14 septembre 2007

Le boucher (1970) de Claude Chabrol

Le boucherElle :
Début des années 70, des meurtres de femme intriguent un petit village provincial du Périgord. Une histoire d’amour pas si incompatible naît entre une belle institutrice Hélène, femme libre et cultivée et Popaul, un boucher frustre, traumatisé par le sang de la guerre. Chabrol déploie tout son art pour mettre en scène des scènes provinciales authentiques, notamment un mariage avec des personnages bien typés. Il fait évoluer parallèlement l’enquête policière, l’histoire d’amour et la suspicion qui naît peu à peu autour du boucher, de façon sobre et épurée. Le rouge se fait de plus en plus présent dans les décors avec la goutte de sang de la victime qui tombe sur la tartine d’une écolière, le gigot offert comme un bouquet de roses, la robe rouge de Stéphane Audran. La tension monte en intensité. Peu de dialogues, des regards, une musique très contemporaine et étrange dans ce cadre rural, un certain attendrissement devant Popaul malgré sa barbarie suffisent à créer un climat angoissant. Le Boucher est un très bon film à ne pas manquer.
Note : 5 étoiles

Lui :
Mêlant un décor paisible et presque idyllique de province à une affaire sordide de meurtre, Chabrol réussit une œuvre quasi parfaite avec Le Boucher. Il crée un climat tout en ambivalence avec des images rassurantes qu’il place en décalage par notamment l’utilisation d’une bande sonore plus stressante et laissant pressentir le drame. Le film est porté par une Stéphane Audran parfaite, donnant beaucoup de force à son personnage de directrice d’école pleine de vie et avenante. A ses côtés, ou plutôt face à elle, Jean Yanne n’a que rarement été aussi convaincant que dans ce film. Le Boucher est sans aucun doute à classer parmi les films les plus réussis de Claude Chabrol.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Stéphane Audran, Jean Yanne
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Chabrol sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Claude Chabrol chroniqués sur ce blog…

9 septembre 2007

La valise (1973) de Georges Lautner

La valiseElle :
Comédie bien mince et poussive. Les gags sont éculés et les acteurs ne parviennent pas à relever le niveau.
Note : 2 étoiles

Lui :
Film décevant. Dans cette histoire d’agent secret transporté dans une grande valise diplomatique, le comique est surtout un comique de situation, hélas assez répétitif. Cette comédie repose de tout son poids sur trois acteurs qui sont ici à l’image du film, bien moyens.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Mireille Darc, Michel Constantin, Jean-Pierre Marielle
Voir la fiche du film et la filmographie de Georges Lautner sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Georges Lautner chroniqués sur ce blog…

12 août 2007

La Balade Sauvage (1973) de Terrence Malick

Titre original : Badlands

Balade sauvageElle :
En bref : Très beau film aussi bien sur le plan visuel que sur le plan scénaristique. Magie onirique de la lumière et de la nature, folie des contradictions humaines. Martin Sheen et Sissy Spaceck sont luminescents.
Note : 5 étoiles

Lui :
En bref : Beau premier film, quelque peu improvisé et fait sans grands moyens. Terrence Malick parvient à nous captiver avec ce récit de la fuite en avant de deux êtres sans logique ni repère.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Martin Sheen, Sissy Spacek
Voir la fiche du film et la filmographie de Terrence Malick sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Terrence Malick chroniqués sur ce blog…

7 juillet 2007

Lady Oscar (1978) de Jacques Demy

Lady OscarElle :
Film sans grande prétention mais plaisant à regarder. Louis XVI et Marie-Antoinette dépensaient l’argent du royaume sans compter. Le climat d’insécurité et de révolte qui régnait à l’époque est bien décrit.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire de fille, éduquée comme un garçon et qui devient garde de la reine, est historique. Le film décrit assez bien la vie frivole de Marie-Antoinette notamment avec le comte de Fersen. Le scénario semble parfois partir dans tous les sens, telle cette histoire de fille arriviste qui sera à la base de l’affaire du collier de la reine. La reconstitution est bien faite, les décors sont somptueux. Voilà un film qui se laisse regarder avec plaisir
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catriona MacColl, Barry Stokes, Christine Böhm, Jonas Bergström
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Demy sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Jacques Demy chroniqués sur ce blog…

3 juillet 2007

Pat Garrett et Billy the Kid (1973) de Sam Peckinpah

Titre original : « Pat Garrett and Billy the Kid »

