3 avril 2005

Agents secrets (2004) de Frédéric Shoendoerffer

AgentssecretsElle :
On est très vite agressé par le montage et la bande son qui ne laissent aucun instant de répit. L’ensemble est trop léché et cherche à imiter les films américains. On n’y croit pas. Images et musique choc qui me submergent très vite. J’abandonne.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le film démarre en suivant les canons du film américain d’espionnage, avec un montage et des mouvements de caméra tape-à-l’oeil et racoleurs. Ensuite, le film s’écarte de ces conventions pour se concentrer plus sur le « facteur humain », sur les questionnements et états d’âme divers des agents. L’opération décrite évoque l’affaire du Rainbow Warrior, la mise en place de l’opération étant assez longuement décrite. Même si le scénario reste un peu confus, l’ensemble se laisse regarder et sait bien éviter un certain mimétisme de la production hollywoodienne. On a cependant  un peu du mal à s’intéresser aux personnages et à leurs interrogations.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Cassel, Monica Bellucci, André Dussollier
Voir la fiche du film et la filmographie de Frédéric Shoendoerffer sur le site IMDB.

31 mars 2005

Malabar Princess (2004) de Gilles Legrand

Malabar PrincessElle:
Ce premier film est assez réussi. Cette fable évoque un petit garçon qui a un grand mal à surmonter la disparition de sa mère dans les entrailles d’un glacier. Recueilli en haute montagne par son grand-père interprété par Jacques Villeret, cet enfant mène son enquête pour savoir exactement comment sa mère est morte. Gilles Legrand parvient à créer des personnages attachants autour de l’enfant et de son grand-père qui s’adoucit à son contact, un peu comme dans Le Vieil Homme et L’Enfant. On pénètre avec délicatesse dans l’imaginaire de cet enfant perturbé avec l’histoire de l’accident de l’avion Malabar Princess. Malgré des maladresses de mise en scène, le film est prometteur.
Note :3 étoiles sur 5

Lui:
C’est une histoire pleine de sentimentalisme, utilisant des ressorts assez conventionnels mais qui parvient tout de même à créer un réel intérêt atour de ce gamin qui recherche sa mère, morte dans un glacier. L’histoire prend assez bien d’abord grâce aux acteurs, Jules Bigarnet, l’enfant, en tête, mais aussi par un bon déroulement du scénario. Jacques Villeret est à nouveau dans un rôle habituel pour lui (bourru au grand coeur)… Très classique donc mais tout de même bien fait.
Note :3 étoiles

Acteurs: Jacques Villeret, Claude Brasseur, Jules Bigarnet
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29 mars 2005

« Le cerf-volant » (2003) de Randa Chahal Sabag

Cerf volantElle :
Ce film sensible et sincère (Lion d’Argent à Venise en 2003) met en scène Lamia, une jeune fille libanaise mariée de force par sa famille à son cousin qui vit dans un autre village libanais annexé par Israël. Entre les deux, un no man’s land contrôlé par deux soldats israéliens dont l’un tombe amoureux de Lamia. La raison de ce mariage est qu’elle s’est permise d’aller rechercher son cerf-volant tombé de l’autre côté de la frontière de barbelés. Cet objet symbolise un désir de liberté et d’émancipation des femmes. Ce mariage forcé aboutit à un divorce qui stigmatisera la jeune femme à vie. La réalisatrice ne se lance pas dans de grands discours politiques. Elle fait le constat des absurdités d’une situation où les frontières empêchent les peuples de communiquer et de s’aimer. C’est avec humour, qu’elle montre les femmes communiquer par mégaphone d’un village à un autre. Elle dénonce également les conditions de vie de ces femmes voilées condamnées au bon vouloir de leurs maris. Par certains côtés, le film rappelle « Intervention divine » d’Elia Suleiman.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film nous permet de porter un regard très particulier sur les à-côtés de la guerre de territoire au Proche-Orient, et plus particulièrement sur une famille coupée en deux, dont les membres sont séparés par un no man’s land d’un kilomètre. Le réalisateur a choisi de nous montrer sans drame et même avec beaucoup d’humour, cette famille forcée de se parler par mégaphone. C’est aussi un regard porté sur une certaine opposition entre deux types de sociétés, puisque le personnage principal est une jeune fille de 15 ans que sa famille veut marier de force. Beaucoup de délicatesse dans cette histoire, malgré l’environnement peu favorable, et une certaine candeur qui force l’adhésion.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Flavia Bechara
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26 mars 2005

Une vie à t’attendre (2004) de Thierry Klifa

VieaattendreElle :
Un premier film pas mal mis en scène mais avec un sujet bien éculé et assez ennuyeux: les retrouvailles de deux amants après douze ans d’absence. Patrick Bruel incarne l’amant hésitant en permanence entre une nouvelle vie avec la jeune Claire ou refaire sa vie avec son ancienne compagne (Nathalie Baye) plus âgée que lui. Il sourit tout le temps et nous sert tout un flot de platitudes sur le sens de la vie. Le traitement du film est très convenu et bourré de clichés sur l’amour. Les seconds rôles qui gravitent autour des personnages principaux manquent d’épaisseur. Thierry Klifa a du mal à remplir et à finir son film.
Note : 2 étoiles

