4 novembre 2009

Le silence est d’or (1947) de René Clair

Le silence est d'orElle :
(pas vu)

Lui :
Le silence est d’or fut le premier film que réalisa René Clair à son retour en France, juste après la Libération. Le succès fut immense, le film symbolisant le retour d’un certain optimisme et des valeurs françaises. L’histoire est assez classique, René Clair l’a lui-même décrite comme étant proche de l’intrigue de l’Ecole des femmes. C’est un triangle amoureux où un fringuant quinquagénaire donne des conseils amoureux à un jeune timide, conseils qui vont se retourner contre lui lorsque tous deux seront amoureux de la même femme. Le jeu des acteurs n’est pas franchement remarquable, François Perrier est juste bien dans son rôle. A la décharge de René Clair, il faut signaler que Raimu, qui devait tenir le rôle principal, est mort peu avant le début du tournage et qu’il a du être remplacé rapidement par… Maurice Chevalier. Le film serait sans doute assez anodin si le réalisateur n’avait choisi de placer l’intrigue au tout début du XXe siècle, dans le monde naissant du cinéma muet. Nous assistons ainsi à la reconstitution du tournage d’un film vaguement oriental dans un petit studio parisien. Comme René Clair vouait une certaine admiration à Louis Feuillade, on peut penser qu’il a voulu ainsi faire revivre cette grande époque des pionniers. C’est cet aspect qui fait, aujourd’hui encore, tout le charme de Le silence est d’or.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Maurice Chevalier, François Périer, Marcelle Derrien, Dany Robin
Voir la fiche du film et la filmographie de René Clair sur le site IMDB.

Voir les autres films de René Clair chroniqués sur ce blog…

3 novembre 2009

Le crime est notre affaire (2008) de Pascal Thomas

Le crime est notre affaireElle :
(pas vu)

Lui :
Avec Le crime est notre affaire, Pascal Thomas reprend la formule de Mon petit doigt m’a dit, c’est-à-dire l’adaptation d’un roman d’Agatha Christie où le couple gentiment farfelu composé de Catherine Frot et André Dussolier mène l’enquête. Nous retrouvons aussi certains acteurs du film L’heure zéro dont l’histoire présente certaines similitudes avec celle-ci : une famille où tout le monde attend la mort de l’aïeul pour hériter… L’intrigue n’est cette fois pas aussi passionnante, le scénariste ne parvenant pas à nous faire soupçonner tout le monde. Le Crime est notre affaire repose beaucoup plus sur son duo d’acteurs qui réussit parfaitement à tenir tout le film : nous sommes plus intéressés par leurs fantaisies et par leurs méthodes si peu orthodoxes pour s’immiscer dans cette sombre famille que par le dénouement de l’intrigue! Grâce à eux, et aussi à de bons seconds rôles, l’ensemble est un plaisant divertissement qui fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, André Dussollier, Claude Rich, Chiara Mastroianni, Melvil Poupaud, Christian Vadim, Hippolyte Girardot, Yves Afonso, Alexandre Lafaurie
Voir la fiche du film et la filmographie de Pascal Thomas sur le site IMDB.

Voir les autres films de Pascal Thomas chroniqués sur ce blog…

Autres adaptations du même roman d’Agatha Christie :
Le train de 16h50 (Murder, she said) de George Pollock (1961) avec Margaret Rutherford en Miss Maple qui mène l’enquête.

2 novembre 2009

En vitesse (1928) de Ted Wilde

Titre original : Speedy

Speedy
Lui :
Speedy est le dernier film muet d’Harold Lloyd. La vitesse dont il est question est celle de la vie trépidante du New York des années vingt, tout en contraste avec le paisible tramway tiré par un cheval qui est le point central du film. La vitesse est aussi celle de scènes de conduite par Harold Lloyd dans les rues encombrées de New York, d’abord en taxi puis en tramway tiré par deux chevaux au galop ; ces scènes vraiment spectaculaires et toujours pleines d’humour forment incontestablement le clou du film. Elles furent assez dangereuses (1). Speedy a aussi un côté documentaire car, à part les scènes dans le quartier du vieux tramway, la majorité du film fut tourné à New York dont on peut ainsi voir l’encombrement des rues et des trottoirs (2). Parmi les comiques du cinéma muet, il est toujours étonnant de remarquer qu’Harold Lloyd est aujourd’hui moins connu que Chaplin ou Buster Keaton. Dans Speedy, son personnage d’amoureux lunaire est bien établi depuis plusieurs années, tenace, plein d’astuces et surtout chanceux, il parvient toujours à ses fins pour notre plus grand plaisir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Ann Christy, Bert Woodruff, Brooks Benedict
Voir la fiche du film et la filmographie de Ted Wilde sur le site imdb.com.

