8 août 2005

Du côté d’Orouët (1973) de Jacques Rozier

Du côté d' O r o u ë t Elle :
L’absence (volontaire) de trame scénaristique est franchement surprenante et ces trois jeunes filles au centre de ce film ne semblent n’avoir rien à se dire sinon glousser et se moquer du personnage de Bernard Menez. Ce film est toutefois considéré par certains critiques comme un petit chef d’oeuvre, signe qu’il doit donc y avoir un autre angle d’approche possible…
Note : pas d'étoiles

Lui :
Pas de scénario, beaucoup de babillages de trois jeunes filles écervelées qui ricanent bêtement de tout et de rien. Je n’accroche pas du tout et ne parviens pas à y trouver de l’intérêt…
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Bernard Menez
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Rozier sur le site imdb.com.
Lire un avis différent sur ce film.

9 juillet 2005

Violence et passion (1974) de Luchino Visconti

Titre original : « Gruppo di famiglia in un interno »

Violence et passion Elle :
Cet avant-dernier film de Visconti, deux ans avant sa disparition, reflète au travers de Burt Lancaster les angoisses d’un vieil homme face au chamboulement des moeurs suite à mai 68, à l’effritement des valeurs familiales et la crainte du retour du fascisme. La vie monacale et solitaire de cet homme se trouve bouleversée par l’irruption dans sa vie d’une famille extravagante dont tous les codes moraux sont renversés. La mère a un gigolo qui lui-même couche avec sa fille. Cette cellule de personnages évolue dans une atmosphère étouffante, survoltée et malsaine. Le vieillard comprend son isolement et sort de sa coquille attiré par la jeunesse, la beauté des corps et le mouvement. Visconti joue en permanence sur l’ambiguïté des personnages ainsi que l’homosexualité refoulée du vieil homme. Tous les thèmes sont abordés, la solitude, la vieillesse, la mort, le sens de la vie, l’amour, le respect des valeurs. Visconti s’interroge et émet ses doutes sur une société en mouvement.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cette confrontation d’un homme déjà âgé et de jeunes et riches oisifs revêt chez Visconti de nombreux aspects: politique, culturel, sociologique, etc… Ce n’est pas qu’un conflit de génération, c’est la confrontation de deux mondes et l’inaptitude du personnage principal à s’identifier avec ce monde bougeant. Comme toujours avec Visconti, les personnages sont très forts, même quand le trait est très appuyé et que les caractères sont très marqués. C’est un beau film, assez sombre dans son dénouement, comme un dernier regard de Visconti sur ce monde qu’il redoute et ne comprend plus.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Helmut Berger
Voir la fiche du film et la filmographie de Luchino Visconti sur le site imdb.com.
Plus d’infos sur ce film sur un site consacré à Visconti

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9 juin 2005

Affreux, sales et méchants (1976) d’ Ettore Scola

Titre original : « Brutti sporchi e cattivi »

Affreux, sales et méchants Elle :
Avec Affreux, sales et méchants, Ettore Scola pose un regard féroce sur la société italienne des années 70, cette société qui laisse de côté de pauvres gens vivre dans des conditions misérables au milieu des immondices. C’est un Nino Manfredi méconnaissable qui incarne un père de famille nombreuse obsédé par son pécule qu’il craint de se faire voler par sa propre famille. Le réalisateur nous fait pénétrer au cœur de la vie d‘un bidonville sur les hauteurs de Rome. Il filme crûment ces gens qui vivent dans la crasse, la promiscuité, la haine, la violence. Il n’hésite pas à montrer les corps difformes, la saleté, les scènes de sexe. C’est du cinéma brut à la façon du néoréalisme italien. Il mêle les situations tragiques, choquantes et cocasses. On passe du rire à la tristesse puis à la révulsion. Le mérite d’Ettore Scola est de dénoncer de façon satirique ces drames sociaux sans jamais faire de grand discours idéologique.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ettore Scola choisit l’humour et la dérision pour montrer les conditions d’extrême pauvreté qui existent en cette seconde moitié de XXe siècle. Dans son Affreux, sales et méchants, Nous sommes dans les années 70, à la lisière d’une grande métropole, Rome dont le dôme du Vatican est visible au loin. De la splendeur de Rome, c’est tout que nous verrons puisque le film prend place dans un endroit mi-décharge, mi-terrain vague, où vivent quelques familles entassées dans des baraquements de fortune. Cependant, au lieu d’opter pour un film néo-réaliste, Scola nous offre une comédie, où cette famille incroyablement nombreuse est menée tant bien que mal par un père particulièrement pittoresque. Par de nombreuses trouvailles de scénario et de mise en scène, Scola maintient l’intérêt du spectateur tout au long du film, sans aucun temps mort et soutenu par une caméra étonnamment mobile. On rit franchement et c’est cela qui est admirable dans ce film car en même temps Scola parvient indéniablement à faire passer son message.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Nino Manfredi
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30 mai 2005

