2 octobre 2005

Avril brisé (2001) de Walter Salles

Titre original : « Abril Despedaçado »

Avril briséElle :
Adaptation du roman de l’écrivain albanais Ismail Kadare. Une histoire de haine ancestrale entre deux familles perdues au fond du désert brésilien où tour à tour il faut venger la mort d’un fils. Les pères sont tyranniques et font en sorte que la tradition perdure. Le réalisateur de Central do Brasil rend compte de la rudesse de la vie et la pauvreté des âmes. Les enfants subissent le destin que leurs parents ont forgé pour eux. Les deux fils sont attachants de par leur méconnaissance des autres et du monde. Ils ne demandent qu’à s’ouvrir vers l’extérieur et apprendre. Les images sont magnifiques.
Note : 4 étoiles

Lui :
Avril brisé est surtout un film assez esthétique, basé sur une histoire assez improbable de vendetta meurtrière entre deux familles voisines. Les images sont plutôt belles, le héros (et l’héroïne) sont beaux mais en final on reste sur une impression de légère inutilité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: José Dumont, Rodrigo Santoro, Rita Assemany, Ravi Ramos Lacerda
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1 octobre 2005

Mensonges et trahisons et plus si affinités… (2004) de Laurent Tirard

Mensonges et trahisons et plus si affinitésLui :
Je dois bien avouer que j’avais quelques craintes en abordant ce film, mais j’ai été agréablement surpris. C’est une bonne comédie française, sans lourdeur de scénario et surtout des dialogues bien enlevés. Ces dialogues permettent un bon jeu d’acteur de la part d’Edouard Baer (qui, il faut bien l’avouer, n’a pas tourné que des petites merveilles…) et d’un excellent Clovis Cornillac en joueur de foot amateur de Baudelaire. Tout n’est pas parfait, il y a quelques scènes ratées mais l’ensemble est plaisant, bien équilibré, on rit souvent et franchement. Sans se prendre au sérieux, le film nous fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Edouard Baer, Clovis Cornillac, Alice Taglioni, Marie-Josée Croze
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30 septembre 2005

L’importance d’être constant (2002) de Oliver Parker

Titre original : « The importance of being earnest »

L'importance d'être constant Elle :
Comédie adaptée de la pièce de théâtre d’Oscar Wilde. John s’invente un personnage Constant pour pouvoir faire la fête à Londres librement et Algy choisit le nom de Burbury pour pouvoir fuir les mondanités londoniennes. Ces deux inventions donnent lieux à toutes sortes de quiproquos et notamment avec deux jeunes femmes qui s’éprennent d’eux. Tout ceci se passe dans le milieu très sélect de la grande bourgeoisie anglaise. Les dialogues sont enlevés et l’humour anglais est de rigueur. Ces coups de griffe contre les rigidités de cette caste sont assez jouissifs. Toutefois, j’ai l’impression que le film n’est pas fidèle à la pièce originale et que le cinéma a pris des libertés un peu excessives et ridicules.
Note : 3 étoiles

Lui :
Voilà une vision assez mordante, et surtout pleine d’humour, de l’aristocratie anglaise et de ses codes de conduite qui, avec le recul du temps, nous paraissent si désuets et parfois charmants. L’importance d’être constant est particulièrement réussi car il a su trouver le ton juste, son scénario étant mis en valeur par un humour tout en délicatesse. Les dialogues sont particulièrement brillants et les acteurs tout à fait dans leur rôle. L’ensemble nous fait passer un moment délicieux…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Rupert Everett, Colin Firth, Frances O’Connor, Reese Witherspoon, Judi Dench
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Précédente adaptation :
Il importe d’être constant (1952) de Anthony Asquith avec Michael Redgrave.

29 septembre 2005

Le chemin de la liberté (2002) de Phillip Noyce

Titre original : « Rabbit-Proof Fence »

Le chemin de la libertéElle :
Philip Noyce dénonce la politique eugéniste de l’Australie qui a sévi des années trente jusqu’en 1970. Elle consistait à enlever des enfants métis aborigènes à leurs familles pour les éduquer à l’anglo-saxonne dans des centres spécifiques fermés. Les enfants étaient triés selon la couleur de leur peau ; une peau claire autorisait l’accès à l’éducation, une peau foncée menait droit au travail. Le réalisateur nous raconte l’authentique et incroyable épopée de trois fillettes enlevées à leur mère et qui parviennent à s’échapper du centre. Elles parcourent plus de deux mille kilomètres à pied pour regagner leur foyer et bravent les souffrances, la faim et la traque d’un pisteur. Philip Noyce parvient à faire un film fascinant, palpitant et poignant. Les images sont très belles et la musique de Peter Gabriel est envoûtante. A voir absolument.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le chemin de la liberté est une histoire étonnante et plutôt terrifiante en soi car elle révèle un aspect mal connu de la politique du gouvernement australien envers les aborigènes. Cette épopée de trois jeunes filles qui vont faire plus de 2000 Kms pour revenir chez elles est particulièrement bien mise en scène, assez palpitante bien que somme toute il ne se passe pas grand chose. Les trois fillettes jouent particulièrement bien, avec beaucoup de spontanéité mais aussi beaucoup de force et Kenneth Brannagh trouve le ton juste pour son personnage de fonctionnaire étriqué, persuadé du bien-fondé et de la justesse de la politique assez horrible qu’il met en oeuvre. Très belles images aussi, même si les couleurs surprennent un peu au début, et très belle musique de Peter Gabriel.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Everlyn Sampi, Laura Monaghan, Tianna Sansbury, Kenneth Branagh
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27 septembre 2005

Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants (2004) d’Yvan Attal

Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants Elle :
Yvan Attal s’est fait plaisir à filmer sa compagne Charlotte Gainsbourg. Cela aurait presque pu rester un film strictement familial car le résultat est franchement ennuyeux pour les autres… Il n’y a quasiment pas de scénario ; Yvan Attal reste béat devant sa Charlotte. L’ensemble est ponctué d’effets visuels tape à l’œil, de clichés à tour de bras sur les hommes et les femmes. Je me demande ce qui a bien pu attirer ces centaines de milliers de spectateurs dans les salles.
Note : 1 étoiles

Lui :
Il est un peu difficile de parler de ce film car il n’y a pas beaucoup de matière, le scénario reprenant le sempiternel « un homme qui ne sait pas s’il doit préférer sa femme à sa maîtresse », mais sans prendre la peine de nous brosser les personnages, les dialogues restant au niveau du quotidien. Du coup, on multiplie les mouvements de caméra inutiles (caméra à l’épaule) et certains effets visuels pas toujours très heureux. Le film précédent d’Yvan Attal m’avait semblé plus réussi, même s’il pêchait aussi beaucoup côté scénario.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat
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25 septembre 2005

Dogville (2003) de Lars von Trier

Dogville Elle :
Très beau film de Lars von Trier. J’ai beaucoup aimé l’originalité du scénario, la prestation très intimiste des acteurs, l’analyse des relations sociales. Le décor de Dogville, genre scène de théâtre minimaliste, et les éclairages de scène crus font penser à un plateau de jeu de société sur lequel vont se tisser des relations fortes entre les quinze membres d’un village qui accueille une jeune femme en fuite (Nicole Kidman). La mise à l’épreuve de cette femme pour se faire intégrer puis le rejet de cette communauté sont finement analysés, tout cela dans une ambiance acoustique très feutrée. Une voix off chuchotante décortique ces tensions. Le jeu des acteurs est particulièrement convaincant, ils parviennent ainsi à nous communiquer pleinement leurs émotions. Dogville nous fait réfléchir sur la cruauté et sur un certain mode social à l’américaine.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dogville surprend bien évidemment par sa forme mais on se laisse gagner rapidement son atmosphère et sa puissance. En fait, l’absence de décors nous met tout près des acteurs, cette impression de proximité étant accentuée par cette voix-off profonde et chaleureuse qui vient parfois expliciter certaines situations. C’est même vraiment étonnant de voir à quel point ce principe fonctionne bien. Sans décors, nous pouvons nous concentrer pleinement sur les personnages, les relations qui se tissent entre eux, leurs réactions face aux crises. Dans Dogville, Lars Von Trier décortique le fonctionnement d’une petite communauté, presque coupée du monde extérieur et nous tend un miroir. Il nous présente aussi sa vision du rêve américain, une vision assez terrifiante. L’interprétation est très forte avec une Nicole Kidman étonnante de sincérité.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Harriet Andersson, Lauren Bacall, Jean-Marc Barr, Paul Bettany, James Caan, Ben Gazzara
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Plus d’infos sur Dogville sur Wikipedia (in english), un bon article…