En vitesse(1) L’accident du tramway contre un pilier n’était pas prévu. Ce fut un accident de tournage. Par chance incroyable, le conducteur que l’on voit être éjecté ne fut pas blessé. Harold Llyod dut improviser rapidement un moyen de repartir (grâce à la plaque d’égout) pour recoller au scénario.
(2) C’est aussi le New York d’avant les grands buildings puisque l’Empire State building ne sera érigé qu’en 1931. Les scènes dans le Luna Park de Coney Island furent aussi tournées sur les lieux réels en cachant la caméra pour éviter de créer un attroupement car Harold Lloyd était alors très célèbre. En revanche, lors de la course finale, on peut voir nombre de badauds le long de la route venus regarder le tournage.
Pour les américains ou autres amateurs de baseball, ce film est aussi célèbre pour le petit rôle de Babe Ruth, grand joueur des années vingt, qui joue ici son propre rôle en client du taxi.

Remarque :
Après Speedy, Harold Lloyd tournera quelques films parlants dont aucun n’atteindra le succès de ses films muets.

31 octobre 2009

Sommaire d’octobre 2009

La femme aux chimèresIl maritoLe carnaval des dieuxMes amis, mes amoursMarionIron ManPoil de carotteLes mystères de Paris

La femme aux chimères

(1950) de Michael Curtiz

Il marito

(1958) de Nanni Loy et Gianni Puccini

Le carnaval des dieux

(1957) de Richard Brooks

Mes amis, mes amours

(2008) de Lorraine Levy

Marion

(1997) de Manuel Poirier

Iron Man

(2008) de Jon Favreau

Poil de carotte

(1925) de Julien Duvivier

Les mystères de Paris

(1943) de Jacques de Baroncelli

Terre des pharaonsLa vie de châteauGomorraLa fille de MonacoThe crashLa dernière chasseLa fièvre au corpsMort sur le Nil

Terre des pharaons

(1955) de Howard Hawks

La vie de château

(1966) de Jean-Paul Rappeneau

Gomorra

(2008) de Matteo Garrone

La fille de Monaco

(2008) de Anne Fontaine

The crash

(1932) de William Dieterle

La dernière chasse

(1956) de Richard Brooks

La fièvre au corps

(1981) de Lawrence Kasdan

Mort sur le Nil

(1978) de John Guillermin

Notre histoireBenjamin Gates et le livre des secretsShanghai ExpressDu sang dans le désertLe tour du monde en 80 joursJ'ai toujours rêvé d'être un gangsterParis nous appartientFemale

Notre histoire

(1984) de Bertrand Blier

Benjamin Gates et le livre des secrets

(2007) de Jon Turteltaub

Shanghai Express

(1932) de Josef von Sternberg

Du sang dans le désert

(1957) de Anthony Mann

Le tour du monde en 80 jours

(1956) de Michael Anderson

J’ai toujours rêvé d’être un gangster

(2007) de Samuel Benchetrit

Paris nous appartient

(1961) de Jacques Rivette

Female

(1933) de William A. Wellman, Michael Curtiz et William Dieterle

Les murs porteurs

Les murs porteurs

(2007) de Cyril Gelblat

Nombre de billets : 25

30 octobre 2009

La femme aux chimères (1950) de Michael Curtiz

Titre original : Young man with a horn
Autre titre : Jeune fou à la trompette (Belgique)
Autre titre : Young man of music (UK)

Young Man with a HornElle :
(pas vu)

