10 août 2007

Les irréductibles (2006) de Renaud Bertrand

Les irréductiblesElle :
(pas vu)

Lui :
Après s’être retrouvé au chômage à la suite de la fermeture de leur entreprise, deux employés décident de retourner au lycée passer leur bac pour retrouver du travail. Avec un tel scénario, on pouvait craindre une comédie simplette sur le décalage de ces deux quadragénaires avec le monde des adolescents. Il n’en est rien. Les irréductibles est bien plus que cela car il mêle la peinture sociale d’une situation simple et loin d’être extrême avec une bonne petite dose de comédie. Le parallèle peut être fait avec certaines comédies sociales anglaises empreintes de positivisme. L’ensemble est plutôt réussi même si le film souffre de quelques passages à vide, souvent dus au personnage de la femme de Gamblin, personnage qui semble un peu mal défini. Kad Merad peine à donner à son personnage une dimension autre qu’anecdotique ; il excelle toutefois dans le volet comédie, par exemple quand il s’invente des métiers pour draguer sur internet. Dans ses meilleurs moments en revanche, Les irréductibles est franchement convaincant, parvenant au passage à créer des images fortes (le tandem) et les personnages deviennent finalement attachants.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jacques Gamblin, Kad Merad, Anne Brochet, Rufus, Valérie Kaprisky
Voir la fiche du film et la filmographie de Renaud Bertrand sur le site imdb.com.

9 août 2007

Mémoires d’une geisha (2005) de Rob Marshall

Titre original : « Memoirs of a geisha »

Mémoires d'une geishaElle :
Cette adaptation du best seller d’Arthur Golden a misé sur une certaine beauté qui transparaît dans la mise scène en dépit des images faciles sur le monde des geishas et des clichés sur l’univers japonais traditionnel. Le scénario est franchement trop inégal pour maintenir notre intérêt en éveil. Il y a aussi cette désagréable sensation d’entendre parler américain ces acteurs japonais et chinois. Hollywood est passé par là! Je vois là le type même du film à oscars dont les américains raffolent. J’ai de sérieux doutes sur la véracité de cette histoire et suis persuadée qu’un réalisateur japonais aurait eu un tout autre regard, plus authentique sans aucun doute.
Note : 2 étoiles

Lui :
Long et ennuyeux. En nous apparaissant pourtant sous de jolis atours, Mémoires d’une geisha ne parvient pas à nous intéresser vraiment. Le monde japonais des geishas ressort totalement aseptisé de ce traitement très hollywoodien. Assez typique du produit taillé sur mesure pour gagner des oscars, Mémoires d’une geisha a seulement quelques beaux plans et de jolies actrices pour nous maintenir en éveil : Gong Li surjoue toutefois son personnage (*) et paraît éclipsée par le jeu plus délicat de Zhang Ziyi.
Note : 1 étoiles

(*) Il serait toutefois plus juste de dire que c’est l’actrice américaine qui double Gong Li qui surjoue puisque tous les acteurs chinois ou japonais sont doublés en anglais…  pas toujours très bien d’ailleurs.

Acteurs: Zhang Ziyi, Ohgo Suzuka, Ken Watanabe, Kôji Yakusho, Gong Li, Michelle Yeoh
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5 août 2007

L’arc (2005) de Kim Ki-duk

Titre original : « Hwal »

L'arcElle :
Un huis clos en pleine mer en compagnie d’un vieil homme et d’une jeune fille recluse sur son bateau. Comme à son habitude, c’est avec très peu de dialogues que Kim Ki-duk nous plonge dans un univers aquatique hors du temps et à l’écart du monde. Cette fable un peu fantastique est d’une grande beauté et poésie visuelle dans laquelle il faut se laisser emporter pour l’apprécier. On y retrouve les symboles et thèmes chers au cinéaste. L’amour, le désir, la jalousie, la jeunesse, la vieillesse, la liberté sont évoqués tout en contrastes. La jeune femme et son jeune amoureux sont d’une beauté angélique émouvante. La douceur la plus absolue jouxte la violence et la cruauté sur une musique lancinante qui nous fait flotter. Les scènes de la balançoire sont magnifiques mais angoissantes. L’arc devient presque mystique. Il est à la fois arme de menace, instrument de musique et objet libératoire. Le réalisateur parvient à nous surprendre de façon très inattendue dans le dénouement de cette histoire.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’arc est un film plutôt étrange : un vieil homme vit sur un bateau en pleine mer avec une jeune fille de 16 ans qu’il a l’intention d’épouser. Dès le début du film, nous sommes plongés dans une atmosphère totalement inhabituelle que les superbes images de Kim Ki-duk finissent par rendre assez envoûtante. Sur ce plan, l’Arc est assez remarquable avec ses plans très graphiques qui paraissent toujours naturels et sans fard. Hélas, assez rapidement, la lassitude guette et, même après les rebondissements finaux, l’on vient à se poser des questions sur la finalité de tout cela, quelle peut-être la signification du propos de Kim Ki-duk. Peut-être son intention, avec cette fable où l’on retrouve certains de ses thèmes de prédilection, était-elle surtout esthétique…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Han Yeo-reum, Jeon Seong-hwang, Seo Si-jeok
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3 août 2007

