28 novembre 2009

Le crime de l’Orient-Express (1974) de Sidney Lumet

Titre original : « Murder on the Orient Express »

Le Crime de l’Orient ExpressLui :
Le détective belge Hercule Poirot monte à bord de l’Orient Express en partance vers Londres. Pendant le voyage, un meurtre est commis. Le directeur du train lui demande de mener l’enquête… Partant du principe que presque tout le monde connaît le dénouement de ce roman très célèbre d’Agatha Christie, Sydney Lumet délaisse délibérément le côté suspense pour nous offrir un grand spectacle : une reconstitution minutieuse de l’univers d’Istanbul et du train l’Orient Express dans les années trente et, surtout, une impressionnante liste de stars, souvent anciennes que l’on revoit avec grand plaisir. Il s’efforce donc de donner un rôle un tant soit peu consistant à chacun de ses personnages même si cela génère parfois quelques longueurs. C’est Ingrid Bergman qui gagnera l’oscar de rigueur par son interprétation tourmentée que l’on peut trouver un peu appuyée. Même s’il ne passionne pas vraiment, Le Crime de l’Orient Express reste agréable à regarder pour son charme désuet.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Albert Finney, Lauren Bacall, Ingrid Bergman, Anthony Perkins, Richard Widmark, Sean Connery, Vanessa Redgrave, Jacqueline Bisset, Jean-Pierre Cassel, John Gielgud
Voir la fiche du film et la filmographie de Sidney Lumet sur le site IMDB.

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Suite : Mort sur Nil de John Guillermin (1978), produit dans le même esprit et plutôt plus réussi dans son côté enquête.

Remake : Le crime de l’Orient-Express (Murder on the Orient Express) de Kenneth Branagh (2017)

15 novembre 2009

Si tu crois fillette… (1971) de Roger Vadim

Titre original : Pretty maids all in a row

Pretty Maids All in a RowElle :
(pas vu)

Lui :
C’est le scénariste et producteur américain Gene Roddenberry (plus connu comme créateur de la série Star Trek) qui est allé chercher Roger Vadim en France pour adapter ce roman qui mêle la comédie sexy soft avec une trame policière. Nous sommes dans un collège californien au tout début des années soixante-dix, en pleine période de libération sexuelle et de l’amour libre. Professeurs et élèves, tout ce petit monde semble vivre sans aucun tabou ni entrave. Un jour, une élève est retrouvée assassinée. Un enquêteur enquête… Si tu crois fillette était un film provocateur à son époque (aujourd’hui, il serait tout bonnement inconcevable) et Vadim s’y entend pour rendre l’ensemble visuellement charmant mais sans tomber, on peut mettre cela à son crédit, dans le voyeurisme. Le film fit un gros flop. Malgré une bonne interprétation et quelques notes d’humour, l’ensemble paraît tout de même un peu creux et il faut voir Si tu crois fillette plutôt comme un divertissement très léger ou encore comme un vestige…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Rock Hudson, Angie Dickinson, Telly Savalas, John David Carson
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12 octobre 2009

Mort sur le Nil (1978) de John Guillermin

Titre original : « Death on the Nile »

Mort sur le NilElle :
(pas vu)

Lui :
Mort sur le Nil de John Guillermin s’inscrit dans la lignée du Crime de l’Orient Express tourné par Sydnet Lumet, quatre ans plus tôt. Ils sont tous deux adaptés d’un roman d’Agatha Christie et émanent des mêmes producteurs anglais. Il est donc assez inévitable de les comparer. La scène se passe en Egypte, sur un bateau effectuant une croisière sur le Nil. Cette fois, c’est Peter Ustinov qui interprète le détective belge Hercule Poirot et il donne un style quelque peu différent : une certaine rondeur (!), une imperturbable placidité et une bonne dose d’autosatisfaction. La mise en scène est plus fastueuse avec une large utilisation des décors extérieurs, majestueux, baignés de soleil. On pourra peut-être reprocher au film une mise en place assez longue, mais celle-ci ne manque pas de charme ; lorsque l’enquête démarre, le rythme devient nettement plus soutenu et le développement de l’histoire réserve bien des surprises. L’interprétation est parfaitement dans le ton. Aux côtés de Peter Ustinov, David Niven contribue à donner à l’ensemble une indéniable élégance qui fait tout de charme de ce Mort sur Nil
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Ustinov, David Niven, Lois Chiles, Simon MacCorkindale, Bette Davis, Mia Farrow, Jane Birkin, Maggie Smith
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Autre adaptation du même roman :
Agatha Christie: Poirot – Death on the Nile de Andy Wilson (2004) pour la télévision (dans le cadre d’une série). A noter que le même bateau a été utilisé dans cette nouvelle adaptation.

