14 février 2005

Saltimbank (2003) de Jean-Claude Biette

SaltimbankElle :
Film hermétique et ennuyeux dans le genre intellectuel parisien gonflant. On se retrouve au sein d’une troupe de théâtre qui éprouve des difficultés existentielles. Le monde de l’argent s’oppose au monde de la création. Tous les personnages font une tête d’enterrement et on ne sent absolument pas concerné par leurs problèmes. Les liens qui relient tous ces gens sont confus et participent à cette sensation d’indifférence.
Note : 2 étoiles

Lui :
Semblant ne pas suivre de trame, Jean-Claude Biette se laisse porter par son inspiration pour nous livrer un ensemble pêle-mêle de scènes. L’ensemble se passe dans un milieu intellectuel très parisien, semblant ne se préoccuper que de théâtre. Le résultat est à l’image des personnages : assez ennuyeux et plutôt vide.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jeanne Balibar, Jean-Marc Barr, Jean-Christophe Bouvet
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Claude Biette sur le site IMDB.

13 février 2005

Cube 2 : Hypercube (2002) d’ Andrzej Sekula

Cube 2Elle :
(N’a pas souhaité le voir).

Lui :
Alors que le premier « cube » m’avait paru bien peu réussi, gâché et franchement rasoir, cette nouvelle variation sur le même thème (faite par une équipe totalement différente) m’a assez captivé. Le thème reste « des personnages prisonniers d’une structure dont la logique les dépasse ». La mise en place est rapide mais bien dosée, les personnages très complémentaires sans être caricaturaux et le déroulement suffisamment intriguant pour que l’on soit pris totalement par le film. Les « explications » physiques restent suffisamment vagues pour ne pas être fumeuses, en fait tout est bien dosé dans ce film et c’est ce qui fait qu’il fonctionne parfaitement. Nous pouvons ainsi nous concentrer sur les personnages et sur leur réaction à cette situation assez supra-naturelle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kari Matchett, Geraint Wyn Davies
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Lire nos commentaires sur le premier volet : Cube (1997) de Vincenzo Natali

8 février 2005

Un coeur ailleurs (2003) de Pupi Avati

Titre original : « Il Cuore altrove »

Un coeur ailleurs Elle :
Film au charme suranné qui fleure l’ambiance des années 20 en Italie. Il s’agit de l’amour fou d’un jeune professeur naïf et timide pour une belle italienne aveugle qui le manipule afin de rendre jaloux son ancien amant. Le jeune homme accède à ses caprices sans sourciller mais la belle retrouve la vue et le laisse tomber lamentablement. La mise en scène de cette relation est un peu poussive et ennuyeuse. Les portraits des parents sont nettement plus amusants. Le père, tailleur du Pape est plus déluré que son fils. Les dialogues ne manquent pas d’humour.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est une film gentiment désuet, dont le personnage principal est d’une naïveté telle que cela ne peut en être que touchant. Il est juste dommage que se dégage une certaine futilité à tout cela, et cela a beau être charmant, on n’en est pas moins persuadé de l’oublier assez rapidement…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Neri Marcoré, Giancarlo Giannini
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4 février 2005

Pinocchio (2002) de Roberto Benigni

PinocchioElle :
On l’aime bien Benigni mais là, il pousse un peu. En dépit des moyens engagés pour la réalisation, il ne parvient pas à capter l’auditoire. C’est plus une occasion pour lui de se faire plaisir, faire le pitre, virevolter dans tous les sens et parler à tort et à travers. On préfère nettement l’histoire originale avec des vraies marionnettes en bois.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Benigni s’en donne à coeur joie dans ce film pour donner vie à un Pinocchio qui ressemble à une véritable tornade… Il en fait vraiment beaucoup!
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Roberto Benigni
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27 janvier 2005

Happy End (2003) d’ Amos Kollek

Titre original : « Nowhere to Go But Up »

Happy endElle :
Amos Lolleck m’avait conquise dans Sue perdue dans Manhattan. Dans cette comédie à l’eau de rose, il se contente d’utiliser le filon d’Amélie Poulain en utilisant une nouvelle fois Audrey Tautou en gamine pétillante qui sourit tout le temps. Le thème de la jeune fille qui veut devenir actrice à New-York est très éculé. Cette pauvre fille dort dehors, ne mange pas à sa faim, n’a pas de travail et pourtant elle est en pleine forme. Cette vision déformée de la vie des SDF est ridicule. Audrey Tautou ne manque pas de talent mais les réalisateurs ne prennent pas le risque de lui confier d’autres rôles plus profonds.
Note : 2 étoiles

