23 septembre 2008

Ensemble, c’est tout (2007) de Claude Berri

Ensemble, c'est toutElle :
Cette jolie comédie sentimentale bien portée par Audrey Tautou et Guillaume Canet est pleine de fraîcheur, de tendresse et d’ondes positives. La vie en communauté dans un grand appartement soigne les maux de la jeunesse et de la vieillesse. La solidarité, l’amitié, l’amour, la découverte surgissent entre quatre personnages très différents et attachants. Certes, les solutions préconisées pour s’en sortir sont un peu idylliques mais elles font jaillir l’espoir dans le pessimisme ambiant actuel. On passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Adaptation du roman homonyme d’Anna Gavalda, Ensemble c’est tout nous montre  la cohabitation de trois personnages de personnalités bien différentes : un fils de bonne famille un peu décalé mais attendrissant, un jeune cuisinier écartelé entre son métier et sa grand-mère et une jeune fille dans le style instable et anorexique. L’ensemble est gentillet, souvent un peu idyllique mais se laisse regarder sans déplaisir. Guillaume Canet et Audrey Tautou sont très bien dans leur rôle, tout à fait dans leur registre habituel ceci dit. La surprise vient plutôt de Laurent Stocker : cet acteur de la Comédie Française est vraiment étonnant dans sa composition de jeune marquis légèrement bègue.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Audrey Tautou, Guillaume Canet, Laurent Stocker, Françoise Bertin
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16 septembre 2008

Persepolis (2007) de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

PersepolisElle :
Une adaptation de la BD fort réussie tant sur le plan du graphisme noir et blanc stylisé, des éclairages, du scénario bien dosé, de l’humour qui se mêle au drame et de personnages très attachants et émouvants. La petite Marjanne ne s’en laisse pas conter ; elle affirme sa personnalité et son désir d’indépendance avec fermeté et force au fur et à mesure qu’elle grandit. On passe du rire aux larmes lors de ces épreuves infligées au peuple iranien privé de liberté et de l’exil de ses enfants pétris de solitude et d’interrogations. A voir et à lire absolument.
Note : 5 étoiles

Lui :
Persépolis, la bande dessinée, était très originale avec un ton nouveau ; Persépolis, le film, l’est tout autant, Marjanne Satrapi ayant parfaitement réussi à conserver toute la puissance et le charme de sa bande dessinée. L’histoire raconte sa vie, couvrant la période où elle n’était qu’une petite fille iranienne au moment de la chute du Shah jusqu’à son second départ pour l’Europe presque 20 ans plus tard. Ce qui fait la force de son histoire est que Marjanne Satrapi dépasse le côté purement iranien, et sa vision assez terrifiante de la révolution islamique, pour en faire une histoire universelle, une histoire simplement humaine. Les dessins sont assez proches de la bande dessinée, en noir et blanc très contrasté dans un style réaliste stylisé. La beauté de certains plans ajoute une nouvelle dimension au récit qui trouve ainsi de nouveaux échos. Cette adaptation est une belle réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voix) Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Danielle Darrieux
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28 août 2008

L’ami de la famille (2006) de Paolo Sorrentino

Titre original : « L’amico di famiglia »

L’ami de la familleElle :
(pas vu)

Lui :
Dès le générique de L’ami de la famille, le ton est donné : Paolo Sorrentino cherche à créer des images qui surprennent et qui frappent à la manière d’un clip. Cette impression ne nous quitte plus ensuite : on a constamment l’impression que l’on cherche à nous épater avec des plans surprenants, des transitions saugrenues, des effets visuels faciles. Le contenu passe au second plan et c’est un peu dommage car le personnage de ce septuagénaire radin et cupide qui prête de l’argent à tout son voisinage (moyennant des taux d’intérêt faramineux) pouvait prêter à une belle comédie à l’italienne. Hélas, l’histoire se développe, certes, mais de façon trop prévisible et peu intéressante et surtout les personnages rencontrés sont trop survolés pour donner de la substance à cet Ami de la Famille.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Giacomo Rizzo, Laura Chiatti, Fabrizio Bentivoglio
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26 août 2008

Chronique d’un scandale (2006) de Richard Eyre

Titre original :  Notes on a scandal

Chronique d’un scandaleElle :
Suspense psychologique d’une certaine intensité pour ce film porté par deux grandes actrices Judi Dench et Cate Blanchett. Il s’agit de la confrontation entre une vieille enseignante happée par le désir pour des jeunes femmes et une jeune femme qui succombe aux charmes d’un adolescent de son lycée. Parfum de scandale, perversité, machiavélisme, mensonges, naïveté, pièges, l’ensemble est assez bien mené. Sans être un grand film, on passe un bon moment.
Note : 3 étoiles

