13 juin 2008

Silent running (1971) de Douglas Trumbull

Titre canadien : « Et la terre survivra »

Silent runningElle :
(pas vu)

Lui :
Douglas Trumbull est l’un des créateurs des effets spéciaux de 2001, Odyssée de l’espace (on lui doit notamment les fantastiques effets psychédéliques du voyage supraluminique de la fin du film). Silent Running est pour lui l’occasion d’utiliser un certain nombre de techniques qu’il avait développées pour 2001 mais qui ne furent pas utilisées. Son film est toutefois bien plus que cela puisqu’il porte en lui une fable écologique assez forte et qui paraît tout aussi actuelle de nos jours. Nous sommes à bord d’un gigantesque vaisseau qui glisse dans l’espace à la façon de 2001… mais le dit-vaisseau porte de vastes plateaux où quelques chercheurs tentent de recréer les forêts qui ont été supprimées par l’homme de la surface de la Terre. La décision vient d’être prise de stopper l’expérience car pas assez rentable… Le propos de Silent Running s’inscrit donc tout à fait dans son époque, le tout début des années 70, mais a des résonances en notre troisième millénaire car il soulève des questions qui, si elles n’ont pas de dimension spirituelle comme 2001, n’en sont pas moins persistantes : pas d’Etre Supérieur, ni de robots qui se retourne contre l’homme dans Silent Running ; non, l’homme maîtrise la technique, les robots sont des gentils compagnons patauds et légèrement anthropoïdes (ils sont toutefois présentés comme porteurs d’avenir) mais celui qui peut causer sa perte est l’homme lui-même. En ce sens, il soulève des questions bien plus pragmatiques que 2001… De façon étonnante, l’humanité est surtout présente dans le film par la bande sonore : quelques très belles chansons de Joan Baez créent un contraste étonnant avec les images. Le budget fut très réduit (1) ce qui ne l’empêche pas de comporter quelques scènes visuellement efficaces à base de grandes maquettes. Le film n’eut hélas que très peu de succès à l’époque, il fallut même attendre 1975 pour qu’il sorte en France. A noter que l’un des co-scénariste est Michael Cimino.
Note : 4 eacute;toiles

Acteurs: Bruce Dern, Cliff Potts, Ron Rifkin, Jesse Vint
Voir la fiche du film et la filmographie de Douglas Trumbull sur le site imdb.com.

Note : Le titre Et la terre survivra (notez l’absence de majuscule qui change le sens et traduit bien le propos du film) est au départ le titre canadien mais a aussi été quelquefois utilisé en France.

(1) Après le succès d’Easy Rider en 1969, Les Studios Universal décidèrent de lancer plusieurs projets de style cinéma indépendant avec un petit buget (1 million de dollars) : Silent Running est l’un d’entre eux, les autres étant : L’homme sans frontière de Peter Fonda (1971), The Last Movie de Denis Hopper (1971), Taking Off de Milos Forman (1971) and American Graffiti de Geoges Lucas (1973).

8 juin 2008

La rupture (1970) de Claude Chabrol

La ruptureElle :
(En bref) Une mère s’enfuit avec son enfant pour le protéger de son mari déséquilibré. Les parents vont tout faire pour le récupérer. Le scénario est particulièrement original et complexe, chargé d’une ambiance malsaine à souhait. Stéphane Audran rayonne dans son combat de mère méprisée face à Jean-Pierre Cassel et Michel Bouquet qui donnent dans la perversité et le machiavélisme.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Une belle intrigue chabrolienne : les sentiments face au pouvoir de l’argent. Très belle interprétation, Stéphane Audran en tête qui, bien qu’employée ici un peu à contre-emploi, joue avec grande conviction.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Stéphane Audran, Jean-Pierre Cassel, Michel Bouquet, Annie Cordy, Jean-Claude Drouot, Jean Carmet
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4 juin 2008

Profession reporter (1975) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « Professione : reporter »