Lui :
Cette histoire d’amour inachevée il y a 15 ans est on ne peut plus conventionnelle, on y trouve toute la panoplie des dialogues de circonstance les plus banals et l’on a toujours l’impression de pouvoir prédire la suite. La mise en place des personnages est assez confuse. Patrick Bruel sourit beaucoup, il passe même tout le film à sourire (il faut reconnaître qu’il est d’ailleurs assez bon pour sourire, il pleure une fois vers la fin, mais c’est plus moyen…) Nathalie Baye sourit beaucoup aussi ; en revanche, les seconds rôles font franchement la gueule… Pour un premier film, la mise en scène est plutôt réussie mais le film est franchement desservi par un scénario trop faible et bien trop conventionnel.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nathalie Baye, Patrick Bruel, Géraldine Pailhas
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25 mars 2005

Zatôichi (2003) de Takeshi Kitano

ZatoichiElle :
Kitano comme dans tous ses films incarne le personnage central du film. Ici il s’agit de Zatôichi, un vieil aveugle qui joue du sabre plus vite que son ombre. C’est un héros populaire au Japon. Kitano transpose son personnage blond platiné dans le Japon des samouraïs. Il lui faut éliminer des bandes de bandits. L’histoire se construit également autour d’une sœur et d’un frère déguisé en femme qui veulent venger la mort de leurs parents. Les images sont belles et les scènes d’action sont saisissantes. Il n’hésite pas à utiliser à jouer les effets de surprise et de décalage, à parsemer son scénario d’humour et à utiliser une musique contemporaine étonnante à base de percussions. Kitano se fait plaisir et jongle avec sa caméra. Malgré quelques petites longueurs, on passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Kitano s’est visiblement amusé en mettant en scène ce personnage de héros japonais, il s’est amusé mais pour notre plus grand plaisir. Zatôichi est par certains côtés proche d’une bande dessinée par les côtés « super héros » de son personnage principal. Les hommes tombent comme des mouches mais Kitano sait montrer juste ce qu’il faut, sans complaisance envers la violence. Il joue beaucoup avec la construction du film, plaçant des flash-back assez courts sans prévenir, et aussi avec la musique, les percussions. La scène finale est complètement décalée et presque délirante, puisque des paysans du XIXe siècle y font des claquettes… La mise en scène est particulièrement efficace, sans failles. Un très beau moment de pur divertissement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Takeshi Kitano, Tadanobu Asano, Michiyo Ookusu
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24 mars 2005

Chemins de traverse (2004) de Manuel Poirier

CheminstraverseElle :
Manuel Poirier renoue avec le thème de l’errance de gens marginalisés qui ont coupé les ponts avec le travail et la famille. On retrouve à nouveau Sergi Lopez en père itinérant de ville en ville avec son fils de 16 ans. Il est à la recherche de quelque chose d’inaccessible et rate tout ce qu’il entreprend. Le fils subit ce mode de vie l’excluant de toute vie sociale mais reste très attaché à ce père inconscient. Il finit par prendre les choses en main sans heurter le père et les rôles s’inversent. Le réalisateur parvient à relater les problèmes de communication et les relations tendues de ces deux personnages avec sensibilité. C’est par petites touches, avec des longs silences, des regards, des tons de voix qu’il arrive à exprimer ce que ce père et ce fils ne parviennent pas à se dire. Un film très touchant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Sur une histoire qui aurait pu être terne et démoralisante, Manuel Poirier réussit à faire un film plein de demi-teintes et de délicatesse, sans forcer le trait, sans caricaturer ses personnages. De ce fait, on se sent très proche du personnage interprété par Sergi Lopez, personnage sans domicile fixe, entraînant son fils de ville de ville enchaînant les boulots tous aussi foireux les uns que les autres. On voit le rapport entre lui et son fils évoluer, empreint d’une certaine connivence et d’un amour certain, malgré un mutisme ambiant. C’est la force de ce rapport qui au final est toute leur richesse.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sergi Lopez, Kevin Miranda
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23 mars 2005