Pat Garrett and Billy the KidElle :
(pas vu)

Lui :
Avec Pat Garrett et Billy the Kid, c’est un Ouest qui semble avoir perdu toute sa superbe que nous dépeint Sam Peckinpah, un peu à l’image du western en tant que genre qui, en ce début des années 70, était, lui aussi, en fin de vie. Cette traque mettant en scène deux des plus grandes légendes de l’Ouest se déroule lentement, de façon un peu désabusée, dans un monde qui semble ne plus avoir ni idéal ni de vitalité : à aucun moment, on ne doute que Billy The Kid, le jeune, le fougueux, sera tué par Pat Garrett, l’ancien, rangé du côté des grands propriétaires. Un monde se meurt… Sam Peckinpah filme tout cela avec des plan étonnamment serrés (surtout pour du 70mm), presque étouffants parfois. L’histoire n’est pas le point fort : Pat Garrett et Billy the Kid est plus un film d’ambiance et d’allégories. On remarque bien entendu la présence de Bob Dylan et de la bande sonore avec notamment son fameux Knocking on Heaven’s Door ; Kris Kristofferson, autre chanteur, est ici dans l’un de ses tous premiers rôles au cinéma. Pour la petite histoire, sa compagne dans le film n’est autre que la chanteuse Rita Coolidge, qu’il épousera quelques mois plus tard.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Coburn, Kris Kristofferson, Bob Dylan, Richard Jaeckel
Voir la fiche du film et la filmographie de Sam Peckinpah sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Sam Peckinpah chroniqués sur ce blog…

Note : La version souvent vue est celle de 106 minutes, version coupée par la MGM : dans la version voulue par Sam Peckinpah, un prologue en noir et blanc montre la mort de Pat Garrett et donc place tout le film en flash back pour revenir en noir et blanc au moment de l’épilogue. Ce n’est qu’en 1988 que la MGM a sorti cette version complète de 122 minutes.

Voir aussi sur ce blog :
Billy the Kid de King Vidor (1930) avec Wallace Beery
Le Gaucher (The left handed gun) d’Arthur Penn (1958) avec Paul Newman

29 juin 2007

Max et les ferrailleurs (1971) de Claude Sautet

Max et les ferrailleursElle :
Le tandem Michel Piccoli et la belle Romy Schneider fait une nouvelle fois ses preuves dans cette histoire de braquage de banque. Piccoli en flic/banquier manie toutes les ficelles pour obtenir un flagrant délit. Quant à la bande de petits malfrats menée par Fresson, elle s’engouffre sans réfléchir dans le piège tendu. Sautet cadre serré les protagonistes ce qui accentue l’intensité de leurs états d’âme. Toujours la patte du réalisateur dans ses cadrages à l’intérieur des voitures. Une mécanique bien huilée.
Note : 5 étoiles

Lui :
Remarquable en tant que film policier de par son scénario, Max et les ferrailleurs l’est tout autant par la peinture des personnages qu’il offre : le contraste est saisissant entre la chaleur, l’insouciance de cette bande de petits malfrats de Nanterre et la froideur, le machiavélisme du policier joué par Piccoli. Dans Max et les ferrailleurs, Sautet excelle une fois de plus à nous faire entrer profondément dans la psychologie de ses personnages.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Michel Piccoli, Romy Schneider, Bernard Fresson, François Périer, Boby Lapointe, Philippe Léotard
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Sautet sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Claude Sautet chroniqués sur ce blog…

22 juin 2007

L’homme des hautes plaines (1972) de Clint Eastwood

Titre original : High Plains Drifter

L'homme des hautes plainesElle :
(pas vu)

Lui :
Un scénario assez original malgré les apparences avec un personnage central assez fort : un mystérieux cavalier arrive dans une petite ville de l’Ouest américain qu’il va faire tomber sous son emprise. S’éloignant quelque peu des canons habituels du western, Clint Eastwood traite en fait de l’autodéfense, de la violence, de la vengeance. Avec un rythme plutôt lent et des images parfois très travaillées, l’acteur/réalisateur montre déjà dans son second long métrage une réelle maîtrise de la mise en scène.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Verna Bloom
Voir la fiche du film et la filmographie de Clint Eastwood sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Clint Eastwood chroniqués sur ce blog…

Lire une analyse plus complète de ce film sur le blog  Sur le chemin il est trop loin