Profession reporterElle :
Profession Reporter fait partie des films les plus marquants d’Antonioni. Le cinéaste pose des questions sur le destin de chaque individu : peut-on échapper à la monotonie de sa trajectoire de vie en en choisissant une autre comme le fait Jack Nicholson, en se faisant passer pour mort et emprunter les habits d’un trafiquant d’armes. Peut-on vivre sous une autre identité totalement différente ? Le nouveau costume se révèle vite difficile et lourd à porter. Cette quête existentielle est une fuite éperdue en avant sans aucun espoir de retour. Le tout dernier plan qui s’échappe de la fiction et de cette vie rêvée par les barreaux de la chambre et revient à la réalité des personnes et de la vie est tout à fait inédit.
Note : 4 étoiles

Lui :
Profession reporter Un reporter ressent fortement l’échec de sa vie alors qu’il est en reportage dans un village isolé du désert africain. Profitant du décès accidentel de son voisin de chambre, il décide de prendre sa place, d’échanger sa vie avec la sienne et retourne en Europe avec son identité. Profession Reporter peut donner l’impression de présenter comme un polar mais, en réalité, Antonioni traite une fois de plus de la quête d’identité avec cet homme qui voudrait reprendre le contrôle de sa vie pour laisser libre cours au hasard. Son film est plastiquement assez superbe avec de très beaux plans à Barcelone et dans le sud de l’Espagne. Et bien entendu, il y a ce fameux plan final d’un travelling très lent de plusieurs minutes sur l’extérieur d’une chambre par une fenêtre ouverte où Antonioni suggère l’action qui s’y déroule sans la montrer, un des plus célèbres plans du cinéma.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson , Maria Schneider, Jenny Runacre
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12 mars 2008

Le juge et l’assassin (1975) de Bertrand Tavernier

Le juge et l'assassinElle :
Chronique sociale intéressante des années 1890, l’époque de l’Affaire Dreyfus, de Zola, des idées socialistes qui heurtent la pensée religieuse et l’ordre militaire. Michel Galabru incarne à merveille ce désaxé sexuel qui perturbe l’ordre établi face à Philippe Noiret qui est là pour le maintenir. Les personnages de Brialy et Isabelle Huppert ne sont pas assez exploités et paraissent un peu parachutés. Peut-être Tavernier a-t-il voulu traiter trop de thèmes à la fois.
Note : 4 étoiles

Lui :
Bertrand Tavernier profite de ce fait divers authentique pour nous brosser un tableau de la société française de la fin du XIXe siècle. Certains aspects des personnages sont confus ou éludés mais Michel Galabru excelle dans le rôle de cet « anarchiste de Dieu ».
Note : 3 étoiles

Acteurs: Philippe Noiret, Michel Galabru, Isabelle Huppert, Jean-Claude Brialy
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26 février 2008

Le reptile (1970) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « There was a crooked man »

Le reptileElle :
(pas vu)

Lui :
Joseph Mankiewicz n’est pas exactement un spécialiste du western… Donc, quand il décide d’en réaliser un, qui plus est en 1970 c’est à dire en pleine période où l’on tentait de définir un nouveau style dans le genre, il n’est pas étonnant que le résultat soit suffisamment déroutant pour que le film soit un échec commercial. En fait, Mankiewicz utilise le format du western pour mieux mettre en avant son thème favori de la manipulation : Le reptile dans une prison en plein désert de l’Arizona, un brigand sans foi ni loi parvient à manipuler tout le monde pour parvenir à ses fins et s’évader. Le Reptile est sans doute un peu trop subtil dans le fond par rapport à sa forme qui est toutefois très plaisante ; l’humour y est très présent et il y a bien entendu cette grande maîtrise de la mise en scène. Kirk Douglas personnifie à merveille cet « homme à l’esprit tordu » (« crooked man »). Un film assez surprenant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Henry Fonda, Hume Cronyn
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23 février 2008

Les flambeurs (1974) de Robert Altman

Titre original : California split

California splitElle :
Les intentions de faire une peinture satirique de la société californienne sont louables mais l’exercice est une peu raté à mes yeux : c’est ennuyeux à mourir et à aucun moment, Altman ne sait nous faire partager son plaisir de croquer ces trognes de gens détraqués qui crient et qui ne parviennent jamais à communiquer réellement.
Note : 1 étoiles

