel porte un regard assez profond sur le désarroi de ses personnages. L’ensemble est toutefois terriblement désillusionné.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Daniel Duval, Xavier Beauvois
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18 juillet 2008

Très bien, merci (2007) de Emmanuelle Cuau

Très bien, merciElle :
Emmanuelle Cuau livre un regard inquiet sur la France contemporaine de Sarkozy sur le ton de la comédie et du drame teinté d’une touche kafkaïenne. La mise en scène est bien menée et servie par des acteurs convaincants. Son film fustige la restriction des libertés individuelles, les arrestations arbitraires qui font qu’on peut se retrouver en prison et en hôpital psychiatrique sans avoir rien fait, les patrons qui éjectent leur personnel du jour au lendemain, les moules dans lesquels l’individu doit de glisser pour correspondre à la norme et pouvoir s’insérer dans la société. La tension monte et la situation devient de plus en plus critique. On se demande qui est en train de devenir fou, le couple Kiberlain/Melki ou les administrations répressives. On peut reprocher quelques incohérences et exagérations. Comment se fait-il que ce couple n’ait absolument pas pensé une minute à appeler un avocat pour prendre conseil afin d’arrêter cet engrenage infernal ?
Note : 3 étoiles

Lui :
A la suite d’un enchaînement de circonstances, un homme se retrouve à passer une nuit au poste de Police avant d’être interné dans un hôpital psychiatrique. Très bien merci met en relief l’absurdité et l’arbitraire de plus en plus présent dans notre société et auquel tout à chacun peut se heurter un jour, bien malgré lui. Chacun de ces micro-évènements a une logique propre mais leur enchaînement crée une inexorable machine à broyer le couple Kiberlain-Melki,  victime de décisions arbitraires et presque déshumanisées. Certes on pourra reprocher à Très Bien Merci quelques petites incohérences mais c’est un peu le prix à payer pour une démonstration plus marquante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Gilbert Melki, Olivier Cruveiller
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17 juillet 2008

Baby Face (1933) de Alfred E. Green

Titre français parfois utilisé : « Liliane »

”BabyElle :
(pas vu)

Lui :
Baby Face nous raconte l’ascension sociale de Lily (Barbara Stanwyck) depuis le bistrot pouilleux de son père jusqu’au plus haut d’une grande banque new-yorkaise. Prête à tout, elle use à chaque fois de ses charmes pour séduire les hommes influents dont elle se servira pour monter d’un cran. Baby Face fait partie de ses films particulièrement libres de ton du début des années 30 : l’histoire est bien entendu profondément amorale et le film fut censuré de plusieurs dialogues avant sa sortie et une fin plus heureuse fut ajoutée (la scène dans l’ambulance). Il fallut attendre 2005 pour que la Library of Congress ressorte de ses archives une version complète, comprenant tous les dialogues coupés (au total 5 minutes). Barbara Stanwyck est merveilleuse dans ce rôle de jeune femme arriviste et lucide, personnifiant parfaitement (et avec un naturel presque déconcertant) cette froide détermination à écraser les autres pour pouvoir réussir. On peut donc voir dans Baby Face une certaine dénonciation de cet arrivisme qui se généralise alors dans la société américaine encore mal remise de sa crise économique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, George Brent, Donald Cook, Douglass Dumbrille
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Anecdote :
On peut voir le jeune John Wayne faire une (très) courte apparition en employé de bureau (celui qui recommande Lily au chef du Service du Contencieux).

16 juillet 2008

Le grondement de la montagne (1954) de Mikio Naruse

Titre original : « Yama no oto »

Le Grondement de la MontagneElle :
Dans la lignée d’Ozu, ce beau film mélancolique adapté d’un roman de Kawabata met en scène le rituel de la vie quotidienne au sein d’une famille où parents et enfants vivent ensemble. Mikio Naruse dépeint avec sobriété la complexité des relations parents/enfants, mari/femme et met en évidence la lente dégradation des relations amoureuses qui affectent la belle fille et la fille dont les maris ont pris des amantes. Les parents affectés tentent d’arranger les choses. Le père qui incarne le vieux Japon traditionnel est très admiratif de sa belle fille ; il entretient avec elle une relation chaleureuse, mais un peu ambiguë, comme s’il regrettait ses amours de jeunesse. Mikio Naruse pose un regard à la fois tendre et désemparé sur ces femmes qui subissent leur sort d’épouse-modèle sans se plaindre. Les hommes n’ont pas le beau rôle : ils sont froids, peu communicatifs et égoïstes. Deux mondes s’entrechoquent, la tradition familiale et la modernité des mœurs que rien ne peut arrêter. Du beau cinéma noir et blanc chargé d’émotion et de tristesse.
Note : 4 étoiles