5 septembre 2009

Cet obscur objet du désir (1977) de Luis Buñuel

Cet obscur objet du désirElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Cet obscur objet du désir est le dernier film de Luis Buñuel. Il reprend plusieurs des thèmes chers au cinéaste et évoque plusieurs de ses films. Il s’agit de l’adaptation du roman de Pierre Louÿs « La femme et le pantin » qui avait déjà été porté plusieurs fois à l’écran. Comme Buñuel le décrit lui-même, c’est l’histoire d’une possession impossible d’un corps de femme. Un bourgeois d’âge mûr désire une jeune femme qui se dérobe constamment : à chaque fois qu’il pense parvenir à ses fins, il se heurte à un obstacle infranchissable. Le réalisateur installe cette histoire dans un climat d’insécurité, attentats, agressions, qui crée un sentiment d’instabilité. Il y a aussi ce même parfum de léger onirisme, ou d’irréalité, que l’on avait dans Le fantôme de la liberté ou Le charme discret de la bourgeoisie. L’une des originalités les plus visibles de Cet obscur objet du désir est de faire jouer le rôle de la femme désirée par deux actrices différentes, sans aucune ressemblance : la toute jeune et douce Carole Bouquet, au visage de madone, et la sensuelle et insolente Angela Molina (hélas doublée en français). Ce dédoublement symbolise la dualité de la perception et des sentiments du personnage principal et de ses souvenirs (1). En à-côté, Buñuel s’amuse à détourner l’attention par des détails ou des objets incongrus, comme pour éviter que l’on prenne cette fable trop au sérieux. Sans être tout à fait au niveau des très grands films de Buñuel, Cet obscur objet du désir clôture fort joliment sa filmographie.(2)
Note : 4 étoiles (5/9/2009)4 étoiles (15/06/2024)

Acteurs: Fernando Rey, Carole Bouquet, Ángela Molina, Julien Bertheau, André Weber
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(1) Buñuel explique cela plus prosaïquement par une raison technique : Maria Schneider ayant quitté la production, il fallut la remplacer et comme il avait deux postulantes qui étaient parfaites chacune pour l’un des aspects du personnage, il engagea les deux !
(2) Le film s’achève sur une scène énigmatique (la femme qui reprise un manteau de dentelle taché de sang), la dernière scène que Buñuel ait tournée et dont il parle ainsi : « Cette scène me touche sans que je puisse dire pourquoi, car elle reste à jamais mystérieuse ». Et il accole à cette scène une dernière pirouette, ultime facétie du réalisateur.

Autres adaptations du roman de Pierre Louÿs :
La femme et le pantin de Jacques de Baroncelli (1928)
La femme et le pantin (The devil is a woman) de Josef von Sternberg (1935) avec Marlene Dietrich
La femme et le pantin de Julien Duvivier (1959) avec Brigitte Bardot (adaptation bien terne)

19 août 2009

La barbe à papa (1973) de Peter Bogdanovich

Titre original : « Paper Moon »