Les Choristes (2004) de Christophe Barratier

ChoristesElle :
Blockbuster français de l’année 2004, ce film remporta les suffrages grâce aux thèmes pleins de bons sentiments qu’il développe : nostalgie d’une certaine enfance de l’après-guerre, mise en lumière des humbles tel ce surveillant au cœur d’or interprété par Gérard Jugnot, amour et mise en valeur de ces enfants turbulents ou abandonnés grâce au chant. Les tyranniques et caractériels comme le directeur de l’internat sont vilipendés. Christophe Barratier dresse le portrait d’une école où tout est noir ou blanc, les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Les problèmes de comportement s’y résolvent un peu trop simplement grâce à la chorale. Les protagonistes sont assez caricaturaux et on ne croit guère à un internat qui ne comporte qu’une seule classe. Cette vision idéalisée en fait un film gentillet qui se laisse regarder sans déplaisir mais sans grand enthousiasme.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est un film plein de bonnes intentions, auquel on peut certainement reprocher son côté simple et presque caricatural car les personnages sont vraiment très typés. A part le méchant directeur… qui est vraiment méchant, tous les autres ont un bon fond qui ne demande qu’à être révélé. C’est un film optimiste qui se laisse regarder sans déplaisir, mais auquel on ne peut demander beaucoup plus.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Jugnot, François Berléand
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21 mars 2005

La Noce (2000) de Pavel Lungin

Titre original : « Svadba »

NoceElle :
Pavel Lungin nous invite à la noce d’un jeune couple au sein d’une famille russe haute en couleur. La mariée, ancien mannequin retourne au pays pour retrouver l’amour de son enfance. Le réalisateur échafaude une histoire loufoque autour d’un vol de boucles d’oreilles qui implique le marié et par conséquent le destine à la prison le soir de son mariage. La journée va virer au cauchemar. On passe du rire au drame et de l’amitié aux coups de poing en un clin d’œil ; les personnages sont truculents et attachants. Pavel Lounguine parvient à faire passer de la chaleur humaine dans cette soirée échevelée et fait virevolter sa caméra avec habileté.
Note : 4 étoiles

Lui :
La Noce est un film russe gentiment déjanté, cette histoire de mariage à l’improviste étant le prétexte à une multitude de situations plutôt hautes en couleurs. La galerie de portraits est vraiment complète… mais sans trop exagérer, ni forcer le trait. On rit souvent franchement mais le climat passe parfois très brutalement du comique au tragique. le film est aussi intéressant dans le sens où il nous permet de connaître un peu mieux la Russie ordinaire, loin des traditionnels clichés.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marat Basharov, Mariya Mironova
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20 mars 2005

In the Cut (2003) de Jane Campion

InthecutElle :
Quelle idée a eu Jane Campion de se lancer dans ce genre de thriller macabre qui joue à la fois sur le sexe et le côté sanglant. Seul point positif, Jane Campion parvient à créer un style visuel intéressant en créant des flous sur une partie de l’image, des gros plans, des plans fugitifs et une belle lumière chaude. Elle se concentre trop sur la forme et oublie de donner un peu d’épaisseur au scénario. C’est Meg Ryan avec son joli minois qui est chargée de soutenir l’édifice. Un meurtre de femme désarticulée, deux flics ambigus et notre belle qui évolue dans les bars louches. Il ne passe quasiment rien et on commence à s’ennuyer au bout de 20 minutes.
Note : 1 étoiles

Lui :
Jane Campion semble se concentrer plus sur la forme que sur le fond: Elle a une façon d’utiliser la caméra assez intéressante, même si elle semble abuser des effets de flous partiels sur l’image et de la caméra à l’épaule, mais par contre l’histoire n’est pas très intéressante, ni très crédible d’ailleurs et l’on se désintéresse hélas rapidement de l’ensemble.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Meg Ryan, Mark Ruffalo, Jennifer Jason Leigh
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18 mars 2005

Violence des échanges en milieu tempéré (2003) de Jean-Marc Moutout

Echanges tempereElle :
Le réalisateur évite les clichés caricaturaux sur le monde de l’entreprise et privilégie l’analyse étayée des rapports sociaux entre employés et dirigeants. On découvre cet univers au travers d’un jeune consultant (Jérémie Renier) qui doit faire un audit précis d’une entreprise afin qu’elle puisse être rachetée par un grand groupe. Le jeune homme est confronté entre son désir de réussir professionnellement et ses scrupules vis-à-vis des salariés qu’il doit interroger pour pouvoir les licencier ensuite. Doit-il se rebeller ou adhérer à la doctrine de son employeur « Work Hard, Play Hard » ? Jean-Marc Mourtout fait des portraits sensibles de tous ces personnages et montre les contradictions d’un monde où l’entreprise doit faire du profit pour survivre mais en même temps doit gérer des hommes qui lui ont permis d’être en place.
Note : 5 étoiles

Lui :
En évitant les écueils de la caricature et de la simplification, Jean-Marc Moutout réussit là un film qui montre bien la réalité des entreprises et notamment de ces audits. Le manichéisme est donc évité pour se concentrer sur les rapports humains. Ce n’est pas vraiment positif, dans le sens où le petit jeune qui monte accepte de jouer le rôle de coupeurs de têtes. La mise en scène est assez carrée et précise, à l’image du sujet. Bonne interprétation de Jérémie Rénier.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jérémie Renier, Laurent Lucas, Cylia Malki
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