Lui :
Dans la banlieue de Tokyo, une jeune femme vit avec son mari qui l’ignore et ses beaux parents. Malgré l’affection très forte qu’il porte à sa belle fille, le père ne peut empêcher les relations du couple de se dégrader. Le Grondement de la Montagne montre la vision désillusionnée de Mikio Naruse sur la place de la femme dans le couple, totalement soumise et prisonnière d’un rôle de servitude. Ce portrait de la jeune Kikuko est particulièrement fort, complexe et touchant. Naruse détaille aussi le comportement de cette cellule familiale soumise à une grande tension.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Setsuko Hara, Sô Yamamura, Ken Uehara
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15 juillet 2008

Le fanfaron (1962) de Dino Risi

Titre original : « Il Sorpasso »

Le FanfaronElle :
Début des années 60, l’Italie s’émancipe au son du twist, du consumérisme et de l’urbanisation. Dino Risi brosse des portraits hauts en couleur de ses compatriotes dans des ambiances sonores cacophoniques. La rencontre entre ce fanfaron extraverti et cet étudiant timoré donne lieu à des scènes pleines de truculence de la part d’un Vittorio Gassman complètement habité par son rôle. Ces deux nouveaux amis deviennent inséparables malgré leur différence de personnalité. Le flambeur vit dans l’instant des émotions fortes et s’impose avec vulgarité partout où il passe. Son compagnon intraverti interprété par Jean-Louis Trintignant s’interroge sur sa vie tout en retenue et tente de se désinhiber en l’imitant. La relation devient destructrice dès que celui-ci passe de l’autre côté de la barrière. Dino Risi porte un regard à la fois inquiet et ironique sur la société italienne en mutation.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le Fanfaron Le Fanfaron est la première comédie de Dino Risi qui fut un grand succès populaire. Après s’être rencontrés fortuitement dans Rome désert un 15 août, un fanfaron quarantenaire volubile et un étudiant timide font ensemble une longue virée en voiture. C’est un peu l’Italie que Dino Risi dépeint à la fois au travers de ces deux personnages que tout oppose et au travers des rencontres qu’ils font dans leur périple. Vittorio Gassman est particulièrement à l’aise pour exprimer toute l’exubérance de son personnage au verbe haut, fonceur sans inhibitions, le doigt sur le klaxon italien de sa petite Lancia décapotable. Vide et superficiel, Risi lui donne tout de même des qualités : la sociabilité, une extraordinaire vitalité et une certaine perspicacité à jauger les gens qu’il a en face de lui. Et face à lui justement, il y a Jean-Louis Trintignant, tout son contraire, doté lui aussi de qualités et de défauts : il est certes beaucoup plus posé et réfléchi, mais il est aussi effroyablement timide et surtout trop malléable. Malgré l’apparente légèreté, ce double portrait que nous offre Le Fanfaron est particulièrement riche.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant, Catherine Spaak
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14 juillet 2008

Pirates des Caraïbes – Le secret du coffre maudit (2006) de Gore Verbinski

Titre original : Pirates of the Caribbean: Dead man’s chest

Pirates des Caraïbes - Le secret du coffre maudit Elle :
(pas vu)

Lui :
Deuxième opus de la série Pirates des Caraïbes, Le secret du coffre maudit est une variation humoristique autour du thème des pirates avec une bonne dose de fantastique glauque brodé autour de la légende du Hollandais Volant. Le scénario est simple, sans grandes variations ni rebondissements, l’humour grand-guignolesque ne s’embarrasse pas de vraisemblance, les effets spéciaux sont nombreux. Johnny Depp en fait beaucoup pour personnifier le capitaine un tantinet azimuté d’un bateau de pirates, multipliant mimiques et postures interloquées pour remplir le vide laissé par l’histoire. L’ensemble donne un peu l’impression d’un fourre-tout.
Note : 1 étoile