Lui :
Très librement basé sur la vie du trompettiste de jazz Bix Beiderbecke, la Femme aux Chimères (1) retrace le parcours d’un jazzman qui a pour son instrument une passion exclusive et dévorante. Si le rythme de l’histoire est assez enlevé dans la première moitié, le film tend à s’enliser quelque peu ensuite et la toute fin praît vraiment plaquée(2). Jeune fou à la trompette Kirk Douglas fait une très belle performance, il est étonnamment crédible en trompettiste (3) et surtout il donne une réelle épaisseur à son personnage, c’est notamment lui qui donne tout l’élan au film dans sa première partie. On ne peut hélas être aussi louangeur sur le jeu de Lauren Bacall qui ne semble guère inspirée par son personnage de femme perturbée qui cherche sa voie. Doris Day est, quant à elle, plutôt surprenante et convaincante. La femme aux chimères a beau être une vue très hollywoodienne de la vie tourmentée de certains grands instrumentistes de jazz, il est globalement de bonne facture et donc plutôt réussi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Lauren Bacall, Doris Day, Hoagy Carmichael, Juano Hernandez
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Curtiz sur le site IMDB.
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(1) Une fois de plus, saluons l’inventivité dont font preuve les distributeurs français quand il s’agit de trouver un titre. En toute logique, on peut déduire que la personne qui a trouvé ce titre n’avait pas vu le film.
(2) En réalité, Bix Beiderbecke est mort très jeune, à 28 ans.
(3) Quand il « joue » de la trompette, Kirk Douglas est doublé par Harry James, jazzman blanc qui, après un court passage chez Benny Goodman, a dirigé son propre orchestre (il est aussi connu pour avoir découvert Frank Sinatra, serveur dans un restaurant,… et pour avoir épousé Betty Grable, la « pinup la plus punaisée » de la seconde guerre mondiale!)
En revanche, Doris Day, dont on connaît les talents de chanteuse, n’est pas doublée quand elle chante. C’est donc sa voix que l’on entend. Hoagy Carmichael, quant à lui, est pianiste et compositeur dans la vraie vie ; à noter qu’il a réellement connu Bix Beiderbecke.

28 octobre 2009

Il marito (1958) de Nanni Loy et Gianni Puccini

Il maritoElle :
(pas vu)

Lui :
Romain beau parleur, plutôt combinard, le fraîchement marié Alberto se laisse submerger par une femme possessive, une belle soeur envahissante et une belle mère dirigiste. Ainsi énoncé, le sujet d’Il Marito (= « le mari ») pourra paraître un peu misogyne et pas tout à fait politiquement correct à nos yeux actuels… mais c’est une comédie légère, plus amusante que mordante. Tout le film repose sur Alberto Sordi qui, en vieux routard de la comédie, occupe tout l’espace ; toujours aussi volubile et gesticulateur, il est absolument parfait dans ce rôle d’italien ordinaire qui tente de garder la tête haute et de faire face à l’adversité qui arrive de tous bords. La réalisation est un peu fade, il s’agit du second film de Nanni Loy qui se spécialisera ensuite dans les comédies napolitaines. Sans être remarquable, Il Marito nous fait passer un bon moment. Il est d’ailleurs rare qu’une comédie avec Alberto Sordi génère l’ennui.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Aurora Bautista, Luigi Tosi
Voir la fiche du film et la filmographie de Nanni Loy sur le site IMDB

Remarque :
La version espagnole d’Il Marito liste un certain Fernando Palacios comme unique réalisateur.

27 octobre 2009

Le carnaval des dieux (1957) de Richard Brooks

Titre original : Something of Value

Something of Value Elle :
(pas vu)

Lui :
Au Kenya, le fils d’un colon britannique qui a grandi avec un jeune noir va devoir affronter celui-ci lors d’une révolte des noirs contre les colonisateurs. Richard Brooks est connu pour ses films conçus pour soutenir des grandes causes. Ici, il s’inspire de la révolte dite des Mau Mau contre les colons anglais au Kenya en 1952 pour traiter du colonialisme. Il le fait dans son style habituel avec beaucoup d’efficacité, il est même parfois un peu trop démonstratif ; Richard Brooks était journaliste avant d’être cinéaste. Le carnaval des dieux Il le fait aussi avec un certain souci d’impartialité, il prend soin de montrer les torts des deux côtés, en fait il s’applique surtout à montrer l’abîme qui sépare les deux cultures et la grande difficulté de les faire cohabiter. Sydney Poitier fait une remarquable prestation et le film est porté par des seconds rôles qui apportent beaucoup d’authenticité (à noter que le film a été tourné en grande partie au Kenya, ce qui n’était pas pratique courante dans les années cinquante). Rock Hudson, quant à lui, interprète ce jeune britannique avec un accent américain à couper au couteau… En abordant de front le sujet des méfaits du colonialisme, Le Carnaval des Dieux est assez en avance sur son temps.
Note : 3 étoiles

Something of Value

Acteurs: Rock Hudson, Dana Wynter, Sidney Poitier, Wendy Hiller, Juano Hernandez
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Brooks sur le site imdb.com.