Le Caïman (2006) de Nanni Moretti

Titre original : « Il Caimano »

Le CaïmanElle :
Dans ce film un peu déroutant, Nanni Moretti a le mérite de dénoncer l’hégémonie de Berlusconi au cœur de la société italienne. Il nous propose un patchwork acerbe qui entremêle la satire mordante d’un pays en perte de repères qui gobe tout ce qu’on lui propose, le portrait d’un cinéaste et père raté qui est le pur produit de cette société hypnotisée et son regard sur le cinéma qui n’est plus ce qu’il était. On peut reprocher au film une certaine confusion dans le montage ainsi qu’une trop grande complexité pour faire passer son message de façon plus percutante. Ce n’est pas le meilleur film de Nanni Moretti à mes yeux. Dans un registre différent, j’avais beaucoup aimé La chambre du fils, que j’avais trouvé plus sensible et plus abouti.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le Caïman est assez différent des autres films de Nanno Moretti, d’ailleurs contrairement à son habitude il n’y joue qu’assez peu. La trame du scénario est prometteuse : un producteur de films de séries Z au bout du rouleau se retrouve un peu malgré lui à tourner un film politique anti-Berlusconi. Très certainement, Moretti a choisi ce personnage de producteur sur le déclin pour symboliser un peu une Italie qui a perdu ses repères et plongée dans une certaine léthargie. Peut-être va-t-il trop loin dans ce sens et il double tout cela d’un volet sentimental (il se sépare de sa femme) qui est assez terne et inintéressant. Son montage est assez confus, abusant de scènes imaginées, ou extraites du film en cours de tournage, pas toujours très convaincantes. En revanche, il était assez gonflé de sa part d’insérer des extraits réels de Berlusconi au Parlement Européen et de ses dérapages verbaux, même si ces scènes arrivent de façon un peu inopinée… Si l’on peut être globalement en accord avec Moretti sur le fond, Le Caïman est vraiment trop brouillon ; très inégal, il semble avoir été fait à la hâte.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Silvio Orlando, Margherita Buy, Jasmine Trinca, Michele Placido
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31 juillet 2007

Rome – Saison 2 (2007)

Rome saison 2Elle :
(pas vu)

Lui :
Alors que la première saison de Rome m’avait uniformément enchanté, la seconde saison m’est apparue plus inégale. Dans une grosse première moitié des 10 épisodes, cette reconstitution de l’Histoire de Rome se révèle plus ennuyeuse, étirée en longueur avec des effets faciles un peu appuyés en terme de violence et de sexe. On a l’impression que le scénario utilise des recettes, comme si les scénaristes avaient bien analysé ce qui a fait le succès de la première saison de Rome et avaient mécaniquement voulu amplifier le phénomène. Il faut reconnaître que la période traitée est elle-même assez confuse : il s’agit de la période qui suit l’assassinat de César. En fait, il faut attendre qu’Octave prenne les armes et se lance à l’assaut du pouvoir pour que la série retrouve tout son intérêt. Les 4 derniers épisodes sont aussi passionnants que la première saison pouvait l’être, cette saison de Rome s’achevant avec la mort de Marc-Antoine et de Cléopâtre. Malgré le côté un peu plus commercial de la seconde saison, cette série restera l’une des plus remarquables consacrées à l’Histoire.
Note : 3 étoiles

Réalisateurs : Allen Coulter, Alan Poul, Timothy Van Patten, Steve Shill, Adam Davidson, Alik Sakharov, Roger Young, John Maybury, Carl Franklin

Acteurs: Kevin McKidd, Ray Stevenson, Polly Walker, James Purefoy, Lyndsey Marshal, Kerry Condon

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Voir notre chronique sur la première saison de Rome

26 juillet 2007

Du jour au lendemain (2006) de Philippe Le Guay

Du jour au lendemainElle :
(pas vu)

Lui :
Un homme assez terne et plutôt malchanceux voit sa vie basculer du jour au lendemain : tout lui sourit sans raison apparente. Cette trame de scénario aurait pu donner de bonnes choses, surtout lorsque l’acteur principal est un comique doté de plusieurs facettes comme Benoît Poelvoorde. Hélas, au lieu de jouer la carte de la franche comédie, le film s’enlise dans une pseudo-réflexion, assez pauvre, sur le bonheur ou la réussite et tourne en rond très rapidement pour n’aboutir sur rien de vraiment palpitant. C’est dommage. Les personnages secondaires sont assez bâclés, mis à part le personnage du vigile fanatique de Napoléon interprété par un Rufus en pleine forme.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Benoît Poelvoorde, Bernard Bloch, Anne Consigny, Constance Dollé, Anne Le Ny, Rufus
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24 juillet 2007