Lui :
Cinéma-vérité dans le monde du jeu. Malgré tout le talent de Robert Altman, on a du mal à s’intéresser aux deux joueurs de ce film. Au final, le film est plutôt fatiguant à regarder et peu captivant. Il faut toutefois replacer ce film dans le contexte de recherches pour un nouveau cinéma au début des années 70 (le film a été tourné dans la continuité, c’est à dire dans l’ordre final du montage).
Note : 1 étoiles

Acteurs: George Segal, Elliott Gould, Ann Prentiss
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20 février 2008

Voyages avec ma tante (1972) de George Cukor

Titre original : « Travels with my aunt »

Voyages avec ma tanteElle :
(pas vu)

Lui :
Malgré la signature de George Cukor, force est que constater que cette adaptation du roman de Graham Greene n’est pas des plus réussies. Voyages avec ma tante est l’un des tous derniers films du réalisateur et s’il bénéficie d’une grande précision de mise en scène, il lui manque sans doute un peu de légèreté. Pourtant, le film est parsemé d’un humour quasi constant, un humour très british qui joue beaucoup sur le décalage entre la tante et son neveu. Peut-être Maggie Smith n’était pas l’actrice idéale pour le rôle qu’elle tend à surjouer, mais nul doute qu’avec Katharine Hepburn, initialement prévue pour le rôle, le problème eut été plus criant encore. Toujours est-il que cette tante a beau être délicieusement excentrique, elle peine à attirer pleine notre sympathie. La liberté de ton du roman de Graham Greene est néanmoins particulièrement remarquable.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Maggie Smith, Alec McCowen, Louis Gossett Jr., Robert Stephens
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8 février 2008

Un éléphant ça trompe énormément (1976) de Yves Robert

Un éléphant ça trompe énormémentElle :
(En bref) Comédie bien franchouillarde des années 70. Les seuls bons passages se passent avec Jean Rochefort. En revanche, Lanoux, Bedos et Brasseur frôlent d’un peu trop près la vulgarité.
Note : 1 étoiles

Lui :
(En bref) Quatre quadragénaires se comportent dans la vie, et notamment avec les femmes, comme des grands gamins turbulents. L’humour semble avoir vieilli. Il y a bien-sûr de bons moments mais globalement la comédie semble moins bien savoureuse qu’il y a 25 ans…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Rochefort, Claude Brasseur, Guy Bedos, Victor Lanoux, Danièle Delorme
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8 février 2008

Nous irons tous au paradis (1977) de Yves Robert

Nous irons tous au paradisElle :
(En bref) Cette suite à Un éléphant ça trompe énormément, sorti une année auparavant, est peut-être un peu plus drôle que le premier épisode mais dans l’ensemble cela reste bien médiocre et assez vulgaire
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) On retiendra surtout de ce film la scène de l’achat du pavillon de banlieue près d’Orly un jour de grève, une formidable trouvaille.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Rochefort, Claude Brasseur, Guy Bedos, Victor Lanoux, Danièle Delorme
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26 décembre 2007

La toile d’araignée (1975) de Stuart Rosenberg

Titre original : The Drowning Pool

La toile d'araignéeElle :
La toile d’araignée est un film qui se laisse regarder mais il manque d’intensité dans le suspense et des personnages forts. On reste assez extérieur à l’enquête. Le seul moment fort est la scène où Paul Newman se retrouve prisonnier dans une salle remplie d’eau.
Note : 3 étoiles

Lui :
Quelque dix ans après le premier film, le détective Harper reprend du service. Le scénario de La toile d’araignée est strictement dans la même veine que celui de Harper et, lui aussi, sans grande surprise (à noter que la gamine nymphomane n’est pas sans faire penser à celle du Grand Sommeil de Hawks). En revanche, le personnage du détective privé est décliné dans un tout autre registre, plus classique certes, mais bien plus crédible et Paul Newman dégage un magnétisme puissant. Hélas, les autres personnages sont bien fades, inexistants, sans consistance.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Joanne Woodward, Anthony Franciosa, Melanie Griffith
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Voir les commentaires sur le premier film : Détective Privé

Ne pas confondre ce film avec le beau film de Vincente Minnelli La Toile de l’araignée (The Cobweb) de 1955 avec Richard Widmark et Lauren Bacall.