Lui :
Une enseignante londonienne, vivant seule et à la veille de la retraite, voit en une jeune et nouvelle collègue l’amie dont elle a toujours rêvée. Quand celle-ci a une aventure avec un jeune élève, leur relation va prendre un tout autre tour. Chronique d’un scandale repose beaucoup sur ses deux actrices principales et surtout Judi Dench qui donne beaucoup de profondeur à son personnage, restituant toute l’ambiguïté de la situation, provoquant à la fois sympathie, compréhension et condamnation. Face à elle, Cate Blanchett joue avec une authenticité certaine, trouvant le ton juste, à la fois coupable et victime. Chronique d’un scandale se déroule de façon précise et sans temps mort, laissant le spectateur constamment concentré. Sans jamais tomber dans la facilité, le film se révèle être assez intense.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Judi Dench, Cate Blanchett, Andrew Simpson, Bill Nighy
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18 août 2008

Trust the man (2005) de Bart Freundlich

Autre titre (dvd) : Chassé-croisé à Manhattan

Trust the ManElle :
Un film à oublier très vite sur le sujet ultra rabâché des déboires amoureux de deux couples new-yorkais. Le réalisateur ne fait pas dans la subtilité et préfère s’enfoncer dans la mièvrerie. On est très loin du charme des comédies romantiques de Woody Allen. Que vient faire Julianne Moore dans ce film inconsistant ?
Note : 2 étoiles

Lui :
Si Trust The Man semble plutôt bien démarrer avec un ton léger, quoiqu’un peu gras, le film tourne assez rapidement en rond, donnant l’impression que les scénaristes ne savent plus que faire du capital sympathie qu’ils ont engrangés, pour finir de façon épouvantable dans la guimauve hollywoodienne. Il y a pourtant quelques traits d’humour plutôt réussis (comme ces séances chez le psy, clins d’œil à Woody Allen) mais l’ensemble manque de profondeur et de punch. Trust the man reste au niveau de la comédie gentillette insignifiante. Que vient faire Julianne Moore dans cette galère ? C’est très simple : la réalisateur est son mari…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Julianne Moore, David Duchovny, Maggie Gyllenhaal, Billy Crudup
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17 août 2008

Dialogue avec mon jardinier (2007) de Jean Becker

Dialogue avec mon jardinierElle :
Cette histoire d’amitié et de découverte de deux mondes différents entre un peintre parisien et un employé des chemins de fer n’est certes pas sans clichés sur la vie provinciale et les intellectuels parisiens mais elle est aussi touchante. Le duo Auteuil et Darroussin fonctionne bien et ne manque pas d’émotion. Jean Becker fait l’éloge de la vie simple, de la nature, du bon cœur et se moque gentiment du milieu artistique parisien. Sans être un grand film, on peut se laisser glisser dans la douceur apaisante de cette histoire qui fleure bon la nostalgie et les racines de chacun.
Note : 3 étoiles

Lui :
Un artiste-peintre parisien renoue des relations avec un ami d’enfance du centre de la France qui va lui communiquer une certaine simplicité de vie. Par son ton général, Dialogue avec mon Jardinier se situe un peu à part de la production habituelle. Jean-Pierre Darroussin donne vie à ce jardinier avec beaucoup de naturel, il est vrai que ce rôle convient parfaitement à son visage bienveillant et affable. Certes, cette confrontation ville / campagne n’est pas sans comporter quelques images d’Epinal, surtout du côté du « bon sens des gens simples » mais l’ensemble est assez plaisant et même amusant. Dialogue avec mon jardinier nous apporte une bouffée d’air pur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Darroussin, Daniel Auteuil, Fanny Cottençon
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13 août 2008

Breakfast on Pluto (2005) de Neil Jordan

”BreakfastElle :
(pas vu)

Lui :
Patrick est un jeune travesti irlandais qui n’a de cesse de rechercher sa vraie mère. Son innocence va lui permettre de traverser relativement indemne des périodes troublées et dangereuses. Il voit toujours d’un œil un peu étranger et optimiste toutes les calamités qu’il doit surmonter. Breakfast on Pluto repose entièrement sur la prestation de Cillian Murphy, acteur androgyne dont la candeur ne peut que nous émouvoir. Il réussit assez bien à occuper tout le devant de la scène et livre une belle prestation, pas toujours très facile. En revanche, le film pêche par une intégration imparfaite des évènements, ressemblant parfois à un fourre-tout où viennent s’entasser de lourdes questions politiques (les attentats de l’IRA), la recherche d’une identité sexuelle, l’intolérance etc… avce des problèmes plus légers. La construction du film vient renforcer cette impression puisque Neil Jordan l’a comme découpé en une trentaine de petites saynètes qu’il introduit par un surtitre. Breakfast on Pluto comporte des passages vraiment convaincants, quelque fois assez forts mais hélas l’ensemble déçoit quelque peu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Cillian Murphy, Liam Neeson, Eamonn Owens, Brendan Gleeson, Eva Birthistle
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8 août 2008

Adieu Cuba (2005) de Andy Garcia

Titre original : « The Lost City »