Lui :
Pas grand chose dans ce film si ce n’est Audrey Tautou qui s’escrime à charmer les américains en faisant l’ingénue innocente et fofolle. Elle en rajoute des tonnes et… s’en sort plutôt bien. Mais cela ne rend pas le film plus intéressant pour cela, et l’on s’ennuie devant cette interminable collection de clichés américains…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Audrey Tautou, Justin Theroux, Jennifer Tilly
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25 janvier 2005

Confessions d’un homme dangereux (2002) de George Clooney

Titre original : « Confessions of a Dangerous Mind »

Confessions d'un homme dangereux Elle :
Pour son premier film, George Clooney entreprend de nous narrer sur le ton de la comédie mêlée de drame la biographie d’un animateur de télé poubelle des années 70. On connaît l’admiration de Clooney pour les cinéastes indépendants américains. Mais hélas, sur ce sujet éculé, il tente en vain de jouer à Steven Soderbergh. Il abuse d’effets visuels plus ou moins réussis, cherche à tout prix à être original dans la forme au détriment du fond. On finit par se lasser au bout de 30 minutes et les déboires de ce Chuck Barris antipathique me laissent parfaitement indifférente. On te préfère en acteur, George, et pas trop souvent.
Note : 2 étoiles

Lui :
L’histoire de Confessions d’un homme dangereux est assez extravagante et George Clooney, qui réalisait là son premier film, a choisi de la filmer de façon tout aussi extravagante : il multiplie les effets, les solarisations d’images, les cadrages exotiques, les transitions inattendues… mais tout cela semble beaucoup trop artificiel, donne l’impression de faire de l’original pour faire de l’original. L’histoire, avec tout cela, passe un peu au second plan, et l’on doit se forcer pour s’intéresser un peu à cette histoire d’animateur TV devenu tueur pour la CIA.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sam Rockwell, Drew Barrymore
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20 janvier 2005

Pas sur la bouche (2003) d’ Alain Resnais

Pas sur la boucheElle :
Une fois qu’on est parvenu à rentrer dans l’univers de cette opérette de 1925 revisitée par Alain Resnais, il suffit de se laisser aller, de regarder les chatoyants décors et costumes, les éclairages somptueux, d’écouter ces numéros de chants chorégraphiés par des acteurs de talent (S. Azéma, P. Arditi, L. Wilson, A. Tautou, D. Prévost et Darry Cowl en concierge). Le rouge symbolise l’amour sous tous les sens du terme (passion, mariage, adultère). Malgré quelques petites longueurs, Resnais réussit à faire un vaudeville pétillant, bourré d’humour, de situations cocasses où les uns et les autres exaltent les valeurs de l’amour. C’est une façon pour lui de rendre hommage à la période sa jeunesse.
Note : 4 étoiles

Lui :
Malgré mes réticences à regarder une opérette, je dois bien avouer avoir beaucoup apprécié… et cette histoire légère à souhait est un ravissement permanent. Il y a une très grande douceur dans les images et la maîtrise d’Alain Resnais dans la mise en scène est phénoménale. Il a une façon de jouer avec les décors, de les mettre en harmonie avec ses personnages, c’est du grand art. Et il parvient à insuffler une vie et une chaleur rare dans ses images. Ajoutez à cela un scénario, qui sur une trame assez classique et vaudevillesque (une femme qui cherche à cacher à son mari qu’elle a déjà été mariée), parvient à donner des situations tout à fait variées et sans jamais ne tomber dans l’excès. On pense par moments au Guitry des meilleurs jours. Et les chansons (qui me faisaient si peur) sont somme toute bien intégrées dans l’ensemble et à part une ou deux passent très bien. Resnais nous montre une fois de plus son grand art, pour notre plus grand plaisir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Sabine Azéma, Pierre Arditi, Isabelle Nanty, Audrey Tautou, Daniel Prévost, Lambert Wilson, Darry Cowl, Jalil Lespert
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18 janvier 2005

Le club des Empereurs (2002) de Michael Hoffman

Titre original : « The Emperor’s Club »