Acteurs: Johnny Depp, Orlando Bloom, Keira Knightley, Tom Hollander, Bill Nighy
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Produit des Studios Walt Disney, la série Pirates des Caraïbes comporte 3 films, tous réalisés par Gore Verbinski :
La malédiction du Black Pearl (2003)
Le secret du coffre maudit (2006)
Jusqu’au bout du monde (2007)

13 juillet 2008

Michou d’Auber (2007) de Thomas Gilou

Michou d'AuberElle :
Cette chronique provinciale dans la France profonde des années 60 mêle tendresse, nostalgie mais aussi drame de la guerre d’Algérie. Elle ne nous épargne pas les poncifs et les mièvreries faciles. Ce film grand public qui retrace l’histoire vraie d’un jeune kabyle confié à une famille d’accueil a le mérite de faire réfléchir autour du thème du racisme, de la tolérance et des exactions commises pendant cette période.
Note : 2 étoiles

Lui :
Basé sur l’histoire vraie (mais tout de même romancée) du scénariste du film, Michou d’Auber nous plonge dans la France de 1960, avec la guerre d’Algérie en toile de fond. Un enfant d’origine algérienne est placé par l’assistance publique dans une famille d’accueil dans le Berry. L’intégration sans heurt à la fois dans cette famille et dans le village n’est pas évidente. Le film de Thomas Gilou est un film humaniste dont la portée est amplifiée par la présence de deux grands acteurs populaires, Nathalie Baye et Gérard Depardieu, qui nous font ici une belle prestation en sachant rendre leurs personnages assez touchants et authentiques. L’ensemble est gentil et bon enfant mais a le mérite de prôner la tolérance face à la bêtise.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Nathalie Baye, Samy Seghir, Mathieu Amalric
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12 juillet 2008

Ma petite entreprise (1999) de Pierre Jolivet

Ma petite entreprise.jpgElle :
(En bref) Les incohérences ont la fâcheuse tendance à nous faire décrocher à mi-chemin. On ne croit vraiment pas à cette histoire de cabinet d’assurances que Vincent Lindon est amené à cambrioler.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) Dommage : le film paraissait bien parti, les personnages étant particulièrement bien campés et mis en place… mais on ne peut croire à ce qui suit.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon , François Berléand, Roschdy Zem, Zabou Breitman
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11 juillet 2008

Comme tu me veux (1932) de George Fitzmaurice

Titre original : « As you desire me »

Comme tu me veux Elle :
(pas vu)

Lui :
A Budapest, une chanteuse de cabaret noie son insatisfaction dans l’alcool et se laisse courtiser par de nombreux prétendants. Un homme croit reconnaître en elle l’épouse disparue d’un comte italien. Comme tu me veux démarre sur un numéro flamboyant de Greta Garbo qui parvient à dégager un fort magnétisme même en interprétant une alcoolique. Le face à face entre Garbo et Erich von Stroheim tient toutes ses promesses car ces deux fantastiques acteurs forment un couple équilibré par la forte présence de chacun. Hélas, le film devient ensuite beaucoup plus conventionnel dans sa partie italienne, Melvyn Douglas paraissant quant à lui bien fade et il faut attendre la fin pour retrouver une certaine tension qui coïncide, comme par hasard, avec la réapparition de Von Stroheim. L’histoire, adaptée d’une pièce de Luigi Pirandello, est assez originale et forte ; elle aurait certainement été beaucoup mieux traitée sous la direction d’un meilleur réalisateur. Comme tu me veux n’est donc pas à inscrire parmi les meilleurs films de Greta Garbo mais vaut la peine d’être vu ne serait-ce que pour ce face à face avec Erich von Stroheim. 
Note : 3 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Melvyn Douglas, Erich von Stroheim, Owen Moore
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Anecdotes :
* C’est Greta Garbo elle-même qui exigea d’engager Erich von Stroheim qui était persona non grata à la MGM depuis Les Rapaces (il était passé à la Paramount ensuite).
* As you desire me est le seul film de Greta Garbo où elle apparaît en blonde.
* Après ce film, l’actrice se retira en Suède et As you desire me fut donc présenté à l’époque comme « l’ultime film de Greta Garbo ». Il faudra attendre une année pour la voir revenir dans les studios pour le très beau La Reine Christine.