La barbe à PapaElle :
Une belle réusssite que ce film à la fois plein d’humour et de mélancolie qui nous plonge dans l’Amérique des années 30, en plein cœur de la crise, du temps de Roosevelt. Avec un regard sans concession, Bogdanovitch peint l’Amérique des laissés pour compte qui vivent de débrouille et de petits larçins. Les paysages dépouillés et la palette noir et blanc rehaussent la fulgurance de ce voyage échevelé et désespéré. Ryan O’Neil et sa fille Tatum interprètent un duo émouvant. La fillette pourtant ébranlée par la mort de sa mère se révèle être déjà une petite femme courageuse qui sait ce qu’elle veut tandis que son père hâbleur transpire la fragilité. Le désir de parternité d’Addie scelle la folle course à travers l’Amérique de ce couple hors du commun. Elle évoque aussi bien l’univers de Chaplin que celui de Bonnie and Clyde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans les années trente dans le centre des Etats-Unis, une gamine de 10 ans, dont la mère vient de mourir, fait équipe avec un escroc à la petite semaine qui pourrait être son père. Elle se révèle étonnamment maligne et débrouillarde… En amoureux du cinéma, Peter Bogdanovich semble ici se situer à mi-chemin entre John Ford et Howard Hawks : il réussit à faire un film qui restitue l’atmosphère de la Grande Dépression avec beaucoup d’humour dans les dialogues et les situations. Tout repose sur les deux personnages principaux interprétés par Ryan O’Neal et Tatum O’Neal, sa fille, qui montre là un énorme talent (elle reçut l’Oscar du second rôle… elle aurait pu tout aussi l’avoir pour le premier rôle tant elle est présente dans le film). La photographie noir et blanc de László Kovács est superbe et de l’ensemble se dégage un fort sentiment d’authenticité. La barbe à Papa est sans aucun doute l’un des films père-fille les plus attachants.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ryan O’Neal, Tatum O’Neal, Madeline Kahn
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Remarques :
* Ami de Bogdanovich, Orson Welles lui a conseillé d’utiliser un filtre rouge pour augmenter le contraste. Par ailleurs, La Barbe à Papa semble avoir été presque entièrement tourné en grand angle en hyperfocale, c’est à dire avec une très grande profondeur de champ.
* Le film connut un grand succès mais fut (comme les autres films de Peter Bogdanovich) généralement méprisé par la critique. Le fait qu’il soit lui-même ancien critique pouvant expliquer cela (les transfuges ne sont jamais très appréciés… !).

4 août 2009

On s’fait la valise, Docteur? (1972) de Peter Bogdanovich

Titre original : « What’s up, Doc? »

On s'fait la valise, Doc?Elle :
(pas vu)

Lui :
Le titre français peut laisser craindre le pire mais tel n’est pas le cas. Ancien critique de cinéma, Peter Bogdanovich a toujours montré son amour du cinéma et avec On s’fait la valise, Docteur ? c’est aux comédies des années 30 et aux films burlesques du cinéma muet qu’il désire rendre hommage. Un docteur en musicologie lunaire et distrait vient à San Francisco pour essayer de décrocher un financement auprès d’une fondation. Il rencontre en chemin une jeune femme assez extravagante. On reconnaît là la base de départ de L’Impossible Monsieur Bébé mais Bogdanovich exploite cette situation de façon différente puisque vient se greffer une histoire de valises identiques dont l’une est recherchée par un agent secret et l’autre par des malfrats. S’ensuit une série de quiproquos et de gags. L’humour est bien dosé, jamais trop répétitif. Peter Bogdanovich parvient surtout à trouver un très bon rythme, l’ensemble étant ponctué par d’excellentes scènes : dans le drugstore, au restaurant, la mise à sac d’une chambre d’hôtel en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, une course poursuite dans les rues de San Francisco pittoresque et passablement mouvementée et, pour finir, une scène de tribunal absolument hilarante. Barbra Streisand est merveilleuse en petit lutin facétieux, c’est un vrai plaisir de la voir usurper sans hésitation l’identité de la fiancée, et Ryan O’Neal (qui venait de faire pleurer la terre entière dans Love Story) est tout à fait à son aise dans son personnage gauche et naïf. L’ensemble est vraiment très drôle ; malgré les mauvaises critiques de l’époque, On s’fait la valise, Docteur ? est une réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Barbra Streisand, Ryan O’Neal, Madeline Kahn, Austin Pendleton, Liam Dunn
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Remarque :
* Le titre anglais What’s up Doc ? (« Quoi de neuf, Docteur ? ») fait bien entendu référence à Bugs Bunny et c’est la première phrase que dit Barbra Streisand à Ryan O’Neal, tout en croquant négligemment une carotte…
* Ce film est souvent décrit comme étant un hommage aux screwballs comedies et aux slapstick comedies.
Screwball est un terme employé pour désigner les comédies des années 30 reposant sur des situations saugrenues, souvent dans les rapports homme-femme, et un excellent rythme dans les dialogues et l’enchaînement des situations (Frank Capra, Howard Hawks, Ernst Lubitsch, etc…).
Slapstick désigne le type d’humour reposant sur des fausses violences physiques, comme frapper quelqu’un avec une poêle à frire sur la tête (avec en bruitage un gros « bong »). Dans la Comedia dell’arte, on frappait deux morceaux de bois (Slapstick en anglais) pendant qu’un acteur donnait un grand coup de pied aux fesses à un autre (par exemple). D’où le nom… C’est le type d’humour que l’on rencontre majoritairement dans le cinéma muet (Mack Sennett, Buster Keaton, Charlie Chaplin, Laurel et Hardy, …). C’est aussi le type d’humour de nombre de dessins animés (Tom et Jerry par exemple)
Voilà, c’était la séquence : « Je brille dans les dîners »…