And now for something completely different (1971) de Ian MacNaughton

Titre français de 1974 : « Pataquesse »
Titre français actuel : « La première folie des Monty Python »

La première folie des Monty PythonElle : (pas vu).

Lui :
Au départ, il y eut Monty Python Flying Circus, une série de 45 épisodes bourrés de sketches, diffusée sur la BBC entre 1969 et 1974. Cette série constitue un concentré d’humour qui n’a sans aucun doute jamais été égalé depuis. Une sélection de sketches des deux premières années avait, à l’époque, été tournée à nouveau pour une sortie cinéma. Cette sélection est assez bonne car on y retrouve bon nombre des meilleurs sketches. Par rapport à la série TV, il y a moins de spontanéité, les textes sont les mêmes mais on sent une diction plus travaillée. Les transitions sont également revues, c’était d’ailleurs un peu le défaut des Monty Python : ils avaient souvent du mal à (ou même refusaient de) finir leurs sketches avec une belle chute, ce qui occasionnait des enchaînements parfois périlleux… d’où cette fameuse phrase And now for something completely different. Même si je préfère les sketches de la série TV, cette compilation permet d’avoir un bel échantillon de l’humour si anglais des Monty Python. On en redemande…
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Cleese, Graham Chapman, Eric Idle, Terry Gilliam, Michael Palin, Terry Jones, Carol Cleveland
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Pour en savoir plus sur les Monty Python.
Voir l’affiche originale signée Gotlib

23 février 2005

Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1970) d’ Elio Petri

Titre original : « Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto »

EnquetecitoyenElle :
Je revois ce film pour la deuxième fois et 30 ans plus tard. On est au début des années 70 en Italie et les autorités italiennes se livrent à la chasse aux gauchistes et aux communistes. Elio Piétri se livre à une satire féroce des institutions et de la corruption de la société italienne. Il choisit un commissaire de police assoiffé de pouvoir et pervers pour illustrer son propos. Il tue sa maîtresse, laisse des indices pour se faire accuser, va jusqu’à s’accuser du meurtre mais l’institution policière ne veut pas de remous et ferme les yeux. C’est un portrait sans concession et sans doute un peu trop tranché mais la démonstration est efficace. Gian Maria Volonté interprète brillamment un policier froid, sans scrupules et implacable.
Note : 4 étoiles

Lui :
Vu avec du recul, ce film de Pietri semble bien porter toutes les qualités et les défauts de son époque. Du côté des qualités, il y a ce cinéma très inventif, avec une caméra très libre, un déroulement du scénario parfait et une rigueur certaine dans la mise en scène. Du côté de ses défauts, il y a surtout cette façon de grossir le trait, le personnage principal prenant même certains côtés burlesques tant il est caricatural et poussé à l’extrême. Il n’en reste pas moins que le film est intéressant et au delà de la satire de la police, il y a une certaine réflexion, un peu brute et simpliste tout de même, sur le pouvoir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gian Maria Volonte, Florinda Bolkan
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21 février 2005

Bienvenue Mister Chance (1979) de Hal Ashby

Titre original : « Being There »

Being thereElle :
Pas patiente ce soir. Déjà que je ne suis pas fan de Peter Sellers, je craque. Une mise en bouche interminable et aussi ennuyeuse que ce personnage insensible à son environnement et qui n’est jamais sorti de chez lui.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Sur le thème déjà largement traité du candide, Hal Ashby réussit là un film assez attachant, drôle et mordant. Peter Sellers incarne à merveille cet illettré qui n’est jamais sorti de la maison où il était jardinier qui, par quelques remarques pleines de bon sens commun, va remuer tout le petit monde politique à Washington. Inébranlable, il rappelle par certains côtés Buster Keaton. L’humour est là, constamment, toujours à la limite de la satire mordante des puissants. Bien sûr, cela ne peut aller très loin, mais le film fait passer un bon moment.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, Shirley MacLaine, Melvyn Douglas
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12 février 2005

Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 (1976) d’ Alain Tanner

JonasElle :
Film sombre de 1976 sur les désillusions de huit soixante-huitards six ans après la Révolution. Une caissière, un chômeur, un prof, des paysans, une mère de famille, une secrétaire censés représenter les différentes couches de la société expriment leurs frustrations politiques, sexuelles, critiquent le système capitaliste et la société de consommation. Le ton est désenchanté mais également pontifiant. La façon dont Alain Tanner met en scène toutes ces rancoeurs est souvent maladroite. Le discours sur l’effondrement des utopies semble plaqué et artificiel. L’ensemble manque de légèreté et d’espoir même si ces marginaux tentent vainement de recréer un monde idéal.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce film, sur les désillusions post-soixante-huitarde des années 70, paraît bien décalé revu 30 ans plus tard : Tanner jette pêle-mêle un grand nombre de thèmes, sans construction, utilisant une représentation idéaliste et un peu naïve, avec une constante : la désillusion.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jean-Luc Bideau, Myriam Boyer, Miou-Miou, Rufus
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27 décembre 2004

Une journée bien remplie (1973) de Jean-Louis Trintignant

JourneeremplieElle :
Beaucoup de maladresse et de lenteur dans ce film d’humour noir avec Jacques Dufilho en meurtrier motard. Cette curiosité loufoque est assez inattendue de la part de Jean-Louis Trintignant mais elle n’a malheureusement pas capté mon attention.
Note : pas d'étoiles

Lui :
La minutie et l’inventivité dont fait preuve le personnage principal pour assassiner ses neuf victimes donne lieu à moult surprises et rebondissements. Néanmoins, c’est un peu léger pour constituer un film et la mise en scène de Trintignant est pleine de maladresses (volontaires ou involontaires).
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jacques Dufilho, Luce Marquand
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20 décembre 2004

Hi, Mom! (1970) de Brian De Palma

Hi, Mom!Elle :
Une curiosité expérimentale de Brian de Palma avec Robert de Niro qui fait déjà des débuts brillants à l’écran. C’est sous la forme d’un film réalisé caméra à l’épaule pour simuler le reportage pris sur le vif que le réalisateur fait une satire déjantée et brouillonne de l’Amérique. C’est au travers d’un Jon Rubin rêvant de réaliser des films, qu’il brasse les problèmes de société du début des années 70 (intégration des noirs, libération sexuelle, guerre du Vietnam). Jon filme les gens à leur insu, se trouve aux côtés du Black Power pour faire vivre à des blancs la situation de noirs, se lance dans la guérilla urbaine. L’ensemble est novateur et plein d’humour mais néanmoins un peu trop frappé.
Note : 3 étoiles

Lui :
Film happening assez étonnant, assez inutile aussi même s’il comporte quelques éléments assez intéressants. Le jeune De Niro donne beaucoup de vitalité au film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert De Niro
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7 novembre 2004

La Loi du Milieu (1971) de Mike Hodges

Titre original : « Get Carter »

La Loi du Milieu Elle :
Polar anglais à l’ambiance sordide dans la banlieue grise de Newcastle. Michael Caine y interprète un redresseur de torts implacable qui veut retrouver la trace des meurtriers de son frère. Grisaille des corons du nord de l’Angleterre, atmosphère kitch du début des années 70, histoires de sexe sulfureuse, morts en série sont les ingrédients du scénario. Malheureusement, la poursuite infernale finit par traîner en longueur et manque de piment. On a hâte d’en finir tellement l’ambiance devient pesante.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce film où Michael Caine incarne un tueur londonien qui va à Newcastle venger la mort de son frère est caractérisé par son ambiance industrielle, son ciel bas et glauque et ses petits malfrats malfaisants. L’utilisation des décors naturels de cette banlieue industrielle est remarquable. Michael Caine est très froid, n’attirant aucune sympathie et c’est peut-être cette absence de personnages à qui se raccrocher qui fait que l’on décroche à mi-parcours.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Michael Caine
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