24 septembre 2005

Gangs of New York (2002) de Martin Scorsese

Gangs of New York Elle :
Martin Scorcese se lance dans une fresque foisonnante et intéressante sur la naissance chaotique de New-York où les émigrés irlandais déferlaient et avaient du mal à s’intégrer. En marge de la bonne société, vivaient dans des quartiers malfamés, les exclus regroupés en clans rivaux, les « Natifs » et les Irlandais. Toujours fasciné par la violence et le sang, Scorcese nous immerge dans des combats de rue un peu trop sanguinolents à mon goût. Les scènes sont assez intemporelles et font penser à des décors de science-fiction. Leonardo Dicaprio interprète un fils irlandais qui veut venger son père tué par le chef cruel du gang des Natifs (Daniel Day-Lewis). Le film s’articule autour de cette vengeance pendant trois heures. Il y a quelques belles scènes de rue très impressionnantes mais dans l’ensemble, j’ai trouvé le film assez ennuyeux car trop long. Le scénario est assez mince et la romance avec Cameron Diaz un peu fleur bleue.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le film est étonnant et complet dans sa mise en scène, particulièrement riche et pleine, opulente dans ses détails. Par contre, on est loin de retrouver la même maîtrise côté scénario, Scorcese s’enfermant encore dans sa fascination pour la violence et réduisant une période historique assez mouvementée à une lutte sanglante de pouvoir dans les bas quartiers. C’est terriblement long car on ne s’intéresse pas vraiment, on regarde, c’est tout.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Leonardo DiCaprio, Daniel Day-Lewis, Cameron Diaz, Jim Broadbent
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21 septembre 2005

À la petite semaine (2003) de Sam Karmann

À la petite semaine Elle :
Malgré quelques dialogues argotiques amusants, ce polar qui tente de ressembler aux vieux films populaires français devient très vite ennuyeux. Gérard Lanvin en vieil héros fatigué, Jacques Gamblin en tête brûlée qui tente de se reconvertir dans le théâtre ne suffisent pas à nous tenir en haleine. Ces petits malfrats ne sont pas attachants et finissent par devenir agaçants de par leur attitude machiste, leur cervelle de moineau et leur impossible rédemption.
Note : 2 étoiles

Lui :
Si le film démarre très bien, avec une galerie de personnages dans le genre « petit malfrat haut en couleur » et les dialogues pittoresques qui vont avec, on a la nette impression de s’enliser à mi-parcours. En fait, il manque à ces personnages un côté attachant qui nous ferait adhérer pleinement. Au lieu de cela, on reste spectateur et on finit par se désintéresser de l’histoire dont on connaît ou devine l’issue à l’avance.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gérard Lanvin, Jacques Gamblin, Clovis Cornillac
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20 septembre 2005

Clean (2004) d’ Olivier Assayas

CleanElle :
J’aimais déjà beaucoup les films d’Olivier Assayas, Clean confirme ses talents de réalisateur. Cette histoire de longue rédemption d’une jeune femme droguée est émouvante et superbement mise en scène. La photographie est particulièrement belle, les paysages urbains perdus dans des poteaux électriques ou dans des reflets de verre sont très bien composés. Le montage très travaillé fait alterner la tension avec des flous, des accélérés à des moments plus paisibles sur les musiques envoûtantes de Brian Eno. Maggie Cheung et Nick Nolte sont bouleversants et attachants. Enfin, le scénario qui met en place le douloureux parcours de cette femme qui tente de se libérer de la drogue afin de pouvoir rejoindre son fils est un modèle d’équilibre, de justesse et d’authenticité. Du grand cinéma.
Note : 5 étoiles

Lui :
Clean3Cette histoire de lente reconstruction d’une jeune femme dévastée par la drogue et la mort de son compagnon, Olivier Assayas la traite en évitant tous les écueils et nous livre un film très beau, puissant et quasi parfait. Sur la forme, il montre une étonnante maîtrise de la caméra, très mobile mais sans les maniérismes irritants de la caméra à l’épaule, une caméra dont les mouvements semblent toujours comme intégrés à ses personnages. Ses plans sont parfaitement composés, graphiquement étonnants, une très belle photographie. Sur le fond, le scénario sait éviter tout misérabilisme et tout spectaculaire racoleur. Clean repose beaucoup sur ses personnages, particulièrement forts, les deux rôles principaux étant magnifiquement interprétés par Nick Nolte et surtout Maggie Cheung, qui trouve toujours le ton juste, sans jamais charger son personnage. Au final, nous avons là un film puissant et assez poignant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Maggie Cheung, Nick Nolte, Béatrice Dalle, Jeanne Balibar
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19 septembre 2005

J’me sens pas belle (2004) de Bernard Jeanjean

J'me sens pas belleLui :
Pour son premier film, Bernard Jeanjean a choisi un format assez difficile : deux personnages seuls, en face à face, presque du théâtre filmé. Au cours d’une soirée, ils vont tenter de vivre une histoire d’amour. Pour que ce format fonctionne, il faut que tout soit parfait, personnages et dialogues. Le personnage masculin est assez réussi, un peu maniaque et coincé juste ce qu’il faut, et admirablement interprété par Julien Boisselier. En revanche, le personnage féminin est plus classique et prévisible, et Marina Foïs ne parvient pas à lui donner des ailes. Les dialogues de J’me sens pas belle restent assez futiles et les enchaînements de situation au début du film paraissent un peu forcés. Les bons moments laissent tout de même présager des films plus réussis dans l’avenir de ce jeune réalisateur.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Marina Foïs, Julien Boisselier
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