Le club des empereurs Elle :
Ce film est assez bien réalisé mais a un air de déjà vu. On repense au Cercle des Poètes Disparus mais un ton en dessous. Il s’agit des vertus de l’éducation dispensée par William Hundert, un professeur émérite d’histoire romaine vis-à-vis de ses élèves. Il faut dire que ces élèves font partie de l’élite et appartiennent à des familles très riches. Parmi eux un rebelle tricheur que le professeur croit pouvoir ramener dans le droit chemin en le favorisant et en lui inculquant les valeurs de probité et de morale. Malheur lui en prend car ce jeune nanab ne se départira jamais de son vilain défaut. On ne s’ennuie pas mais c’est assez académique, coincé et moralisateur. Il aurait mieux valu situer cette histoire dans une école où se côtoient toutes les couches sociales.
Note : 3 étoiles

Lui :
Par certains côtés, cette histoire de prof rigide mais juste dans une école privée de la haute société peut rappeler Le cercle des poètes disparus. Mais hélas ce film, tout en ayant une réalisation parfaite, nous laisse un peu sur notre faim car cette histoire ne semble mener nulle part, si ce n’est à une demi leçon de morale. En fait, on se rapproche plus d’un divertissement un peu vide.
Note : 3 étoiles

Acteurs:  Kevin Kline, Emile Hirsch, Rob Morrow
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17 janvier 2005

Stormy Weather (2003) de Sólveig Anspach

Titre islandais : Stormviðri

Stormy weatherElle :
Sólveig Anspach nous narre la relation très intense qui s’établit entre une jeune psychiatre interprétée par Elodie Bouchez et une femme autiste islandaise. Ce qui parait un peu invraisemblable c’est que le médecin quitte son ami et son travail pour rejoindre cette femme mariée sur une île islandaise coupée du monde au climat tourmenté. Comme c’est une petite île semblable à une prison l’hiver, on ne sait pas traiter l’autisme puisqu’il n’y a pas de psychiatre. Les malades vivent en famille et sans soin particulier. La réalisatrice ne porte pas de jugement sur l’utilité ou non des soins à prodiguer. Elle observe simplement le comportement de ces deux femmes attirées l’une vers l’autre par on ne sait quel lien mystérieux.
Note : 3 étoiles

Lui :
Une jeune psychiatre qui noue une relation un peu trop intense avec sa patiente autiste au point de tout abandonner pour aller la retrouver sur une île perdue au large de l’Islande, c’est une histoire assez étonnante, à la quelle on croit assez peu, mais il faut mettre au crédit de Solveig Anspach le fait de n’utiliser aucune des ficelles classiques pour nous mettre la larme à l’oeil. Non, elle préfère nous décrire assez fidèlement la relation étrange qui s’établit, même si en final on se demande un peu ce qu’elle a voulu nous montrer.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Elodie Bouchez, Didda Jónsdóttir
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16 janvier 2005

Intolérable cruauté (2003) de Joel Coen et Ethan Coen

Titre original : Intolerable Cruelty

Intolérable CruautéElle :
Bonne comédie avec le duo certes un peu trop voyant Zeta-Jones et George Clooney. Cette satire au vitriol de la jet-set hollywoodienne passe en revue tous les travers, tentations, mensonges, manipulations de ces gens riches ou qui désirent l’être à tout prix. Les seconds rôles que les frères Coen ont concocté sont excellents et on rit franchement (l’associé de Clooney, la copine de Zeta-Jones, le tueur asthmatique, le baron Krauss von Espy). J’ai moins aimé cette histoire de divorces à répétition qui a fini par me lasser.
Note : 3 étoiles

Lui :
Il y a vraiment beaucoup d’humour et de dérision dans Intolérable Cruauté des frères Coen. Le scénario renouvelle bien le genre « veuve noire », genre souvent traité au cinéma, en s’amusant beaucoup avec la place des personnages dans l’intrigue et introduisant une trame particulièrement élaborée et complexe. Les personnages sont souvent caricaturés à outrance, mais c’est pour notre plus grand plaisir. On peut juste reprocher un certain côté racoleur, avec cet étalage de luxe et d’argent et ses deux acteurs vedettes. Un film réellement amusant et assez mordant (même si on peut se demander si ce genre de caricature n’entérine pas une situation plus qu’elle ne la dénonce, mais bon, ne boudons pas notre plaisir…)
Note : 5 étoiles

Acteurs: George Clooney, Catherine Zeta-Jones
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