Titre original : « The wild bunch »
Lui :
Une petite bande de desperados décide de faire un dernier gros coup afin de pouvoir raccrocher leurs armes. Ils sont poursuivis jusqu’au Mexique alors en pleine révolution. La Horde Sauvage de l’américain Sam Peckinpah peut être vu comme la réponse d’Hollywood aux westerns italiens de Sergio Leone. Plus que tout autre, il marque la fin de la grande tradition du western. Nous sommes ici loin des idéaux à la John Ford, seule la violence est conservée, amplifiée, magnifiée. Le film débute et finit par une tuerie, le mot est faible, il serait plus juste de parler de boucherie. Peckinpah est le premier à esthétiser la violence avec une large utilisation de ralentis pour mieux voir les hommes tomber ou les jets de sangs qui jaillissent des corps. Les morts se comptent par centaines (1). Pourtant, une scène d’action se déroule (presque) sans morts : l’attaque du train est à mes yeux le meilleur moment du film (2). L’histoire met en relief la fuite des idéaux. Le propos de La Horde Sauvage est très désabusé, montrant que le bon côté de la Loi est aussi peu reluisant que le mauvais. Les amateurs du film, et ils sont très nombreux (3), parlent parfois de « western crépusculaire »… S’il met en scène la fin d’une époque, celle du grand Ouest, La Horde Sauvage marque aussi la fin d’un genre cinématographique, le western, et le début d’une certaine esthétisation de la violence qui, elle, perdure encore et toujours.
Note :
Acteurs: William Holden, Ernest Borgnine, Robert Ryan, Edmond O’Brien, Warren Oates,Ben Johnson
Voir la fiche du film et la filmographie de Sam Peckinpah sur le site IMDB.
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(1) 90 000 cartouches furent utilisées sur le tournage de La Horde Sauvage. Ce serait plus que durant *toute* la révolution mexicaine de 1914 (anecdote lue sur IMDB).
(2) La scène de l’attaque du train n’était pas dans le scénario. Elle fut improvisée.
(3) Le film fut classé parmi les 100 plus grands films de tous les temps par l’American Film Institute en 2007.