3 août 2009

Amarcord (1973) de Federico Fellini

AmarcordElle :
(pas (re)vu)

Lui :
20 ans après Les Vitelloni, Federico Fellini évoque à nouveau des souvenirs de jeunesse, cette fois avec nostalgie, tendresse et beaucoup d’ironie, nous offrant en même temps un regard sur l’Italie d’avant-guerre. Amarcord (« Je me souviens » en patois de Romagne) se présente en effet comme un film à plusieurs niveaux de lecture. Assez déstructuré, il prend presque la forme d’une succession de sketches illustrant la société italienne des années trente vue par les yeux d’un enfant. C’est l’humour et l’ironie qui ressort en premier. Avant d’être cinéaste, Fellini a démarré dans la vie professionnelle en étant caricaturiste et cela se sent dans bon nombre de ses films mais plus encore dans Amarcord. Il grossit le trait, force la mesure ; tous ses personnages sont hauts en couleur et peu nous importe qu’ils soient crédibles ou non. Son humour est irrévérencieux, fortement connoté sexuellement et politiquement. Car Amarcord, c’est aussi une peinture politique de la montée du fascisme en Italie, que Fellini dépeint presque entièrement par l’humour et la caricature, avec une certaine distance comme pour insister sur son aspect grotesque. Enfin, il y aussi dans Amarcord beaucoup de rêve et de magie, outre les fantasmes sexuels ce sont des rêves de choses inaccessibles, le Grand Hôtel et la célèbre scène du passage du Rex dans la nuit. Le paquebot passe mais les habitants de Rimini restent là : nous retrouvons ici ce sentiment d’enfermement qui était présent dans Les Vitelloni. Dans Amarcord, seule la plus belle femme parvient à partir (en se mariant). Sous des apparences de comédie satirique, Amarcord est ainsi un film particulièrement riche, anti-conformiste et caricatural, une peinture de la société italienne.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Magali Noël, Luigi Rossi, Pupella Maggio, Armando Brancia
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7 juillet 2009

L’esprit de la ruche (1973) de Víctor Erice

Titre original : « El espíritu de la colmena »

L’Esprit de la RucheElle :
Dans la même veine que Carlos Saura ou Luis Bunuel, Victor Erice nous offre un beau cinéma, un cinéma de l’étrange et du fascinant au coeur des terres de Castille en 1940. Un père apiculteur, une mère vivant un amour secret, une sœur chaleureuse et la petite Anna aux yeux écarquillés qui écoute et voit. La projection du film Frankenstein bouleverse Anna au plus profond d’elle même. La mort d’une enfant lui fait prendre conscience du prix de la vie et de sa place sur terre parmi les siens. D’un seul coup, elle perd son innocence et son insouciance. Elle essaie de comprendre, frôle le danger, aide un homme blessé, enchaîne les expériences, se libère de sa sœur et de ses parents pour vivre sa vie. Les paysages de terre et de craie effleurés par des ombres mouvantes sont de toute beauté. Compositions et lumières parfaites. L’atmosphère frôle le fantastique et l’initiatique.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’Esprit de la Ruche est l’un des films les plus originaux du cinéma espagnol. Dans un petit village isolé de Castille, une petite fille de cinq ans assiste à la projection du film Frankenstein. Elle est très marquée par le monstre et ses rapports avec une petite fille du même âge qu’elle. Au-delà de l’histoire de cette petite fille qui a bien du mal à dissocier l’imaginaire du réel et prend conscience du danger et de la mort, il faut voir une allégorie politique car, en 1973, l‘Espagne est encore sous le régime de Franco et il est impossible de traiter directement le fond du propos de Victor Erice, c’est-à-dire les conséquences de la guerre civile et l’emprise du régime totalitaire en place. Le paysage désolé, quasi désertique, qui entoure le village évoque une atmosphère post-apocalyptique et la mort est assez présente. En considérant que le monstre symbolise le totalitarisme et la petite Ana l’Espagne, on parvient à une lecture bien différente du film et ce n’est que l’interprétation la plus simple. L’Esprit de la Ruche se déroule très lentement, au rythme des préoccupations de la fillette en quelque sorte car c’est au travers de ses yeux que nous vivons cette histoire.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Fernando Fernán Gómez, Teresa Gimpera, Ana Torrent, Isabel Tellería
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Remarque :
Les extraits de Frankenstein sont tirés de la version de James Whale (1931) avec Boris Karloff.