Tournage dans un jardin anglais (2005) de Michael Winterbottom

Titre original : « A cock and bull story »

Tournage dans un jardin anglaisElle :
(pas vu)

Lui :
Tournage dans un jardin anglais (1) relate avec une bonne dose d’humour la tentative d’adaptation par une équipe de cinéma d’un des piliers de la littérature anglaise du XVIIIe siècle : « La vie et les opinions de Tristram Shandy » de Laurence Sterne. C’est l’occasion de nombreux allers-retours entre les personnages du roman et les membres de l’équipe. Comme dans le roman, les digressions sont de plus en plus nombreuses, le scénario sautant constamment du coq à l’âne. Revers de la médaille : si le film a des moments très réussis dans ses moments les plus farfelus, l’ensemble manque tout de même de cohérence (comme l’indique le titre original, ceci dit) mais parvient néanmoins à porter un certain regard sur le monde du cinéma.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Steve Coogan, Rob Brydon, Keeley Hawes
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(1) La référence au film de Peter Greenaway dans le titre n’existe qu’en français, le titre original se traduisant plutôt par « Une histoire sans queue ni tête ». Ceci dit, le générique reprend le thème musical de Meurtre dans un jardin anglais (en le jouant, par humour, de façon absolument épouvantable… c’est quasiment insupportable!)

23 juillet 2007

Separate Lies (2005) de Julian Fellowes

Separate LiesElle :
Une vie de couple apparemment tranquille, la mort d’un cycliste renversé par une voiture et le bonheur de cette famille se lézarde pour laisser apparaître des frustrations, des blessures et des comportements odieux. Mensonges d’adultère mais aussi de meurtre. Une femme qui va au bout de sa passion, une autre qui pardonne et un mari en complet déséquilibre. Ce milieu bourgeois conformiste au bord du gouffre se fissure, suinte la noirceur des sentiments, cherche à sauver sa peau à tout prix tout en cherchant le rachat. Le jeu des acteurs est subtil et retenu.
Note : 3 étoiles

Lui :
Pour son premier film, l’acteur et scénariste anglais Julian Fellowes choisit une atmosphère simple et assez retenue pour montrer un couple en apparence solide et bien assis mais qui pourtant vacille. Il se situe tout à fait dans la ligne du meilleur cinéma anglais, traitant du non-dit, du respect des apparences, du mensonge. On peut toutefois lui reprocher une certaine fadeur… il faut bien avouer que Separate Lies ne laissera pas de souvenir impérissable.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tom Wilkinson, Emily Watson, Rupert Everett, Linda Bassett
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20 juillet 2007

Good night, and good luck. (2005) de George Clooney

Good night and good luckElle :
Malheureusement, je ne serai pas aussi dithyrambique que la critique journalistique qui s’est sans doute beaucoup projetée dans cette histoire. Je n’ai pas réussi à rentrer dans ce film que je trouve mal dosé et équilibré. Certes, Georges Clooney aborde le sujet intéressant du maccarthisme dans une mise en scène noir et blanc assez recherchée et vivante. Cependant, je trouve que la forme esthétique nuit au propos. Dès le début, on se sent agressé. Le scénario est confus et le rythme visuel est fatiguant. On n’a pas le temps de se poser pour bien s’immerger dans cette histoire vraie. Les personnages et les longs discours défilent abondamment. L’ensemble devient si ennuyeux que j’abandonne sans regrets. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Rendre hommage à ce journaliste qui se battit contre le maccarthisme et l’obscurantisme est tout à fait louable mais la forme est bien trop confuse. On est littéralement assailli par des flots de paroles et par le nombre de personnages qui parlent hors champ. Les plans sont souvent très courts. De plus, je n’aime pas trop ce style de noir et blanc qui ressemble plus à de la couleur passée en noir et blanc qu’à un vrai noir et blanc. Le film pourra toujours avoir une valeur de témoignage. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Acteurs: David Strathairn, George Clooney, Robert Downey Jr., Patricia Clarkson, Jeff Daniels
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17 juillet 2007

Like Minds (2006) de Gregory J. Read

Like MindsElle :
(pas vu)

Lui :
Like Minds est un thriller psychologique mettant en scène deux adolescents d’un pensionnat anglais ayant une fascination un peu trop poussée pour les Cathares et l’Ordre des Templiers. L’australien Gregory Read parvient dans son premier long métrage à créer un ensemble cohérent en installant un climat trouble et particulièrement prenant. Il est pour cela bien soutenu par le jeu des deux jeunes acteurs, notamment Eddie Redmayne qui est très crédible dans son personnage d’adoslescent assez fuyant. Certes, le scénario n’est pas du plus grand intérêt mais il parvient bien à éviter les stéréotypes du genre et comporte une bonne progression dans la tension. Like Minds est un premier film plutôt réussi qui installe parfaitement une atmosphère basée sur l’ambiguïté.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Toni Collette, Eddie Redmayne, Tom Sturridge
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