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Remarque : Le sens du titre (anglais, car chercher le sens du titre français est certainement une perte de temps…) est donné dans une phrase en prologue : quand vous privez un homme de sa culture et de ses croyances, vous avez intérêt que ce soit pour lui apporter quelque chose de grande valeur.

26 octobre 2009

Mes amis, mes amours (2008) de Lorraine Levy

Mes amis, mes amoursElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoile

Lui :
Dans le quartier français de Londres, deux divorcés avec enfants à charge partagent un appartement. L’un deux tombe amoureux d’une jeune journaliste… Lorraine Levy adapte le roman de son frère Marc Levy. Cette comédie sentimentale se déroule sans surprise avec quelques effets comiques vraiment très appuyés, l’ensemble paraissant à la fois gentillet et surtout très artificiel.
Note : 1 étoile

Acteurs: Vincent Lindon, Pascal Elbé, Virginie Ledoyen, Florence Foresti, Bernadette Lafont
Voir la fiche du film et la filmographie de Lorraine Levy sur le site IMDB.

25 octobre 2009

Marion (1997) de Manuel Poirier

MarionElle :
Manuel Poirier n’a pas son pareil pour peindre la vie provinciale avec beaucoup de naturel et d’authenticité. II filme avec tendresse le quotidien difficile des gens simples. Cette peinture sociale dégage de la fraîcheur, de l’amour et de la gravité. Le film reflète bien le décalage entre ce couple de parisiens prêt à tout pour avoir un enfant et ce couple désargenté qui peine à faire vivre ses quatre enfants. La tentation de l’argent et de la vie plus facile est forte face à au chantage affectif qu’Audrey est prête à faire pour combler ses frustrations maternelles. L’emprise que cette femme met peu à peu sur cette famille unie est glaçante.
Note : 4 étoiles

Lui :
Marion est une jeune fille de dix ans dont les parents viennent de s’installer dans un petit village de Normandie. Ils font la connaissance d’un couple de parisiens aisés sans enfants dont la femme se prend d’affection très forte pour Marion. Le film de Manuel Poirier est une chronique sociale qui réussit à bien saisir la réalité de vie à la campagne, sans l’enjoliver et sans l’encombrer de stéréotypes. C’est avec une certaine délicatesse qu’il montre le décalage entre ses habitants et les urbains qui viennent passer le week-end, décalage accentué par les niveaux de vie fort différents. Marion est bien plus réussi que son précédent film A la Campagne. Cette fois, il trouve le ton juste…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marie-France Pisier, Coralie Tetard, Pierre Berriau, Elisabeth Commelin, Jean-Luc Bideau, Sergi López
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24 octobre 2009

Iron Man (2008) de Jon Favreau

Iron ManElle :
(pas vu)

Lui :
Adapté de la bande dessinée Marvel de Stan Lee, Iron Man est une histoire de super-héros où le jeune et brillant héritier d’une multinationale fabriquant des armes décide d’accomplir quelque chose de plus utile et se fabrique une armure qui lui permet de voler et d’être invincible. L’originalité d’Iron Man est de ne pas trop se prendre au sérieux et d’insinuer pas mal d’humour dans cette histoire complètement rocambolesque : Robert Downey Jr. fait son numéro de charme, plutôt réussi d’ailleurs,  et le couple qu’il forme avec Gwyneth Paltrow est amusant. Il faut donc le regarder comme un spectacle avec ses beaux effets technologiques car le fond de l’histoire n’est guère passionnant ; une comédie technologique en quelque sorte. Si Iron Man se situe plutôt au dessus de la moyenne, l’ensemble nous laisse tout de même sur un certain sentiment de déception.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Robert Downey Jr., Jeff Bridges, Gwyneth Paltrow, Terrence Howard, Shaun Toub
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