29 mai 2009

L’an 01 (1973) de Jacques Doillon

L'an 01Elle :
Adapté de la bande dessinée de Gébé, L’an 01 reste un film agréable et intéressant à revoir aujourd’hui. Reflet d’une époque pleine de fraîcheur, d’utopies, de rêves insensés, d’innocence mais aussi de visions justes sur les excès de notre société de consommation. Doillon, Resnais et Rouch sont aux commandes et ça se sent dans la qualité de la mise en scène. Réjouissant de revoir quantité d’artistes en devenir, Depardieu, Romain Bouteille, la bande du Café de la Gare, l’équipe d’Hara Kiri, Coluche, Higelin, Béranger et j’en passe.
Note : 3 étoiles

Lui :
Au départ, il y a eu une petite bande dessinée de Gébé (5 pages dans sa toute première version, étendues ensuite à une centaine), au début des années 70, qui s’appelait l’an 01 : partant d’une description d’une société de consommation, le propos était d’aboutir à l’établissement de nouveaux principes, l’An 01, dont la première résolution était tout simplement le fameux slogan « On arrête tout ». Le film de Jacques Doillon met en images cette phase de « démobilisation générale » suivi de l’abandon de toutes les obligations, de toute forme d’autorité et de pouvoir. C’est un joyeux happening, avec une multitude de petites saynètes et de nombreux personnages, l’occasion de voir beaucoup de têtes en passe de devenir connues. Musicalement, l’essentiel de la musique est de François Béranger avec une courte apparition d’Higelin. Avec le recul, l’ensemble nous paraît gentiment utopique mais il reflète bien l’état d’esprit du début des années 70 et génère aujourd’hui une certaine nostalgie… On pourra toutefois noter que presque tout le côté écologique des réflexions de L’an 01, basé sur le thème de l’épuisement des ressources, est accepté maintenant par le grand public. La séquence qui se passe à New York a été réalisée par Alain Resnais, la scène au Niger par Jean Rouch.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Josiane Balasko, Christian Clavier, Coluche, Romain Bouteille, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Miou-Miou, Martin Lamotte, Daniel Auteuil, Nelly Kaplan, Gébé, Marcel Gotlib, François Béranger, Cabu, François Cavanna, Professeur Choron, Jacques Higelin, Patrice Leconte
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12 mai 2009

Un nommé Cable Hogue (1970) de Sam Peckinpah

Titre original : « The ballad of Cable Hogue »

Un nommé Cable Hogue Elle :
(pas vu)

Lui :
Tourné juste après La horde sauvage, Un nommé Cable Hogue traite du même thème : la fin de l’Ouest. Laissé sans eau dans le désert par des associés peu recommandables, Cable Hogue erre plusieurs jours et finit par trouver une source d’eau. Il entreprend d’y construire une halte pour les diligences qui passent non loin de là. Cette fois, Sam Peckinpah n’utilise pas une débauche de violence pour montrer ce monde finissant, à l’aube d’un changement de civilisation, non, il utilise l’humour : Un nommé Cable Hogue est en fait une comédie, ce qui est assez rare pour un western. Cependant, malgré une solide construction de scénario et un déroulement parfait, le film peine à intéresser et l’humour, somme toute assez épars, ne suffit pas à relever l’ensemble. Le film est toutefois généralement assez bien estimé.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jason Robards, Stella Stevens, David Warner
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