17 juin 2007

Cris et chuchotements (1972) d’ Ingmar Bergman

Titre original : « Viskningar och rop »

Cris et chuchotementsElle :
Cris et Chuchotements est un film majeur dans la filmographie de Bergman, un film fort, audacieux, dur, violent riche et beau sur la mort et tout ce qui tourne autour de l’humain. La mort qui n’en finit plus d’arriver pour une jeune femme malade entourée de ses deux sœurs et de sa servante. Une ouverture et une fermeture de film en blanc sur de superbes plans de nature et de longues robes qui symbolisent la pureté, un certain bonheur de vivre. Le rouge dominant des somptueux décors d’un château hors du temps pour exprimer le désir, la souffrance, le sang, la vie. Le noir pour signifier la haine, la méchanceté, les tourments, la mort. Et puis les cris animaux de la souffrance absolue à la limite du supportable, les chuchotements de l’amour, de la tendresse, des étoffes qui se froissent, de la peur indicible. Enfin, la haine, le refus des caresses et des confidences qui s’expriment violemment entre les deux sœurs pendant cette douloureuse marche vers la mort de leur sœur. Bergman réussit un huis clos étouffant et intense dans un film superbement construit et réalisé. Liv Ullman est éblouissante de jeunesse et de délicatesse.
Note : 5 étoiles

Lui :
Si l’on perçoit aisément dans plusieurs de ses films à quel point Bergman est marqué par la mort, c’est probablement dans Cris et Chuchotements qu’il va le plus loin : trois sœurs plus une servante pour un huis-clos centré sur la lente agonie de l’une d’elles, sur la souffrance, le regret d’une vie sans chaleur, sans sentiment. Gros plans d’horloges et de visages, Ingmar Bergman les baigne d’une couleur rouge, omniprésente, à la fois ardente et violente, tout en contraste avec la rigidité apparente des personnages. Epuré, son film est aussi dur et même assez violent, non par les images, mais parce qu’il se reçoit comme un coup de poing.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Liv Ullmann, Harriet Andersson, Kari Sylwan, Ingrid Thulin
Voir la fiche du film et la filmographie de Ingmar Bergman sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Ingmar Bergman chroniqués sur ce blog…

16 juin 2007

Mahler (1974) de Ken Russel

MahlerElle :
En bref : Sans être un film vraiment marquant, ce film permet de mettre en scène la musique de Mahler. Allégories de mauvais goût…
Note : 3 étoiles

Lui :
En bref : Vision un peu farfelue de la vie de Mahler par Ken Russel qui ne fait pas toujours dans la dentelle.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Powell, Georgina Hale
Voir la fiche du film et la filmographie de Ken Russel sur le site imdb.com.

 

28 mai 2007

Le genou de Claire (1970) d’ Eric Rohmer

Le genou de ClaireElle :
Le fringuant Brialy palpite devant deux adolescentes dont Claire et confie ses minauderies amoureuses à une amie écrivain. Luchini fait sa deuxième apparition au cinéma. Le film paraît un peu long surtout lors de ces interminables discussions avec son amie et il faut bien avouer que l’intrigue est un peu mince pour retenir toute notre attention. Les meilleurs passages sont les rencontres entre Brialy et la jeune et fraîche Béatrice Romand.
Note : 3 étoiles

Lui :
Très connu du grand public, Le genou de Claire est loin d’être le meilleur des Rohmer à mes yeux. On y papote beaucoup, on batifole, on joue avec l’amour, bref on tue le temps et j’avoue avoir dû lutter un peu contre le sommeil. Jean-Claude Brialy y est cependant remarquable, en trentenaire qui fait mine de s’amouracher de gamines avant de se marier, et le jeune Luchini fait une apparition amusante. En revanche, j’ai trouvé le personnage de la romancière tchèque un peu insupportable. Encore un film dont j’avais gardé un meilleur souvenir…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jean-Claude Brialy, Laurence de Monaghan, Aurora Cornu, Béatrice Romand, Fabrice Luchini
Voir la fiche du film et la filmographie d’Eric Rohmer sur le site imdb.com.

Voir les autres films d’ Eric Rohmer chroniqués sur ce blog…

Six Contes moraux d’Eric Rohmer :
1963 : La Boulangère de Monceau
1963 : La Carrière de Suzanne
1967 : La Collectionneuse
1969 : Ma nuit chez Maud
1970 : Le Genou de Claire
1972 : L’Amour l’après-midi