Adieu CubaElle :
Certes, Andy Garcia nous offre de belles images d’un Cuba de carte postale… mais cela ne suffit pas à rendre le film intéressant. Le scénario de cette saga familiale située au moment de l’arrivée de Fidel Castro est particulièrement confus avec des digressions interminables et souvent un peu mièvres. La multiplicité des morceaux de musique composés par l’acteur-réalisateur est agaçante car ils prennent beaucoup trop de place. La présence inutile de Bill Murray et Dustin Hoffman ne fait qu’alourdir l’ensemble. Bref, on s’ennuie ferme.
Note : 1 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage, l’acteur Andy Garcia a tenu à rendre hommage à son pays natal. Adieu Cuba retrace le passage de la révolution castriste vue des yeux d’un directeur de club qui tente de préserver l’intégrité de sa famille et son amour pour une femme. Le projet était ambitieux, peut-être trop car Andy Garcia tombe indéniablement dans l’écueil de vouloir trop en faire. Certains effets de montage sont très maladroits telle cette attaque du palais présidentiel entrecoupée de flashs de show musical, le tout sur fond de musique tonitruante. La musique, justement, est extrêmement présente, insistante et au final embarrassante au point de provoquer un sentiment d’overdose. Andy Garcia a lui-même composé et assemblé pas moins de 40 morceaux ! Le film est très long (2h19) et il est difficile de dire si le scénario, mieux traité, aurait pu se révéler être un tant soit peu intéressant.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Andy Garcia, Inés Sastre, Bill Murray, Nestor Carbonell, Dustin Hoffman
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7 août 2008

2 Days in Paris (2007) de Julie Delpy

2 Days in ParisElle :
Julie Delpy a bien du talent non seulement de comédienne mais aussi de réalisatrice. Ce premier film révèle un ton très personnel à mi-chemin entre les prises de tête à la Woody Allen et la légèreté des films français d’auteur. La fraîcheur, la spontanéité, l’humour, l’anticonformisme mais aussi la gravité émanent de cette histoire de couple qui ne parvient pas à trouver l’accord parfait entre la France et l’Amérique. Les dialogues et situations sont souvent hilarants. On passe un bon moment.
Note : 5 étoiles

Lui :
Marion, française d’origine, vit à New York avec Jack. Au retour d’un voyage à Venise, ils repassent par Paris, l’occasion pour Marion de revoir parents et amis. 2 days in Paris est vraiment un film de Julie Delpy, puisqu’elle y fait tout : scénario, rôle principal, réalisation, montage. Elle parvient à trouver un style bien à elle, un style qui fait penser à Woody Allen bien entendu mais dans une tonalité différente. Son style se sent dans l’écriture, dans le ton libre et relevé et aussi dans un humour omniprésent qui se moque de tous nos petits travers de français sans que la critique ne soit très virulente toutefois (sauf pour les chauffeurs de taxi qui ne sont pas gâtés…) L’américain lui permet de jouer avec le décalage et le recul, ce qui donne des scènes parfois hilarantes. Mais il y aussi un certaine sensibilité, une vision sur la vie à deux, la façon de faire durer une relation, de dépasser l’éphémère. Julie Delpy s’est visiblement beaucoup impliquée dans 2 Days in Paris. A noter que ce sont ses propres parents qui interprètent les rôles du père et de la mère (aussi pittoresques l’un que l’autre). Ce second long métrage de l’actrice est une belle réussite, une comédie française d’un ton nouveau.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Julie Delpy, Adam Goldberg, Daniel Brühl, Marie Pillet, Albert Delpy, Aleksia Landeau, Adan Jodorowsky
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2 août 2008

Anna M. (2007) de Michel Spinosa

Anna M.Elle :
Anna M. est un film angoissant à mi-chemin entre le thriller et le fantastique dont l’intensité dramatique monte progressivement jusqu’à en devenir presque insupportable, notamment dans les scènes de violence avec les enfants. Michel Spinoza parvient à créer une atmosphère intrigante et passionnelle. Le scénario est bien construit et la mise en scène révèle une belle maîtrise des éclairages et de la caméra. Une femme enfant au visage angélique interprétée par une Isabelle Carré méconnaissable, jette son dévolu amoureux sur un médecin qui l’a soignée. Elle se croit aimée et harcèle cet homme jusqu’à bouleverser sa vie de façon démesurée. Cet amour fou l’obsède tant qu’elle semble prête à tout. Le malaise, le déséquilibre, la folie suintent dans chaque plan.
Note : 3 étoiles

Lui :
Michel Spinoza parvient à créer une atmosphère forte et dérangeante. Il s’est directement inspiré pour cela de cas cliniques et les 3 tableaux du film (l’espoir, le dépit, la haine) sont en fait les trois stades d’évolution d’une psychose, l’érotomanie : croire de façon illusoire être aimé par une personne donnée, une maladie touchant plus particulièrement les femmes. Isabelle Carré montre une fois de plus tout son talent en interprétant une jeune femme assez terrifiante, à l’opposé de son image habituelle. Anna M. monte en intensité, servi pour cela par la précision de sa mise en scène.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Gilbert Melki, Anne Consigny
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